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4.57/5 (sur 87 notes)

Nationalité : France
Biographie :

Je suis… en décalage, éperdument romantique, profondément pornographe, dramatiquement en manque de tout, poète à la petite semaine, amoureux fou à lier, garçon céruléen, féru de poésie, passionné d’art, je suis le mec qui pleure devant les Nymphéas de Monet ou sur les vers d’Éluard, adorateur de Mapplethorpe, attaché à mes volcans, fils des rivières, encyclopédie vivante du nom des fleurs de montagne, toujours les yeux au ciel, éternel insatisfait, douloureusement mélancolique, ami sincère et fidèle sur lequel on peut compter, café-addict, collectionneur de mots, auteur anxieux et jamais sûr de lui qui envoie des messages désespérés à sa directrice éditoriale à des heures indues...
Je suis... toutes les nuances de bleu, de l'exaltation de l'azur au spleen du bleu ardoise

À travers mes romans, je célèbre les mots, le cul, le beau et la dentelle, la palette infinie de nuances des amours masculines comme autant de teintes outremer...

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Citations et extraits (33) Voir plus Ajouter une citation
— T’es avec un daddy, ça fait quoi ?
— Bah… Déjà, gay, t’imagines même pas ce qu’on se prend dans la gueule, parfois… alors avec un mec qui a deux fois mon âge…
— Oh là là, stop ! D’abord, il a pas deux fois ton âge. Bon sang, l’IUFM aurait jamais dû te donner l’autorisation d’enseigner les maths… Ensuite, c’est pas pour rien si le trip daddy/jeune est dans les premières recherches de porno hein ! C’est super excitant !
— Tu… tu mates du porno gay ?!
— Évidemment ! J’aime les hommes. J’aime voir de belles érections. Alors, le porno gay, c’est top ! Et puis, franchement, quelle femme tripe sur des ongles de cinq centimètres qui s’approchent d’une chatte ou sur des couinements super aigus et parfaitement calés sur le rythme de Stayin’ Alive ? Perso, les Bee Gees m’ont jamais fait mouiller, et si je veux me faire mettre le minou en charpie, je vais chez le gynéco me faire faire le frottis annuel avec son speculum toucher Black & Decker. Alors que des mecs qui bandent et qui grognent de plaisir en s’en prenant plein le cul… c’est super hot ! … Bah, fais pas cette tête, j’t’enverrai des liens si ça te branche !
Les deux mains sur la bouche, Cédric mime un profond malaise surjoué avant de pouffer.
— Okay… Donc ma sœur est une…
— Femme.
— J’allais plutôt dire…
— T’allais dire une connerie. Bon, bref, tu es donc avec un homme de cinquante ans. T’es heureux ?
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Quand je le vis.
« Je le devinai » serait sans doute un terme plus juste. Furtivement, entre deux bouteilles de gin. Un éclat de blond cendré presque blanc. Lumineux. Mon cœur s’arrêta un instant. Une vague glacée remonta le long de mes membres. Une violente décharge dans le ventre. Un coup de poing imaginaire qui vida instantanément mes poumons, et la pièce, et le monde tout entier, de tout l’oxygène disponible.
Il était juste derrière moi. Un mauvais rêve solidifié. Un cosmos tout entier dans une enveloppe de chair. Un corps gracile qui criait la jeunesse, enfermé dans un jean noir trop moulant et une chemise gris perle froissée. Des bras longs et fins, un bassin étroit, des coudes pointus, il respirait l’aristocratie à plein nez. Une œuvre d’art échouée au milieu de tous ces corps vulgaires et sales. Quand il se tourna gracieusement vers le bar, deux orbes gris croisèrent mon regard dans le miroir, et il marqua l’arrêt. Sous les cheveux coiffés avec soin et gominés vers l’arrière, le visage diaphane se figea. Les pupilles se firent acier liquide, immenses. Il m’avait reconnu.
Impossible de détacher mes yeux de son visage. Il avait gardé à travers les années cet aspect étrange lui donnant l’air de ne pas vraiment exister, cette beauté froide, mais indéniable. Ses lèvres fines et pâles, mais bien dessinées, étaient pour le moment entrouvertes de stupéfaction, mais j’aurais juré qu’elles portaient encore en elles les rictus narquois dont elles m’avaient si souvent gratifié. La peau d’une blancheur presque transparente brillait sous les lampes basses comme si la lune s’y reflétait.
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Le temps filait, hémorragique, emportant ma retenue, celle que l’on appelle souvent à tort dignité et qui n’est finalement qu’un masque de peur que l’on colle sur ce que l’on voudrait dire.
— C… On va se revoir ?
— Oui. On va se revoir, c’est obligé. Tu me dois une dernière danse.
La mélodie des Drifters s’extirpa du tréfonds de mes souvenirs. Je la murmurai sans y plaquer les accords, la transformant en prière.

“But don't forget who's taking you home
And in whose arms you're gonna be
So darlin', save the last dance for me”

— Quand ?
— C’est sans doute mieux si on ne prévoit pas. Avec les prévisions, y a toujours le risque de se planter, et d’être déçu. Regarde, il était prévu qu’il fasse beau au-jourd’hui…
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J’ai la tête pleine de ces mots, maintenant que je n’entends plus les siens…
« Le plus beau jour de ma vie ».
« L’amour de ma vie ».
« Pour la vie ».
Ces expressions existent dans toutes les langues du monde. Elles célèbrent l’amour, la réussite, l’engagement, avec pour toile de fond cette unité maîtresse de référence : la vie.
Une vie humaine. À peu près quatre-vingts ans pour un homme. Vingt-neuf mille deux cents jours. Et sur ces quelques dizaines de milliers de fois où le Soleil s’est levé au-dessus de nous, certaines journées s’ancrent dans la mémoire. Façonnent notre histoire. Font de nous ce que nous sommes. Nous bâtissent. Nous détruisent.
On ne sait jamais en se réveillant qu’aujourd’hui sera le jour le plus important de notre vie.
On n’en prend conscience que lorsque la nuit tombe, lorsque des dizaines, des centaines de nuits sont tombées, lorsque vient le temps du bilan, le moment de se raconter à quelqu’un ou au silence.

Pour moi, l’heure est venue.
Puisque vous êtes là, puisque nous sommes seuls, et même si je n’ai pas révolutionné le monde ni fait d’immenses découvertes, même si je n’ai pas marqué la grande Histoire des hommes, j’aimerais vous confier mes souvenirs. Me raconter à vous. Vous conter, moi aussi, le plus beau jour de ma vie, l’amour de ma vie. Implacable, le temps pille mes souvenirs, mais je ferai de mon mieux pour ne rien oublier. C’est si fragile au fond, la mémoire…

Toute histoire a un début. Une naissance. Un incipit. Je vais donc, si vous le permettez, commencer par le commencement.

Je m’appelle Thomas Alderson, et le 14 novembre 1965, aux alentours de treize heures, je suis mort.
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Et puis j’ai croisé tes yeux. Subitement, sans que j’y prenne garde, la glace a fondu. Ton regard m’a redonné vie. Il fut le feu qui a traversé mon hiver, le vent qui a balayé les débris de ma vie d’avant, la terre que j’ai à nouveau sentie sous mes pieds, et l’eau qui a lavé mes plaies. Qui suis-je pour lutter contre les forces élémentaires ? Tu es arrivé dans mon monde et tu l’as fait tien, tu t’es fait roi incontesté, désiré et attendu. Un roi sans noblesse, sans retenue, sans mesure, mais un roi indubitablement, un roi de chair, de force et de chaleur. Tu m’as ramené à la vie. Ce que j’ai refusé de voir jusqu’à maintenant, c’est que ce fut au détriment d’un morceau de la tienne. Carnassier, j’ai arraché de mes canines un large lambeau de ta chair, et t’ai haï de ne pas m’en céder davantage. Cinq mois à te culpabiliser, cinq mois à attendre l’autorisation d’être là, avec toi, ce soir et puis celui d’après aussi peut-être, ultime privilège, et me repaître de ta voix qui a fendu mon âme. Toi, tu comblais mon attente en passant de bras en bras, tu allongeais ma peine en naviguant de lit en lit. J’ai pris perpète. J’aurais dû en profiter. Je le vois maintenant, à l’éclairage vacillant de la douleur véritable.
Le manque est une sensation affreuse. Tu t’effrites dans mon âme en tessons coupants comme des rasoirs. Déjà, dans ma tête, la sonorité de ta voix a changé, elle n’a plus la même texture, le même velouté. Je suis un putain de camé, il m’en faut plus, je veux l’entendre encore et encore, il me faut ma dose.
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D’abord, les odeurs m’assaillirent. Je me laissai surprendre par une extase olfactive. Le parfum des fleurs par milliers et de la terre m’imprégna, et mes yeux se fermèrent sous le poids de la perfection. J’honorai ce sanctuaire. Ton sanctuaire.
Ensuite, l’image m’arriva, splendeur en léger différé. Je fus subjugué par la vue idyllique de ce jardin ensoleillé exubérant de vie, qui n’avait jamais connu ni le vent ni la pluie.
Enfin, je t’aperçus, au fond de l’allée principale de cette serre immense, toi, le seul qui avait le droit de fouler ce lieu sacré. L’éclat de tes cheveux platine sous le soleil levant se mariait délicieusement avec les effluves de chèvrefeuille d’hiver. Artémis elle-même n’aurait pu peindre tableau plus parfait. Tu étais enfin devant moi. Une incarnation.
J’étais totalement envoûté, captivé. J’étais le païen qui assistait médusé à un miracle. De loin, je t’observais, je te vénérais. Plusieurs minutes furent ainsi sacrifiées sur l’autel de ma contemplation. Les dernières semaines d’agonie s’effacèrent sous la nappe de sérénité qui m’enveloppa à la simple idée d’être là, dans le même lieu que toi, respirant le même air. J’étais enfin en paix.
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"Quand je le vis.
"Je le devinai" serait sans doute un terme plus juste. Furtivement, entre deux bouteilles de gin. Un éclat de blond cendré presque blanc. Lumineux. Mon coeur s'arrêta un instant. Une vague glacée remonta le long de mes membres. Une violente décharge dans le ventre. Un coup de poing imaginaire qui vida instantanément mes poumons, et la pièce, et le monde entier, de tout l'oxygène disponible."
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"L'impact de ton poing serré la faucha net. Ce fut brutal et humiliant. Douloureux. Le sang éclatant perla de mon nez jusque sur mon t-shirt bariolé, y laissant des motifs torturés qui ne partiraient pas. Immédiatement, j'ai été révulsé par ce liquide épais et tiède coulant de mes narines jusque dans ma bouche, et par ce goût métallique désormais inextricablement associé à ta présence."
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Et dans ce laps de temps infime entre le cliquetis de la notification et l’apparition du message l’ayant déclenchée, je m’autorisais toujours ce rêve imbécile de cet homme qui me contacterait pour me connaître. On se rencontrerait, on se raconterait, et on ferait sortir quelque chose de ce charnier.
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— Il t’aime.

— Il me baise. Nuance.

— Et tu l’aimes.

— Et j’suis baisé. Dans tous les sens du terme.
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