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Critiques de Gaëlle Obiégly (71)
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Le coyote et la fée

Un bref conte enchanté et enchanteur dont un des personnages est la couleur jaune, la plus belle ou la plus chaude des couleurs ? La morale est tellement douce et belle que je ne peux m’empêcher de la citer « Désormais, je sais qu’il n’est pas besoin de baguette magique pour trouver l’or de sa vie. »

Le vocabulaire employé est riche sans être complexe, ce qui ravira les plus curieux. Un voyage en train, aussi surprenant, « Joyeux et pétillant qu’une gorgée de limonade ». Poétique également, j’ajouterais.

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N'être personne

Ceux qui me connaissent vont comprendre la raison du choix de ce livre en lisant le résumé (vont rire et se moquer).



La narratrice enfermée un weekend dans les toilettes de l’entreprise où elle travaille comme réceptionniste va vite se résigner. Armée de papier wc et d’un stylo, elle se remémore des instants de sa vie avec des dates précises mais sans ordre cohérent. Ce livre pourrait aussi s’appeler : la voix de ma vie intérieure.



Et il faut dire qu’elle est riche cette vie intérieure. notre réceptionniste se pose des questions sur tout, nous raconte son enfance à la campagne, puis la vie à la ville, les voyages dans le monde, l’amitié, l’amour, la politique tout y passe. Malgré son don pour les langues, pour l’écriture, la littérature, son choix premier est de passer inaperçue : n’être personne prend toute sa dimension. Vaguement communiste, franchement en marge de la société, elle s’entoure de ses morts et de ses souvenirs. Son boulot est une planque, rien d’autre.



C’est une écriture différente, une construction hors norme, un récit savoureux mais déroutant. Des pensées jetées pêles-mêles, un questionnement sur le sens de la vie. Si vous aimez les romans classiques, passez votre chemin.
Lien : http://pyrouette.canalblog.c..
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Une nuit à Manosque

Une nuit à Manosque est un recueil de nouvelles qui m'a été envoyé en service presse par les éditions Gallimard, que je remercie chaleureusement.

La manifestation littéraire Les Correspondances de Manosque a lieu chaque année en septembre et a fêtée ses 20 ans d'existence en 2018.

À cette occasion, un recueil de courtes nouvelles rassemble une vingtaine d'auteurs sur le thème proposé : « Une nuit à Manosque ». Chaque auteur a choisit librement d'écrire une fiction ou un souvenir réel.

Je ne vais pas vous présenter toutes les nouvelles vu qu'il y en a quand même vingt, et la chronique serait trèèès longue ;) Juste celles qui m'ont le plus touchées, et il y en a déjà pas mal car ce recueil m'a beaucoup plu.

Une nuit à Manosque débute avec L'esprit de la Guinness de François Beaune. L'auteur nous emmène dans un pub.. où l'on ne vend pas de la Guinness même si le pub se nomme ainsi ! J'ai aimé cette première nouvelle, courte mais très bien trouvée, jolie découverte :)

Dans Des nuits et des lieux, Jeanne Benameur nous fait découvrir son Manosque... J'ai trouvé ça très intéressant, l'auteure a une très jolie plume :)

Le texte de Marie Darrieussecq est très personnel, elle nous raconte comment lors de l'édition 2017 elle s'est fait harcelée dans la rue par un homme qui était à sa fenêtre. J'ai beaucoup aimé ses mots, et c'est un très beau texte qui parle d'un thème fort. Il s'agit d'un de mes textes préféré.

La colline de Julien Delmaire est une nouvelle surprenante, qui m'a beaucoup plu tout comme Rencontre avec un personnage de Miguel Bonnefoy ou La ville des mots de René Frégni. Chaque auteur nous présente sa vision de la ville, avec souvent des surprises, c'est passionnant et on ne s'ennuie jamais.

J'ai également beaucoup aimé Place Saint-Sauveur de Célia Houdart, une courte nouvelle nous présentant un jeune allemand de 23 ans.

Appréciant énormément l'auteur Philippe Jaenada, c'est avec un immense plaisir que j'ai dévorée Lost in Manosque. J'ai adoré sa nouvelle, que j'ai trouvé excellente. "A Manosque, le plus difficile, c'est de rentrer se coucher".

Le textes de Maylis de Kerangal et de Alice Zenater sont très intéressants, tous deux sont différents mais aussi passionnant l'un que l'autre.

J'ai également beaucoup aimé La bergère de Nathalie Kuperman qui nous présente une bergère, dans un hôtel...

Pour finir, j'ai adoré Un beau souvenir de Eric Reinhardt, car l'auteur nous fait partager un de ses souvenirs.

Je pense que vous l'aurez compris, j'ai été charmé par Une nuit à Manosque. Je trouve ce recueil de nouvelles très bien ficelé, les textes sont de qualité et j'avoue qu'ils m'ont donné envie d'aller faire un tour à Manosque pour découvrir à mon tour cette belle ville :)

Je suis ravie de ma lecture, et je mets quatre étoiles à cet ouvrage, que je vous recommande.
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Une nuit à Manosque

À l’occasion du vingtième anniversaire du festival littéraire » Les Correspondances « , les éditions Gallimard publient en 2018 un ouvrage collectif de nouvelles. Une vingtaine d’auteurs ont ainsi laissé libre cours à leur jolie plume : François Beaune, Jeanne Benameur, Arno Bertina, Miguel Bonnefoy, Arnaud Cathrine, Marie Darrieussecq, Julien Delmaire, Patrick Deville, Pierre Ducrozet, René Frégni, Yannick Haenel, Célia Houdart, Philippe Jaenada, Maylis de Kerangal, Nathalie Kuperman, Robert McLiam Wilson, Gaëlle Obiégly, Véronique Ovaldé, Sylvain Prudhomme, Éric Reinhardt, Olivia Rosenthal et Alice Zeniter, dans » Une nuit à Manosque « .

S’imprégnant de la magie des lieux, si chers à Jean Giono, ce festival a pour vocation de faire sortir la littérature des salons pour la célébrer à la manière d’un art vivant. Innovante, la lecture musicale mélangée aux musiciens et écrivains dans un lieu chaleureux casse le concept élitiste des rencontres littéraires. Si la majorité du public est originaire de la région de Manosque et de ses environs, ce festival est donc l’occasion d’échanges plus conviviaux et directs avec ces auteurs, délestés de toute pression, médiatique notamment.

Olivier Chaudenson, directeur et cofondateur des Correspondances avec Olivier Adam, se remémore les débuts des Correspondances… Il y eut cette fin septembre le «bal littéraire» et des grands entretiens. En 1999, une première «nuit mémorable» : Jacques Higelin lisant et chantant ses Lettres d’amour d’un soldat de vingt ans durant près de quatre heures ou «le détournement d’un artiste de la scène musicale pour montrer à quel point ils sont traversés de littérature».

Forte de son succès, cette vingtième édition a réuni soixante-deux auteurs. Afin de graver cet instant dans le temps, il a été demandé à une vingtaine d’entre eux donc, d’écrire librement une courte nouvelle de 5000 signes environ, sur une fiction ou un souvenir réel, avec pour thème » Une nuit à Manosque « . Parce que les nuits sont propices à l’inspiration et à l’imagination, c’est avec brio que tous ce sont prêtés à cet exercice. Pour François Beaune, par exemple, ce fut la rencontre avec un aventurier des mers, dans un pub. Olivia Rosenthal, a elle, endossé la tenue de Serena Williams le temps d’une nuit. Quant à Alice Zeniter et Marie Darrieussecq, elle nous proposent des textes plus féministes et engagées, à leur image. D’autres s’inspirent de la légende de l’hôtel Volland, en plein cœur du centre ancien de la ville, devant l’Eglise Saint-Sauveur, pour faire revivre le fantôme de cette jeune fille qui se serait vitriolée le visage pour ne pas perdre sa virginité avec François Ier .

Le lecteur se faufile dans les ruelles de Manosque au fil des pages, par une nuit de septembre. S’il ne peut y être physiquement, cette initiative livresque lui permet de prendre part au festival. En lisant chacune des nouvelles, j’avais la sensation d’entendre les voix des auteurs, tant leur contenu semble le reflet de leur propre monde littéraire, à l’instar de la nouvelle de René Frégni ...
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Une chose sérieuse

Un récit court avec une grande ambition : alerter sur les dangers de l’homme augmenté. En d’autres temps, la mise en garde aurait porté sur la menace du surhomme. Dans les deux cas, on veut dénoncer les prémices du totalitarisme. Pour nous (r)éveiller, l’auteur nous expose aux cas de conscience du héros, le narrateur à qui on a implanté une puce que la maîtresse des lieux active selon son bon vouloir omnipotent. Ce qui fait l’originalité de ce livre, c’est bien le point de vue du narrateur. Malheureusement, Gaëlle Obiégly en fait plus qu’une créature, une caricature d’individu hybride et pervers, entre les genres, les sexes et les états biologiques, concentré de toutes les interrogations contemporaines. On s’y perd un peu. Autre faiblesse, cette catastrophe imminente, annoncée dès les premières pages, générant un gros suspense, finalement révélée page 135 (aux trois-quarts du livre) et qui laisse sur sa faim. Celles et ceux qui ont lu Barjavel, Philip K Dick et plus récemment Enki Bilal (Bug) seront forcément déçus. Il ne faut pas avoir de bagage en littérature d’anticipation pour être surpris ou séduit par ce roman. Il y a un autre thème sous-jacent, l’opposition nature-culture puisque ces cobayes ont été sélectionnés pour leur capacité à survivre dans un état de retour à la nature. En ces temps numériques, quelle est notre vraie nature ? Quelle culture construisons-nous ? Quel état sauvage ? Le sujet est effleuré. Ce roman est entre la dystopie inaboutie et le thriller futuriste hésitant. Quelques bonnes idées donc, mais plutôt frustrant dans l’ensemble. Ce qui m’a intéressée le plus c’est qu’une auteure écrive au nom d’un homme homosexuel. Une réussite.
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Sans valeur

J'apprécie beaucoup la texture de la couverture, semblable à du papier recyclé, et son format est agréable. Après, la couverture est assez simple à mon goût.



"LI" représente une forme de "littérature intérieure qui se penche sur le sens - ou le non sens - de la vie". En somme, il s'agit de récits différents de ce à quoi nous sommes habitués, souvent plus intimes et parfois légèrement décalés.



Dans cet ouvrage, nous sommes plongés dans une narration qui met en avant la question des valeurs. Les objets deviennent les témoins d'histoires, capables de perpétuer leur récit à travers le temps. Mais de quelles façon ? Pouvons-nous nous en détacher ?



Le personnage principal nous livre ses pensées les plus intimes. Lorsqu'elle découvre un petit tas d'ordures, cela déclenche une réflexion - entre autres - sur la façon dont nous associons les objets à nos souvenirs.



À travers des phrases bien ciselées, l'autrice partage des souvenirs tout en tentant de comprendre l'origine de l'ensemble de ce petit tas d'ordures.



J'apprécie dans sa globalité le texte, toutefois je trouve qu'il y a beaucoup de répétitions et donc cela amène une certaine longueur.



Vous arrive-t-il d'accumuler des objets car ils évoquent des souvenirs en leur présence ? Personnellement, j'en fais partie.
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Sans valeur

"Quand je suis arrivée chez moi transportant avec soin le petit tas d'ordures, je travaillais justement depuis plusieurs mois au tri de mes affaires en vue du déménagement, distinguant selon des critères flous celles qui méritaient d'être archivées et celles qu'il fallait jeter. Faire le vide mobilise certaines facultés également indispensables à la production d'un récit. Mémoire, émotion, réflexion, jugement. Pour chaque chose, je me demandais qu'en faire. L'envoyer au paradis des archives ou la condamner au néant du sac-poubelle."

Un récit auquel je n'ai pas vraiment adhéré. le tri des affaires voire des ordures de soi ou des autres n'est pour moi pas vraiment un sujet de littérature. Ce serait plus une réflexion personnelle voire une réflexion finalement assez philosophique qui nous renvoie à notre propre disparition. Etrange et un peu dérangeant.
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Totalement inconnu

Pas arrivée à vraiment entrer dans ce texte.

Bien écrit assez poétique par moment mais peu d'action pas de début, ni de fin. Un long monologue psychanalytique sur (entre autre!) le sens de la vie. Certains autour de moi ont trouvé que c'était un livre plein d'humour. Je n'ai pas trouvé mais ce n'était sans doute pas le bon moment pour moi.
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Sans valeur

Dans la collection "littérature intérieure" de Bayard, j'ai pioché ce petit livre à la belle couleur orangée.

Quelle valeur pourrais-je bien lui attribuer ? Difficile à dire… Doit-on se référer au prix ou aux sentiments que cette lecture m'a procurée ?

La valeur des choses, c'est précisément sur ce terrain complexe, de l'ordre de l'intime, que Gaëlle Obiégly nous entraîne.

Un sujet à la portée philosophique insoupçonnée…

Par deux fois j'ai dû me séparer d'une grande quantité d'objets qui représentaient des souvenirs "importants" de ma vie passée. Des séparations subies qui n'ont fait qu'alimenter le sentiment de perte que je ressentais. J'ai dû trier quelques bricoles à la va-vite qui constituent, aujourd'hui encore, la majorité de ces "souvenirs-trésors" (des livres, des disques, quelques bricoles sans aucune valeur si ce n'est que je les avais achetés gamine pour les offrir à ma mère…).

Comment déterminer la valeur d'une de ces choses ?

Je vous avoue que je n'ai pas eu le temps de me poser la question (les livres étaient une évidence, mais je n'ai sauvé qu'une partie de ma modeste collection d'adolescente…).

Ces objets qu'on laisse derrière soi, parfois, j'y pense (j'aurais voulu les donner à un proche dans l'idée d'une espèce de transmission), ce sont les souvenirs auxquels ils se rattachent qui provoquent une forme de manque impossible à combler puisque l'objet n'existe plus.

Ainsi, le personnage de Gaëlle Obiégly se prend presque d'amour pour un petit tas d'ordures délaissé sur un trottoir. Elle tente bien de se raisonner un peu, mais elle finit quand même par le ramener chez elle alors qu'elle doit elle-même procéder à un tri puisqu'elle est sur le point de déménager.

Que contient-il ? Qu'est-ce qui provoque ces sentiments exacerbés et les actions irrationnelles de la narratrice ?

Ce tas d'ordures n'a aucun rapport avec elle, aucun souvenir ne semble s'y rattacher, du moins a priori…

Une écriture fine, au plus juste et un livre-objet qui n'en finit plus de nous interpeller sur notre rapport aux choses et le classement presque inconscient que l'on fait selon l'importance qu'on leur attribue (doit-on l'archiver ou le jeter ?).
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Une chose sérieuse

Un livre qui se voudrait audacieux et amusant. Je n'y ai guère adhéré.
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Petit éloge de la jalousie

C'est le très joli portrait de Gaëlle Obiégly paru récemment dans "Le Monde des Livres" qui m'a donné envie de découvrir cette auteure. Mais apparemment, je n'ai pas choisi le bon livre... Phrase après phrase, le style est si entortillé que ça me fout les nerfs en pelote.

A offrir à un ennemi.
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Noël quel bonheur !

Définition de croustillant selon le site du CNRTL : Libre, osé. Couplet, programme, récit croustillant; histoire croustillante; conte croustillant de Voltaire. (Quasi-) synon. grivois. Il y a toutes sortes de citations des Pères; mais cela n'est pas croustillant du tout (Péladan, Vice supr.,1884, p. 238):

3. B.-A. , Se dit du rendu de certains morceaux d'un aspect vif et séduisant`` (Adeline, Lex. termes art, 1884). Troyon a de petites toiles croustillantes (Goncourt, Journal,1892, p. 272).Déjà, dans la « Nature morte aux oranges » [de Matisse], la matière croustillante de la « chambre » se fait plus unie (Lhote, Peint.,1942, p. 75).

Rem. La docum. atteste croustillerie, subst. fém. Grivoiserie. La vieille et vigoureuse pâte de la gauloiserie et croustillerie nationale (L. Daudet, Universaux, 1935, p. 133).



Voici ce que j’attendais !!! Lorsque j’ai ouvert le paquet, la couverture rouge m’a de suite attirée et me laissait entrevoir une lecture « affreusement croustillante » !!!

En lisant la préface de Vincent Jaury, fort bien titrée « La dinde n e fait pas recette » je note les mots ironique « Ce titre, « Noël, quel bonheur !, est ironique. Bien sûr, je l’ai choisi avec mon camarade Sébastien Rault, éditeur de ce livre, car j’ai moi-même, comme beaucoup d’autres, cette distance si contemporaine qu’est l’ironie ». OK, cela me convient parfaitement.

Je passe gaillardement à la lecture de la première nouvelle «Vers les animaux » de Yannick Haenel » et là…… mon sourire ironique devient grimace, pas tout saisi, il est vrai que le côté psychédélique ne me convient pas….

Je continue « Noël dernier » de Vincent Delecroix : jolie version moderne et remastérisée des 33 ans et donc anniversaire de la nativité. Oui une douce ironie qui m’a plu.

Mais, la rencontre entre le livre et la lectrice ne s’est pas fait. Je me suis ennuyée. Ces Noëls m’ont laissé un goût triste, morne et amer alors que j’attendais du sanglant.

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N'être personne

Au sortir de ce livre j’ai surtout à dire à tous les lecteurs qui ont absolument besoin qu’un livre développe une fiction que ce n’est pas la peine d’essayer. « N’ÊTRE PERSONNE » ne raconte pas une histoire avec un début, un récit et une fin.

D’ailleurs, est-ce un livre, cette suite de notes, de réflexions, de souvenirs, de rêves, de mots qui renvoient à des situations imaginaires ou vécues, on ne sait jamais et c’est ce chaos apparent qui m’a donné la main. A vrai dire, mon embarquement difficile, la tentation de ne pas monter dans le bateau. Mais une fois partie, le voyage est tellement inédit qu’il m’a retenue.

« N’ÊTRE PERSONNE » m’est devenue une sorte d’autobiographie de l’auteur, volontairement décousue. Mais j’ai rencontré une femme, qui se tient de manière très volontariste sur les marges de l’existence, attirée par ce et ceux qui constituent l’autre côté. Je la verrais bien militante de Lutte Ouvrière, cette hôtesse écrivaine. Et pour tout dire, elle m’est devenue sympathique au milieu des ombres et des morts dont elle s’entoure jusqu’ à ne plus avoir envie de retrouver les vrais vivants.

Ce n’est pas un coup de cœur, mais une lecture originale, et ça vaut toujours le coup.



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Noël quel bonheur !

Non, décidément, presque aucune de ces nouvelles ne m'a plu... et lorsqu'elle semblait être plus sympathique, la chute me laisse sur ma faim. C'est pourquoi je ne lui accorde malheureusement qu'une toute petite étoile, car là, j'avoue, attirée par la couverture plutôt jolie et un à-priori où je me disait, tiens, pourquoi pas des histoires un peu décalées sur Noël pour changer du tout beau tout gentil de l'accoutumée. Idée originale au début mais, selon moi, mal ficelée! Donc, vous avez pu le deviner, je suis un peu déçue, je me suis ennuyée dans ma lecture, des histoires, hormis une peut-être sur un amour perdu, sans queue ni tête et surtout sans réel intérêt.
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Sans valeur

Un petit livre plein d'humour écrit sur un ton léger mais qui, l'air de rien, met le doigt sur l'appréciation de ce qui restera de tout de qui a fait notre vie lorsque nous en perdrons le contrôle. Voilà une façon de voir qui ne pouvait que plaire à mon esprit minimaliste.
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Totalement inconnu

Une pensée en action, voilà ce que nous propose ici Gaëlle Obliégly dont la narratrice, hôtesse d'accueil , travail alimentaire, doit écrire une conférence sur le soldat inconnu.

De digressions en digressions, elle évoque tour à tour sa grand-mère, la Finlande (où elle n'est jamais allée) mais qu’elle est convaincue de connaître, réfléchis sur le bien, le mal,  obéis aux voix qu'elle entend ...

Un texte émaillé de réflexions-pépites mais qui laissera sur le côté tout lecteur habitué à des textes plus conventionnels.
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Sans valeur

Bonsoir,



Un petit livre aujourd’hui qui n’a pas la qualité de son titre « sans valeur » de Gaëlle Obiégly aux Bayard Editions. Qu’est ce qui a et qui gardera de la valeur pour nous et après nous ? L’auteur trouve un petit tas de déchets qu’elle « adopte » pour découvrir une vie dans laquelle parfois elle se retrouve. Un texte et une histoire très particulière qui nous pousse à des réflexions et qui nous interroge sur la valeur des choses, sentimentale, imaginaire, pécuniaire … Que restera t il de nous ? que garderont et que penseront les autres, les suivants de nos « restes » ? Pour se plonger dans nos vies et peut être faire du tri ? En tous cas j’ai trouvé cette approche originale et très intéressante. Merci Anne Vaudoyer.

Extrait : « oui, tu penses beaucoup à cette femme inconnue en laquelle tu te projettes car c’est une façon d’alléger sa propre vie que de vivre celle d’une autre. Exactement, tu as raison. Quand ce n’est pas ta vie, c’est plus léger. Vivre sa vie est difficile. »

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Totalement inconnu

Dès le terme de la première phrase, très peu de temps après avoir entamé la lecture car cette phrase ne fait que neuf mots, j’ai compris que je venais de tirer un très bon numéro et que j’allais passer un très bon moment. ‘Ce que j’ai à dire est assez compliqué’. En un sens, tout est là. C’est un monologue écrit dans une langue qui n’a rien de sophistiqué. Il ne s’agit pas d’une narration, pas d’une dissertation. Gaëlle Obiégly écrit le texte d’une conférence consacré au soldat inconnu. Et en plus du soldat, ce qui s’avère totalement inconnu, c’est la forme littéraire de ce livre car cette conférence n’en est évidemment pas une. Cela part dans tous les sens, progresse de digressions et digressions, parfois bizarres et saugrenues, en revenant de temps en temps au soldat inconnu.



‘Ce que j’ai à dire est assez compliqué ‘. Oui, effectivement car ce livre nous parle en réalité de la connaissance, et des mots et de leur puissance. Ceux-ci forment le lien entre le sujet connaissant et les objets à connaître, ils sont le moyen dont nous disposons pour accéder à la connaissance du monde. Ils sont aussi un jeu et un moyen poétique et Gaëlle Obiégly ne se prive pas de les utiliser à cette fin lorsqu’elle raconte des scènes où il est question de faire connaissance, de perte de connaissance ou encore de reconnaissance.



Malgré le caractère apparemment décousu du propos, Gaëlle Obiégly a les idées très claires : elle établit une distinction fondamentale entre connaissance et savoir. Et en lisant ce livre, j’ai repensé aux propos de Charles Juliet entendus dans une librairie où il était venu présenter son œuvre : lui aussi faisait cette même distinction. Pour faire simple, le savoir est ce qu’on apprend dans les livres et qui est le même pour tout le monde. A l’inverse, la connaissance s’acquière par l’expérience (Gaëlle Obiégly parle de son expérience en tant qu’hôtesse d’accueil, de son expérience de l’alcool, des drogues, du sexe). Elle s’acquière par les sensations, quand par exemple la petite Gaëlle à la maternelle trempe ses mains dans la peinture. Elle s’acquière par l’intuition, par exemple à partir d’images de la Finlande qui font dire à Gaëlle Obiégly qu’elle a l’impression de connaître ce pays. La connaissance peut aussi venir de l’interprétation des signes, comme lorsque sa grand-mère Yvette prédit l’avenir en regardant les cailloux. Il est cependant un objet de connaissance particulièrement ardu : il s’agit de la mort car en faire l’expérience marque la fin de notre capacité à accéder à la connaissance. Les cas de personnes étant revenus témoigner de leur expérience de la mort restent rarissimes.



En conclusion, ce livre fut pour moi un très bon moment de lecture. J’ai beaucoup apprécié cette forme décalée, croisement hybride de journal, d’essai, d’autofiction. Je suis curieux de savoir comment ce livre est reçu par de jeunes lecteurs (moins de 30 ans disons) car selon moi, il a la capacité de toucher plus particulièrement les plus de 50 ans, qui portent sur leurs épaules l’épaisseur de l’expérience et de la mémoire.

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Totalement inconnu

« Totalement inconnu » de Gaëlle Obiégly (2022, Christian Bourgois, 240 p.) est présenté comme une conférence. En fait c’est un long monologue. « Ce que j’ai à dire est assez compliqué. J’espère me faire comprendre. En même temps, ce n’est pas grave si on ne me comprend pas. Du moment qu’on m’écoute ». Cela me fait penser à cet auteur qui écrivait des livres à lire pour non-voyants « Ecris plus grand, il est sourd ».

C’est son onzième livre depuis « Mon prochain » (2013, Verticales, 192 p.), on ne s’en plaindra pas, au contraire.

Donc une conférence, que personne ne lui a demandé de faire. Mais « une voix » intérieure, « dans son oreille droite » la pousse à faire et à dire. Elle était en résidence d’artiste à la Villa Médicis à Rome, en 2015, lorsque « cette voix a surgi » dans son oreille droite, il faut le préciser. Pourquoi, et que dit la voix ?« pour me faire des annonces et me donner des instructions ». Originaire de Beauce, on ne peut l’accuser d’entendre qu’il faut aller chasser les godons, ni aller trouver le Roi de France. Il y a longtemps que le dernier a été raccourci, tout comme les blés dans le pays de son enfance. C’était donc à Rome. Elle apprend qu’elle doit « porter des habits noirs. Nuit et jour. Ça attire la mort. Vous retrouverez ainsi Pascal. Ses cheveux auront beaucoup poussé ». Que vient faire là le pari de Pascal « Dieu est, ou il n'est pas. [..] Estimons ces deux cas : si vous gagnez, vous gagnez tout ; si vous perdez, vous ne perdez rien ». D’où la nécessité de faire aveuglément confiance à la littérature. Il suffit d’y croire pour qu’elle soit. C’est presque plus valorisant que la méthode du bon docteur Coué. Quant aux cheveux de Pascal, ce dernier précise sa pensée « C’est monstrer par ses cheveux qu’on a un valet de chambre ». Si ce n’est qu’une question de petit personnel… Les lois sociales sur la domesticité sont passées par là.

Et de plus, cette voix qui surgit pour lui faire des annonces, intervient un dimanche. « Le dimanche est le jour où je comprends le plus de choses, parce que je ne fous rien ». Un dimanche à Rome. Manquerait plus que le pape s’en mêle. D’autant plus que la voix insiste « avec Pascal vous ferez un grand trou dans une étendue de sable au moyen de petites pelles en plastique pour vous étendre à tour de rôle ». On savait que Pascal avait inventé la brouette, mais le coup des pelles… Un véritable bâtisseur de mirages. C’était quasiment Port-Royal-sur-Mer. Il est vrai que la littérature moderne met les grands hommes à toutes les sauces. Je pense en particulier à un « De Gaulle à la Plage » de Jean-Yves Ferri (2007, Dargaud, 48 p.). Je sais, c’est une bande dessinée. On est en pleine guerre d’Algérie, en 1956. Charles De Gaulle, en plein traversée du désert, passe l’été sur une plage de Bretagne. Avec lui sa femme Yvonne et son aide de camp Lebornec. Mais il y a aussi son chien Wehrmacht, le rejeton du chien loup de Hitler. « Après le suicide de son maître, un ancien de la 2ème DB l'a offert à ma femme ». Et pendant ce temps, ses tongs font « Flip flop flip flop flip flop flip flop ».

Dans tout ce bouleversement « Mes actes n’avaient plus de poids. Le poids de la nécessité ». Dans le genre, ce serait un roman de Gabriella Zalapi comme « Willibald » (2022, Editions Zoé, 160 p.), plasticienne, ou G.W. Sebald avec « Austerlitz », traduit par Patrick Charbonneau (2002, Actes Sud, 400 p.), on aurait en plus le choc des photos. Ceci dit, lisez aussi ces deux auteurs, ils en valent la peine, même si on ne les trouve pas chez son buraliste habituel. De même que les romans de Gaëlle Obiégly. On ne mélange pas la littérature avec les journaux à emballer le poisson, pour la simple raison que cela donne, parait-il, du goût au journal.

La voix intérieure ordonne. Elle s’habille en noir, « un noir quasi fluorescent ». Les goûts ne se discutent pas. Par contre, « les colorations capillaires m’ont souvent désavantagée ». Pourtant, elle le vaut bien. On remarquera au passage, que cela fait plusieurs fois que, avec un tel texte, des écrivaillons peu scrupuleux ou des scénaristes de films tout aussi commerciaux, en auraient profité pour glisser ça et là, une image publicitaire, vendue fort chère. Ceci afin d’alléger les frais inhérents à la publication du texte, et leur mise en place en tête de gondole.

Mais la narratrice avoue « Je ne connais pas de Pascal ». Même sous forme d’un rectangle de papier multicolore imprimé. Dur aveu sur la misère des écrivains et la lésinerie des maisons d’édition. Il est vrai qu’elle était à l’époque en Italie. Déjà les ponts européens avaient remplacé les contemporains célèbres. Elle creuse cependant une tranchée dans sa Beauce natale, muni d’« un remblai avec du sable à lapin » en attendant la venue du dit Pascal. Et c’est Godot qui est arrivé ? Hélas, non, ni Estragon, ni Vladimir. La Beauce, du moins « du côté de Chartres » : « sa campagne, champs de blé, labours, betterave à sucre au moment de la chasse.et les labyrinthes de maïs et de colza. Le colza, jaune acide au mois de mai ». C’est ainsi que Gaëlle Obiégly la dépeint dans « Gens de Beauce » (2003, L’Arpenteur, 198 p.).

Questionnement alors à la voix. Qui répond sèchement « Vous recevrez la visite de Pascal et d’autres morts, ne bougez pas, ça ne va pas tarder ». Le suspense prend, non seulement forme, ne serait-ce que d’ectoplasmes divers. « L’aube est enfin arrivée ». Non point le département, mais celle aux doigts de rose, ou était-ce l’aurore ? Quoi qu’il en soit. « J’ai fait du stop jusqu’à la gare ». Retour brutal aux réalités, aux grèves du RER, et fin de la poésie.

On est arrivé à la fin du premier chapitre, de trois pages. J’adore ce texte et cette écriture. Evidemment, il n’y a que peu d’action suivie, ni début, ni fin, ni queue ni tête diraient certains. Que de la poésie. Cela me fait penser à certains romans de Marie Cosnay, comme « Comètes et Perdrix » (2011, Editions de l’Ogre », 184 p.). Qui n’est ni un livre de cuisine ni d’astronomie. Ou « Cordélia, La Guerre » (2015, Editions de l’Ogre, 368 p.) qui reprend l’histoire du roi Lear et de ses filles. Mais où tout commence par une Cadillac, à demi brûlée découverte dans une zone frontalière, près des Trois Fourches. Une femme a disparu, sans doute cette amnésique que l’on découvre plus loin. Une enquête policière presque banale. Il y a aussi Glouc et ses filles Goneril et Régane. Cordélia est vêtue de blanc, et non pas de probité candide et de lin blanc. Evidemment, vu de la sorte…. Comme dirait l’autre « Tromperie sur la marchandise ». Non, une autre façon, originale, de voir le monde.

Effectivement, de digression en digression, le lecteur peut perdre pied. Mais n’est pas, aussi, le rôle de la littérature, et des grands écrivains, d’embarquer le lecteur vers d’autres rivages. Imagine-t’on « Madame Bovary » (2001, Gallimard, 528 p.) résumée et réduite à un entrefilet à la sauce de Félix Fénéon. « L’épouse d’un médecin de province tombe amoureuse de Monsieur Homais, pharmacien. L’arsenic s’en mêle et gagne ». Même un journalier ou échotier normand aurait brodé autour de l’anecdote.

L’épisode du soldat inconnu revint en boucle, de ci de là. Tout d’abord c’est à l’occasion de sa prise de travail, elle passe à côté, « au 125, avenue des Champs Elysées ». C’est là où était le Club Med, juste en dessous de Dior Beauté, après avoir passé la rocade des rues de Presbourg et de Tilsitt qui entourent le monument.

« Pourquoi le soldat inconnu – j’aimerais moi-même le savoir ». C’était à l’époque où elle lisait Spinoza, « qui la tenait éloignée d’une autre obsession dont je n’ai pas de souvenir à l’instant où je vous parle. L’écriture dans mon cahier prolongeait les démonstrations lues dans le gros livre ». Deux remarques alors. Si elle ne s’en souvient pas, c’est que ce n’était qu’une fausse obsession, une lubie passagère. Ensuite, plutôt que de lire Baruch Spinoza (1632-1677), qui est tout de même assez rébarbatif, mieux vaut lire ses exégètes. Et parmi eux, la récente thèse en philosophie, fin 2017 à la Sorbonne, d’un jeune homme de 86 ans. C’est une thèse soutenue par Henri Atlan, à la base un médecin biologiste. Après son doctorat, il se spécialise dans la théorie de l’information, appliquée bien sûr à la combinatoire génétique. Il devient très vite un pionnier dans le domaine de la complexité et de l’auto-organisation. Je connaissais déjà son attachement à la philosophie de Maïmonide et de Spinoza, via son parcours, depuis son laboratoire de biologie aux études talmudiques. C’est très bien expliqué en 2 tomes dans « Les Etincelles du Hasard », avec une mise en pages, en particulier des notes, vraiment remarquable (1999, Seuil, 400 p., et (2003, Seuil, 448 p.). Mais la thèse de Henri Atlan « Cours de philosophie biologique et cognitive, Spinoza et la biologie actuelle » (2018, Odile Jacob, 636 p.) se lit presque comme un roman. Le thème principal de Spinoza est que la nature et l’esprit forment un seul bloc, avec une substance unique. C’est donc quelque chose entre une explication purement matérialiste, ou réductrice, comme quoi tout est géré par le cerveau et l’ADN, d’une part, et d’autre part, par une interprétation mécaniste, souvent au profit d’un quelconque dessein.

Alors, que vient faire là, la tombe du soldat inconnu ? Tout d’abord, distinguer entre « Le soldat inconnu » et « Un soldat inconnu », chacun se rapportant à des concepts différents. « Le déterminant défini. C’est fictif ici […] Si tu vois écrit quelque part « UN soldat inconnu » cela amène à penser à sa classe sociale, à son métier, à son âge. Tandis que « LE soldat inconnu », c’est une figure idéale. Une statue grecque en quelque sorte. L’équivalent d’un corps taillé dans le marbre ». Comme quoi, lire Spinoza amène à des considérations spécifiques sur le libre arbitre, de soi ou des êtres et objets environnants. Mais, au fait, cet individu qui repose en tant que soldat inconnu, a-t-il pu utiliser son libre arbitre pour aller laisser sa vie dans les tranchées de la Meuse ? Et s’est-on posé la question de son statut social ou familial, de son métier, de son avenir interrompu brutalement ?

Plus globalement « Le soldat inconnu qui perpétuellement meurt pour la patrie. Et qui, aujourd’hui, soigne, balaie, nettoie, livre à toute heure et par tous les temps en échange d’un tout petit salaire et d’une reconnaissance fugace ».

Le roman dérive doucement vers la mort. « Quand les gens sont morts, on peut leur tricoter une histoire, voire deux ou trois, et même plus. On sait qu’ils ne porteront pas plainte. Ça ne coûtera rien. Quand les gens sont morts, tout est possible. Tu lis leur courrier et leurs relevés de banque. Si ce sont des gens intéressants, ça s’appelle des archives ». Tout d’abord, et c’est une des clés du livre, avec Yvette, la grand-mère de la narratrice, qui « pendant les quarante-deux journées où elle fût archi-vielle, elle se croyait jeune fille » dans son Ehpad. Séjour qui lui a coûté un voyage à Tahiti, où elle rêvait d’aller. Yvette et ce qu’elle transmet à sa petite-fille. Tout d’abord la Beauce, lapins et les poules, puis les différences de classes, l’école, l’écriture, les ateliers d’écriture. C’est tout ce que l’on sait, ne sait pas, croit savoir, ou ne sait plus. Avec en plus les joies et le chagrin. Avec le temps, tout s’efface, s’enchaine. Les formes changent. Ne subsistent que l’observation et le souvenir.

Avec l’âge, le nombre des années à venir décroit doucement, étant dépassé par celui des années passées. « Un soir j’ai eu une vision de ma mort. Elle aura lieu de nuit. A un petit carrefour, je serai renversée par une voiture ».

Et le bilan de tout cela « Je n’ai pas changé le monde. Je ne suis pas passée à la télévision. Une vie ratée, et c’est justement ce qui me la rend attachante. Les gens qui passent à la télévision peuvent changer le monde, du moins ils le croient. Les autres le subissent et ils l’inventent. Je suis dans cette catégorie sans gloire. De toute façon la gloire ça me répugne, ainsi que l’emphase généralisée de notre époque et les médailles, les compliments, les récompenses, les compétitions ».

Restent cependant ces très belles pages consacrées à Yvette, sa grand-mère. « La vieillesse lui aura fait gagner la faculté de voir ce qui se dérobe à l’homme ordinaire ». Avec des vignettes de cette institution « On se croirait dans un entrepôt parmi des porcelaines ébréchées que bientôt on ne pourra plus raccommoder ». Raccommoder ou écrire. Retour aussi sur son premier livre et son titre. « Petite figurine en biscuit qui tourne sur elle-même dans sa boîte à musique » (2000, Gallimard, L'Arpenteur, 144 p.). Livre qui débute par « Je suis partie un dimanche après-midi pour Saint-Pétersbourg voir mon père sur son lit de mort. Devant la porte du crématorium j'ai renoncé ».



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Petit éloge de la jalousie

Voilà, c'est lu.



J'ai eu beaucoup de mal avec ce livre. Entre les "je", "cette femme", "cet homme", "elle", "lui ... je m'y suis perdue. Je peux comprendre l'autrice d'avoir voulu "anonymiser" les personnages mais, pour moi, c'était beaucoup trop nébuleux.



J'évite de lire les retours des lecteurs pour ne pas me spoiler, mais ici j'aurais peut-être du y jeter un petit coup d'oeil.



Ça fait toujours un de moins dans la PAL.
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