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Critiques de Françoise Dorner (48)
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Je me suicide et je reviens

Un roman constitué de 3 personnages principaux.



Thérèse, une mamy qui après s'être oubliée espère que la chirurgie esthétique lui permettra de revivre grâce au regard des autres. Une Emma Bovary en devenir.

Pierre , le chirurgien en question, blasé qui court les femmes et les rejette selon ses envie.

Louise , abandonnée par sa mère et élevée par ses grands parents, qui donnerait tout pour le bonheur de sa mamy.



Un roman agréable qui se lit vite , qui nous renvoie a nos démons face à notre jeunesse perdue. Personnellement je reste un peu dubitative face a cette recherche de jeunesse, de séduction dans du faux et du remodelé, car j'ai du mal a comprendre cette façon d'être. Néanmoins quand je discute avec mes collègues c'est indéniable je suis une extraterrestre parmi elles. J'avoue que je préfère le naturel , même en ce qui concerne la coloration des cheveux. J'ai toujours eu du mal à comprendre ces dames de 80 ans aux cheveux blonds platine ou noir corbeaux (par exemple). Et en ce qui concerne la chirurgie esthétique , pour moi, elle ne devrait être que réparatrice.

J'ai donc eu énormément de mal à rentrer dans la peau de Louise, et son côté superficiel



Néanmoins l'auteure aborde le sujet d'une façon originale et humaine. On retrouve différents caractères et façon d'être dans les personnages. Dans ce roman court (130 pages environ) l'auteure arrive a faire évoluer ses personnages de façon magistrales.



Un bon roman, qui pousse un peu a la réflexion, même si je l'aurais préféré plus incisif.
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La face cachée de Lily

Quand s’installe le poison du doute



Avec humour et un sens de la formule qui fait mouche Françoise Dorner raconte comment la vie d’une jeune femme va basculer après une remarque de son boucher. Désormais l’épouse modèle va tomber le masque. Jubilatoire!



C’est l’histoire d’un jeune couple de fleuristes dont la vie semble se dérouler paisiblement. Rien de bien spectaculaire dans leur relation, mais l’amour semble avoir cimenté le couple. Bref, tout va bien jusqu’à cette confidence de son boucher et le dialogue qui s’en suit, bel exemple du style enlevé de Françoise Dorner qui va faire mouche durant tout le roman :

« – Alors, dites donc, on se bécote le soir sous les portes cochères, comme des ados? J’aimerais bien que ma femme m’enlace comme ça après dix ans de mariage.

Je l’ai regardé, étonnée, n’ayant aucun souvenir de porte cochère.

– Avec la jupe fendue et le string, a-t-il précisé à voix basse. Il a de la chance, votre mari.

Il a pris mon silence pour de la pudeur, et il n’a pas insisté. J’ai tout de même réussi à demander un boudin blanc truffé, en plus du noir qu’il était en train de m’emballer. Je pensais qu’il s’abstiendrait de revenir à la charge, vu la réaction mortifiée que je ne parvenais pas à dissimuler sous mes efforts de diversion charcutière. Mais il n’a pu s’empêcher d’ajouter, en me rendant ma carte bancaire:

– Si vous pouviez en toucher un mot à ma femme…

– Pardon?

– Je lui en ai offert un pour Noël, et elle ne l’a jamais mis, elle dit que c’est vulgaire. Je pense que ça la ferait changer d’avis, venant d’une personne aussi classe que vous qui n’a pas peur de se contenter du string minimum…

Devant mon air ahuri, il a précisé en rougissant :

– Désolé, c’était de l’humour.

J’ai hoché la tête. Jamais je n’ai porté de string. Jamais mon mari ne m’en a offert. Et je suis toujours en pantalon.

– Hé ! Vous oubliez vos boudins!

En me les tendant, il m’a fait un clin d’œil assorti d’une moue rassurante, genre "ça restera entre nous"».

Comme elle s’est installée dans sa routine de couple, elle décide toutefois de ne rien dire à Arthur. Mais désormais le doute s’est installé. Chaque regard un peu appuyé pour une jolie femme devient suspect, chaque livraison chez une cliente qui se prolonge un peu fait naître la soupçon. Et tandis qu’Arthur fait comme si de rien n’était, elle s’étiole. Mais quand il lui annonce qu’elle pourra se reposer un peu parce qu’il a engagé une jeune stagiaire, elle décide de se jouer avec les armes de séduction massive. Mais ni le string, ni la jupe fendue n’ont l’air d’émouvoir plus que cela un mari distrait.

«Le couple, c'était donc cela. Soudain, tout s'arrête. Et, malgré des tentatives inutiles de séduction, on se retrouve dans l’incompréhension, et on cherche vainement à quel moment on n’a pas fait ce qu'il fallait, et on se sent coupable. Coupable de ne pas avoir été à la hauteur pour tenir sur la durée, coupable de n'avoir pas ressenti l’imperceptible usure qui fait passer de l’habitude à l'indifférence. Coupable d’avoir cru que l’homme à qui on avait dit «Oui» était sur la même longueur d'onde: à l'abri de toutes les tentations, loin du paraître et du mensonge, bien au chaud dans la confiance, la connivence, la sérénité.»

Alors pourquoi ne pas faire comme Arthur, essayer de trouver un amant. Il n’y a d’ailleurs pas besoin de chercher très loin, ce voisin croisé dans l’ascenseur pourrait fort bien faire l’affaire. D’autant qu’il a l’air d’apprécier sa présence.

Mais Françoise Dorner est bien trop habile pour se contenter d’une comédie de boulevard. La romancière accélère, à l’imager de la voiture qui a failli envoyer notre héroïne à la mort. Elle s’en sortira avec quelques hématomes, un petit coup du lapin et une double entorse genou-cheville. Et l’envie de ne plus s’en laisser compter. La voilà partie sur le terrain de chasse de son mari. Pourquoi ne pas goûter à l’attrait de l’inédit et lui voler Angélique? Et voilà comment une comédie légère bascule vers une introspection plus douloureuse. Suis-je celle que les autres ont envie de voir ou n’ai-je joué toute ma vie un rôle de composition? La face cachée de Lily mérite vraiment le détour!




Lien : https://collectiondelivres.w..
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La douceur assassine

Deux solitudes se rencontrent par hasard, Armand professeur à la retraite et Pauline vendeuse. Malgré la grande différence d'âge un lien salvateur va unir les deux personnages. Armand retrouve la joie de vivre et Pauline, jeune fille un peu perdue, une famille. Le roman aborde le thème de la vielleisse avec ce veuf abandonné , pourtant père de deux enfants dont les liens se sont distendus au fil des années. Et celui de la jeunesse en recherche de repères et de confiance.

Dorner raconte cette amitié avec beaucoup de pudeur et d'humour. Mais, elle montre aussi deux êtres blessés dont la douleur intérieure est aussi importante que leur solitude. Et si cette rencontre à un prix à payer, Armand et Pauline auront partager un moment rare et intense. Françoise Dorner par ailleurs comédienne montre une sensibilité et une justesse très touchante. Et porte un regard acéré sur le temps qui passe.
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La douceur assassine

Un très beau et court roman.



J'ai trouvé émouvante cette rencontre improbable entre un vieux professeur de philo déprimé depuis la mort de sa femme et une jeune vendeuse en quête d'une famille, fragilisée par une enfance pénible.





Armand et Pauline vont apprendre à se connaitre.Il n'y aura rien d'ambigu, de malsain dans leur relation, juste le lien fort de deux solitudes , où chacun apportera quelque chose à l'autre. Ils se compléteront. Mais la douceur de cette rencontre et les bouleversements positifs qu'elle entrainera pour l'un et l'autre n'aura qu'un temps...



Au coeur de ce récit de deux êtres qui se sont trouvés, l'auteur fait réfléchir aussi sur les préjugés que l'on a à propos de la vieillesse notamment et les fausses idées qu'ont les gens quand ils sont confrontés à une relation atypique, qui dérange.



C'est un livre subtil et humain.
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Magic Retouches

A 12 ans, Justine ne veut pas devenir comme tous ces adultes qui s'indignent sans jamais agir. Comme son père par exemple, qui, depuis la mort de sa mère, se préoccupe davantage des dames qui hantent son magasin de retouches, que d'elle, Justine !

Nourrie par les histoires fantasques de sa grand-mère sur le passé familial et par les exploits de son héros, l'indien Geronimo, Justine se sent l'âme d'une justicière.

Avec la naïveté propre à son jeune âge, elle entreprend le projet fou de régler son compte à un tueur d'enfants...



Comédienne et romancière déjà remarquée avec "La douceur assassine", Françoise Dorner a une vraie sensibilité qui s'exprime à travers chacun de ses personnages, de l'adolescente en mal de repères, à la grand-mère tyrannique, en passant par le père mésestimé et jusqu'au tueur en série féru de littérature. Avec une profonde empathie, l'auteur révèle les blessures secrètes, les déchirures, les accrocs, et souligne, en une belle note d'espoir, qu'il suffit parfois de quelques "retouches" pour que le bonheur renaisse enfin.

Non pas cousu de fil blanc mais à la fois léger et grave, ce joli et bref roman ourlé d'une plume fine et éthérée, se veut tendre et attachant.

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Je me suicide et je reviens

Je me suicide et je reviens - Françoise Dorner - 2017 | C'est l'histoire de "Thérèse" et "Pierre Astor". Je croyais que ça brisait le 4ème mur vu son résumé. Comme beaucoup d'œuvres littéraires, c'est d'un vide intersidérale, me dit mon avis subjectif;).
Lien : https://linktr.ee/phoenixtcg
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La face cachée de Lily

Chère Françoise,



Je garde ton livre comme une musique dans la tête, une petite ritournelle secouée tout à coup par une cymbale étourdissante, qui bouscule et puis la musique reprend doucement, mais déjà ce n’est plus tout à fait la même. Le rythme a été bousculé, aucune dysharmonie, oh, ça non, le texte est bon à chaque ligne, mais on sent que tout va prendre un nouveau tour et qu’à la fin, la mélodie ne sera plus celle du début….



L’avantage c’est que je ne m’attendais à rien, et du coup j’ai écouté les variations, les frémissements et les envolées de Lily avec attention, en totale acceptation de tout ce qui me serait donné à entendre. Et j’ai bien fait, parce que j’ai apprécié chaque élément de ta partition, c’est drôle, étonnant, piquant et si bien écrit. La couverture de ton roman laisse à penser que l’on va basculer vers un Feel Good, et en fait ce serait une erreur de penser cela. Cette histoire est surprenante mais de très bonne composition la surprise !!



C’est une tranche de vie, celle de Lily, celle qui voit s’opérer le changement, une vie dont la trajectoire trébuche et prend un nouvel essor.

C’est fin, malin, audacieux aussi, et surtout c’est l’assurance de sortir des sentiers battus, Lily est attrayante, Lily est étonnante, Lily devient libre et ne va pas là où l’on attend, elle va plus loin et moi, lectrice je ne regrette qu’une chose, que cela n’ait pas duré plus longtemps…


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Je me suicide et je reviens

C'est un petit roman divertissant qui parle de la peur de vieillir, de la recherche de la jeunesse notamment par la chirurgie esthétique.

Les différents points de vue des trois personnages sont intéressants, émouvants par moments et drôles à d'autres.Louise m'a le plus touchée car elle est prête à tout pour aider sa grand -mère.

La plume est très agréable.

Bon moment de lecture .
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La douceur assassine

Une rencontre: celle de deux êtres solitaires. Il est veuf, prof de philo à la retraite, elle est vendeuse d'accessoires ménagers, désabusée par les hommes qu'elle rencontre. Troublé par le naturel et l'amabilité de cette jeune fille, Armand vit secrètement dans l'espoir de revoir celle qui occupe ses pensées, la jeune Pauline. À dater de leur seconde rencontre, ces coeurs solitaires vont vivre des moments de complicité et de tendresse intenses, à tel point que l'on pourrait imaginer qu'une relation amoureuse les unirait. Conscient cependant que leur amitié ne sera qu'éphémère à cause de leur différence d'âge, dans cette chambre d'hôtel, à l'abri d'un orage subi, serrés l'un contre l'autre, elle lui soufflera :" quand j'étais petite j'aurai bien aimé qu'on me prenne dans les bras pour me serrer très fort. Rien qu'une fois."

Armand dira d'elle :" Nous sommes restés serrés l'un contre l'autre, sa joue sur mon épaule. J'ai respiré l'odeur d'herbe coupée de ses cheveux de jeune fille. Peu à peu, je suis redevenue dans ma peau de vieux monsieur. Je savais que la moindre attention pour un homme de mon âge peut lui être fatale. L'indifférence tue à petit feu mais la douceur assassine."



Un roman pudique et tendre, où la plume de Françoise Dorin excelle. Une rencontre entre deux personnes désabusées à un moment de leur vie. Une lecture aigre-douce sur l'amitié, la tendresse et la solitude.
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La face cachée de Lily

Lily est mariée à Arthur et découvre, en allant acheter du boudin chez son charcutier ( si, si!) que son mari la trompe...Du moins elle le suppose.

Sa vie alors ne bascule pas mais se transforme: elle rencontre un voisin dans l'ascenseur, une jeune femme vient l'assister alors qu'elle est alitée suite à un accident, sa mère se montre odieuse comme d'habitude...

Je ne peux rien dire de plus sur cette lecture que j'ai trouvée fade, même si l'écriture est fluide. Les considérations psychologiques sur le port du string ne m'ont pas vraiment amusée.

Vraiment ce petit roman ne m'a strictement rien apporté!
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Quelque chose de lui

MON RESSENTI



J’ai lu ce livre dans le cadre d’un partenariat avec les éditions Albin Michel et vraiment je les remercie de cette découverte. Je n’ai pas aimé ce livre, je l’ai adoré.



Je l’ai lu en 2h30 dès les premières pages je me suis engouffrée dans cette histoire peu banale. Les personnages sont vraiment bien définis et sont soit attachants soit repoussants. J’ai aussitôt compatis au sort de Violette qui supporte avec tant de dévouement et d’abnégation son mari totalement égoïste et indifférent. Je n’aurai pas pu vivre comme cela. Et il y a François ce personnage dont on ne sait rien au début et que l’on découvre petit à petit pour enfin tout comprendre.



L’histoire est bien construite, bien menée et l’écriture est sincère et touchante. J’ai bien aimé la fluidité du texte car il est court et je pense que c’était important qu’il n’y ai pas de longueur inutile. Chaque mot est à sa place et on tourne les pages sans s’en rendre compte . Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde.



En 140 pages (j’en aurai bien voulu encore et encore) l’auteur réussi à nous faire passer par une multitude d’émotions. On ne voit pas venir le dénouement. On se pose des questions aurais-je réagi autrement à la place de François, à la place de Violette ? On arrive aisément à se mettre à leur place et je ne sais comment ni pourquoi mais on arrive à se sentir proche d’eux.



Le père Richard a un secret qui renforce la répulsion que j’ai eu envers lui, mais ça n’engage que moi et je ne veux rien dévoiler car il faut vraiment le lire et découvrir au fil des pages toutes les surprises de l’auteur.



Le thème principal de ce roman est la vengeance mais l’amour n’est pas loin car il est là sous différentes formes qu’il soit maternel ou filial.



J’ai refermé le roman en ayant passé un bon moment et en ayant envie de découvrir les autres livres de l’auteur. J’ai aussi très envie de le conseiller autour de moi.



VERDICT



Lisez-le vous passerez de belles heures en compagnie de personnages attachants et d’une histoire sympathique. Allez-y sans crainte c’est une belle découverte !!
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La douceur assassine

Dans le bus, le vieil Armand Leclair, professeur de philosophie à la retraite, rencontre Pauline, une fraîche jeune fille, qu’il se met alors en tête de retrouver. Veuf, Armand mène une vie solitaire, rythmée par les coups de fil de son fils (ceux de sa fille vivant à l’étranger se font plutôt rares) et les déjeuners très planifiés avec une ancienne collègue. Il y a bien aussi Madame Dune qui lui fait ses courses mais dont Armand évite la conversation.



Alors cette brève rencontre avec le sourire d’une jeune fille apporte un peu de piment dans la vie du vieil homme qui pense régulièrement au suicide sans, dit-il, avoir le courage de passer à l’acte. Il se prend même à fantasmer un nouvel amour bien que la différence d’âge ne lui laisse guère d’illusions.



La jeune Pauline, elle, cherche, à travers les parents de ses petits amis, la famille qui lui manque. Enfant, un accident l’a privé de son père et de sa mère. Mais ces deux-là, lorsqu’ils étaient vivants, ne semblaient guère s’intéresser à elle, trop occupés à s’engueuler. Alors elle rêve d’une famille qu’elle se choisirait et le vieil Armand ferait bien l’affaire comme grand-père.



Joli roman, La douceur assassine révèle par petites touches les deux personnages qu’une douce amitié va lier. Armand, d’abord attachant, dévoile finalement ses failles : un homme finalement égocentré, tout à sa passion de l’enseignement qui ne voyait pas que ses enfants auraient voulu un peu de cette attention qu’il ne réservait qu’à ses élèves. Il est bien plus complexe qu’il n’y paraît ce personnage et l’on a parfois du mal à le cerner, il faut bien l’avouer. A travers les histoires d’Armand et de Pauline, c’est celles des rendez-vous manqués entre parents et enfants qui marquent à jamais les vies que nous raconte finalement fort agréablement Françoise Dorner.




Lien : http://lencreuse.over-blog.com
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La douceur assassine

un court roman mais intense. Deux solitudes qui se percutent au hasard de leur vie, l'une s'achève l'autre se cherche. Pauline recherche la famille qu'elle n'a pas eu, une famille aimante et Armand, prof de philo en retraite oublié de ses enfants, veuf, seul cherche une issue à sa solitude. La rencontre de cette jeune femme sera pour lui comme une étincelle dans le feu mort de la vie, une lumière certes pâle mais suffisante pour un sursaut de vie. Prendre conscience de sa condition actuelle, mettre ses affaires en ordre avant le grand départ.

Puis il y a le fils qui soudain se réveille et prendre un virage à 360°... Cette douceur inattendue dans un monde froid et altruisme, interroge, bouscule ...



Une fin surprenante ou pas selon comment on a perçu le roman et le personnage d'Armand.



Très tendre, très doux et à la fois désarmant...
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Tartelettes, jarretelles et bigorneaux

Voilà un petit roman que j'ai apprécié. L'histoire de ce huis clôt entre cette jeune femme à la croisée des routes et son déménageur, Ben l'éphémère, était un petit entracte savoureux.



Premièrement, côté fantasmes, on est servies! Jugez plutôt: "Il me mettait mal à l'aise, avec son jean moulant et son tee-shirt collé à la peau par la chaleur. Vingt ans, peut-être vingt-cinq, assez beau dans le genre narquois, très présent physiquement mais l'air ailleurs. (...) Sauvage et fuyant. Moitié guépard, moitié anguille."



Vous en voulez encore plus? Allez, juste pour le plaisir des yeux:



"Il a ramassé par terre un grand caleçon, style Damart.

- C'est à lui? Vous l'avez gardé en souvenir?

- Je lui ai offert à Noël. Il ne l'a jamais porté.

(...)

- Ben, je l'essaie. Moi, j'adore les cadeaux.

(...)

Le déménageur est revenu. Il portait juste le caleçon. Sur lui, c'était carrément superbe. Ce n'était plus un sous-vêtement contre le froid, ça devenait de la lingerie érotique."



Mais, ne vous méprenez pas, on est bien loin d'une simple histoire de jarretelles et de caleçons! Cette rencontre va surtout être l'occasion pour les deux héros de se bousculer l'un l'autre et de découvrir, chacun, ce qui lui manque pour enfin VIVRE! Liza devra faire le deuil de son enfance, celui d'une mère trop séductrice, d'un père distant. Ben, l'orphelin, devra enfin s'avouer son manque de souvenirs de famille... Sans se faire de cadeaux, chacun va balancer à l'autre ses quatre vérités... Cette mise à nu étant finalement le plus beau présent qu'ils puissent se faire!



"Vous êtes fière de quoi dans vot' vie? De ce qu'on vous a donné, c'est tout! Vous avez jamais rien fait par amour, à part chialer sur vous-même et le temps qui passe, et mes p'tites chaussures, et mes p'tites tartelettes, et la p'tite pipe de Machin qui s'est barré, et la p'tite assiette de mon chat qui est mort! Vous savez pas aimer les vivants! Vot' père, si je vous avais pas dit "Allons-y", vous auriez jamais eu l'idée d'aller lui faire la surprise. Vous seriez restée assise devant vot' caisse en attendant qu'il se noie, pour mettre son tuba dans vos souvenirs. Vous n'êtes qu'une croque-morte.

- C'est masculin.

- J'm'en fous.

- Et c'est invariable.

- Ouais, c'est ça. L'orthographe, ça vous sert de morale. "J'ai zéro faute: j'ai la conscience tranquille." Il me fait de la peine, vot' père, tiens! Vous le méritez pas!"



Cette histoire nous renvoie immanquablement à nos propres entraves. Combien sommes-nous, à l'image de Liza qui traine derrière elle tous ses cartons de souvenirs, à laisser le passé nous ralentir voire nous immobiliser? Il ne suffit pas de caser tout dans un carton et dans un coin de nos têtes pour être quitte de nos souvenirs. C'est en les affrontant en face qu'on peut enfin aller de l'avant... Voilà la morale de ce roman.



Côté style, on ne s'ennuie pas un seul instant. On assiste à une alternance entre les réflexions de Liza et ses échanges tour à tour drôles, émouvants, vifs voire incisifs avec cet homme qui pénètre sa vie comme un météorite. A voir Ben sortir et entrer de l'appartement au gré de la tournure que prenaient leurs conversations, j'avais quasi l'impression de vivre les scènes en direct et d'assister à une représentation théâtrale. Ce qui n'a rien d'étonnant puisque l'auteure est réputée pour ces textes de théâtre...



Bref, une lecture plaisir qui tombe à pic en cette journée de la femme... et qui nous rappelle que la liberté c'est peut-être avant tout en nous que nous devons la trouver!
Lien : http://lacoupeetleslevres.bl..
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La douceur assassine

Jolie rencontre entre Armand, prof de philo retraité et Pauline, vendeuse, 50ans de moins !

Un récit d'émotion et de gaité où chacun va bouleverser la vie de l'autre pour notre plus grand bonheur.
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La face cachée de Lily

Voilà un roman étonnant !

J’avais commencé La Face Cachée de Lily, de Françoise Dorner, parce que sa 4ème de couverture me laissait penser qu’il était drôle (et donc capable d’apaiser un peu ce début de reconfinement), j’ai rapidement compris qu’il allait bien plus loin que la simple situation tragi-comique écrite en résumé.



La fidélité est bien l’un des thèmes, mais c’est loin d’être le seul, et, contre toute attente, c’est sûrement le sujet le plus léger abordé par l’auteure.



Le manque de confiance en soi, la perte du père, les relations toxiques mère/fille, les séquelles de l’enfance sur la vie d’adulte, sont autant d’autres sujets très bien amenés et développés par Mme Dorner.



Mais ne vous y trompez pas, le livre EST drôle, mais avec ces 155 pages, il arrive aussi à être bien plus que cela.

Il est comme la vie, en fait. Elle est difficile, parfois douloureuse, mais elle a (heureusement) ces moments de légèreté qui nous permettant à tous de supporter le reste.



Le personnage de Lily, par exemple, ressemble à n’importe lequel d’entre nous : imparfaite mais attachante, empathique et maladroite, énervante et touchante.

Humaine donc.



Je ne ferai pas de résumé de l’histoire, car sur un roman court, ça peut trop facilement enlever une partie des surprises qui s’y cachent.

Mais clairement je vous recommande de vous le procurer et de le lire, ne serait-ce que pour les sourires qu’il vous apportera et les questions qu’il soulève.



Ne vous attendez pas à une intrigue démoniaque, ni à de grandes révélations sur la société, prenez le pour ce qu’il est : une tranche de vie, sans faux-semblants ni leçons sous-jacentes.

Une tranche de vie émouvante et drôle, parfois ardue mais toujours étonnante, à l’image de celle-ci.



Un bon moment de détente, et également de réflexion, en bref un roman qui fait du bien dans le contexte actuel.



À découvrir, histoire de nous oublier un peu.
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La douceur assassine

Un magnifique roman dans la lignée de "La liste de mes envies"

Gros coup de (l)

Et difficile pour moi, d'analyser pourquoi ce roman m'a tant touché !

A lire ABSOLUMENT !
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Quelque chose de lui

Quel beau moment de lecture ! Des lignes tout en émotions simples et positives. Des personnages attachants dévoilant leurs manques existentiels avec pudeur. Une Violette pleine de douceur, de bienveillance, de tendresse, de naïveté émouvante ! J'ai bien aimé ce conte à six (huit ?) yeux. Je m'y suis sentie bien. Une lecture sans prétention en cette fin d'année scolaire ultra chargée qui m'a simplement fait du bien !

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La fille du rang derrière

Un excellent premier roman. L'histoire d'une femme délaissée par son mari, touchante, est racontée avec beaucoup de simplicité et de justesse.
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Magic Retouches

Magic Retouches, atelier de couture dans lequel officie Serge "au milieu de femmes rapaces aux cris d'orfraies dont il prend les mensurations" est le cadre choisi par Françoise Dorner (comédienne de théâtre,de télévision, scénariste et auteur qui a obtenu le prix Goncourt du premier roman pour La fille du rang derrière).

Serge, veuf et faible, a toujours supporté la férule de sa mère Margot, (maîtresse femme haineuse qui fume des gauloises comme un sapeur) et se débrouille tant bien que mal avec Justine, son ado de douze ans dite "Coco", à l'imagination débordante.

Ne manquent que les trois coups, le décor de théâtre de Françoise Dorner ouvre grand son rideau pour se centrer sur Justine "arrière petite-fille du soldat inconnu" car dans "Justine, il y a juste, justice, quelqu'un qui se tient droit", grand-mère Margot l'a dit, elle sait tout sur tout,Justine l'admire, elle lui a même offert des fléchettes et le livre de Géronimo en prime pour lui apprendre "les bons et les méchants".

La comédie tourne au drame car un tueur en série de fillettes sévit et Justine, petit pion sur l'échiquier vengeur d'échecs et d'humiliations de son aïeule, va prendre l'initiative, via des sites internet, de faire justice elle même.

Magic Retouches est un bon livre à mettre dans les mains de tous les ados naïfs qui surfent sur internet comme des pros sans vraiment savoir les manipulations dont ils font l'objet.

C'est bien écrit,le côté psychologique des personnages est bien traîté, l'intrigue intéressante, mais "l'héroïne" étant une fillette de douze ans,le lecteur adulte a du mal à s'identifier.
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