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Critiques de Gaston Leroux (772)
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Le mystère de la chambre jaune

Gaston Leroux - Le Mystère de la chambre jaune - 1907 : On peut très fortement supposer qu’Hergé s’est inspiré du personnage de Rouletabille pour créer Tintin. Le même métier (reporter), la même jeunesse et le même sens logique qui leurs permettait de résoudre les mystères auxquels ils étaient tous les deux confrontés. De plus l’action de ce livre écrit en 1907 se déroulait dans le château du Glandier voisin par sa description de celui de Moulinsart qui devint après l'affaire "Rackham le rouge" la propriété du capitaine Haddock. Outre les tintinophiles tout le monde pourra s'intéresser à cette enquête d'un autre temps ou l’action se jouait exclusivement dans la tête des protagonistes plutôt que dans leur capacité à déployer un arsenal d’outils scientifiques de premier plan. Exit donc "les experts" et bienvenu au "bon bout de la raison" formule consacrée de notre enquêteur en herbe. Il faut dire qu'il en fallait de l'astuce et du raisonnement pour venir à bout de l'énigme proposée dans ce roman. En effet en tentant de tuer Mlle Stangerson dans la chambre jaune du bâtiment, l'assassin commettait certes un acte ignoble mais en plus il disparaissait sans laisser de traces d’une pièce dont la porte et les volets étaient fermés de l'intérieur. La police étant évidemment à la ramasse, c'était notre jeune journaliste assisté de son ami avocat qui allait dérouler la bobine d'une enquête pleine de questionnements et de rebondissements. Ce livre qui sentait bon pour les nostalgiques l'époque où les brigades du tigre occupaient les samedi après-midi à la télévision permettait de passer un très bon moment même si en faisant monter tout au long de l'histoire la mayonnaise il risquait par sa fin sans éclats de décevoir quelque peu le lecteur de notre époque habitué à des résolutions d’affaires autrement plus spectaculaires. Mais justement on n’était pas dans un thriller moderne ici. Il n’y avait pas de coup de théâtre de dernière minute pour raccrocher le chaland, ni de flots d'hémoglobine ou d'intervention diabolique pour flatter les amateurs d’horreur ou de surnaturel, mais juste de l'intelligence et de la déduction pratique. "Le mystère de la chambre jaune" mine de rien reste une base et un classique pour beaucoup d’écrivains qui enrichiront le style au point d’en faire pour certain des symphonies de violence et de terreur (Chattam, Grangé ou Frank Thilliez)… une bonne séance de Cluedo littéraire
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Le mystère de la chambre jaune

C'est vrai qu'elle est bien mystérieuse cette chambre jaune. L'histoire démarre très fort : une tentative de meurtre dans cette pièce à la porte fermée de l'intérieur, et aux volets clos, de l'intérieur également. Alors, à moins que le coupable ait été capable de traverser les murs ou de s'évaporer subitement, il est bien difficile de trouver une explication rationnelle. Et c'est ce à quoi va s'atteler le détective Rouletabille.

Ici, pas de recherche d'ADN, pas de technique de police scientifique (le livre date de 1907), mais de bonnes méthodes à l'ancienne, de la réflexion, du raisonnement. Poirot dirait qu'il faut faire fonctionner ses petites cellules grises, Rouletabille parle du "bon bout de sa raison".

L'histoire est bien ficelée, elle tient le lecteur en haleine du début à la fin. Même si le style a un peu vieilli, c'est un livre qui reste très agréable à lire, un classique de la littérature policière.

Si vous ne l'avez pas encore fait, laissez-vous enfermer dans cette chambre jaune, vous en ressortirez bien satisfaits de votre lecture.
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Le Fauteuil hanté

Que c'est bon de retrouver l'auteur de Rouletabille, sa logique et son humour.



La prose de Gaston Leroux est un régal, plein de jeux de mot très drôle.

Déjà la recherche des noms de familles des personnages est juste tordant (enfin pur certains) et bien sûr ces patronyme leurs vont comme un gant.



J'ai beaucoup aimé la façon de mener l'intrigue. Je n'y ai vu goutte et franchement pour mon plus grand plaisir. Les personnages sont recherchés et créent la sympathie



J'aime bien ces vieux bouquins qui ont une qualité étonnante et qui malgré le temps ne vieillissent pas si mal.

Je me pose la question de savoir si l'auteur n'avait pas une dent contre l'académie française, qui l'air de rien en prend pour son grade (pour mon plus grand plaisir encore une fois !) .





Un chouette roman , bien dépaysant

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Le mystère de la chambre jaune

Melle Stangerson travaille avec son père le professeur Stangerson depuis quinze ans, son prétendant Robert Darzac lui fait une cour assidue afin de l'épouser et la presse de lui donner réponse.

Mais un mystérieux assassin tente de la tuer dans "la chambre jaune" une pièce fermée de toute part de l'intérieur. Par quel prodige le meurtrier, ayant échoué dans ses sombres desseins, a-t-il pu s'enfuir ? Et qui est-il ? Quels peuvent-être ses mobiles ?

Un jeune reporter, Rouletabille, s'empare de l'enquête et va par "le bon bout de la raison" dénouer les fils de cet intrigue.

Publié en 1907 dans "L'illustration" ce roman invente l'énigme de "la pièce close", son écriture teintée de poésie et de surréalisme lui donne un cachet original. Jean Cocteau lui écrivit une très belle préface, conservée d'éditions en éditions.

"Le parfum de la dame en noire" entame son récit par le mariage de Melle Stangerson et de Robert Darzac, et vient se placer chronologiquement à la suite du mystère si brillamment élucidé par Joseph Rouletabille dans ce volume.

Gaston Leroux nous offre là un premier vrai grand roman de littérature populaire, imaginatif et élégant, qui lui vaudra un énorme succès et traversera, intact, l'épreuve du temps.
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Le mystère de la chambre jaune

QUOI??? Je n'avais pas fait de critique Babelio de ce chef d'oeuvre si important dans l'histoire de la littérature et dans ma vie??? Bon, je vais essayer de lui faire honneur autant que faire se peut, 10 ans après la lecture...



J'avais 14 ans, le goût du genre policier mais sans jamais y avoir goûté autrement qu'à la télévision. Je lisais Harry Potter, et remarquais des traces du genre, le fait qu'on soit engoncé dans la tête d'Harry qui mène son enquête sur les évènements étranges à Poudlard, nous faisant commettre les mêmes erreurs que lui, ce qui est réellement important passant à l'as, permettant à l'auteur de nous mettre un énorme claque dans la tête en fin de roman en nous balançant un "Et oui, alors que tu es juste passé à côté de cette scène, de ce détail... C'était lui qui était important et révélateur, nigaud!!" Jouissif!!



Sur la liste de lecture de la classe de 3ème se trouvait Le Mystère de la chambre jaune... Je m'en empare, conscient de sa légende. Au départ, le rythme et les phrases obscures de Rouletabille sont un léger obstacle, mais je suis très vite emporté par les ressemblances avec Tintin, un des héros de mon enfance qui a été influencé par Rouletabille. Le huis clos est parfait, et très vite, la multiplication des évènements étranges maintient et fait croître mon attention.



Le rebondissement final quant à l'identité du coupable est une vraie baffe en pleine face. Qui vous fait crier un gros "WHAAAAAAAAAAAAAAAT???" à la lecture. Et il fait naître un adversaire tellement charismatique qu'il est vraiment regrettable que l'auteur l'ait abandonné après Le Parfum de la dame en noir. Qui plus est, magnifiquement campé par Pierre Arditi dans les adaptations qui ont suivi.



Ce roman, enquête policière dans un cadre ancêtre de Moulinsart et de ses protagonistes, avec une énigme folle, a donné envie à Agatha Christie, déesse du genre, d'écrire des romans policiers!! Pour ça, et pour avoir crée un héros oedipien tragique, pour avoir engendré Tintin, il mérite un pont d'or. Il a aussi évidemment inauguré ma prédilection pour le genre, et ce n'est vraiment pas rien. Le roman policier en général est responsable de la continuité de mes études littéraires, sans lui, je me serais arrêté à mi-chemin...
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Le mystère de la chambre jaune

Devenu un classique, le roman de Gaston Leroux vaut par la problématique (quoi de plus génial qu’une tentative de meurtre dans une chambre fermée de l’intérieur). Qui veut la peau de la pauvre Mathilde Stangerson ? L’intrépide Rouletabille débarque au château pour tenter de démêler ce mystère. Et devinez quoi ? Il y arrive.

Pas grand habitué de classique, même dans ce genre que j’affectionne, le roman de Leroux est agréable à lire même si quelques réserves m’empêchent une adhésion totale. Tout d’abord le style qui me semble désuet par moment pour ne pas dire plus, et puis surtout ce jeune freluquet de journaliste qui ne m’a paru ni sympathique ni charismatique. Ajoutez à cela une intrigue qui à tendance à s’étirer malgré un livre somme toute peu épais, et vous avez là assez de raisons pour faire de ce classique un roman respectable mais loin d’être inoubliable.

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Le mystère de la chambre jaune

Mathilde Stangerson a été agressée dans sa chambre, fermée à clef. Un policier, Frédéric Larsan et un jeune reporter, Joseph Rouletabille mènent l’enquête.

Sans doute le plus célèbre des crimes en chambre close, le lecteur ne comprend rien (c’est d’ailleurs le titre du premier chapitre : « Où l’on commence à ne pas comprendre »), si ce n’est que Joseph Rouletabille peine à se montrer plus malin que l’agresseur.

La solution est simple, mais étonne. Le style du livre, paru en 1907, a le charme du temps passé. Un livre à lire absolument

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Le parfum de la dame en noir

Je me souviens encore comme si c'était hier des conditions dans lesquelles j'ai lu Le parfum de la dame en noir pour la première fois.

Je venais de finir Le mystère de la chambre jaune, et je ne pouvais pas attendre, je voulais lire la suite. Alors j'ai pris de l'argent dans ma tirelire et je me suis mise en route pour la librairie Meyer, qui à cette époque existait encore dans la petite ville où habitent mes parents. Ensuite, la libraire est partie le chercher dans sa réserve, et heureusement elle l'avait en stock et j'ai pu revenir à la maison munie du précieux ouvrage tout en m'arrêtant en route pour lire les premières pages.

Je l'ai relu depuis car je l'avais conseillé à ma fille (qui a beaucoup aimé également), et je suis retombée sous le charme délicieusement suranné de cet excellent roman policier.

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Le mystère de la chambre jaune

C'est à une véritable partie de Cluedo que nous invite Gaston Leroux, un auteur astucieux au style attachant. Ce huis clos a pour cadre le vénérable château du Glandier où s'est perpétrée une tentative de meurtre.



Il s'agit d'une relecture mais j'avais lu "Le mystère de la Chambre Jaune" si jeune que je n'en gardais presque aucun souvenir. Gaston Leroux a le chic pour brouiller les pistes et vous faire des nœuds au cerveau. Déjà, la donne de départ est corsée : l'assassin se serait échappé d'une pièce hermétiquement close, sans aucune issue possible, autant dire qu'il se serait volatilisé, évaporé, transmuté... Vous conviendrez qu'il y a là de quoi faire perdre la raison aux plus fins limiers. C'est, bien sûr, sans compter sur le flair du reporter Joseph Rouletabille, 18 ans, encore imberbe, mais avec une tête bien remplie et un instinct qui ne se laisse guider que par "le bon bout de la raison"...



Ce récit allie à la fois des passages descriptifs et de réflexion à des scènes pleines d'action et de rebondissements qui empêche la lassitude de prendre le pas sur la curiosité. Toutefois, si je n'ai pas percé l'identité du coupable avant le dénouement et si j'ai apprécié les scènes nocturnes, théâtre des apparitions de l'assassin, j'ai aussi trouvé certains raisonnements et autres déductions un peu tirés par les cheveux. Enfin, rassurez-vous, à la fin le puzzle s'emboîte et si le "Mystère de la Chambre Jaune" est résolu, il soulève d'autres énigmes, à retrouver dans les autres enquêtes du célèbre Rouletabille.





Challenge de lecture 2015 - Un roman avec une couleur dans le titre
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Le Fantôme de l'Opéra

Mon seul repère, avant de lire le roman de Gaston Leroux, était Phantom of the Paradise de Brian de Palma: un classique vu et revu, et une B.O superbe (très 70 quand même!): un compositeur génial manipulé, défiguré, qui erre dans le Paradise pour se venger.



Le Fantôme de l'Opéra est légèrement différent mais tout aussi envoûtant. Tout le monde connaît plus ou moins l'histoire, du moins les grandes lignes: un soi-disant fantôme erre dans les coulisses de l'opéra Garnier et provoque accidents et disparitions lorsqu'on ne satisfait pas ses demandes: pendaison du machiniste, loge n.5 hantée, couacs dans le chant céleste de la cantatrice, chute d'un lustre dans le public, enlèvements et séquestration...



Gaston Leroux prend le parti de narrer cet épisode de l'Opéra Garnier sous forme d'une enquête documentée, preuves à l'appui, notes en bas de page pour en authentifier la véracité. Malgré tout, le récit nous plonge peu à peu dans un univers fantastique et terrifiant, en nous entraînant dans les sous-sols infernaux de l'Opéra. Les descriptions de ces souterrains, le lac, la demeure du fantôme et la chambre des supplices sont si détaillées qu'on y croirait sans peine et il est impossible d'arrêter la lecture une fois qu'on suit les pas de Raoul, à la recherche de sa bien-aimée Christine enlevée par le fantôme.

Christine... parlons-en: douce, innocente, pure, parfait pour les romans et films d'épouvante (dans les films d'horreur des années 70, les victimes portent souvent une longue chemise de nuit blanche, non?). Pourquoi, mais pourquoi retourne-t'elle une dernière fois vers le fantôme??? On voit qu'elle n'a jamais vu de films d'horreur, elle! Je la soupçonne même, d'ailleurs, de souffrir du syndrome de Stockholm (vous savez, les otages qui prennent leur kidnappeur en pitié et les défendent).



Bien sûr, le Fantôme de l'Opéra est un roman d'épouvante, mais l'auteur ne se prive pas de se moquer de ses personnages, tous un peu ridicules par moments, et l'humour est présent tout au long du livre.

Je lis très peu le genre fantastique, mais ce roman a été une très belle découverte, merci Lilo85 pour cette "pioche dans ma Pal"!

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Le parfum de la dame en noir

Mon erreur aura été de commencer par ce titre, alors que ce roman est la suite du "Mystère de la chambre jaune". Malgré les références nombreuses à ce livre, il est très facile de suivre l'intrigue du "Parfum de la dame en noir". Un livre alerte dont l'énigme ne peut être résolue que par un Rouletabille très perspicace, même si le lecteur se donne beaucoup de mal pour découvrir l'escroc manipulateur qui oeuvre dans ce texte. Beaucoup de suspens. Un parfum très rétro pour ce policier très vivant et parfois amusant. Une bonne récréation que cette lecture.
Lien : http://araucaria.20six.fr/
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Le mystère de la chambre jaune

Pour résoudre le mystérieux crime de la chambre jaune, pas de moyens modernes. Exit les tests ADN et cie. Laissez la place au raisonnement, aux empreintes de chaussures relevées à l aide de papier et surtout il faut prendre sa raison par le bon bout . C est la démonstration magistrale à laquelle se livre un jeune journaliste et enquêteur a l ego surdimensionné mais au raisonnement à la hauteur de sa confiance en lui, le dénommé Rouletabille. Ce n est pas un personnage très attachant. Il paraît imbu de sa personne. Mais Il a le mérite d éviter à un innocent d être condamné pour un crime qu' il n avait pas commis. J ai aimé suivre les réflexions de Rouletabille, faire tourner mes propres méninges pour résoudre l affaire. Même si j ai trouvé que le récit traînait en longueur je me suis réjouis du procès et de la résolution de l énigme.
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Hardigras ou le fils de trois pères

Un mystère plane au-dessus du grand magasin La Bella Nissa, à Nice. La nuit, un mystérieux cambrioleur nommé Hardigras s'y prélasse, dérobe quelques effets, et nargue l'insupportable Hyacinthe Supia, le directeur du magasin. Personne ne semble pouvoir arrêter le farceur, qui jouit de la sympathie de la population, alors que le carnaval de Nice approche à grand pas.

La jeune et malicieuse orpheline Antoinette Agagnose, filleule de Supia et co-propriétaire de «La Bella Nissa» a bien une idée: faire appel à son ami d'enfance Titin le Bastardon, qui est amoureux d'elle, pour démasquer Hardigras. Supia cède car il a un projet, marier Antoinette au prince Hippothadée de Transalbanie, un mondain fin de race, fauché comme les blés.



Paru en feuilleton dans le Journal, du 19 février 1925 au 18 mai 1925, cette comédie provençale qui se déroule en pays niçois, se lit avec beaucoup de plaisir, même si elle reprend les bons vieux codes narratifs, et les personnages emblématiques des romans "feuilleton" -orpheline volontaire, garçon pauvre et courageux..- , et les rebondissements de fin de chapitre. Hardigras est l'histoire d'une vengeance qui débute quelques vingt ans plus tôt à la fête des Cougoudons. Gaston Leroux connaissait bien Nice, où il avait vécu et fondé la Société des Cinéromans . Il fait chanter le provençal, fait vivre les coutumes locales, comme les arbres de Mai, les traditions carnavalesques, les rivalités de village...

Même si le roman ne ‘a pas autant transportée que Rouletabille chez Krupp, La double vie de Théophraste Longuet et surtout La Reine du Sabbat, j'apprécie toujours autant son style, et sa manière de croquer les personnages, de la bourgeoise parvenue à la gardienne de chèvre qui vit dans la garrigue.
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Mister Flow

C'est en flânant ce week-end dans le "Vieux Lyon" que j'ai mis la main, chez Diogène, sur un petit broché dédicacé, l'édition originale de "Mister Flow", le dernier roman vraiment achevé par Gaston Leroux et paru, en 1927, aux éditions de la "Baudinière".

Diogène est menacée de fermeture !

Non à la fermeture de Diogène !

Diogène, c'est l'une des plus anciennes librairies de Lyon, et l'une des plus importantes bouquineries de France.

C'est un véritable dédale de livres en tous genres et de toutes époques.

Non à la fermeture de Diogène !

https://www.change.org/p/non-%C3%A0-la-fermeture-de-la-librairie-diog%C3%A8ne

"Mister Flow" est un roman policier qui a préalablement paru dans "Le Journal".

Mister Flow, c'est le surnom anglais de l'homme aux cent un visages qui fait courir toutes les polices du monde depuis dix ans.

On le disait disparu dans le naufrage du Britannic.

Mais les services de la Sûreté parisienne ont été récemment avertis que l'illustre malfaiteur se trouvait à Paris, plus vivant et plus en forme que jamais.

Attendons-nous à quelques sensationnels cambriolages !

Mais le véritable héros de ce roman est le narrateur de son histoire, Antonin Rose, un jeune avocat sans véritable cause à plaider.

Et oui, la police n'a plus assez d'inspecteurs, et les inspecteurs n'ont plus assez de menottes mais maître Rose, lui, n'a qu'un insignifiant client : un domestique accusé de vol et abus de confiance.

Charles Durin a chipé une épingle de cravate à son patron, lord Archibald Skarlett ...

Ce récit est mené sur un train d'enfer, il ne laisse pas plus souffler son personnage principal que ses lecteurs.

Antonin Rose se laisse subjuguer par la magnifique Héléna, aussi belle parée en femme du monde que grimée en rat d'hôtel.

Il va être propulsé dans un imbroglio de péripéties plus échevelées et invraisemblables les unes que les autres.

Sans aucun doute, Gaston Leroux s'est amusé à nous offrir un roman policier parodique, à mi chemin entre les aventures d'un "Fantomas" ou d'un "Arsène Lupin".

Cependant c'est un jeune homme pas très dégourdi qui va faire les frais de l'affaire.

Mais “Se perdre est une façon dangereuse de se trouver*” ...

Ce roman est teinté de cynisme et d'humour, de naïveté et d'érotisme.

Le style d'écriture y est déconcertant et très accroché à la rapidité du récit.

Et comme avec Gaston Leroux, il faudra toujours prévoir un peu de mystère et de fantastique, une vieille légende écossaise va venir pimenter un épilogue tout de même un peu étonnant.

L'escroquerie est quand même de taille, et très inattendue.

C'est un coup à trois bandes qui va expulser le jeune Antonin Rose de la morne vie qu'il menait jusqu'à lors entre le Quartier Latin et la Cour d'Appel du Barreau de Paris ...

En 1936, petit plaisir supplémentaire, Edwige Feuillère et Louis Jouvet ont reformé, sur le grand écran, le duo scabreux de Lady Héléna et de Mister Flow dans le film au titre éponyme réalisé par Robert Siodmak.

Il paraîtrait qu'il ne faille pas y manquer le début de la scène du jugement de Charles Durin ...

Ceci étant dit, "Non à la fermeture de Diogène" !



*Eric Temple Bell
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Le mystère de la chambre jaune

Il est dit ici que « jamais illustre crime n’avait intrigué davantage les esprits. » Je n’en ferai pas mystère ici, j’ai adoré ce classique du roman criminel. Le Mystère de la chambre jaune m’a tenu en haleine de la première à la dernière page.

Le 25 octobre 1892 un crime affreux a été commis au Glandier, sur la lisière de la forêt de Sainte-Geneviève, au-dessus, d’Épinay-sur-Orge, chez le professeur Stangerson. Il s’agit de la propre fille du professeur, Mathilde. Il travaillait tous les deux sur des recherches scientifiques autour de la dissociation de la matière.

On ne dira jamais ô combien il est prodigieux que les méthodes scientifiques les plus poussées permettent aujourd’hui d’élucider les crimes les plus incroyables ou les plus crapuleux. J’en veux pour preuve les recherches en ADN bien sûr, mais aussi les téléphones portables qui bornent, -ou justement qui ne bornent plus au moment où ils devraient le faire... Bref ! Il est désormais devenu plus facile qu’auparavant aux enquêteurs de rechercher et trouver les assassins d’un crime, ce qui n’enlève rien par ailleurs à leur efficacité professionnelle. Mais qu’en est-il de la littérature criminelle qui en a pris dès lors un sérieux coup sur le plastron imaginatif ?

Que seraient devenus Edgar Allan Poe, Conan Doyle, Agatha Christie à l’heure où l’ADN fait des miracles ? Que deviendraient leurs œuvres revisitées dans le prisme des prouesses de la science ? Mais on pourrait aussi retourner la question. Que sauraient produire les « cadors » d’aujourd’hui plongés deux siècles plus tôt avec pour seule matière de subtils éclats de finesse et la dérision comme seule arme pour trousser les coupables ? Machin, bidule, truc, enfin vous savez, il suffit de regarder le Top cinq des auteurs de polars français... J’évite d’être méchant en cette trêve des confiseurs, en citant des noms. Vous en avez lu un, vous en avez lu dix, c’est pratique... Enlevez des hectolitres d’hémoglobine, des sensations fortes « téléphonées » à chaque fin de chapitre, des clichés répétitifs dignes d’un crachin breton sur la rade de Brest, - euh ! je dis ça hein mais bon..., tout cela pour cacher une écriture aussi insipide qu’un verre de grenadine ; pas sûr qu’il en reste de quoi alors publier quelque chose d’une épaisseur suffisante pour appeler cela un polar ?

Au registre du panthéon des romans criminels classiques figure cet auteur atypique qu’est Gaston Leroux et son personnage non moins original, un certain Joseph Rouletabille, jeune reporter de dix-huit au journal L’Époque, inspiration d’un futur Tintin...

L’affaire, on la connaît presque de renom. Comment l'assassin de Mlle Stangerson a-t-il pu s'enfuir d'une chambre fermée de l'intérieur ? Alors, laissez-vous enfermer à double-tour dans cette chronique, maintenant que vous y avez pris pied. Je ferme la porte à double-tour...

Ici dans ce roman et durant toute l’intrigue c’est l’intelligence qui fait loi autant que le « bon bout de la raison », devise de notre jeune héros.

Ce Rouletabille a le don autant de fasciner que d’exaspérer. Il est tour à tour espiègle, facétieux, agaçant, intuitif, fin limier, prétentieux, percutant.

Tous les ingrédients sont réunis pour poser l’atmosphère idéale, un vieux château perdu dans une campagne mystérieuse, un lieu ou une certaine Sainte-Geneviève arrêta l’invasion des Huns, menée par Attila. Les nuits sont ébranlées par les cris d’une bête dont on prétend qu’il s’agit peut-être d’un chat.

Les recherches autour de la dissociation de la matière auraient-elles joué sur la dissociation de l’enquête, la dissociation du criminel, du coupable, pardon, du présumé innocent qu’on peine à retrouver ?

Où est-il ? Qui est-il ? Par où est-il entré ? Par où est-il sorti ? Quand est -il sorti de cette fameuse chambre jaune ? Autant de questions insolubles qui font voir rouge, vert ou bleu les enquêteurs.

Mais au fait, pourquoi cette chambre est-elle jaune ? Car enfin, on pourrait se poser plusieurs questions. N’est-ce pas déjà un crime que de tapisser la chambre d’une jeune femme dont on prétend qu’elle est d’une beauté rare, d’une couleur aussi laide ? Et si cette chambre n’avait pas été tapissée en jaune, aurait-elle suscitée ce crime ? Moi je dis qu’il faut toujours chercher à qui profite le crime. A-t-on d’ailleurs recherché qui était l’artisan-peintre qui a tapissé cette chambre ? Peut-être aurait-il fallu commencer l’enquête par cela, qu’en pensez-vous ?

Un juge d’instruction, un chef de la sûreté, un inspecteur, Un avocat, un journaliste se retrouvent sur les lieux du crime. Une jolie brochette pour faire un tarot...

Ici les personnages ont de la classe. Ils ont des rouflaquettes, des moustaches en guidon de vélo, porte agréablement la canne à la main, ont des chapeaux, prennent des trains de banlieue pour venir enquêter ensemble. Quand ils se parlent, qu’ils se contredisent volontiers pour les besoins de l’enquête, ils le font avec l’élégance des mots, et peut-être aussi du cœur. Qu’est-ce qui les a fait tous vibrer dans cette enquête apparemment banale ? Ici il est question de l’honneur d’une femme.

Ici la réputation jugeant parfois à tort le roman policier comme un art mineur est tordue, ce roman rejoint les lettres de noblesse de la littérature classique.

Il y a une adresse, une grâce, une poésie qui ici triomphent ici de la résolution d’une énigme a priori insoluble.

Roman criminel atypique, étonnant, où la fin se révèle surprenante, divulgâchant l’intrigue qui nous a tenu en haleine. Mais alors, où est Mystère de la chambre jaune ? Eh bien, sans doute ailleurs que dans son dénouement, ailleurs peut-être, dans l’intelligence d’une écriture inventive reléguant parfois l’enquête policière au second degré, reléguant certains auteurs de polars contemporains à de pâles griffonneurs.

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Histoires épouvantables

Vous en avez marre du petit Jésus, des anges, du père Noël ? Eh bien lisez Gaston Leroux, vous verrez le diable !





Manoir lugubre en plein milieu des Vosges, plateau sinistre battu par les vents, orage cataclysmique : ceci pour le cadre.

Gentilhomme habité par le désespoir, 4 jeunes chasseurs perdus en pleine tempête, une vieille servante non rassurante, un intendant fébrile, un chien muet : ceci pour les personnages.

Et puis...une armoire qui s’ouvre toute seule...





Ceci est un récit très court de l’auteur de « Rouletabille », écrit en 1908, typique de la littérature fantastique traditionnelle. Tout y est : la désolation du cadre, les tourments du personnage principal, l’avertissement donné au héros de ne pas se lancer dans une aventure pour le moins terrifiante, et évidemment, la transgression. Gaston Leroux a mis le paquet, c’est évident.





Certains me diront : un peu kitch, non ? Je répondrai : oui, mais cette ambiance sert admirablement de contrepied à celle que nous connaissons ces jours-ci. Un peu d’équilibre, ça fait du bien.

Alors, les chants de Noël ou les hurlements d’épouvante ?

Le petit Jésus ou le diable ?

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Le mystère de la chambre jaune

Un agréable moment de lecture avec le petit garçon journaliste dont le nom de Rouletebille lui a été donné à cause de tête ronde en forme de bille, une tête bien pensante qui ne fait d'ailleurs pas son âge. Un simple journaliste qui va à l'encontre des policiers, des agents de sûreté et de la justice pour élucider , tout en déjouant des énigmes trompeuses, les affaires criminelles même les plus obscures telle que l'affaire du mystère de la chambre jaune...



Mlle Stangerson est agressée dans sa petite chambre jaune, une chambre bien close qui donne du fil à retordre aux enquêteurs car il faut découvrir par où est sorti l'assassin...et par la suite découvrir qui est-il?



Gaston Leroux nous fait balader dans plusieurs pistes, on part de surprise en surprise
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Le mystère de la chambre jaune

J'avais déjà lu des oeuvres de Gaston Leroux, mais pas encore de roman mettant en scène le personnage de Rouletabille, c'est donc chose faite...



Dans ce roman de 1907, nous faisons connaissance avec le jeune détective reporter Joseph Rouletabille, audacieux et perspicace (Hergé s'en serait inspiré pour créer Tintin) et découvrons quelques éléments de sa vie énigmatique (il semble être venu de nulle part...)



Le mystère de la chambre jaune, est l'une des plus célèbres énigmes de chambre close et un modèle du genre.

Par qui et comment a été agressée Mlle Stangerson , alors qu'elle était seule dans la chambre jaune fermée de l'intérieur et inaccessible ?!

Un policier d'élite, Frédéric Larsant, est sur l'affaire, Rouletabille s'en mêle et ne partage pas les conclusions du brillant enquêteur.

Qui a raison, qui éclaircira le mystère..?!



Ce roman, datant du début du siècle dernier est forcément daté dans le style comme dans les réactions et réflexions des personnages (moi, j'aime !)



Un classique de la littérature de détection à la française, que je découvre dans l'édition Folio Junior (choisie pour sa couverture de Nicollet !)
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Le mystère de la chambre jaune

Je fais partie des personnes que Rouletabille agace (c'est vrai, il devine tout à partir de rien et non content d'avoir toujours raison, il est condescendant même avec ses amis). Malgré cela j'ai bien aimé le mystère de la chambre jaune (d'autant plus que je ne gardais que des souvenirs assez flous du film de 2003 avec Denis Podalydès dans le rôle de Rouletabille et que j'ai donc passé le plus gros de ma lecture à essayer de me rappeler le "truc" qui explique tout).

J'ai préféré la première partie du roman, plus rythmée que la suite qui laisse place aux raisonnements et aux déductions...

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Le mystère de la chambre jaune

Mon commentaire porte sur :

- l'édition récente Omnibus en livre (2018),

- une des versions livre lu (Le livre qui parle, 2007)

- le roman lui-même.



Livre : l'édition OMNIBUS a publié le texte original, mais tellement bien présenté que même un jeune lecteur peut le dévorer sans ralentir. C'est un livre grand format, relié et illustré, complété d'un dossier en couleur. Les caractères sont agréables et assez grands, sur de larges pages aérées. Foncez ! 5 étoiles !



Ma version audio préférée : très bien lue par Jacques Roland (Le livre qui parle, texte intégral), dont la diction claire et tonique m'a permis d'apprécier toutes les qualités de cette intrigue policière, le talent de conteur de l'auteur et la description d'une époque révolue mais si proche.



Le roman : il y a relativement peu d'affectif dans cette histoire, à part les sentiments de M. Darzac et de Mathilde, à peine effleurés, et ceux d'un personnage que je ne nomme pas (pour ceux qui ne l'ont pas lu). Le caractère de Rouletabille est enthousiaste et celui-ci sera finalement touché personnellement par cette affaire, mais il mène son enquête avec toute la logique et le sang-froid qui s'imposent. Les personnages et les lieux sont décrits avec soin et l'enquête va son bonhomme de chemin. L'auteur nous révélant à la fin la simple mais fantastique solution de l'intrigue, ainsi que la perspicacité de Rouletabille, enquêteur infatigable et intrépide, avec un côté secret.

J'apprécie aussi cet épisode en tant que prélude au roman "Le Parfum de la dame en noir", que je trouve plus riche en émotions, en interactions et en personnages, comme en paysages magnifiques. Ces deux romans qui se suivent ont été publiés en 1907 et 1908 (les récits se déroulent en 1892 et 1895). Ce qui donne un côté "rétro" et j'apprécie ce plongeon d'un siècle en arrière, où l'on se déplaçait à pied, en carriole ou en train...
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