AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Frédéric Pons (16)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées
Les troupeaux du diable

J'ai beaucoup aimé ce roman : il offre une description très juste du monde agricole et de la vie dans les campagnes.

J'ai seulement trouvé dommage que l'histoire se termine trop abruptement, sans que toutes les intrigues amorcées n'aient été traitées.
Commenter  J’apprécie          300
Les soleils de l'Adour

Après "Les troupeaux du diable" que j'avais adoré, ce roman-ci m'a un peu déçue. C'est un récit assez sombre et pessimiste sur la jeunesse des campagnes. Des personnages qui tenaient un rôle important au début de l'histoire sont abandonnés en cours de route et l'auteur a choisi une certaine facilité pour le dénouement.
Commenter  J’apprécie          290
Poutine

Poutine, féroce et redoutable pour les uns, déterminé et efficace pur les autres : l'auteur n'occulte aucun des aspects contradictoires du maître du Kremlin.

A travers cet essai, doublé d'une biographie, c'est un grand pan de l'Histoire contemporaine de la Russie que retrace Frédéric Pons.
Commenter  J’apprécie          150
Les pèlerins du diable

Ce roman colle tant à l'actualité que c'en est presque dérangeant. La préparation et le déroulement des attentats rappellent ceux du Bataclan, et c'est douloureux bien que ce soit un roman. Je ne sais pas si je serai prête un jour à évoquer ce genre d'événement avec du recul, en maîtrisant mes émotions.

D'autant que le côté classique de la construction du roman renforce l'impression de suivre une actualité en direct.

C'est un bon livre, mais qui fait mal.



#LesPèlerinsDuDiable #FredericPons #CalmannLevy #NetGalleyFrance #Netgalley #lecture #livres #chroniques



Le quatrième de couverture :



Lourdes, début juillet. La saison des pèlerinages bat son plein. Venus du monde entier, les pèlerins affluent devant la grotte des Apparitions.

Les autorités sont en alerte. La vague des attentats djihadistes de 2015 a permis de renforcer la sécurité mais certains policiers s’inquiètent. Alertés par une série de "signaux faibles", ils devinent que le pire reste possible. La suite des évènements va leur donner raison. Trop tard. Rien ne pourra arrêter le cycle infernal qui mettra face à leur destin Fanny, l’ambitieuse lieutenant de police, le placide abbé Maurice, le commandant Cabana ou la jeune hospitalière Manon.

Dans l'ombre, un djihadiste revenu de Syrie a réactivé un réseau de jeunesse. Croyants exaltés ou petits délinquants, ces fanatiques veulent venger la défaite du califat islamiste. Leur projet effrayant n'a qu'un but : ouvrir l'enfer sous les pas des « mécréants ».
Commenter  J’apprécie          100
Poutine

J'ai lu une excellente critique de ce livre et je la trouve très juste. La seule que je puisse faire ou ajouter est que j'ai le sentiment que l'auteur a dû se dépêcher pour terminer son livre et le traitement de la crise ukrainienne aurait mérité une analyse plus profonde et moins sujette aux influences médiatiques. Mais sinon le livre est vraiment très juste. Pas d'idolâtrie, pas de poutinophobie basique. Juste une étude sérieuse. A recommander vivement.
Lien : http://www.polemia.com/pouti..
Commenter  J’apprécie          71
Les pèlerins du diable

Ce ne fut pas une lecture facile. C’est mon premier constat, l’impression dominante après avoir terminé cette lecture, après avoir été éprouvée par certains passages. C’est un livre comme j’aimerai qu’ils ne soient plus nécessaires/loisibles/possibles d’écrire, des livres dont l’intrigue fait partie du champ des possibles, et ce serait tellement mieux si ce n’était pas le cas.

Il est question de personnes ordinaires, que nous pourrions cotoyer tous les jours. Il est question de Manon, qui depuis des années est bénévole à Lourdes, pendant les vacances, ce qui rassure ses parents – Lourdes est une ville nettement plus sûre que Beyrouth. Disons plutôt « nettement plus sécurisée » parce que l’expérience a appris que tout pouvait arriver. Le commandant Cabana est un personnage qui n’entre pas dans les normes des personnages de policiers que j’ai croisés jusqu’ici. Certes, il est célibataire, ne vit que pour son métier, mais il est avant tout croyant, véritablement. Il est aussi prêt à aller jusqu’au bout quand il entreprend quelque chose, surtout s’il a l’impression d’avoir failli, notamment avec la formation de Fanny, jeune lieutenant, devenue policière parce que son père l’était aussi, qu’elle les admirait beaucoup, lui et son travail. Aussi, elle qui a déjà planifié sa carrière tient-elle à finaliser ses enquêtes, même celles qui semblent les plus tristement banales, dans une société où toutes les violences ne sont pas forcément prises en compte. Fanny a vraiment envie d’aller loin.

Mais… nous sommes dans un instantané, un moment de vie. Nous découvrons ceux qui mènent leur vie ordinaire, à Lourdes ou prêts de Lourdes, et de l’autre côté, nous découvrons ceux qui préparent l’attentat. Je dis « instantané » parce qu’il est déjà trop tard pour certains, non pas trop tard parce que la fatalité est là, et qu’ils mourront dans l’attentat, trop tard parce que leur endoctrinement est tellement profondément ancré en eux que rien ne semble pouvoir leur faire changer d’avis. Ni sur leur acte, ni sur les personnes qu’ils visent. Ou comment ne plus voir l’autre, quel qu’il soit, comme un être humain, mais comme un ennemi, même pas un adversaire potentiel, non, un ennemi qu’il faut éradiquer. Là, je ne peux pas dire « j’ai aimé », parce que l’on ne peut pas aimer voir des hommes, des femmes, apprécier de regarder des videos d’exécution, admirer ceux qui ont combattu et tué, ceux qui ont semé la violence par leurs actes, et par leurs paroles. J’aimerai, par contre, que l’on montre le travail que représente de désendoctriner ceux qui l’ont été. Là est le travail pour notre société.

J’aurai pu conclure sur ses mots. Mais je voulais vous parler de l’abbé Maurice, parce que ce qui lui arrive, à lui et à ses paroissiens m’a rappelé un attentat survenu près de chez moi, un attentat qui m’a touché pour des raisons personnelles (et mes proches savent lesquelles). Il nous rappelle à quel point un acte terroriste n’est pas isolé, qu’il s’inscrit dans une histoire de la violence et de ses victimes. Et là, vous me direz que je n’ai toujours pas précisé si ce livre est un bon roman policier ou pas. Je vous répondrai qu’il est avant tout un miroir de notre société actuelle et de la place que l’on donne à chacun.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
Commenter  J’apprécie          50
Poutine

Comme certains commentateurs ont pu le dévoiler, ce livre n'est pas un pamphlet manichéen, procédé bien connu par chez nous, usant de misérabilisme,"d'humanisme", de paroles travesties (ex: TF1 et l'interview de Poutine) à seule fin de faire adhérer à sa vision de l'histoire le citoyen attendri jusqu'aux larmes. Ici tout est pragmatique, fourni et les affaires brulantes y sont traitées avec le détachement qui permet, à postériori, de se prémunir d'un jugement critique.

Frédéric Pons nous dépeins ainsi l'ascension d'un homme, né à St Petersbourg en 1952, à l'apogée du Communisme triomphant, vivant dans un logement miteux où exiguïté, misère et fraternité sont moteurs régentants la vie quotidienne, mais apparaissent surtout comme la colonne charnière du président Russe: Racines et Fraternité. De la rue jusqu'au Kremlin, ici sont explicitées toutes les bornes ayant façonnées Vladimir Poutine: le judo, une passion, une règle de vie, une philosophie diplomatique plus tard ! l'axent dans une recherche perpétuelle du mérite, de la méthode. Viennent les années KGB, où, loin de l'agent secret, Vladimir Poutine s'ennuiera ferme en Allemagne de l'Est, exaspéré par un parti cadenassé qu'il sent déjà agonisant (l'on se rendra plus tard compte que ses rapports n'auront jamais été lus). Viennent ensuite les années Petersbourgeoises où Poutine s'initie à la politique, entre erreurs et tâtonnements au conseil d'un St Petersbourg déchiré par la finance qu'il connait mal. Devant un pouvoir faible (Eltsine, alcoolique notoire et corrompu aux affaires, laisse les rapaces se servir à loisir), devant un pays pillé à la chute du communisme par un capitalisme sauvage (Nourriture contre minerais: "Oups, on vous a pas envoyé la nourriture?"), l'on voit l'avénement d'un Homme. Entre guerre de Tchetchenie, chasse aux oligarques dépouillant le pays, crise de Georgie, crise de l'Ukraine, tout nous pousse à constater que la politique de l'Ouest ne vise qu'à asservir un pays qui refuse le Diktat. La Serbie aurait elle été dépouillée, les Balkans auraient ils vécu une telle période d'exactions si un homme comme Poutine avait été au pouvoir ? Pas sûr.

Bref, je suis certain que ce sujet est un aimant à polémique et, afin de pallier à l'inculture crasse de certains de mes compatriotes sur le "sujet Russe", je les enjoins de tout coeur à lire ce livre, ils pourront ensuite retourner à la pensée dogmatique. N'oubliez pas que le film "The search" sur les "massacres" Russes en Tchetchenie est sorti l'année de la crise du Dombass et qu'il a raflé tous les prix. A quand un film sur le génocide Russe en Syrie ?
Commenter  J’apprécie          50
Poutine

Ce livre paru en mars 2015 (après l'annexion de la Crimée) est particulièrement utile pour comprendre la stratégie et les motivations du président Poutine. Il apporte un éclairage utile pour la compréhension des évènements qui se déroulent aujourd'hui en Ukraine. L'auteur retrace le parcours du dirigeant russe, depuis l'adolescent rebelle et marginal jusqu'à son ascension fulgurante au pouvoir en passant par sa formation au KGB. Il fait mieux que retracer la chronologie des évènements il nous permet de décrypter les causes et les conséquences des évènements qui se sont succédé avant et après l'arrivée de Poutine au pouvoir.

Un livre remarquablement documenté, précis et facile à lire qui dresse le portrait de tous les personnages clés de cette histoire étonnante et tragique. Frédéric Pons a réussi le difficile exercice de ne pas céder à l'idolâtrie ni à l'exécration d'un personnage qui inquiète et fascine tout à la fois.



Il ressort de ce livre que Poutine a des qualités indéniables pour diriger un grand pays comme la Russie, mais il a aussi ses zones d'ombres : une certaine paranoïa à l'égard de l'OTAN et des États-Unis et son idée de reconstruire la grande Russie peuvent le conduire à prendre des décisions dangereuses pour la paix dans le monde. Il a incontestablement amélioré le niveau de vie en Russie, il a lutté contre les oligarques en les empêchant de s'enrichir au détriment du Pays et surtout en les empêchant de faire de la politique. Les jeux de Sotchi devaient être le symbole du renouveau russe, malheureusement ces dépenses somptuaires semblent aujourd'hui d'autant plus ridicules que les instances sportives internationales dénoncent le dopage organisé par le FSB et donc l'état russe. Ce livre permet de mieux comprendre tous les dessous de l'annexion de la Crimée, de la déstabilisation du Donbass et finalement de l'invasion de l'Ukraine. Depuis son arrivée au pouvoir Poutine poursuit trois objectifs complémentaires : accroître son pouvoir personnel, reconstituer la grande armée russe et reconquérir tous les territoires perdus depuis 1991.



Sans oublier les torts des Américains et des Européens qui n'ont pas été toujours des modèles de démocratie et d'honnêteté dans les conflits (Irak, Kosovo) je considère que Poutine est un danger pour l'humanité et qu'il est allé trop loin dans sa dérive autoritaire. Mais il faut bien distinguer le peuple russe de ses dirigeants, même si les Russes dans leur majorité soutiennent encore Poutine je pense que la bulle ne va pas tarder à éclater, les promesses d'une grande Russie ne semblent se traduire en fait que par des catastrophes aussi bien sur le plan humain qu'économique. le peuple russe ne va pas tarder à faire le bilan de 22 ans de règne qui ont commencé par le naufrage du sous-marin Koursk auquel fait étrangement écho le naufrage du navire amiral Moskva aujourd'hui. le prochain naufrage sera celui de Poutine en espérant qu'il n'entraîne pas le peuple russe dans son funeste destin.



Ce livre m'a apporté des éléments d'informations utiles sur la personnalité de Poutine en pondérant un peu mon opinion qui était franchement dans la détestation du dirigeant russe. Après cette lecture, je déteste tout autant Poutine, mais j'admets qu'il aurait pu être un grand chef d'État pour la Russie s'il ne s'était pas laissé griser par le pouvoir au point de devenir insatiable dans son désir de puissance. (À ce sujet, l'annexe du livre reproduisant un article de Poutine rédigé en 1999 est riche d'enseignement).



En conclusion, et quitte à déborder un peu sur le simple exercice de compte rendu de lecture, je me risque à donner mon avis sur Poutine, un avis qui n'engage que moi évidemment.



Poutine n'a pas de principes ni de lois ni de morale. Il impose sa volonté par la violence. Il mène une guerre totale contre ses opposants politiques et contre l'occident, il justifie ses actes dans des discours délirants qui lui permettent de réécrire l'histoire et de construire une réalité parallèle. le mensonge, le non-respect du droit et l'absence d'empathie sont pour lui des armes qui lui permettent de mener sans entrave son rêve de puissance et de gloire. Délesté de tout ce qui guide une conscience pour l'empêcher de commettre des injustices et des crimes, il applique sans état d'âme son oeuvre mortifère. Il a voulu travailler pour la grandeur de la Russie, aujourd'hui le drapeau russe flotte au-dessus des ruines et des cadavres, où est la grandeur dans tout ça !



Au fil du temps le fait de détenir un si grand pouvoir peut détraquer un cerveau. Aucun homme n'est capable de conserver son équilibre mental en restant si longtemps et avec autant de pouvoir à la tête d'un pays. Une partie du problème est là, et cela ne serait pas arrivé si Poutine avait respecté la constitution russe qui interdit d'exercer plus de deux mandats présidentiels. Il règne déjà depuis 22 ans et s'est « arrangé » avec le droit pour rester jusqu'en 2036 !



- "Poutine", Frédéric Pons, Calmann-Lévy (2015), 363 pages.
Commenter  J’apprécie          20
Les pèlerins du diable

Les Pèlerins du Diable de Frédéric Pons

Editions Calmann Lévy



Lourdes, début juillet. La saison des pèlerinages bat son plein. Malgré le renforcement de la sécurité suite aux attentats de 2015, la police s'inquiète. Les autorités sont en alerte et ils ont raison. Dans l'ombre, un djihadiste revenu de Syrie met en place un réseau de jeunes croyants fanatiques.



Difficile de parler de cette lecture sans être émue, effrayée et en colère. Et pour cause, les faits sont graves, toujours d'actualité et encore dans toutes les mémoires.



La construction de ce livre donne la sensation de vivre ces moments dramatiques en direct. La psychologie des personnages est bien décrite, les faits dépeints sans concession. Le suspense bel et bien présent augmente au fil des pages.



Frédéric Pons a réussi le tour de force de me plonger dans la réalité d'un attentat, de sa préparation au douloureux dénouement, en passant par les destins croisés de ses personnages, hommes et femmes ordinaires.
Commenter  J’apprécie          20
Opérations extérieures : Les volontaires du 8e ..

Le 8ème choc, 8ème BPC, 8ème RPC, 8ème RPIMA: le "8" volontaire...



Le 8ème RPIMA (8ème régiment parachutiste d'infanterie de marine) fait partie, aujourd'hui, des unités d'intervention de la brigade d'engagement dans l'urgence de l'Armée de Terre.



Né du célèbre 8ème bataillon de choc en Indochine, transformé en régiment parachutiste en Algérie, le "8" allait devenir l'un des tous premiers régiments d'engagés de la Vème république. De toutes les interventions de la France depuis la fin de la guerre d'Algérie, c'est une de ses sections qui tomba dans l'embuscade d'Uzbin, l'année dernière, en Afghanistan.



Frédéric Pons est un ancien du "8". Il nous livre ici une histoire particulièrement dynamique de ce régiment d'élite dans ses missions d'intervention à travers le monde: du Liban en 1978 à l'Afghanistan en 2009.



On y découvre l'impressionnante litanie des OPEX...



.../...
Lien : http://www.bir-hacheim.com/l..
Commenter  J’apprécie          20
Poutine

Cet ouvrage de Frédéric Pons propose une biographie de Vladimir Poutine, né le 7 octobre 1952 à Saint-Pétersbourg. C'est dans cette ville que le jeune Volodia grandit et se forge son caractère et son éloquence. Ses deux frères aînés meurent pendant la guerre et ses parents ont failli y laisser leurs vies eux aussi : affamée dans cette période difficile, sa mère se réveillera au milieu d'un tas de cadavre.



D'abord jeune voyou, il intégrera le corps des Pionniers (sorte de scoutisme version soviet). Petit, pas vraiment costaud, il décidera de se lancer dans les arts martiaux. D'abord la boxe (ce qui lui vaut de se faire casser le nez), puis le sambo et enfin le judo. C'est par celui-ci qu'il se forgera un mental d'acier : pour Vladimir, le judo est plus qu'un sport, c'est une philosophie.



Il ira à l'université pendant 5 ans, tout en rêvant d'intégrer le KGB (il ira même toquer à la porte pour se présenter!). Finalement, son rêve se réalisera puisqu'il entrera au KGB et y servira pendant 16 ans. Mais son rêve sera désenchanté : affecté en Allemagne de l'Est, il y rédigera principalement des fiches de renseignements. L'URSS est alors en voie de désintégration et Vladimir y assistera, impuissant.



Il est alors important de remettre la Russie en perspective via ses trois crises majeures du XXe siècle : la chute des Tsars en 1917, la lutte contre les nazis (qui fait 25 millions de morts, le siège de Leningrad est fondamental dans le récit russe) puis, plus tard, l'effondrement de l'URSS (perte de 5 millions de km² de territoire et de 50 millions de citoyens).



De retour en Russie, Vladimir quitte le KGB et se lance en politique en devenant conseiller du maire à la mairie de Saint-Pétersbourg, en charge des affaires internationales et du redressement économique de la ville. En 1998, il est nommé à la tête du FSB qui succède au KGB. Après seulement 13 mois, il devient premier ministre de Boris Eltsine.



Vient alors la deuxième guerre de Tchétchénie. Poutine est alors premier ministre et il s'agit de montrer aux provinces qui souhaitent s'émanciper de la Russie que cette dernière est toujours forte, sans oublier les enjeux économiques avec les oléoducs qui passent par la Tchétchénie. Poutine est alors le seul à avoir le courage de prendre ce dossier à bras le corps suite aux attentats terroristes islamistes. Il pressent que cela peut entraîner un nouvel effondrement de la Russie. Il est alors présent partout dans les médias et gagne énormément en popularité.



Grâce à cette popularité acquise, Vladimir Poutine devient président de la fédération de Russie le 26 mars 2000. Il a pour modèle Pierre le Grand et veut comme ce dernier, tout du moins dans un premier temps, s'ouvrir vers l'Europe, la Chine et l'Orient. Il souhaite un renouveau du patriotisme, la grandeur de la Russie et un Etat fort. Il lance alors une chasse contre les oligarques russes, ces géants des secteurs énergétiques, qui ont profité de la fin de l'URSS pour s'enrichir et privatiser des pans entiers de l'économie russe. Vladimir tient à les contrôler et à ce qu'ils ne s'investissent pas dans la politique. Certains refuseront, ils serviront d'exemples : Pougatchev, Khodorkovski, Berezovski... Les autres devront se plier aux exigences du Kremlin et ne pourront plus siphonner l'économie russe comme auparavant.



Et les relations avec l'Otan ? Un pas est fait pour tenter de réconcilier la Russie avec elle. La Russie va même adhérer à l'OMC en 2012 et des exercices interarmées verront le jour. Sans oublier une coopération lors de l'accident du sous-marin Koursk ou après l'attentat du 11 septembre pour lutter contre le terrorisme islamiste. Mais la Russie sera mise en retrait et certaines promesses ne seront pas tenues. En 1990, le secrétaire d'Etat américain, James Baker, avait promis que l'Alliance Atlantique ne s'étendrait pas vers l'Est si la Russie acceptait que l'Allemagne puisse adhérer à l'Otan dans son intégralité. Gorbatchev accepte le marché, la Russie n'étant alors pas en mesure de négocier. Malgré cette promesse (restée uniquement orale) : l'Otan ne cessera de s'agrandir : Pologne, République Tchèque, Hongrie puis en 2004 l'Estonie, la Lettonie, La Lituanie, la Bulgarie, la Roumanie, la Slovaquie et la Slovénie !



Une fracture plus importante apparaît en 2008 avec l'Otan sur le conflit de la Géorgie. La Russie est alors dans une meilleure santé économique et si Poutine a récupéré une armée en déliquescence lors de son arrivée au pouvoir, il a entrepris une grande réforme de celle-ci. La Russie n'a pas non plus oublié le précédent du Kosovo, lorsque leurs cousins slaves orthodoxes se sont fait bombarder par l'Otan avec pour justificatif l'autodétermination des peuples. Dès lors, la Russie utilise ce même prétexte pour porter secours aux régions séparatistes pro-russes (Crimée, Ukraine...). Il s'agit de réaffirmer les intérêts des Russes sur ces territoires proches et de couper l'herbe sous le pied à ces régions autonomes qui se rapprochent dangereusement de l'OTAN. La Crimée est aussi essentielle puisqu'elle offre un accès à la Mer Noire via le port militaire de Sébastopol.



Au pouvoir, Vladimir Poutine renforcera aussi la religion orthodoxe. Pour lui, c'est une composante essentielle de la civilisation russe. En 2010; la douma vote une loi du Kremlin pour restituer à l'Eglise les biens confisqués par l'Etat. En 2013, une loi interdit la propagande homosexuelle aux mineurs et insiste ainsi sur le modèle traditionnel de la famille. Il y a alors une renaissance de l'institution cléricale. Finalement, Eglise et Etat semblent suivre le même chemin. C'est aussi une raison de la pression de la Russie envers l'Ukraine pour lui rappeler ce qu'elle est : 40% des paroisses de l'Eglise orthodoxe russe sont en Ukraine. Avec le conflit, il y a un risque de scission entre l'Eglise de Kiev et celle de Russie.



Poutine apparait surtout comme une personne pragmatique, il dira "celui qui ne regrette pas l'URSS n'a pas de coeur, mais celui souhaite sa restauration n'a pas de tête". Joueur d'échecs, il analyse les situations avant d'abattre ses pions. Mais il n'est pas seul et saura aussi s'entourer : Dmitri Medvedev qui sera son premier ministre puis son successeur comme président pour ensuite redevenir son premier ministre, ou encore Sergeï Lavrov, emblématique ministre des affaires étrangères.



Soljenitsyne a dit peu avant sa mort "Poutine a reçu en héritage un pays pillé et à genoux, avec une majorité de la population démoralisée et tombée dans la misère. Et il a commencé sa reconstruction [...] petit à petit, lentement. Ces efforts n'ont pas été remarqués et appréciés tout de suite."



Reste à voir si la nouvelle guerre en Ukraine (qui ne figure pas dans ce livre édité bien avant) aura raison de la Russie de Poutine ou la renforcera.





Commenter  J’apprécie          10
Poutine

Poutine, le nom est lâché ! A lui seul, il dérange...pourquoi ? Tout simplement parce-que Poutine, c'est la Russie, celle de hier des Tsars, de Lénine, de Staline et celle de demain.

Vladimir POUTINE jongle avec beaucoup de maîtrise la politique qui est à mon sens tournée vers la Russie essentiellement.

L'Europe de veut pas de POUTINE et, Poutine ne veut plus de l'Europe, conscient qu'elle est menée par les américains. Cela "l'oblige", à se tourner vers la Chine.

J'ai adoré lire cette biographie, car Frédéric PONS nous montre l'essentiel de l'homme qui habite au Kremlin.
Commenter  J’apprécie          10
Algérie, le vrai état des lieux

Frédéric Pons est officier de réserve, il enseigne dans les écoles militaires et il est journaliste à "Valeurs Actuelles". "Algérie, le vrai état des lieux" dresse un bilan terrible de ces 50 ans d'indépendance.Une caste militaire issue de la Guerre d' Indépendance a accaparé le pouvoir politique et économique, elle n'hésite pas à employer les basses manoeuvres pour conserver le contrôle total du pays.

La première partie présente l'historique de cette situation, elle montre comment la structuration du FLN clandestin aboutit à donner le pouvoir à petit groupe, comment les rivalités internes au FLN ont été impitoyables jusqu'au coup d'état de H.Boumédiene. Il manque cependant un cadre d'étude un peu plus large pour resituer et expliquer ces évolutions.Dans quelle mesure le contexte colonial et politique de la Guerre d'Indépendance explique-t-il ces évolutions?

Les évènements de 1988, le refus des élections de 1992 puis la guerre civile algérienne sont présentés clairement dans leur logique meurtrière. La partie économique dresse un bilan accablant du fiasco politique et de ses choix. Si les statistiques sont un peu datées, les exemples sont révélateurs de la situation .Le bilan à charge manque cependant de recul, de nuances : l'explosion démographique pèse lourdement , les essais de développement économiques sont-ils tous des échecs ? ...

La nouvelle génération saura-t-elle reprendre les initiatives et imposer des changements profonds ? Cette perspective "optimiste" dégagée dans la conclusion, paraît bien hypothétique après un tel constat .
Commenter  J’apprécie          10
Les Pièges de Bagdad

Un des premiers ouvrages en français sorti peu après les opérations militaires en Irak.



Frédéric Pons est grand reporter et au fait des choses militaires.

Cet ouvrage couvre la préparation et les opérations militaires et de renseignement en Irak jusqu’à la capture de Saddam Hussein en 2004.



On y découvre, ce qu’on sait clairement maintenant, la puissance mais à la fois l’impréparation de l’armée US face au conflit asymétrique qu’elle allait rencontrer. De fait, après sa chevauchée fantastique de 3 semaines qui allait mettre fin au régime de Saddam Hussein, l’armée américaine non préparée et sous dimensionnée va se retrouver confrontée rapidement à une lutte insurrectionnelle et à une guerre civile que les stratèges de la Maison Blanche et du Pentagone avaient clairement sous estimées.

.../...
Lien : http://www.bir-hacheim.com/l..
Commenter  J’apprécie          10
Les pèlerins du diable

Cette lecture fait tellement froid dans le dos car malheureusement la fiction pourrait basculer dans la réalité tellement les faits nous sont familiers. On voit donc une cellule terrotiste se construire, comment les kamikazes sont recrutés, la préparation des attentats mais aussi tout le travail fait dans l'ombre par la police. Comment faire pour que tous les "fichés S" soient surveillés et ainsi éviter le pire, on voit bien le manque de moyens mais surtout de solution, car pour une cellule arrêté à temps, combien vont éclater ?



Les chapitres sont courts et on alterne le point de vue des différents personnages, le suspense monte à chaque page.



Même si le sujet est douloureux, on a envie de voir la lumière (divine ?) au bout du tunnel et le clap de fin que l'auteur nous offre permet de l'entre-apercevoir.



L'ambiance de Lourdes est vraiment bien retransmise et on a vraiment l'impression d'y être.



Une lecture très prenante mais vaut mieux éviter de regarder les infos par la suite....





Commenter  J’apprécie          00
Algérie, le vrai état des lieux

On peut regretter que les données économiques fournies par l'auteur ne soient pas des plus récentes, mais le diagnostic est convaincant.
Lien : http://www.lesechos.fr/cultu..
Commenter  J’apprécie          00


Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Auteurs proches de Frédéric Pons
Lecteurs de Frédéric Pons (83)Voir plus

Quiz Voir plus

Lettres de l'interieur

Comment s'appelle l'auteur de ce livre?

Jonn Marsden
John Marsdan
John Marsden
Jhon Marsden

16 questions
190 lecteurs ont répondu
Thème : Lettres de l'intérieur de John MarsdenCréer un quiz sur cet auteur

{* *}