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EAN : 9782707146519
224 pages
La Découverte (04/04/2005)
4.33/5   32 notes
Résumé :
Fadhma Amrouche est la mère de Taos Amrouche.
Ce livre est le récit d'une vie, " une simple vie, écrite avec limpidité par une grande dame kabyle, [...] où l'on retrouve les travaux et les jours, les naissances, les morts, le froid cruel, la faim, la misère, l'exil, la dureté de cœur, les mœurs brutales d'un pays rude où les malédictions, les meurtres, les vendettas étaient monnaie courante... ". Kabyle, chrétienne, femme, et surtout poète, Fadhma Amrouche... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
" Histoire de ma vie " est la première autobiographie écrite par une algérienne en langue française , et ce , 116 ans après la prise d'Alger - capitale qui , faut-il le signaler en passant , capitule par un texte écrit en langue turque ; moins d'un siècle s'est écoulé depuis la conquête de la Grande Kabylie dont Fadhma Amrouche est originaire , elle-même née onze ans à peine après la dernière grande révolte de 1871 , dans cette région .
Peut-être est-ce même la première autobiographie algérienne en français , de toute notre jeune littérature francophone . Certes Mouloud Feraoun , instituteur Kabyle , en écrivant " le fils du pauvre " , peu après la seconde guerre mondiale , l'a présenté comme un " roman " . il s'abritait derrière cette volonté fictionnelle ; il se voilait presque , peut-être parce qu'il tentait d'avancer surtout au-devant d'un public français .
Fadhma Aït Mansour Amrouche , parvenue à l'âge de 64 ans , veut écrire , elle , la " vérité " de sa propre vie . Elle s'adresse à un seul lecteur potentiel : son fils Jean ( poète , écrivain et journaliste littéraire ) ; elle envisage même que lui , fasse de ce document matière à roman qui serait alors de lui , et non plus d'elle . Comme si cette fille de paysanne ne pouvait prétendre au genre apparemment noble du roman . Son humilité la fait au contraire , en ce mois d'août 1946 à Radés , en Tunisie , presque doublement auteur : par la nature d' " art brut " , dirais-je , de ce riche mémoire , mais également dans le risque d'effacement du texte à peine séché que suggère le don maternel au fils qui pourrait à sa guise le déformer , la maquiller , s'en approprier . Il ne le fera heureusement pas .
Je pars aujourd'hui de ce texte non point pour une approche sociologique car , hélas , depuis sa parution , les commentateurs académiques n'ont considéré ce livre que , disaient-ils , " comme un récit de vie " , lui déniant ainsi sa valeur littéraire et sous-estimant sa nature de texte -phare - phare , au moins , pour nous , écrivaines qui , confrontées au même poids de silence , nous sentons revigorées par la rudesse de ce texte ....
Aissa Djebar .
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Fadhma Amrouche est la mère de la chanteuse Taos Amrouche et de l'écrivain Jean Amrouche. Elle raconte l'histoire de sa vie...et quelle histoire ! Elle est née en 1882 en Kabylie, région d'Algérie. Fille illégitime d'une mère veuve, elle a connu toutes le méchancetés du voisinage. Pour la protéger sa mère la confie aux Soeurs blanches et elle apprendra ainsi à lire et à écrire. Cette histoire et vraiment poignante et quand vous refermerez le livre vous serez triste à l'idée de quitter tous ces personnages.
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Ce livre raconte la vie de Fadhma Amrouche et de son entourage. Son exil dans son propre pays, puis en Tunisie. Nous la suivons au fur et à mesure de ses déplacements de son enfance jusqu'à son exil en France. Au fil de sa vie, nous rencontrons sa famille, sa belle-famille, ses rencontres. Naissances, travail, misères, morts... Nous approchons de la dure vie de cette femme et de la société d'où elle vient et qui est peut être cruelle par moment. Émouvant récit.
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histoire bouleversante et triste d une grande famille kabyle
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j'adore ce livre et j'ai voulu juste siter que ce livre et rare de le trouver tellement il est tout de méme magnifique enfin c'est avec un chagrin qu'on le lit!!
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
J'étais toujours restée « la Kabyle : jamais, malgré les quarante ans que j'ai passés en Tunisie, malgré mon instruction foncièrement française, jamais je n'ai pu me lier intimement ni avec des Français, ni avec des Arabes. Je suis restée, toujours, l'éternelle exilée, celle qui, jamais, ne s'est sentie chez elle nulle part.
Aujourd'hui, plus que jamais, j'aspire à être enfin chez moi, dans mon village, au milieu de ceux de ma race, de ceux qui ont le même langage, la même mentalité, la même âme superstitieuse et candide, affamée de liberté, d'indépendance, l'âme de Jugurtha !
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« La vieille et la chèvre vivaient côte à côte dans une masure délabrée en dehors du village. Tous les jours, la vieille sortait avec sa compagne ; l'une mangeait les pousses vertes, l'autre ramassait les brindilles de bois et faisait un fagot tout en choisissant les herbes comestibles destinées à son repas. À la nuit, toutes deux revenaient dans leur masure jusqu'au lendemain où elles recommençaient la même vie.
« Mais cette année-là, le mois d'Inayer (janvier) fut très mauvais ; pendant trente jours et trente nuits il ne cessa de pleuvoir ou de neiger, et la vieille et sa chèvre restèrent tout ce temps enfermées.
« Le mois de janvier passé, février commença par une journée merveilleuse : le ciel était bleu, le soleil resplendissant annonçait le printemps ; la vieille et sa chèvre purent enfin sortir de leur retraite et aller de nouveau dans les champs. La vieille cependant, ayant regardé le ciel, cracha sur le mois qui venait de s'écouler.
« Elles passèrent toute la journée dans la forêt, la chèvre mangeant les pousses tendres, et la vieille faisant un gros fagot et cherchant les petites herbes qui perçaient sous la neige. Mais quand elles voulurent rentrer, le vent souffla en rafales, le ciel s'obscurcit, de lourds nuages noirs crevèrent en grosses gouttes. En un instant le ruisseau qu'elles avaient traversé le matin charria des eaux tumultueuses et bourbeuses, et quand elles voulurent repasser pour rentrer à leur masure, elles furent emportées par le courant ; ce n'est que quelques jours plus tard qu'on retrouva leurs corps au bord de la rivière.
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J'ai pensé souvent, depuis, aux jours glacés où, levées avant l'aube, il fallait grimper ces sentiers pour aller à l'étude, à la lumière d'une lampe fumeuse. À quoi bon toute cette peine, me disais-je, à quoi bon ces souffrances ? À quoi cela aurait-il servi ?
J'arpentais maintenant ces grandes classes vides où mon enfance s'était écoulée ; je contemplais, l'une après l'autre, ces images des Fables de La Fontaine qui en tapissaient les murs : le Héron au long bec, le Loup et la cigogne, le Renard et le bouc, l'Enfant et le maître d'école. Toutes ces fables, je les avais apprises par cœur. Pendant dix ans je m'étais assise sur ces bancs. À quoi cela avait-il servi ?
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Ne sois pas impatient
Puisque Dieu est là. 
Comme aujourd'hui la tristesse nous sera enlevée.
L'hiver passera tel un vilain songe,
Les froids nous quitteront
Et les nuages, les pluies et les vents.
L'herbe repoussera
Les prés en deviendront tout verts
Et fleuris de fleurs entrouvertes
Et des troupeaux y viendront paître.
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je viens de le lire avec un grand plaisir moi kabyle ca ma fait voyagé a travers c livre histoire triste a la fin j ai de la peine
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