Chronique consacrée aux grands noms de la littérature policière, et animée, depuis octobre 2018, par Patrick Vast, dans le cadre de l'émission La Vie des Livres (Radio Plus - Douvrin).
Pour la 34ème chronique, le 08 janvier 2020, Patrick présente l'auteur français Frédéric H. Fajardie.
Patrick Vast est aussi auteur, notamment de polars. N'hésitez pas à vous rendre sur son site : http://patricksvast.hautetfort.com
Il a également une activité d'éditeur. À voir ici : https://lechatmoireeditions.wordpress.com
La page Facebook de la Vie des Livres : https://www.facebook.com/laviedeslivres62
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-Il est angoissant, ce mec-là!
-Oui, à ce niveau de connerie, les cons devraient exploser automatiquement.
-Au bureau, il y aurait des explosions en chaîne.
L'homme et le cheval apprenaient à vivre ensemble, sous les hangars des dépôts de chemin de fer et, peu à peu, le soldat en vint à parler au quadrupède comme à un vieil ami.
Au réveil, je fus assailli par les souvenirs de la nuit.
De quoi se retourner de l'autre côté, se foutre un oreiller sur la gueule et se rendormir en songeant à Malibu, Mexico City, Acapulco et tous les coins aux noms merveilleux où, je le sais, je n'irai jamais.
Des vies foutues d'avance, des rêves laminés dans les hauts fourneaux de l'âge adulte, des espérances brisées contre les portes des usines, des souhaits anéantis, des comptines étouffées par le bruit des machines, des bougies de gâteaux d'anniversaire balisant la route du cimetière, des "risettes" oubliées, des "philippines" pour rien, et tout là-haut, maîtres d'oeuvre des découragements et des abandons, l'industrie, la ferraille, la pierre des banques, l'argent et la puissance qui jamais ne rendent de comptes à l'enfance humiliée et blessée.
Tout était insupportable. Les voix trop fortes, les lumières trop crues, la veuve qui hurlait à la mort, lèvres arrondies en trou du cul de poule - il est vrai que je n'ai jamais réellement inspecté le susdit anus mais qu'importe puisque la France entière a consacré l'expression. Peut-être que, histoire de marquer notre singularité profonde, nous autres, "le peup' de France", devrions adopter , comme emblème national, le trou du cul de poule...
p43
- Quand j'étais petit, ma grand-mère me parlait souvent de la guerre de 1870. Vous savez ce qu'elle avait vu, je veux dire sa seule image?
- Non.
- Elle habitait un petit hameau entouré de collines, dans les Vosges. Parfois, sur une hauteur, vers le soir, un uhlan s'arrêtait. Toujours le même, d'ailleurs. Une silhouette sans visage. Une lance, le cavalier drapé dans sa longue cape grise, le sabre au côté, le casque à pointe et le cheval allongeant l'encolure vers l'herbe tendre. Pour ma grand-mère, la guerre ce fut cela: un uhlan sur la colline. Elle m'en a parlé pendant les quatre ans que j'ai passé chez elle, et c'était soixante-dix ans plus tard.
Le flic, contrairement à l'historien, ne cite jamais ses sources.
Au Capital sa place, toute sa place mais rien que sa place. Au Travail sa place, rien que sa place, mais toute sa place ! [...]
Du Jacques Doriot !
p75
Comme disait à peu près Staline qui en connaissait un bout sur la question: "Passé un certain niveau, ce n'est plus du fait divers, mais de la statistique."
- Tu connais "Hautes-Etudes" ?
- Je me plaçai instinctivement sur la défensive :
- Un petit commissaire-stagiaire diplômé de l’École pratique des Hautes études ?
- Tout juste ! Une crotte de bique.
- Pourquoi une crotte de "bique" ?
- Pourquoi pas de bique ?