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Citations de Françoise Cachin (74)


Le premier grand artistes à découvrir la mer Méditerranée, à la peindre sans personnages, sans accessoires, sans allusion antique, sans portique ou arbre pour caler le paysage, bref sans référence à l'Italie, à Poussin ou à Vernet, le premier enfin à montrer la mer et le ciel dans leur simple grandeur, c'est au cours de l'été 1854, Gustave Courbet" ... "La mer lui donnait les mêmes émotions que l'amour...( Françoise Cachin , "C'est l'Eden retrouvé", p. 21)
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L'Europe s'est ouverte depuis longtemps à l'influence du Moyen-Orient et s'est plu à intégrer le monde capricieux de l'exotisme dans la cadence des styles. Le formidable rassemblement des différentes parties du monde lors des premières expositions universelles n'en provoque pas moins une brusque confrontation entre un Occident emporté par sa croissance économique et un Orient qui paraît vivre hors du temps. (...) Disparus dans le chaos industriel, tous les principes, toute l'unité, toute la vérité ne semblent avoir été sauvegardés que par les pays orientaux.
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A côté du silence de Redon, il me semble encore réentendre la grosse voix rauque de Gauguin. Entre deux de ses voyages à Tahiti, il vint plusieurs fois aux soirées du mardi. Il asseyait lourdement son corps massif. Le torse couvert d'un tricot de matelot, le visage rude, le teint boucané, les mains énormes, il donnait une impression de force et de brutalité et faisait contraste avec l'exquise civilité et l'extrême distinction de Mallarmé. Gauguin ressemblait à un capitaine de caboteur, Mallarmé à quelque commandant d'un fin voilier de plaisance qui n'avait connu d'autres aventures que celles que l'on rencontre en montant et en descendant la Seine, tandis que Gauguin avait longé les côtes lointaines que baignent les mers polynésiennes. (Henri de Régnier évoquant les apparitions de Gauguin chez Mallarmé, p. 98)

Chapitre V - Les tropiques à Montparnasse
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Berthe Morisot au bouquet de violettes - 1872

Il s'y rattache un enrubannement large et noir, qui déborde l'oreille gauche, entoure et engonce le cou ; et le noir mantelet qui couvre les épaules, laisse paraître un peu de claire chair, dans l'échancrure d'un col de linge blanc.

Les ombres de ce visage sont si transparentes, les lumières si délicates que je songe à la substance tendre et précieuse de cette tête de jeune femme par Vermeer, qui est au Musée de La Haye.

Paul Valéry

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Dans les années 1899-1900, Gauguin souffrant et démuni, travaille très peu. "Très malade et obligé, pour trouver un peu de pain, de faire quelques travaux peu intellectuels, je ne peins plus, sauf le dimanche et les jours de fêtes" écrit-il à Paris au jeune Maurice Denis, un de ses admirateurs qui lui demande d'exposer avec le groupe nabi. Il est particulièrement amer quand il apprend que Vollard a vendu un ensemble de toiles qu'il lui avait fait parvenir, constitué par le grand "D'où venons-nous, que sommes-nous, où allons-nous" plus huit tableaux, pour 1000 francs seulement, une somme dérisoire.
Il effectue divers petits travaux pour survivre et s'adonne avec une sorte de passion au journalisme local : collaborateur, puis rédacteur en chef d'une feuille polémique, "les Guêpes", il en imagine et illustre lui-même une autre un certain temps, "le Sourire". Son propos est assez ambigu : certains extraits pourraient l'inscrire dans la lignée des polémistes libertaires, mais il défend surtout les intérêts du clan catholique local et ceux des "petits Blancs" contre le "lobby" des commerçants chinois de Tahiti. Il fait même le 23 septembre 1900 un discours mémorable au nom du parti catholique, évoquant "cette tache jaune souillant notre pavillon national" avec une virulence qui met un peu mal à l'aise, si l'on veut faire de Gauguin un héros de l'anticolonialisme et de l'oecuménisme culturel - ce qu'il est également, on le verra bientôt aux Marquises. Mais Gauguin, on l'a souvent vu, est un homme complexe, contradictoire : moderne et classique ; bohème et fier, mais avide de reconnaissance ; aimant le "primitif" mais jusqu'à un certain point ; à la fois sauvage et parisien. Bref partout exilé.

Gauguin, journaliste polémique, p. 116-117
Chapitre VI - Un dernier feu d'enthousiasme
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Des premiers mois datent ses plus beaux visages de Tahitiens et de Tahitiennes, graves, attentifs. Comme il l'avait fait en Bretagne, il s'imprègne du caractère des lieux et des gens, de la splendeur et de la mélancolie mêlées, particulières aux paysages tropicaux et à leurs habitants.
"Je t'écris le soir, dit-il à Mette, ce silence, la nuit à Tahiti, est encore plus étrange que le reste. Il n'existe que là, sans cri d'oiseau pour troubler le repos. Par-ci, par-là, une grande feuille sèche qui tombe mais qui ne donne pas l'idée du bruit. C'est plutôt comme un frôlement d'esprit. Les indigènes circulent souvent la nuit mais pieds nus et silencieux. Toujours ce silence. Je comprends pourquoi ces individus peuvent rester des heures, des journées, assis sans dire un mot et regarder le ciel avec mélancolie. Je sens tout cela qui va m'envahir."
Chapitre IV - Ia Orana Tahiti, p. 72
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En dehors d’un cercle restreint, le sort s’acharna longtemps contre lui en France, où aucun collectionneur à part ses anciens amis, ne s’intéressa à son œuvre, et où l’Etat négligea ou refusa d’acquérir ses tableaux.
Une Baignade, Asnières entre à la Tate Gallery en 1924. La Grande Jatte est à Chicago depuis la même année, Poseuses en Pennsylvanie depuis 1926, Parade à New York depuis 1930, Chahut en Hollande depuis 1922 (il a été vainement offert au Louvre en 1924)… Seul Le Cirque est revenu en France, légué par John Quinn – un américain.
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Glorification de l'industrie triomphante, manifestations de prestige et d'orgueil, sources de toutes les expériences et de toutes les fantaisies architecturales, véritables invitations au voyage, puisqu'elles révèlent des mondes inconnus, les expositions universelles sont nées du désir de mettre en parallèle produits et procédés de fabrication de toutes les puissances modernes et de stimuler la concurrence.
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J'aime la Bretagne, j'y trouve le sauvage, le primitif. Quand mes sabots résonnent sur ce sol de granit, j'entends le ton sourd, mat et puissant que je cherche en peinture.
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Parler de la peinture moderne sans évoquer Gauguin, mais qui nous aurait peint le Christ jaune alors ?
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« Contes barbares » (1902) peut être un résumé des mythologies chères à Gauguin : maories, asiatiques et judéo-chrétiennes, mais c’est aussi un de ses derniers beaux nus océaniens.
(page 127)
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Le déjeuner sur l'herbe - 1863 (vu par un critique)

Nour ne pouvons trouver que ce soit une oeuvre parfaitement chaste que de faire asseoir sous bois, entourée d'étudiants en béret et paletot, une fille vêtue seulement de l'ombre des feuilles.

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Bien avant Delaunay, Chagall et le douanier Rousseau, Seurat fut le premier « portraitiste » de la tour Eiffel pourtant bien mal accueillie alors : « l’odieuse colonne de tôle boulonnée » (Gounod), « un squelette de beffroi » (Verlaine), « une volière horrible, un hideux pylône, un chandelier creux » (Huysmans) !
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Il parla longuement de son premier portrait Vanine no te tiare dans Noa Noa : « Pour bien m'initier à ce caractère d'un visage tahitien, à tout ce chame d'un sourire maori, je désirais depuis longtemps faire un portrait d'une voisine de vrai race tahitienne (...). Peu jolie en somme comme règle européenne, belle pourtant. Tous ses traits avaient une harmonie raphaélique dans la rencontre des courbes, la bouche modelée par un sculpteur parlant toutes les langues du language et du baiser, de la joie et de la souffrance, cette mélancolie de l'amertume mélée au plaisir (...)
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Mataiea est l'un des endroits les plus beaux de Tahiti, la plaine côtière y est extrêmement large et les hautes montagnes, n'étant pas trop en surplomb, offrent un décor majestueux. Les rouleaux qui défilent sur le récif de corail bordant le lagon sont plus imposants que partout ailleurs en raison des forts alizés du Sud. Enfin, le lagon est exceptionnellement beau avec ses teintes changeant du vert clair au bleu foncé et ses deux petits îlots chargés de cocotiers. (Danielsson*)
Chapitre IV - Ia Orana Tahiti, p. 71

* Bengt Danielsson, navigateur et ethnologue, fit une enquête qui permit de reconstituer la vie de Gauguin à Tahiti et aux Marquises, au début des années 1950.
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L'été 1885 se passa à Saint-Briac et, pendant que Seurat terminait méthodiquement Un dimanche à la Grande-Jatte, la toile qui apparut l'année suivante comme le tableau-manifeste du mouvement, Signac peignait de joyeuses et fortes marines comme La Croix des marins. Pourtant, à travers une sensibilité ouvertement impressionniste, on sent poindre une volonté de régulation de la composition, ici traitée en horizontales et verticales, selon le modèle de la croix qui donne son nom au tableau.
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La vie comme l'art de Paul Signac sont ceux d'un homme heureux. Moins tourné vers l'imagination ou l'introspection que vers l'observation et le goût de l'action et de la vie, cet anti-peintre maudit ne semblait pas a priori destiné à lier son destin à l'un des mouvements cruciaux de la vie artistique et sociale de la fin du siècle dernier.
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Thadée Natanson, l’ami de Bonnard et de Lautrec, créditera en 1900 la méthode de Seurat de son renoncement « à tout agrément que fournit le hasard, à tous les bonheurs qu’un frottis, qu’une touche accidentelle rencontre ; elle ne veut devoir rien qu’à l’application rigoureuse des principes, ou sa foi réside. … Tous ceux qui travaillent savent le prix d’un tel sacrifice. Il faut des hommes hors de l’ordinaire pour préférer les idées qu’ils aiment au succès ».
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Tout mélange sur la palette est un acheminement vers le noir.
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Seurat est si célèbre aux Etats-Unis et en Grande-Bretagne qu’il sert de thème à des dessins humoristiques, et a pu faire l’objet d’une comédie musicale. Ainsi Sunday in the Park with George, créé par Stephen Sondheim à New York puis à Londres, fait vivre et chanter les personnages de « La Grande-Jatte.
Le critique John Russell, auteur d’un excellent livre sur Seurat raconte :
Lorsque j’appris que l’on l’idée la plus ridicule que j’ai jamais entendue ! En dehors de Vermeer, Seurat était peut-être le peintre le moins imaginable sur scène ! …. Et pourtant, de façon surprenante, Sondheim a su trouver un parallèle entre musical et pictural, entre le son et le point.
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