Citations de Florence Cochet (79)
- Tu sais, mon nom de famille, c'est Parlevent. C'est curieux, je ne remarque que maintenant que mes initiales donnent HP.
- Comme Harry Potter ?
- Aussi, mais je pensais plutôt à "haut potentiel".
- ça veut dire quoi ?
Il avait balancé la version courte, celle qui lui valait généralement de finir seul dans la cour :
- D'après la science, que mes capacités intellectuelles dépassent la norme et que mon cerveau fonctionne différemment des autres. D'après ma maman, que je suis impossible à comprendre. (p.64)
A cette époque, il croyait encore que s'il ne voyait pas les autres, les autres ne le voyaient pas non plus. (p.60)
Depuis plusieurs semaines, elle s’était mis en tête de réussir à quitter la maison à l’aube sans alerter son père. C’était d’ailleurs devenu un jeu entre eux, auquel elle avait jusqu’à présent perdu. Mais pas aujourd’hui. Sourire aux lèvres, elle posa la main sur la poignée de la porte d’entrée, l’abaissa. L’hymne de la victoire résonnait déjà à ses oreilles.
Réussi !
La voix grondante de son père la figea :
— Lutessa MacDougal, tu ne sortiras pas d’ici sans avoir avalé quelque chose !
Encore raté !
Partie 1 : Obsession :
Chapitre 1 :
" Elle frappa à la porte. Garamont sans attendre, alors qu'elle avait encore le poing levé. Elle lui tendit aussitôt la serviette en disant :
- Un homme m'a demandé de vous l'apporter personnellement.
Le visage neutre, il s'écarta sans faire mine de s'en saisir. À quoi jouait-il ?
- Entrez donc, Elsa.
- Je vous remercie, mais mon service est terminé et je souhaiterais rentrer chez moi.
- Au chemin de l'Étang... sur votre vélo.
Elle se raidit, les yeux écarquillés telle un biche prise dans la lumière des phares.
- Entrez, répéta-t-il. Je désire vous parler.
- De quoi ?
- J'ai un travail à vous proposer.
- J'en ai déjà un... que je n'aimerais pas perdre.
- Alors, entrez, à moins que vous ne préfériez que je me plaigne de vous à la direction.
...
Il perçut son malaise :
- Je ne vous veux aucun mal, Elsa. je vous l'ai dit, j'ai un travail à vous proposer.
- Vraiment ? dit-elle, sceptique. Pourquoi moi ?
- Vous m'obsédez, annonça-t-il comme il aurait indiqué l'heure à quelqu'un.
- Qu'est-ce que vous voulez que ça me fasse ?
- À vous, rien. Mais ça doit cesser.
- Pou le coup, je suis d'accord. Comme je devine que vous ne changerez pas d'hôtel... que proposez-vous ?
- Quelque chose d'un peu particulier.
Son petit doigt lui hurlait qu'elle n'allait pas apprécier. Une profonde lassitude l'envahit soudain.
- Je vous écoute."
Jérôme Varnier manqua de s’étouffer avec une langoustine de Saint-Guénolé. Il avala tant bien que mal le crustacé à demi-mâché, le fit descendre d’une gorgée d’un excellent chablis et se tamponna la bouche pour reprendre contenance. Adam fixait son avocat et ami d’un œil narquois.
-Je pensais que plus rien ne te choquait de ma part, se moqua-t-il.
-Tu ne m’avais pas encore demandé de rédiger un contrat proche de la prostitution.
-Tout de suite les grands mots…Vois-le plutôt comme un moyen de me débarrasser de mon obsession, en toute légalité.
-Je te trouve bien sûr de toi.
-Tu m’as déjà vu échouer dans mes projets ?
Jérôme secoua la tête.
-Jamais. Si je résume tes intentions, tu veux baiser cette fille jusqu’à t’en lasser, sans qu’elle puisse ensuite te faire chanter.
Adam se raidit. Jérôme était le seul qui se permettait de lui parler aussi crûment. Mais là.
-Je ne veux pas « la baiser » ! Je veux…
Il s’interrompit. Au fond que voulait-il ? L’écouter, la contempler, la sentir, la goûter, parcourir la moindre parcelle de sa peau. Jusqu’à l’écœurement. Pas la baiser, non. Le terme même lui répugnait quand il pensait à Elsa. Il avait baisé des starlettes en manque de reconnaissance, des apprenties mannequins, des aventurières à la recherche d’un mari fortuné, et il avait adoré ça. Elsa, il ne la baiserait pas.
-Mais tu es vraiment atteint !
Adam haussa les épaules et concéda :
-Peut-être. Tu t’en occupes ?
-Tu as l’air bien sûr de son accord.
Un sourire carnivore étira les lèvres d’Adam.
-Crois-moi, elle ne pourra pas refuser.
Prenez une douche pour éliminer les résidus de gaz.
Ils causent parfois des réactions cutanées.
SH
Quelle prévenance ! Rien qu'à lire ces mots tracés d'une écriture élégante, penchée vers l'avant, sa peau la démangeait. Elle se frotta les bras d'un geste machinal en réfléchissant. Le maître de maison l'avait gazée et mise au lit au lieu d'appeler directement la police. Il voulait donc la rencontrer. Mais pourquoi ?
Deux possibilités s'offraient à elle pour en savoir plus : tambouriner à la porte en hurlant jusqu'à ce que quelqu'un vienne ou patienter en suivant les conseils de Sir Hawkfield.
N'étant pas d'un naturel hystérique, elle choisit l'option silencieuse. Elle vérifia l'asence de caméra, se déshabilla, entra dans la douche et ouvrit le robinet. Une délicieuse pluie brûlante se déversa du plafond. Elle la savoura quelques instants, puis chercha le savon. Sur un rebord se trouvaient un gel douche au cédrat et un shampoing pour cheveux secs... de sa marque habituelle ! Son coeur rata un battement. Il n'avait pas fait que l'attendre : il lui avait préparé une cage dorée !
Mais quel humour ! Je ne comptais pas me faire trouer la peau régulièrement. Ça fait mal, au cas où il ne le saurait pas.
_ Qui êtes-vous vraiment ?
_ Je ne suis pas autorisé à vous révéler grand-chose.
Ça, je commençais à en avoir l'habitude.
_ Je vous écoute quand même.
La touche de respect que je perçus chez lui m'intrigua.
_ Qu'est-ce que ça change ?
_ Votre lignée est protégée.
Pas contre les ennuis !
_ Ces hommes sont des assassins. Si je ne leur obéis pas, ils me tueront.
_ Quelle ironie : si tu leur obéis, c'est moi qui te tuerai. Que préfères-tu ?
Quelle nouille ! Un jour, j'apprendrais à tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler. Dans l'intervalle, j'assumerais mes âneries
Un son bas, à mi-chemin entre un ronronnement et un sifflement, me berce. Dragann use de magie pour m'apprivoiser sans que Maël'Yenn intervienne. Mon sabre l'accepte comme il n'a jamais accepté Kalhen. Je ne sais comment je me retrouve appuyée contre le torse du guerrier, somnolente, ses bras noués autour de ma taille. Je m'y sens bien, à l'abri.
"Shandra ?"
Son murmure me tire de ma torpeur.
"Mmmh ?
_ Le dîner va refroidir."
Il est des voies qu'il ne faudrait pas emprunter
(...) Une voix métallique, porteuse d'une sourde menace, jaillit de ma gorge :
"Personne n’attentera à la vie de ma Choisie ! "
La stupéfaction s'affiche sur les visages des membres du conseil, et l'univers se fige.
_ Nous devons l'éliminer ! affirmé-je.
Shile hausse un sourcil.
_ Je crois que c'est ce que Kalhen appellerait une bêtise.
_ Sans doute, mais tu n'es pas obligée de venir.
_ Et manquer la fête ? S'il s'agit de la fameuse Ellistra de la complainte, je ne voudrais rater ça pour rien au monde.
_ Explique-toi.
_ Selon les légendes, cette vampire _ une Ancêtre, soit dit en passant _ a décimé des villages entiers pendant la guerre de Sang. Les paladins ont cru l'avoir anéantie... Visiblement, il n'en est rien.
Maël’Yenn.
Les mots s’impriment en lettres de feu dans mon cerveau. Le Buveur d’âmes. Après tant d’années, il me livre enfin son nom.
L’esprit guerrier tente d’appréhender l’esprit humain.
Un homme de haute taille, aux cheveux noirs coupés court, au teint halé par le soleil des plaines, se tient à ses côtés. Son nez busqué et ses iris dorés lui donnent un profil d’oiseau de proie.
A cet instant, je sais que mon coeur est perdu. Sa tiédeur, sa puissance, sa volonté de fer sont autant d'assauts qui ont égratigné ma carapace.