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Citations de Félix-Antoine Savard (47)


Félix-Antoine Savard
Comme un athlète
nu
Ce bouleau dans l’aurore !
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Les tentes avaient été dressées une quinzaine de jours auparavant par les draveurs du "temps de glace".
On appelle ainsi, au pays du Québec, ceux qui, dès la première fonte des neiges vont ouvrir les chenaux des rivières et préparer la grande drave.
C"est, de toutes, la corvée la plus dure et la plus hasardeuse.
Les hommes ont à se battre contre le froid, la neige et l'eau.
D'une étoile à l'autre, ils doivent dégager les billes encavées dans la glace, courir sur le bois en mouvement, s' agripper aux branches, aux rochers de bordure quand l'eau débâcle et qu'elle veut tout emporter comme une bête en furie.
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___ L'avenir s'avance par des sentiers impénétrables, dit un Ancien. Mais, tu sais , maintenant . Délivre la liberté.
___ Où est -elle? dit Alexis.
___ En toi même . On commence à vaincre dès qu'on commence à vouloir.
____ Je souffre , et je veux, s'écria Alexis.
____Désormais, souviens-toi; et marche. Avant par tout !
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Le passé? Ils accablent leurs morts de belles paroles pour n'avoir pas à les entendre.
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C’est la drave.

Menaud, son fils et leurs compagnons font face à un embâcle. Soudain la rivière se met à frémir, à gronder, à se hérisser. La bête se dresse et à travers ce tumulte, Menaud entend un chant :

« Nous sommes venus il y a trois cents ans et nous sommes restés ! »

« Nous avons marqué un plan du continent nouveau, de Gaspé à Montréal, de Saint-Jean d’Iberville à l’Ungava, en disant : « Toutes les choses que nous avons apportées avec nous, notre culte, notre langue, nos vertus et jusqu’à nos faiblesses deviennent des choses sacrées, intangibles et qui devront demeurer jusqu’à la fin. »

« Car nous sommes d’une race qui ne sait pas mourir ! »
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À l'aigle souverain est réservé le privilège de rythmer le sublime dialogue de la terre et du ciel.
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Et soudain...

« Une clameur s’éleva ! Tous les hommes et toutes les gaffes se figèrent immobiles...ainsi les longues quenouilles sèches avant les frissons glacés de l’automne. Joson, sur la queue de l’embâcle, était emporté, là-bas... Il n’avait pu sauter à temps.

Menaud se leva. Devant lui, hurlait la rivière en bête qui veut tuer. Mais il ne put qu’étreindre du regard l’enfant qui s’en allait, contre lequel tout se dressait haineusement, comme des loups quand ils cernent le chevreuil enneigé.

Cela s’agrippait, plongeait, remontait dans le culbutis meurtrier... Puis tout disparut dans les gueules du torrent engloutisseur.

Menaud fit quelques pas en arrière ; et, comme un boeuf qu’on assomme, s’écroula, le visage dans le noir des mousses froides. »
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___L'avenir s'avance par des sentiers impénétrables,dit un ancien. Mais tu sais maintenant. Délivre la liberté .
___Où est -elle ? dit Alexis.
___En toi-même. On commence à vaincre dès qu'on commence à vouloir.
____Je souffre , et je veux, s'écria Alexis .
_____Désormais , souviens-toi, et marche. Avant partout !
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Et l'on n'entendait plus que le frappement du ros qui tassait la
tissure entre les fils de la chaîne.
Un rythme la berçait de droite à gauche. De ses deux bras harmonieusement
levés l'un après l'autre, elle semblait battre la mesure à
quelque mystérieuse musique, cependant qu'à la trame de cette
lourde étoffe grise, elle insérait toute la chaleur de son être pour
son père, pour Joson, qu'elle protégerait ainsi contre le froid qui
glace là-bas le coeur des hommes.
Et c'était sa manière à elle de dire à chaque coup de marchette:
« Une race qui ne sait pas mourir!»
Ce qu'elle faisait là, sa mère et bien d'autres femmes l'avaient
fait avant elle, entremêlant aux laines de subtils sentiments de
force, de résistance, et des prières même.
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Mais les paroles de Marie sonnaient encore, sonnaient autour
de lui comme les grelots d'une carriole de noces:
« Ce serait plaisant de vivre icitte... tranquille!»
Avant de prendre la dépente de la côte, il s'arrêta pour
regarder la lumière de la maison promise; mais une bourrasque
venue de la montagne lui jeta au visage un air froid,
comme un reproche.
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Sa femme avait tout fait pour enraciner au sol ce fier coureur
de bois. Et lui, par amour pour elle, il avait défriché cette
âpre terre de Mainsal, toujours prêt, cependant, à s'évader
du regard vers le bleu des monts dès que le vent du Nord
venait lui verser au coeur les paroles magiques et les philtres
embaumés.
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Au feu de cette lampe qui allumait des escarbilles en ses regards,
il avait l'air d'un forgeron martelant des pensées de
fer.
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Il lui passait des idées folles qui lui tricolaient dans tous les
chemins du cerveau comme des jeunesses qui reviennent des
noces, en ripompette.
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On a beau avoir son coeur et son intelligence à soi, il y a quelque chose qui vient de plus loin que de sa propre chair.
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Et plus tard...

« À peine murmura-t-il quelque chose que l’on ne comprit pas ; puis il prit sa course vers les tentes, et se roula dans le suaire glacé de son chagrin. »
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C'est là qu'un jour la liberté descendrait comme un torrent de colère et délivrerait le pays de tous les empiéteurs.
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Alors, le vieux maître-draveur eut honte de lui-même.

Il avait fait comme les autres : plié le cou . Chien grognant d'abord, chien couchant ensuite . Comme les autres... comme les autres !

Page 54 , Éditions Fides , Ottawa, 1937 .
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Vouloir d'abord se libérer, voilà quel était le commencement de la liberté !
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Et ce fut alors comme s'il l'eût vue, cette race, non dans les livres,
mais vivante, mais dans sa chair dressée là, devant lui; et cette
race, elle devenait comme un grand peuple libre, debout, enfin,
dans sa lumière, et fort comme le printemps lorsque le soleil
descend sur le pays et donne des coups de pique sur les embâcles
de l'hiver.
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Non, Menaud n'aimait point ce gars-là! De tout son instinct
d'homme libre et jaloux du sol. Pour lui, le Délié était un de ces
traîtres, un de ces vendus qui livrent, pour de l'argent, la montagne
et les chemins à l'étranger.
Cette espèce-là, sans doute, quand on en aurait assez... tout
le pays, toute la race la renieraient.
Dépenser que sa fille, le sang de son sang, pourrait un jour...
épouser...
Cela, non ! Jamais !
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