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3.83/5 (sur 39 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Journaliste, écrivain, égyptologue, conférencière spécialiste des mythes et des religions, née à Saint Etienne dans une famille de journalistes, Florence Quentin a eu la révélation de sa « vocation égyptienne » à 12 ans, lors d’un voyage dans la Vallée du Nil. C’est ainsi qu’après un bac littéraire classique, elle s’inscrit dans une des rares chaires d’égyptologie française, à Montpellier ((Université Montpellier III) où elle suit les cours de François Daumas, ancien directeur de l’Institut Français d’archéologie orientale du Caire (IFAO). Elle complète son enseignement à Paris IV-Sorbonne puis écrit plusieurs essais sur l’Egypte ancienne et collabore à des ouvrages collectifs. Elle analyse à plusieurs reprises les raisons de la fascination qu’exerce cette civilisation sur l’imaginaire occidental. C’est dans cet esprit qu’elle a publié en 2012, chez Albin Michel, Isis l’éternelle, biographie d’un mythe féminin et qu’elle dirige actuellement un ouvrage collectif chez Robert Laffont, (« Bouquins », à paraître en 2014) sur le thème : Le Livre des Egyptes, savoirs et imaginaires (1000 pages, 50 contributeurs) Depuis 20 ans, elle est aussi journaliste professionnelle ( carte de presse 72 996) et collabore aux hors séries du Nouvel Observateur, du Monde des Religions et du Point. Depuis 2005, elle est collaboratrice régulière au Monde des Religions dont elle a assuré l’intérim de rédactrice en chef de septembre à décembre 2012. Mélomane, elle a dirigé un livret accompagnant un coffret consacré à la musique espagnole (Albeniz, Granados, Falla, Mompou. Pianiste : Jean-François Heisser) et a collaboré à la revue Symphonia. Elle a aussi enseigné l’histoire des religions à l’Ecole supérieure de commerce de Montpellier. Elle fait régulièrement des conférences et intervient aussi, dans une approche jungienne des mythes et des symboles, à la Sigmund Freud University (SFU Paris).
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Source : http://www.florence-quentin.fr/
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Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
1. La géographie a-t-elle façonné la pensée des Égyptiens ?
Une puissante artère vitale et ses canaux d’irrigation comme autant de veines battantes d’un grand corps, une mince bande de terres cultivables cernée par deux déserts, libyque à l’ouest et arabique à l’est : la géographie singulière de l’Égypte a-t-elle façonné le tempérament de ses habitants tout autant que leur conception du monde ?
D’évidence, cette civilisation n’aurait pu fleurir au cœur de déserts inhospitaliers sans la crue qui fécondait alors ses rives du limon noir venu des plateaux volcaniques de l’Éthiopie. Mais nuançons la fameuse formule d’Hérodote, « L’Égypte est un don du Nil » : sur son parcours égyptien, ce flot généreux pouvait aussi tout dévaster sur son passage, en raison du très faible dénivelé qui court d’Assouan à la Méditerranée. L’agriculture antique était donc totalement tributaire des caprices du Nil. Nombre de documents s’en inquiètent, car les crues ne sont constantes ni dans leur volume, ni dans leur durée, ni dans leur date d’apparition. Elles peuvent faire de l’Égypte le pays de l’abondance, comme le réduire à la famine.
Ce n’est donc pas un hasard si les Égyptiens calqueront les trois saisons de leur calendrier sur ce phénomène naturel, indispensable à leur survie : akhet (l’inondation), de juin à octobre ; peret (le temps des semailles), de novembre à février ; chemou (la récolte), de mars à juin. Pour dompter et amadouer ce fleuve, il leur faudra toujours travailler, serrer les rangs et se soumettre à un pouvoir tout-puissant, sans manifester un quelconque esprit de révolte…
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Les origines de celle que les Egyptiens nommaient Asèt, "le trône", et que les Grecs transcrivirent en Isis. cette région où l'on trouve tant de marécages profonds et de forêts de papyrus symbolisait les eaux maternelles aux yeux des Anciens. (...)
De fait, on sait aujourd'hui qu'Asèt a fait son apparition en Egypte au IIe millénaire avant Jésus-Christ : on en trouve mention dès cette époque dans un Texte des Pyramides. Coiffée d'une perruque tripartite couleur "aile de corbeau" -les textes la décrivent comme "celle à la chevelure noire et à la peau cuivrée" (...) : il est vrai qu'elle est d'abord une reine, la figure d'abord emblématique de la souveraine bienveillante et civilisatrice à laquelle s'identifieront toutes les femmes des rois d'Egypte.
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Le dernier texte hiéroglyphe fut inscrit à Philae le 24 août 394 de notre ère, mais le message de l’Égypte ancienne ne s’éteignit pas à cette date. Qu’il s’agisse des Évangiles de l’enfance du Christ dont les épisodes se situent sur les bords du Nil, des règles monacales comme celle de Benoît, qui doit tant aux Pères et Mères du désert, des disciplines comme l’astrologie, l’hermétisme et l’alchimie, l’esprit de l’Égypte s’est transmis de manière prodigieusement variée et riche jusqu’à nous. Cette civilisation a contribué à établir les fondements de la quête spirituelle de l’humanité, en professant une tolérance envers les diverses manifestations du divin – parfaitement transposables de Grèce en Égypte par exemple, où le dévot d’Athéna retrouvait sa déesse de prédilection sous les traits de Netih de Saïs – que le tournant monothéiste et abrahamique (« Il n’y a qu’un seul Dieu et tous les autres sont de “faux dieux” ») battit en brèche.
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D'une légende-creuset née au bord du Nil, et où s'affrontent avec une belle cruauté des divinités qui nous semblent parfois nébuleuses, est sorti un grand mythe. celui-ci s'est révélé à la source d'une certaine conception du monde, mais aussi du féminin; il s'est imposé comme un inépuisable sujet de réflexion pour les théologiens, les artistes, les philosophes et les poètes, de l'Antiquité à nos jours.
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De fait, quelle figure, fût-elle syncrétique par excellence, peut se vanter d'avoir hanté (consciemment ou non) des imaginaires aussi différents que celui de Cléopâtre, la dernière reine d'Egypte, de l'empereur romain Hadrien, du philosophe Plutarque, du très chrétien Bernard de Clairvaux, du Florentin Boccace, d'Elisabeth I ere d'Angleterre, de Mozart, du franc-maçon Cagliostro et du conventionnel Robespierre, des romantiques allemands Goethe et Novalis, de Gérard de Nerval et de Victor Hugo (...) ?
C'est ainsi qu'on retrouve la déesse préférée des pharaons sous les traits de Demeter ou d'Aphrodite à Alexandrie, puis à Rome et dans les provinces les plus éloignées de l'Empire romain, et sous ceux, à peine masqués, de nombre de Vierges noires romanes de l'Occident chrétien. Immuable et multiple à la fois, on la voit réapparaître dans l'image de la femme qui détient le "grand feu de la Vie" cher aux alchimistes et aux hermétistes du XVIIe siècle, (...), dans les multiples évocations de l' "Isis voilée" du Romantisme, dans l'une des Filles du feu de Nerval (...).
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Dormir dans la campagne égyptienne, loin des hôtels de tourisme, c'est aussi prendre le pouls de ce pays rural qui n'existe que grâce aux largesses d'un fleuve majestueux et lent. Ce Nil qui nourrit ses enfants depuis plus de cinq mille ans mais qui a aussi permis à l'une des civilisations les plus accomplies de l'humanité de se développer sur ses rives.
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Les Textes des pyramides ont été gravés sur les parois des appartements funéraires de plusieurs rois et reines durant l’Ancien Empire (vers 2700-2200 av. J.-C.) et seront utilisés pendant plus de deux cent cinquante ans avant d’être repris dans les Textes des sarcophages, qui leur succèdent chronologiquement. Les formules et prières qui les composent, destinées à faciliter aux défunts la voie vers la renaissance et l’immortalité, permettaient à Pharaon de rejoindre Osiris.
À travers ces écrits, qui ne sont pas exclusivement funéraires, mais plus généralement religieux et politiques, se dessinent les fondements culturels et les structures institutionnelles de l’État pharaonique. Ancêtres du fameux Livre des morts, ils incarnent « la première trace écrite d’une pensée religieuse et d’une expression poétique dans l’histoire de l’humanité », selon l’égyptologue Serge Feneuille.
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Identifiée, aux origines, à la souveraineté et à la maternité, épouse des dieux les plus puissants d'Egypte (Osiris principalement, mais aussi Rê, Amon ou Min), la fluidité de ses contours, sa labilité et sa facilité à habiter les différentes figures du féminin ont fait qu'on la prie et qu'on la révère sous de multiples noms et sous de multiples cieux. C'est ainsi que la désigne le Romain Apulée dans les Métamorphoses : "La mère de la création, la souveraine des éléments, l'enfant primordial du siècle, la plus haute des divinités, la reine des esprits, la première parmi les êtres célestes, la manifestation des dieux et des déesses en un seul corps (...)" Pendant des siècles, Isis incarnera pour l'Occident la Génératrice, la Source de toute vie, la Matière et la Nature. Et l'un des visages les plus radieux de l'Eternel féminin.
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Parce que notre "Reine du Ciel" -dont les Egyptiens de l'Antiquité disaient déjà qu'elle était "la divine dans tous ses noms, Celle dont il n'y a pas la pareille"- tient le rôle phare de l'un des mythes les plus célèbres, d'une des gestes les plus pérennes de l'Antiquité. Mais aussi parce qu'elle incarne l'une des figures archétypiques les plus éminentes de la femme initiatrice du masculin, de la créatrice tout autant que (et c'est plus rare) de la Rédemptrice, s'inscrivant ainsi dans la longue tradition des sauveurs et autres figures de la délivrance du Proche-Orient. Grâce à la "résurrection" de son frère-époux Osiris, dont elle est l'artisane, Isis recueillera ainsi pour longtemps les aspirations populaires à une religion du salut...
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" Isis, créatrice de l'univers, souveraine du ciel et des étoiles, maîtresse de la vie, magicienne aux excellents conseils, soleil féminin, qui scelle toute chose de son sceau; les hommes vivent sur ton ordre, rien n'est réalisé sans ton accord."
Hymne à Isis dans son temple de Philae.
Chap I. Asèt l'Egyptienne
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