François-Xavier Maigre

Je connaissais l'auteur par la revue de poésie Arpa, où il a publié quelques poèmes. J'aimais déjà son humanité et sa capacité à capter la beauté éphémère du monde et à nous la restituer avec des mots à la fois simples et profonds.



C'est son deuxième recueil. Jeune père, il se rapproche souvent de cette part d'enfance, à travers ses poèmes:



" Mes doigts d'enfant

glissaient sur le siècle ainsi que des barques

à la proue luisait le coeur de ce frère

dont le plus petit geste

suffisait à repousser l'immensité du soir."



Son métier de reporter ( il collabore à des magazines chrétiens, sa spiritualité se ressent, mais pas de manière appuyée ) l'emmène dans de nombreux pays dont il évoque les ravages de la guerre, de la pauvreté:



" Hier encore

j'écoutais cette fille de Syrie

ne sachant ni lire ni compter

mais apte à contrefaire

de ses lèvres menues

le fuselage sourd

qui éventra sa chambre"



La partie du recueil que j'ai préférée est celle qu'il dédie à la femme qu'il aime, " Nos ombres fertiles" : émouvante, pure dans les sentiment exprimés.



" Il peut se répandre

tant de mauve et de regrets

dans une vie d'homme

mais j'ai la foudre de tes mains."



Cette voix pleine de tendresse et d'élan, de conscience aussi des débâcles du monde actuel, que fait entendre François-Xavier Maigre,



" L'entendez-vous?

C'est une voix qui couve à l'ombre de la page

comme l'astre au soir de la genèse "



Je souhaite qu'elle vous parvienne et vous émeuve....

Le titre est parfait pour l'ouvrage. De la nature à l'homme. Pour chaque poème, l'auteur parsème de paysages automnaux, c'est beau à imaginer. Malheureusement, je n'ai vraiment été touchée qu'à la troisième partie du recueil, ça doit être le côté plus terre à terre qui m'a plu.

Un jeune couple, deux enfants en bas âge et un âne ! Un pèlerinage de Paris au Mont Saint-Michel. Un récit direct, agréable à lire, plein de fraicheur et d'humour, de belles rencontres. Une démarche hors des sentiers battus (le pèlerinage pédestre vers le Mont Saint-Michel est oublié depuis longtemps) qui apporte un autre regard sur le monde et les autres.

C'est une aventure digne d'un autre siècle : s'élancer sur un chemin de pèlerinage avec deux enfants en bas âge. Même avec un âne pour porter les bagages, l'organisation d'un tel périple a demandé une soigneuse préparation.



Mais, ce qui est vraiment bluffant c'est que François-Xavier Maigre et sa petite famille ont été hébergés chez l'habitant grâce à l'entremise des prêtres des régions traversées. Au XXIème siècle, il est rare de trouver le vrai sens de l'hospitalité vis-à-vis du pèlerin et je tire mon chapeau à ces familles qui ont ouvert leur porte à ces voyageurs non conventionnels.



Malgré quelques déconvenues, il semblerait que l'Archange Saint-Michel ait tout fait pour que la petite famille arrive sans embûches majeures jusqu'au pied du rocher où se trouve l'Abbaye et l'église qui lui sont consacrées.



J'ai retrouvé dans cet ouvrage la confiance du pèlerin dans sa bonne étoile, la persévérance des marcheurs malgré des conditions météo difficiles et surtout la gentillesse des personnes qui ont osé l'accueil.

De l'enfance à la paternité...



Le recueil est construit en trois parties.

D'abord, l'auteur "creuse à paume nues" les souvenirs de son enfance sur lesquels pèse souvent "la poigne du vent".

La deuxième intitulée "L'enfance des paysages", est une remontée lyrique et nostalgique vers l'enfance avec une forte présence de la nature et des saisons qui n'est pas sans rappeler les beaux poèmes de René Guy Cadou (http://www.babelio.com/livres/Rene-Guy-Cadou-Rene-Guy-Cadou-Les-Amis-denfance--14-poemes-ine/486033/critiques/447266).

"Et nos pas sans mémoire" qui termine le recueil, exprime une certaine tristesse née d'une vie citadine déshumanisée tout en allant vers l'avant avec la rencontre de l'amour et la découverte de la paternité.



Le rythme de la langue accompagne ainsi le lecteur sur un chemin où souffle un vent qui ouvre le monde sur l'avenir.



Une lecture qui fait ressurgir nos propres souvenirs d'enfance et nous amène à réfléchir sur le sens de la vie.

Je suis à la moitié de ce livre compilant une dizaine de contes et je suis quelque peu déçue de cet ouvrage. Les récits me semblent sans intérêt ou alors trop vite expédiés.

Le seul point positif est que le livre est splendide (tant la couverture que les illustrations à l'intérieur).

Grosse déception pour ma part.

Sensible, lyrique, la poésie de François-Xavier Maigre se déploie sur la page en vers libres, légers, riches d’images, de métaphores : "Je marche à vue comme on navigue/proue et voile de chair/vers un débarcadère d’âmes/une simple chapelle/après la forêt profonde/et l’océan/des blés mûrs" (p. 98). Chaque texte semble ainsi habité par les souvenirs heureux d’une jeunesse encore proche. Né en 1982, journaliste à La Croix, François-Xavier Maigre souhaite effectivement retrouver "l’enfance de la parole, les sensations et les bruits du premier âge, soit ce royaume à nous" (p.44). Lyrique, parfois nostalgique, le verbe n’a pourtant rien de passéiste ou de désespéré. Résolument moderne, l’auteur célèbre le monde, la nature, cet "instinct de vie dont frissonne l’écorce" (p. 66). Placée "à la lisière des lendemains" (p. 66), l’écriture demeure ainsi habitée par l’enthousiasme, au sens étymologique, par l’espoir, et chante le départ, le déplacement : "Je voyage léger/nu au-dedans/dépouillé au plus intime/avec rien –et moins encore-/oh ! J’avance/cela m’est suffisant" (p. 62). Par-delà "les chenaux de la mémoire" (p.17), François-Xavier Maigre explore donc de nouveaux sentiers, et dépeint avec vérité les paysages qu’il traverse, sans en excepter les décors contemporains, généralement absents de la production actuelle. Dernière partie du recueil, « Et nos pas sans mémoire » s’apparente à une série de tableaux de la cité d’aujourd’hui, souvent dure, déshumanisée : "Les masques de pluie/déforment les passants/visages sans voix/dans la voracité/des villes en croissance" (p. 75). Face à cette tristesse urbaine et houellebecquienne, reste la prière, discrètement évoquée, mais aussi l’amour, qu’il s’agisse "des joies de la paternité, cette tiédeur nouvelle" (p. 99) ou de la relation à la femme, dans la sérénité : "Mais désormais/nous serons deux/pour clarifier l’intempérie" (p. 88). Bien des passages fêtent ainsi l’autre, tout à la fois reflet, complice, et soutien, sorte de double joyeux, différent et semblable, complémentaire.



Prometteur, ce premier recueil, qui rappelle en même temps René-Guy Cadou et certains haïkaï japonais, signe bel et bien l’acte de naissance d’un vrai poète, pour reprendre les termes de l’éditeur.



(Note d'Etienne Ruhaud parue en 2012 dans la revue "Diérèse").
Lien : https://pagepaysage.wordpres..

Dans la veine de la grande tradition lyrique, François-Xavier Maigre explore la vie d’un homme qui lui ressemble.
Lien : https://www.la-croix.com/Cul..