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Ex Aequo (15/09/2022)
4.88/5   12 notes
Résumé :
« Certaines histoires restent gravées dans le bois ou dessinées dans la neige à tout jamais. » Tel est l’incipit du journal de Florian Audriat, décédé en 2015, père de Camille et de Cédric. Leurs deux parents disparus, ils décident de vendre la maison familiale et s’y rendent pour la dernière fois. En triant les affaires de leur père, ils dénichent des carnets d’écolier qui vont les bouleverser à jamais. En 2013, mû par une nécessité viscérale, Florian y a couché pa... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (8) Voir plus Ajouter une critique
Voici mon retour de lecture sur Garde moi la dernière danse de Gabriel Kevlec, que j'ai eu le plaisir de découvrir en service presse grâce aux éditions Ex Aequo, que je remercie.
« Certaines histoires restent gravées dans le bois ou dessinées dans la neige à tout jamais. » Tel est l'incipit du journal de Florian Audriat, décédé en 2015, père de Camille et de Cédric.
Leurs deux parents disparus, ils décident de vendre la maison familiale et s'y rendent pour la dernière fois. En triant les affaires de leur père, ils dénichent des carnets d'écolier qui vont les bouleverser à jamais.
En 2013, mû par une nécessité viscérale, Florian y a couché par écrit certains chapitres de sa vie. Ceux qui racontent son grand amour se résumant à une seule lettre : C.
Le premier débute en 1961, à son arrivée à l'internat de Mercury, en Savoie. Les suivants révéleront des secrets inavouables à son époque, toute une vie clandestine.
Sous le ciel de la Nuit Étoilée sur le Rhône de van Gogh, Florian et C. rêvent. Au son d'un vieil album vinyle des Drifters, C. et Florian dansent.
En témoignent ce noisetier qui fleurit en plein hiver, et cette figurine sculptée qui ne tient pas debout.
Et parmi les encres du passé, une interrogation lancinante s'impose à Camille et Cédric : qui est C. ?
Garde moi la dernière danse est un joli roman d'amour entre deux hommes.
Petite précision : Je ne suis pas une grande habituée des homo-romances car il m'est arrivé de tomber sur des ouvrages où il y a tellement de scènes érotiques que je sature vite, avec l'impression d'être voyeuse. J'avais donc un peu peur de ce qui allait m'attendre ici :)
Oui il y a des scènes érotiques dans ce roman mais pour une fois cela ne m'a pas dérangé car c'est bien dosé. Elles arrivent au bon moment, en toute logique comme c'est le cas quand on s'aime :)
Car l'auteur nous raconte surtout, avec beaucoup de tendresse et de mots choisis, un amour fort entre deux hommes : Florian et C.
Les années vont défiler, parfois les séparer mais ils se retrouveront à de nombreuses reprises.
Malgré les mariages, les enfants, la vie.. tout simplement.. ils continueront à s'aimer envers et contre tout. Ce qui est magnifique :)
J'ai trouvé touchant que ce soit les enfants de Florian qui trouvent ce journal et apprennent ainsi la double vie de leur père. Ce n'est pas glauque même si j'imagine bien la tête que je ferais à leur place. Ce n'est pas glauque car tout ça n'est que de l'amour.
Camille et son petit frère Cédric ont du mal à communiquer. Il est intéressant de découvrir leurs réactions après la lecture de certains passages car ils ont besoin de souffler pendant la découverte de ce journal. J'ai aimé comment leur relation évolue et leur envie de savoir qui est C.
Garde moi la dernière danse est une très jolie romance qui m'a touché en plein coeur. Je viens de découvrir Gabriel Kevlec avec ce qui est son dernier ouvrage, mais je sais déjà que je le relirais avec plaisir :)
Je mets un énorme 5 étoiles à ce joli roman fort touchant que je vous recommande sans hésitation.


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⚠️Suite à une remarque, j'ajoute que mon avis peut SPOILER ⚠️
Je souhaiterais commencer par remercier les éditions Ex aequo pour l'envoi de ce service presse, et Gabriel Kevlec pour nous proposer des oeuvres de grande qualité, ce dernier opus en est encore la preuve.
Jeanne Malysa signe la préface de ce beau roman et nous alerte en nous indiquant d'aborder cette histoire en nous isolant et en nous munissant de mouchoirs. Je confirme en avoir eu besoin, mais n'ayez crainte, ils ont récolté mes larmes, non pas de tristesse, mais plutôt de forte émotion.
Camille et Cédric viennent de dire adieu à Florian Audriat leur père veuf de leur mère Lucie et doivent organiser la liquidation de ses biens. Un 2 février 2015 ils partent en direction de Mercury en Savoie trier ses affaires avant de vendre la propriété, et trouvent des cahiers d'écolier dans lesquels Florian raconte son amour pour un homme nommé C. . Une fois le choc passé, ils se décident à découvrir la face cachée de leur père en lisant son journal intime qui couvre une période allant de 1961 à 2003, de son séjour en pensionnât où il apprend l'ébénisterie à 13 ans, puis de sa rencontre avec C. à 15 ans lui-même artiste peintre passionné de van Gogh, qui se présente à lui tel un sauveur « Un pantalon de toile bien trop large roulé haut sur les cuisses et un T-shirt bien trop étroit l'habillaient autant qu'ils l'offraient aux éléments. Il ne semblait cependant pas souffrir du froid de la saison et avait, flottant au coin des lèvres, une grâce endormie, celle des âmes lumineuses retranchées dans la poussière. ». D'amitié cette relation grandira et deviendra de l'Amour bercé par les notes des Drifters, un amour secret puisqu'à cette époque-là, il était condamnable. Mais C. dut déménager pour suivre son père en Suisse, laissant derrière lui Florian, un tableau et une lettre. Mais ce n'est pas un adieu, juste un au revoir, un amour aussi grand ne peut s'éteindre en raison d'un simple éloignement ?!. Au tour de Florian de quitter Mercury à ses 18 ans pour partir en apprentissage à Lyon. Au détour d'un bar à l'arrière salle clandestine, il rencontrera Christian dit Chris qui deviendra plus qu'un ami, un frère à la destinée tragique durant les années 90. Flo et C. se retrouveront lors d'une exposition de « La nuit étoilée » à Paris, oeuvre préférée de C., un n'est plus célibataire et l'autre l'est et puis quelques années plus tard la tendance s'inverse avec à la clé la naissance de Camille et Cédric. Leur vie sera semée d'allers-retours, entre Paris et Mercury, de retrouvailles, puis de séparations. Chacun ira à la rencontre de l'autre épisodiquement durant 50 ans, sans jamais se désaimer ni se perdre définitivement puisqu'ils regardent le même ciel. Mais que serait leur histoire sans qu'elle soit lue par les enfants de Florian? Ceux-là même qui se redécouvrent, se racontent, verbalisent leur amour fraternel, se rapprochent et se soutiennent le temps de deux journées, jusqu'à trouver qui est C.
Pourquoi me direz-vous « garde-moi la dernière danse » ? Et bien à vous de le découvrir…
Chez Gabriel l'écriture est millimétrée, léchée, une précision de métronome, rien n'est laissé au hasard pour tendre vers la perfection. Chaque mot transporte de beaux sentiments, de la tendresse, de la dureté, du bonheur et nous entraine dans son sillage pour finir par nous laisser sur l'autre rive bouleversés, mais complètement repus de félicité. Parce que principalement ce roman regorge d'amour, transpire l'amour, et déborde d'amour.
Les passionnés de belles histoires, de belles littératures, de jolis mots poétiques, de belles émotions, ce livre est pour vous. Je vous invite à l'aborder comme j'ai pu le faire, en le savourant tel une friandise morceau après morceau pour en déguster chaque parcelle.
Merci encore une fois, Gabriel Kevlec pour cette fabuleuse histoire terminée de mon côté fort tard ou fort tôt, c'est selon, sous un ciel étoilé.
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Bonjour, bonjour,

C'est avec ce superbe livre que je suis passé de 2022 à 2023 : "Garde-moi la dernière danse" de Gabriel Kevlec, aux éditions Ex-Aequo.

Gabriel Kevlec nous emmène à l'internat de Mercury, en cette si belle Savoie, pour y faire la connaissance du jeune Florian en 1961. Alors qu'il y mène une vie particulièrement rude, il fait la rencontre du jeune C. A partir de cet instant, sans le savoir, c'est toute sa vie qui en sera bouleversée. Ses enfants ne l'apprendront qu'à sa mort, en 2015, à la lecture de ses journaux intimes découverts en rangeant son domicile. Au-delà de leur père, c'est de l'homme dont Camille et Cédric feront la connaissance. Un homme éperdument amoureux d'un autre homme, qui se cache derrière une initiale, celle qu'ils ont tous les trois en commun, C. Ils chercheront alors à le retrouver pour percer le mystère et délivrer le plus déchirant des messages.

Cela aurait pû être le roman d'une vie mais le récit va bien au-delà. L'auteur nous parle d'amour, mais pas de n'importe lequel. Gabriel Kevlec narre ici la force et la pureté de ce sentiment. Ce joyau est révélé par une écriture toujours aussi juste, ciselée et de toute beauté. le champ lexical s'étire vers le rare, le beau sans jamais abuser mais en rendant l'expression aussi exceptionnelle que l'amour qu'elle décrit.

Avec ce quatrième roman, l'auteur m'a profondément touché. J'ai retrouvé la beauté des sentiments que j'avais tant apprécié dans "le choix de l'oranger". J'ai apprécié la douceur de nombreux passages. J'ai été bouleversé à maintes reprises et mon coeur s'est mis à battre à l'unisson avec celui de Florian. J'ai été transporté au-delà de ces pages et j'ai fondu en larmes, incontrôlables, à la lecture des derniers chapitres.

Quelle beauté ! Ce livre est un coup de coeur intense. Au-delà de sa capacité à choisir le mot juste, l'expression idoine, Gabriel Kevlec transmet ici un texte transcendant la beauté d'un simple récit pour frôler la pureté des sentiments.

Je vous conseille vivement cette lecture. Je vous souhaite d'être touché tel que je l'ai été. J'espère que la vie nous apportera à tous ces moments de grâce et d'amour partagés.
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Voyage au Pays de Gabriel Kevlec.

J'ai voulu faire durer le plaisir. le prolonger même. Se replonger dans ses souvenirs de lecture, à la toute première heure, au tout premier mot de son dernier roman « Garde-moi la dernière danse » :

– Allo ?

Quelle magnifique entrée en matière. Quelle invitation au voyage au Pays de Gabriel. Je rejoins certains avis qui disent que Gabriel se réinvente dans chacun de ses romans. Dès la première page l'on se pose la question : où va t-on être transporté ? Et pour son dernier roman, je voulais que ma lecture se réinvente avec lui. Alors contrairement à ces trois précédents romans que j'ai dévoré en une envolée, j'ai voulu que celui-ci soit dans la lenteur. Ecrire un roman doit être un travail de longue haleine, des centaines d'heures à réfléchir à l'histoire, sa trame, sa narration. Tout chez Gabriel suppose un travail minutieux. Alors prendre le temps de le lire, de s'arrêter après chaque chapitre comme pour mieux assimuler l'histoire qu'il nous confie, reprendre son souffle et ses esprits n'étaient que le minimum que je pouvais faire. Et puis j'ai voulu l'emmener dans mes voyages, lui qui nous fait systématiquement voyager.

Pourquoi ne pas emmener le roman de Gabriel à Venise, niché entre terre et mer, là où les amoureux se promettent amour et fidélité. Flo et C pourraient en être finalement les dignes représentants. S'aimer d'un amour pur et sincère tout au long de leur vie, vie faite de rencontres mais vie vécue en parallèle, est un amour qui ne se dénature pas, ne s'étiole pas. Malgré les déchirements après chaque séparation, ils ont trouvé un équilibre sur lequel ils ont pu cheminer ensemble main dans la main et affronter le beau et le moins beau dans une société, qui à l'époque, les mettaient en marge.

Pourquoi ne pas emmener le roman de Gabriel, haut, très haut ? être au près de ce même ciel que regarderont Flo et C. tout au long de leur vie ? Bleu, teinté d'étoiles, se repérant et s'accrochant aux constellations pour ne pas trop sombrer dans le noir quand l'absence et le manque leurs seront trop difficiles à supporter.

Et pourquoi ne pas emmener le roman de Gabriel dans le pays le plus bleu qui soit ? la Grèce terre d'Eros, ode à l'amour charnel que Flo et C se vouent, qui se donnent corps et âme, lors de leurs retrouvailles, comme pour s'ancrer un peu plus l'un à l'autre. S'apprendre avec le geste, s'aimer intensément le temps de quelques heures. S'appartenir l'un à l'autre, sans que plus rien d'autre ne compte.

Gabriel nous fait osciller entre joie et tristesse. On est emporté par cette sublime histoire d'amour conté par les enfants de Flo, eux aussi spectateurs de cette histoire que leur père leur avait caché. L'écriture de Gabriel dans ce livre est d'une extrême tendresse, d'un grand romantisme, sans tomber dans le drama pur. Quand on se veut être trop touché par l'histoire, l'humour et la dérision relèvent la narration. C'est une magnifique histoire sur deux vies qui étaient loin d'être des plus heureuses et qui, au final, se sont trouvées, et ne se lâcheront plus.

Ce n'est pas que nous souhaitons tous ce que Gabriel Kevlec nous conte ? Trouver l'amour, le vrai ? le seul ? l'unique ? celui d'une vie ?

Finalement qui sait ce qui peut venir après un Allo…la plus belle des histoires…

Gabriel…il a été bon de voyager avec Toi.
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Ce roman, qui est pour moi pas très loin de la perfection (oui, parce que si je dis qu'il est parfait, vous allez croire que j'exagère !) a été source de beaucoup de larmes. Des rivières. Que dis-je ? Des torrents ininterrompus, plutôt ! Et ceux qui ont déjà lu ce bijou comprendront sûrement que même en voir la couverture me fait pleurer désormais !...
Je n'allais cependant pas lâcher ses mots. Si parfaits. Si doux et en même temps si forts. Forts de l'amour qui coulait et coule encore dans les veines de Flo et C. Forts de ce demi siècle de vie. Une vie en "je t'aime" cachés derrière les portes closes, des "je t'aime" dans les sillons d'un vinyl, dans les poils d'un pinceau ou les veines du bois. Un demi siècle de "je t'aime" murmurés entre les murs d'une chambre, sous les branches d'un noisetier ou devant un ciel étoilé. Et de ces mots qui caressent l'âme alors qu'une vie défile, on suit, d'une certaine manière, apaisés, l'histoire déchirante mais tellement magnifique, de deux hommes qui conjuguent Amour avec éternité.
J'avoue humblement avoir eu besoin de pauses tellement cette histoire me secouait. Des pauses salvatrices mais jamais trop longues comme si j'avais besoin de Flo et C. pour pouvoir respirer, alors même que leur histoire poignante et palpitante me tordait les entrailles et me coupait le souffle justement. Alors je revenais à eux, encore et toujours. Je laissais les mots écrits dans ces petits carnets me déchirer puis me prendre par la main pour m'offrir une dernière danse.
Seul Gabriel Kevlec est capable de nous faire ressentir des émotions si puissantes. Seul lui a le pouvoir de graver en nos coeurs une histoire si intense qu'elle laissera une marque indélébile mais que de toute façon, nul ne voudrait effacer. Un parfum d'éternité qui s'accroche aux pages de ce roman unique, pour que Flo et C. continuent à vivre dans notre âme pour l'éternité. Il est là ce talent si précieux. Celui qui permet à ce virtuose du verbe de créer à nouveau pour 2 coeurs enlacés un splendide écrin fait de mots d'une beauté bouleversante. Des mots glissés dans une coffret façonné avec amour, alors que les notes d'un vieux 45 tours chantent Save the Last Dance for Me.
Alors dansez pour nous. Dansez sous les étoiles pour que votre Amour vive à jamais.
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
— T’es avec un daddy, ça fait quoi ?
— Bah… Déjà, gay, t’imagines même pas ce qu’on se prend dans la gueule, parfois… alors avec un mec qui a deux fois mon âge…
— Oh là là, stop ! D’abord, il a pas deux fois ton âge. Bon sang, l’IUFM aurait jamais dû te donner l’autorisation d’enseigner les maths… Ensuite, c’est pas pour rien si le trip daddy/jeune est dans les premières recherches de porno hein ! C’est super excitant !
— Tu… tu mates du porno gay ?!
— Évidemment ! J’aime les hommes. J’aime voir de belles érections. Alors, le porno gay, c’est top ! Et puis, franchement, quelle femme tripe sur des ongles de cinq centimètres qui s’approchent d’une chatte ou sur des couinements super aigus et parfaitement calés sur le rythme de Stayin’ Alive ? Perso, les Bee Gees m’ont jamais fait mouiller, et si je veux me faire mettre le minou en charpie, je vais chez le gynéco me faire faire le frottis annuel avec son speculum toucher Black & Decker. Alors que des mecs qui bandent et qui grognent de plaisir en s’en prenant plein le cul… c’est super hot ! … Bah, fais pas cette tête, j’t’enverrai des liens si ça te branche !
Les deux mains sur la bouche, Cédric mime un profond malaise surjoué avant de pouffer.
— Okay… Donc ma sœur est une…
— Femme.
— J’allais plutôt dire…
— T’allais dire une connerie. Bon, bref, tu es donc avec un homme de cinquante ans. T’es heureux ?
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Le temps filait, hémorragique, emportant ma retenue, celle que l’on appelle souvent à tort dignité et qui n’est finalement qu’un masque de peur que l’on colle sur ce que l’on voudrait dire.
— C… On va se revoir ?
— Oui. On va se revoir, c’est obligé. Tu me dois une dernière danse.
La mélodie des Drifters s’extirpa du tréfonds de mes souvenirs. Je la murmurai sans y plaquer les accords, la transformant en prière.

“But don't forget who's taking you home
And in whose arms you're gonna be
So darlin', save the last dance for me”

— Quand ?
— C’est sans doute mieux si on ne prévoit pas. Avec les prévisions, y a toujours le risque de se planter, et d’être déçu. Regarde, il était prévu qu’il fasse beau au-jourd’hui…
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Lorsqu’il s’assit dans l’herbe juste à côté de moi, son épaule frôla la mienne, juste un instant. Une seconde. Peut-être deux. Une éternité. Ce simple contact m’ouvrit la porte d’une prescience extraordinaire, et je sus.
Je sus l’odeur de sa sueur et la force de ses bras ; je sus la vigueur de ses reins et l’ambroisie de sa salive ; je sus le goût de ses cris et la douceur infinie qui serait mon royaume à l’orée des sylves érectiles, là, juste là, cette dizaine de centimètres carrés de peau où je me voyais déjà allonger mon corps et ma déraison le temps de quelques minutes, quelques siècles tout au plus.
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Je ne sais plus qui de nous deux a effacé les quelques centimètres nous séparant encore, mais l’instant d’après, ses lèvres étaient posées sur les miennes. Ni mordantes, ni dévorantes, ni même ouvertes, juste posées, présentes. Réelles. Il ne m’embrassait pas, il posait son sourire sur moi, avec cette rudesse de garçon, cette peau de garçon piquetée de virilité en germe, ces gerçures de garçon que l’air du dehors avait ouvertes, ce souffle de garçon venu du fond du ventre. L’instant d’après, j’étais devenu un homme.
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