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EAN : 9782070530700
128 pages
Gallimard (10/01/1989)
4.43/5   15 notes
Résumé :
" Ma grand-mère était une drôle de bonne femme.
Elle se nommait Flora Tristan... " Voilà pour l'ascendance maternelle. Clovis Gauguin, le père, est journaliste. Il meurt, en route pour le Pérou, en 1849. Paul a un an. Toute son adolescence, il gardera la nostalgie des tropiques. La suite, ce sera une vie de départs perpétuels : Copenhague, Pont-Aven, la Martinique, Arles et, en 1891, le grand départ, pour Tahiti. " Je pars pour être tranquille, pour être déba... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (3) Ajouter une critique
Livre très intéressant pour s'initier à l'oeuvre et à la personnalité si particulière de Gauguin. Plusieurs de ses oeuvres les plus fortes et les plus représentatives y sont analysées et présentées.
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Bon livre sur Gauguin qui donne à redécouvrir sa vie et son oeuvre. J'ai découvert dans ce livre beaucoup de peintures qui m'étaient inconnues alors que ce sont de véritables chez d'oeuvres. J'ai apprécié les témoignages et documents de la fin qui nous permettent d'en apprendre plus sur la personnalité de ce peintre hors norme. J'aurais aimé un peu plus de contexte politique et économique des îles même s'il n'a pas été complètement oublié. Ses relations avec sa famille sont traitées très rapidement mais ce n'est pas l'objet du livre.
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excellente introduction par un connaisseur : Henri Loyrette qui a succedé à Françoise Cachin à la direction du musée d'Orsay avant de prendre la présidence du musée du Louvre
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Dans les années 1899-1900, Gauguin souffrant et démuni, travaille très peu. "Très malade et obligé, pour trouver un peu de pain, de faire quelques travaux peu intellectuels, je ne peins plus, sauf le dimanche et les jours de fêtes" écrit-il à Paris au jeune Maurice Denis, un de ses admirateurs qui lui demande d'exposer avec le groupe nabi. Il est particulièrement amer quand il apprend que Vollard a vendu un ensemble de toiles qu'il lui avait fait parvenir, constitué par le grand "D'où venons-nous, que sommes-nous, où allons-nous" plus huit tableaux, pour 1000 francs seulement, une somme dérisoire.
Il effectue divers petits travaux pour survivre et s'adonne avec une sorte de passion au journalisme local : collaborateur, puis rédacteur en chef d'une feuille polémique, "les Guêpes", il en imagine et illustre lui-même une autre un certain temps, "le Sourire". Son propos est assez ambigu : certains extraits pourraient l'inscrire dans la lignée des polémistes libertaires, mais il défend surtout les intérêts du clan catholique local et ceux des "petits Blancs" contre le "lobby" des commerçants chinois de Tahiti. Il fait même le 23 septembre 1900 un discours mémorable au nom du parti catholique, évoquant "cette tache jaune souillant notre pavillon national" avec une virulence qui met un peu mal à l'aise, si l'on veut faire de Gauguin un héros de l'anticolonialisme et de l'oecuménisme culturel - ce qu'il est également, on le verra bientôt aux Marquises. Mais Gauguin, on l'a souvent vu, est un homme complexe, contradictoire : moderne et classique ; bohème et fier, mais avide de reconnaissance ; aimant le "primitif" mais jusqu'à un certain point ; à la fois sauvage et parisien. Bref partout exilé.

Gauguin, journaliste polémique, p. 116-117
Chapitre VI - Un dernier feu d'enthousiasme
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A côté du silence de Redon, il me semble encore réentendre la grosse voix rauque de Gauguin. Entre deux de ses voyages à Tahiti, il vint plusieurs fois aux soirées du mardi. Il asseyait lourdement son corps massif. Le torse couvert d'un tricot de matelot, le visage rude, le teint boucané, les mains énormes, il donnait une impression de force et de brutalité et faisait contraste avec l'exquise civilité et l'extrême distinction de Mallarmé. Gauguin ressemblait à un capitaine de caboteur, Mallarmé à quelque commandant d'un fin voilier de plaisance qui n'avait connu d'autres aventures que celles que l'on rencontre en montant et en descendant la Seine, tandis que Gauguin avait longé les côtes lointaines que baignent les mers polynésiennes. (Henri de Régnier évoquant les apparitions de Gauguin chez Mallarmé, p. 98)

Chapitre V - Les tropiques à Montparnasse
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Des premiers mois datent ses plus beaux visages de Tahitiens et de Tahitiennes, graves, attentifs. Comme il l'avait fait en Bretagne, il s'imprègne du caractère des lieux et des gens, de la splendeur et de la mélancolie mêlées, particulières aux paysages tropicaux et à leurs habitants.
"Je t'écris le soir, dit-il à Mette, ce silence, la nuit à Tahiti, est encore plus étrange que le reste. Il n'existe que là, sans cri d'oiseau pour troubler le repos. Par-ci, par-là, une grande feuille sèche qui tombe mais qui ne donne pas l'idée du bruit. C'est plutôt comme un frôlement d'esprit. Les indigènes circulent souvent la nuit mais pieds nus et silencieux. Toujours ce silence. Je comprends pourquoi ces individus peuvent rester des heures, des journées, assis sans dire un mot et regarder le ciel avec mélancolie. Je sens tout cela qui va m'envahir."
Chapitre IV - Ia Orana Tahiti, p. 72
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Mataiea est l'un des endroits les plus beaux de Tahiti, la plaine côtière y est extrêmement large et les hautes montagnes, n'étant pas trop en surplomb, offrent un décor majestueux. Les rouleaux qui défilent sur le récif de corail bordant le lagon sont plus imposants que partout ailleurs en raison des forts alizés du Sud. Enfin, le lagon est exceptionnellement beau avec ses teintes changeant du vert clair au bleu foncé et ses deux petits îlots chargés de cocotiers. (Danielsson*)
Chapitre IV - Ia Orana Tahiti, p. 71

* Bengt Danielsson, navigateur et ethnologue, fit une enquête qui permit de reconstituer la vie de Gauguin à Tahiti et aux Marquises, au début des années 1950.
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Il parla longuement de son premier portrait Vanine no te tiare dans Noa Noa : « Pour bien m'initier à ce caractère d'un visage tahitien, à tout ce chame d'un sourire maori, je désirais depuis longtemps faire un portrait d'une voisine de vrai race tahitienne (...). Peu jolie en somme comme règle européenne, belle pourtant. Tous ses traits avaient une harmonie raphaélique dans la rencontre des courbes, la bouche modelée par un sculpteur parlant toutes les langues du language et du baiser, de la joie et de la souffrance, cette mélancolie de l'amertume mélée au plaisir (...)
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Video de Françoise Cachin (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Françoise Cachin
Édouard Manet (1832-1883) : Nuits magnétiques par Jean Daive (1983 / France Culture). Diffusion sur France Culture le 8 juin 1983. Peinture : Édouard Manet, "Autoportrait à la palette", 1879. Par Jean Daive. Réalisation Pamela Doussaud. Avec Philippe Lacoue-Labarthe (critique, philosophe, écrivain), Dominique Fourcade (écrivain), Marcelin Pleynet (écrivain, critique d'art), Jean-Pierre Bertrand (artiste peintre), Joerg Ortner (graveur, peintre), Jean-Michel Alberola (artiste), Constantin Byzantios (peintre), Isabelle Monod-Fontaine (conservatrice au musée Georges Pompidou) et Françoise Cachin (conservatrice au musée d'Orsay). Lectures de Jean Daive. Édouard Manet, né le 23 janvier 1832 à Paris et mort le 30 avril 1883 dans la même ville, est un peintre et graveur français majeur de la fin du XIXe siècle. Précurseur de la peinture moderne qu'il affranchit de l'académisme, Édouard Manet est à tort considéré comme l'un des pères de l'impressionnisme : il s'en distingue en effet par une facture soucieuse du réel qui n'utilise pas (ou peu) les nouvelles techniques de la couleur et le traitement particulier de la lumière. Il s'en rapproche cependant par certains thèmes récurrents comme les portraits, les paysages marins, la vie parisienne ou encore les natures mortes, tout en peignant de façon personnelle, dans une première période, des scènes de genre : sujets espagnols notamment d'après Vélasquez et odalisques d'après Le Titien. Il refuse de suivre des études de droit et il échoue à la carrière d'officier de marine militaire. Le jeune Manet entre en 1850 à l'atelier du peintre Thomas Couture où il effectue sa formation de peintre, le quittant en 1856. En 1860, il présente ses premières toiles, parmi lesquelles le "Portrait de M. et Mme Auguste Manet". Ses tableaux suivants, "Lola de Valence", "La Femme veuve", "Combat de taureau", "Le Déjeuner sur l'herbe" ou "Olympia", font scandale. Manet est rejeté des expositions officielles, et joue un rôle de premier plan dans la « bohème élégante ». Il y fréquente des artistes qui l'admirent comme Henri Fantin-Latour ou Edgar Degas et des hommes de lettres comme le poète Charles Baudelaire ou le romancier Émile Zola dont il peint un portrait : "Portrait d'Émile Zola". Zola a pris activement la défense du peintre au moment où la presse et les critiques s'acharnaient sur "Olympia". À cette époque, il peint "Le Joueur de fifre" (1866), le sujet historique de "L'Exécution de Maximilien" (1867) inspiré de la gravure de Francisco de Goya. Son œuvre comprend des marines comme "Clair de lune sur le port de Boulogne" (1869) ou des courses : "Les Courses à Longchamp" en 1864 qui valent au peintre un début de reconnaissance. Après la guerre franco-allemande de 1870 à laquelle il participe, Manet soutient les impressionnistes parmi lesquels il a des amis proches comme Claude Monet, Auguste Renoir ou Berthe Morisot qui devient sa belle-sœur et dont sera remarqué le célèbre portrait, parmi ceux qu'il fera d'elle, "Berthe Morisot au bouquet de violettes" (1872). À leur contact, il délaisse en partie la peinture d'atelier pour la peinture en plein air à Argenteuil et Gennevilliers, où il possède une maison. Sa palette s'éclaircit comme en témoigne "Argenteuil" de 1874. Il conserve cependant son approche personnelle faite de composition soignée et soucieuse du réel, et continue à peindre de nombreux sujets, en particulier des lieux de loisirs comme "Au Café" (1878), "La Serveuse de Bocks" (1879) et sa dernière grande toile, "Un bar aux Folies Bergère" (1881-1882), mais aussi le monde des humbles avec "Paveurs de la Rue Mosnier" ou des autoportraits ("Autoportrait à la palette", 1879). Manet parvient à donner des lettres de noblesse aux natures mortes, genre qui occupait jusque-là dans la peinture une place décorative, secondaire. Vers la fin de sa vie (1880-1883) il s'attache à représenter fleurs, fruits et légumes en leur appliquant des accords de couleur dissonants, à l'époque où la couleur pure mourait, ce qu'André Malraux est un des premiers à souligner dans "Les Voix du silence". Le plus représentatif de cette évolution est "L'Asperge" qui témoigne de sa faculté à dépasser toutes les conventions. Manet multiplie aussi les portraits de femmes ("Nana", "La Blonde aux seins nus", "Berthe Morisot") ou d'hommes qui font partie de son entourage (Stéphane Mallarmé, Théodore Duret, Georges Clemenceau, Marcellin Desboutin, Émile Zola, Henri Rochefort).
Sources : France Culture et Wikipédia
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