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Critiques de Frances A. Yates (11)
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L'Art de la mémoire

Les figures occultes et ésotériques du Moyen Age trouveront-elles enfin un début d’explication ? Avec son Art de la Mémoire, Frances A. Yates avance une hypothèse expliquant sinon en totalité, du moins en partie, de nombreuses gravures hermétiques du Moyen Age. Leurs origines remontent à l’Antiquité, à une époque qui utilisait peu l’écriture et qui devait essentiellement se fier à sa mémoire pour se souvenir des faits nécessaires à remémorer. Une des techniques les plus utilisées consistait alors à imaginer des scènes englobant la totalité des informations à transmettre sous une forme imagée et frappante. Cet ancêtre de nos métaphores s’inscrivait dans des lieux terrestres :





« Quel est cet homme qui se déplace lentement dans un bâtiment solitaire et s’arrête de temps à autre, le visage attentif ? C’est un étudiant en rhétorique qui forge un ensemble de loci de mémoire. »





Au début du Moyen Age, la technique est reprise et modelée sous l’influence des Pères du christianisme qui essaient de transposer les images de lieux terrestres en lieux religieux afin de trouver Dieu dans la mémoire. Doucement, les fondements rhétoriques des systèmes mnémoniques glissent vers l’éthique. Les « ficta loca », lieux imaginaires qui décrivent les sphères célestes, expliquent en partie la construction plus tardive de la Divine Comédie de Dante. Plus tard, au cours de la Renaissance, se développent à la fois un art de la mémoire occulte, influencé par le néoplatonisme et l’hermétisme, et un art de la mémoire dialogique qui trouve toute son ampleur dans la société élisabéthaine. Cet affrontement de forces apparemment contradictoires se matérialise dans une discorde opposant Giordano Bruno et Pierre Ramus. Le premier des deux hommes a déjà fait l’objet de nombreux ouvrages de Frances A. Yates et nous ne serons donc pas surpris de lire qu’elle se consacre essentiellement à expliquer l’évolution de l’art mnémonique à partir des contributions de Giordano Bruno. Celui-ci, dans la frénésie de ses recherches mnémoniques mêlant roues combinatoires et images occultes, aurait annoncé la génération suivante des hommes rationnels que sont Descartes, Leibniz ou Bacon. Frances A. Yates avance une hypothèse audacieuse : et si tous ces systèmes compliqués, reflets de leur époque, visaient seulement à dévoiler une méthode rigoureuse à partir de laquelle les sciences mathématiques pourraient s’établir ?





« Le ramisme, le lullisme, l’art de la mémoire, sont des constructions confuses, élaborées à partir de toutes les méthodes mnémoniques ; elles encombrent la fin du 16e siècle et le début du 17e siècle. C’est qu’elles sont des symptômes qui révèlent la recherche de la méthode. Si on les replace dans ce contexte, celui de la recherche, d’un besoin grandissant de la méthode, les systèmes de Bruno prennent toute leur signification : ils manifestent moins de la folie qu’une volonté inébranlable de trouver une méthode. »





Pour comprendre cette présentation de l’évolution des systèmes mnémoniques, il faudra accepter d’emblée certains axiomes définissant les différentes périodes traversées. On distinguera nettement une Antiquité vouée au règne de la Rhétorique, un Moyen Age modelé par les Pères du christianisme puis par l’hermétisme, avant de parvenir à une Renaissance plus rationnelle et humaniste. Frances A. Yates ne nous explique pas pourquoi l’art mnémonique s’est manifesté sous les formes qu’on lui connaît aux périodes parcourues, mais comment il s’est adapté à ces différents paradigmes, conditionnant en même temps celui qui suivra. L’art de la Mémoire est dense et il faudra beaucoup de concentration pour suivre les explications de Frances A. Yates, à moins de partager ses références –en vrac : Raymond Lulle, Johannes Romberch, Pierre de Ravenne, Bernardus de Lavinheta, Marsile Ficin, Francesco Patrizi, Torquato Tasso, Jean Hannequin, Natalis Comes, Johann Henrich Hainzell, Elias Ashmole, Cecco d’Ascoli, Polidoro Virgilio, Pic de la Mirandole, Pietro Passi ou Cosmas Rossellius. Même si certains développements nous perdent, Frances A. Yates parvient toujours à dégager les structures principales de son raisonnement. Il se produit alors des illuminations ponctuelles. Comme l’écrit l’auteure :





« L’histoire de l’organisation de la mémoire touche des points vitaux de l’histoire de la religion et de la morale, de la philosophie et de la psychologie, de l’art et de la littérature, de la méthode scientifique. »





L’hypothèse des systèmes mnémoniques ne fut sans doute pas la seule à agir en faveur de ces domaines mais elle fournit déjà des pistes convaincantes et soulève de nouvelles questions, que Frances A. Yates laisse à la curiosité de ses lecteurs.
Lien : http://colimasson.blogspot.f..
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L'art de la mémoire

Dans ses fragments autobiographiques, Frances A. Yates dit à propos de cet essai : "Je me suis aussi intéressée à un domaine différent, lié cependant à tous mes autres centres d'intérêt : l'art de la mémoire. Dans l'Antiquité, les orateurs romains utilisaient un système mnémotechnique consistant à disposer mentalement des images dans des lieux. Cette technique se transmit tout au long du Moyen Age et de la Renaissance, et permet de rendre compte d'une part importante des systèmes d'images allégoriques de ces périodes".



L'art de la mémoire est à la fois un essai spécialisé et une formidable fresque historique qui traverse les époques. Dans le printemps silencieux, Rachel Carson raconte qu'un biologiste comparait son travail sur un thème très précis à "une étroite fenêtre à travers laquelle, de loin, on ne peut apercevoir qu'un peu de lumière. Mais à mesure que l'on s'approche d'elle, on découvre un champ de plus en plus large, jusqu'à finalement pouvoir admirer le monde entier par cette même petite ouverture".



C'est très exactement le sentiment que j'ai ressenti en lisant ce livre : je me suis glissée dans une fine ouverture, dans le champ d'abord réduit de l'art de la mémoire, pour finalement parcourir l'évolution du monde.



Ce serait trop compliqué de résumer le livre : il fait 636 pages.



Je ne peux qu'en faire la critique par bribes, sur certains points frappants.



Frances A. Yates utilise une langue simple pour parler d'un sujet pointu. La lecture est agréable. Elle évoque tant ses hésitations sur certaines interprétations que ses émotions. Cela rend son érudition particulièrement attachante. Comme lorsqu'elle écrit que l'un "des moments les plus émouvants de l'histoire de la civilisation occidentale est celui où Charlemagne demanda à Alcuin de venir en France pour l'aider à restaurer le système pédagogique de l'Antiquité dans le nouvel empire carolingien". Il y a comme une confidence dans cet aveu émotif : cela crée une relation spéciale entre l'autrice et la lectrice. N'ayant jamais réfléchi au moment le plus émouvant de l'histoire de la civilisation occidentale, j'ai décidé de la suivre et de partir avec elle et Charlemagne.



C'est aussi une sérieuse pédagogue. Elle nous plonge dans l'histoire antique avec la description de cette habitude sociale disparue : "Quel est cet homme qui se déplace lentement dans un bâtiment solitaire et s'arrête de temps à autre, le visage attentif ? C'est un étudiant en rhétorique qui forge un ensemble de loci de mémoire". Et je me suis prise au jeu : j'ai essayé de créer des lieux et d'y déposer des objets ou des images impressionnantes comme une étudiante en rhétorique prête à prononcer un discours ou un plaidoyer. L'imprimerie et a fortiori le numérique sont tellement ancrés dans notre monde qu'il est difficile d'imaginer une époque où toutes les informations essentielles devaient être logées dans notre unique cerveau. Elle y parvient très bien.



Elle nous montre parfaitement comment la scolastique a fait passer la mémoire artificielle du domaine de la rhétorique à celui de l'éthique.



Elle nous fait analyser une série de tableaux (repris en couleur dans cette édition) sous l'angle de ces lieux et ces images frappantes ou sanglantes utilisées pour mieux retenir.Elle nous montre comment la pratique de l'art de la mémoire a influencé l'art en général.



Elle nous fait lire Dante sous un jour nouveau puisque l'Inferno peut être considéré "comme une espèce de système de mémoire destiné à mémoriser l'Enfer et ses châtiments, à l'aide d'images frappantes distribuées sur une série ordonnée de lieux. Cette idée pourra causer un certain choc, et je dois m'en tenir là".



C'est un essai qui inclut le lecteur par l'écriture de l'émotion et des doutes, par l'utilisation du je et par l'usage d'une langue accessible qui n'enlève rien à la précision du propos.



Je remercie Babelio et les éditions Gallimard pour l'envoi de ce livre dans le cadre de l'opération masse critique.









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Giordano Bruno et la tradition hermétique

Livre dense, érudit et passionnant. Frances Yates décrit l'atmosphère intellectuelle et religieuse de la fin du XVIe siècle en Europe, remonte les généalogies des différents courants hermétiques, et éclaire la relation compliquée entre l'ésotérisme du temps et les nouvelles découvertes scientifiques, au milieu des guerres de religions et des fanatismes de la Réforme et de la Contre-Réforme. Quand penser librement était réellement dangereux, et pouvait conduire au bûcher.

Il est étonnant à cet égard de se rendre compte du nombre de publications exposant des idées audacieuses ; sans doute avons-nous du mal à nous repérer dans l'effervescence politique, religieuse et intellectuelle de la Renaissance, période charnière entre deux mondes de pensée, deux façons d'appréhender la nature. Ce qui est bien démontré à la fin de l'ouvrage, quand apparaissent Descartes versus Campanella.

La thèse de Frances Yates est que Giordano Bruno était un Mage de la Renaissance, un hermétiste furieux, un fervent admirateur de l'Egypte, telle qu'on la concevait à la lumière du corpus hermétique, c'est-à-dire des écrits attribués à Hermès Trismégiste, datés comme antérieur à Moïse (ce que démentira les recherches d'Isaac Casaubon en 1614).

Il est difficile de décider si cette hypothèse est juste, même présentée de façon aussi convaincante. Comme il est difficile de comprendre la formation intellectuelle, l'érudition, la connaissance et les croyances d'une époque si éloignée de nos façons de penser et de comprendre le monde ; bien que nous ne soyons pas tellement plus rationnels, ni raisonnables globalement, hélas.

L'ouvrage de Frances Yates est enrichissant, le style est fluide, mais le texte de l'édition chez Dervy est truffé de coquilles, de fautes d'orthographe, de traductions approximatives et de mots absents, ce qui rend certaines phrases obscures et nuit au plaisir de la lecture. Une réédition en poche plus soignée serait une bonne chose.
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Fragments autobiographiques

"C'était une amatrice, dans le meilleur sens du terme – mais une amatrice qui alliait à l'enthousiasme un degré d'exigence tout à fait professionnel".



Cet extrait de Hugh Trevor-Roper tiré de la postface résume le caractère de Frances A. Yates. Sa curiosité et sa passion sont communicatives. Une exigence intellectuelle en dehors de tout carcan. Rien de snob mais cette croyance sincère : la lecture et l'écriture peuvent remplir (sauver) une vie.

Depuis l'enfance jusqu'au temps des ses premiers travaux, les fragments mêlent l'histoire intime de Frances A. Yates et les temps troublés de la première et la seconde guerre mondiale. Même s'il est peu évoqué, il y a en filigrane, la présence lumineuse de son frère Jimmy mort en 1915 alors qu'il conduisait une charge à la baïonnette. Elle dit de lui : J'aurais vécu cette expérience : contempler une primevère en compagnie d'un poète dans un monde que rien n'avait encore corrompu. Cette primevère me revient toujours à la mémoire avec le vers de Vaughan, "Tous ils sont partis dans un monde de lumière".



Une écriture sur l'enfance remarquable. Un témoignage ressourçant. Un acte de mémoire.

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Science et tradition hermétique

Brillante démonstration de Yates sur les apports de l'hermétisme à l'émergence des sciences modernes : elle analyse avec brio l'influence hermétique, poussant à l'investigation du monde, sur des auteurs tels que Francis Bacon, Marcile Ficin, Pic de la Mirandole, John Dee… Influence également sur Copernic et sa vision religieuse du soleil ou Giordano Bruno et sa magie solaire héliocentrique.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Les dernières pièces de Shakespeare

Issu de quatre conférences données par Frances A. Yates en janvier 1974 à University College de Londres, cet essai analyse les dernières pièces de Shakespeare, à savoir Cymbeline, Henry VIII et La Tempête. Cette analyse se fait au regard du contexte politique et religieux du règne de Jacques Ier au début du XVIIe siècle, à un moment charnière désigné comme le renouveau élizabéthain.



L'auteure scrute dans ces pièces, au travers des thèmes abordés et du symbolisme des intrigues, le positionnement de Shakespeare quant aux espoirs suscité par le prince Henry et la princesse Elizabeth, les enfants de Jaques Ier, et la question cruciale de leurs futurs mariages.



Dans un dernier chapitre, la trame et les thèmes des pièces de Shakespeare sont comparés à ceux de L'Alchimiste, de Ben Johnson, pour lequel la magie hermétique diffusée par Giordano Bruno n'a pas la valeur morale que semble lui attribuer Shakespeare, notamment à travers Prospero, dans La Tempête, mais ressort plus du charlatanisme et de la tromperie.
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L'art de la mémoire

Avant tout, je tiens à remercier l’équipe de la Masse Critique Babelio ainsi que les Editions Gallimard et Folio.

La mémoire, un sujet qui m’intéresse et me touche beaucoup. Pour faire court, depuis toute jeune, une obsession me tenaille : ne rien oublier. Mes méninges ont tourné à plein régime. De la méthode du par cœur aux listes codées, groupes de mots retranscris et numéros de pages notés sur des carnets. J’ai tout essayé. J’ai logé dans les coins de ma tête tous mes acquis et souvent, j’y plonge et ressort, comme un clown de sa boîte, multiples réminiscences en tous genres. Oublier, pas possible ! Si, je ne me souviens pas d’un livre, forcément, je ne l’ai pas lu ! Et je continue à entretenir cette amie de toujours.

Un tel essai ne pouvait que me séduire. L’œuvre, L’art de la mémoire de Frances Yates restera sûrement la grande référence sur les arts de la mémoire de l’Antiquité jusqu’au XVIIe siècle. L’érudition et l’ampleur du travail de cette grande universitaire laissent pantois et surtout admiratif. Nous imaginons, avec une grande admiration, ces d’heures passées à lire, à déchiffrer tous ces textes anciens pour nous transmettre un formidable ouvrage. Avec envie, nous la devinons courbée, sur sa table de travail, infatigable travailleuse, stylo à la main, prenant des notes et inlassablement, donner vie à cet inoubliable essai.

« L’art de la mémoire est comme une écriture intérieure. » (P 24)

De l’antiquité gréco-romaine à la fin de la Renaissance, nous découvrons toutes ces sortes de méthodes pour permettre aux orateurs, prédicateurs, intellectuels et philosophes d’enregistrer dans leurs moindres détails leurs idées, discours. Ainsi, ils pouvaient ouvrir à volonté leur boîte de Pandore. Mémoire naturelle, aidée et enrichie d’une petite sœur artificielle, des lieux abritaient comme dans un songe des pensées, mots, images, tous liés et gardiens de la Mémoire. Un peu des acteurs de la pensée. Des lieux caducs pour les orateurs de l’Antiquité et des lieux éternels, un côté plus mystique pour ceux de la Renaissance. Ces différentes méthodes se ressemblent toutes sur le fond et développent au fil des siècles un travail intellectuel considérable, une formidable émulation de l’esprit et un travail continu qui tournent à l’obsession pour certains. (Renaissance italienne). Elles subissent tour à tour les influences philosophiques, religieuses, et même des écrits hermétiques et cabalistiques. Cet essai est une plongée assourdissante dans la pensée de notre lointain passé intellectuel et elle nous offre une nouvelle vision du développement cérébral de ces époques. Sollicités comme dans une « pensine », ces silhouettes défilent pour notre plus grand plaisir. Des réminiscences se lèvent et Simonide, Aristote, Thomas d’Aquin, Pic de La Mirandole, Giulo Camillo et son fameux théâtre, Giordano Bruno et son funeste destin, Bacon et Leibniz s’invitent au banquet et nous suggèrent de nouvelles perspectives quant à l’histoire intellectuelle. Pour ne citer qu’eux. Nos anciens aimaient se poser les bonnes questions et ils n’hésitaient pas à réfléchir à outrance.

Pour conclure, un ouvrage à lire, il est inutile d’être un universitaire pour apprécier ce genre d’essai. Juste se poser et se laisser immerger par l’histoire et ses doctrines. Une belle immersion historique et intellectuelle ! Le cheminement de ces grands esprits se suit pas à pas avec une relative facilitée. Et surtout, pas une minute d’ennui.

Une dernière précision : ces méthodes demandent beaucoup d’effort de concentration. Vous vous en seriez douté !

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Giordano Bruno et la tradition hermétique

Lu avec passion le 2ème pilier du " Frances Yates'paradigm", "Giordano Bruno et la tradition hermétique". Et Frances Yates a le don de me métamorphoser en Miss Marple de l'histoire de l'art ! Voyage dans le climat psycho-culturel de la fin du XVIe et début du XVII, dans la recherche de cette "philosophie éternelle" du corpus hermeticum propre à refonder un christianisme abimé par les excès du pouvoir. Avec pour guide l'interprétation d'un corpus égyptien/mosaïque/antique attribué à Hermes Trismegiste et l'élucidation grâce à Pythagore de la "magie" des nombres et de la physis. Les explorateurs sont : Marsile Ficin, Pic de la Mirandole, Agrippa, Raymond Lulle, Robert Fludd et enfin Giordano Bruno, dominicain, voyageur infatigable dans toutes les cours d'Europe, proche des puissants et des Papes, irascible, alchimiste, hermétique, se disant Grand Mage et qui finira brûlé vif. Après cette lecture, les oeuvres d'art de la Renaissance nous apparaissent comme de précieux talismans que nous savons plus activer. Ce qui donne à toute visite de musées ou de bâtiments historiques un goût d'étrangeté et de mystère absolument savoureuse. Dommage que l'édition et la traduction soient très peu soignées.
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Fragments autobiographiques

rances Yates, peu connue, a révolutionné l'histoire des arts et celle du théâtre (son Art de la mémoire est le pilier de ma bibliothèque théâtrale depuis plus de 30 ans). Ont été publiés ses fragments autobiographiques formidables. Sans formation académique, immergée dans l'improbable, immense et fascinante bibliothèque Warburg dirigée par Warburg, Saxl, puis Gombrich, organisée comme un theatrum mundi, par "sympathies magiques", elle va remonter le fil de l'histoire qui unit pensée orphique et mathésis universalis, theatrum mundi et hermétisme. Elle écrira une histoire de la pensée de Giordano Bruno et de nombreux ouvrages sans lesquels l'art de la Renaissance nous demeurerait muré et univoque. Les fragments de son "ego-histoire" sont passionnants. Une vie si simple et tellement "liée", avec pour compagnons de je(u) quotidien Pythagore, Ficin, Pic, Camillo, Bruno, Lulle, Fludd et Shakespeare.

Délibérément hors de l'université, elle crée ce qu'on appelle désormais le "Yates paradigm" : " à savoir l’idée germinale selon laquelle les origines du changement de climat intellectuel en Europe occidentale, d’où naîtra la «science moderne», doivent être recherchées dans des traditions magiques et hermétiques, repérables aussi bien chez Léonard de Vinci, Giordano Bruno, John Dee, Francis Bacon que dans le néoplatonisme de Marsile Ficin ou l’humanisme de Pic de la Mirandole."
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L'art de la mémoire

Tout d'abord, merci à Babelio et à Gallimard pour l'envoi de ce livre dans le cadre de la Masse Critique non-fiction :)

Il n'a pas 5 étoiles, tout simplement parce que c'est compliqué d'avoir un coup de cœur pour un essai, mais c'est un très bon essai !

Il est facile à lire et hyper compréhensible, malgré un sujet qui nous paraît très éloigné (soyons honnêtes, on est tous devenus dépendants de nos notes - papier ou numérique :D)

Je le recommande sans problème pour qui est intéressé par ce sujet, que ce soit pour des recherches ou simplement par curiosité !

D'autant plus que le découpage historique est clair et pas mal d'éléments se recoupent d'un siècle à un autre.

Bref, un essai à découvrir :)
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Science et tradition hermétique

La qualité de cet ouvrage réside dans son contenu. La forme en est agréable : bien imprimé et mis en page sur du beau papier, un format de (petite) poche, un appareil de notes conséquent, une bonne traduction.

C’est tout ce que l’on peut dire de cet opuscule.



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Lien : http://www.scienceenlivre.or..
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