AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Gene Yang (56)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


The Shadow Hero

En Chine, la Tortue a une forte symbolique: l'allégorie du monde. Dans les sépultures impériales, chaque pilier repose sur une grande tortue.





Une Tortue super-héros ? Une Tortue ninja? Non, c'est la Tortue de Jade... Une BD débridée :-)





Hua, la mère de Hank, a tort de vouloir faire de son fils Hank, un super héros... Hank qui se... tue à le lui dire!





Non, il ne veut pas être piqué par une araignée radioactive, ni mordu par un chien enragé, ou se baigner dans des produits chimiques.





Hank ne revêtira son costume de Tortue de Jade que quand l'oncle Wun Too lui apprendra les arts martiaux.

L'oncle est too... much, car il apprend à Hank à se battre, mais aussi à cacher un couteau dans sa chaussette: "Tu te bats pour gagner, Hank!"





Baf, Bam, Woouush, Bouuum!

Du Hong Kong fou fou! Une triade à Chinatown, de redoutables femmes combattantes, un faux "Fu Manchu" ( Le génie du mal, associé au péril asiatique...)





Un vrai grand méchant, un vrai super héros : "l'Ancre de la Justice" et une Ombre dans l'ombre.

Le côté obscur," Je suis ton père"?

Non, c'est l'ombre de la Tortue ( une Divinité chinoise) qui va migrer du père au fils.





C'est drôle, ne chinoisons pas notre plaisir, si on "nêm" les Comics. Vous découvrirez le seul super héros asiatique, qui parfois rit... jaune!

"La nuit de ma renaissance , en tant que super-héros, il pleut!"





" Celui qui sait, ne parle pas

Celui qui parle ne sait pas". Lao Tseu
Commenter  J’apprécie          653
The Shadow Hero

Hank a 19 ans et sur les épaules, les attentes de sa mère qui a perdu tout espoir auquel se rapprocher. Elle s’est mariée parce qu’on lui a dit, Hank résulte de cette même obéissance. Ses premières expériences sont carrément dangereuses mais avec quelques notions de combat et l’esprit de la Tortue verte, Hank va essayer de devenir ce super-héros qu’espère sa mère.

Sonny Liew et Gene Luen Yang s’associent pour rappeler le doux souvenir de ce héros discret de comics créé par Chu Hing : La Tortue Verte. Ce super-héros apparaissait uniquement de dos afin que son identité chinoise soit seulement sous-entendue (voir postface du comics), un héros chinois, ça n’est pas bien vu dans les années 40. Ici, c’est Hank qui réincarne ce héros masque, un peu super sur les bords. Il essaye de briser l’organisation de la pègre chinoise mais on n’est pas super-héros dans l’âme, il faut le devenir, beaucoup de maladresses, de souffrances dans l’aventure. Sonny Liex et Gene Luen Yang ont clairement pris le parti de l’humour pour raconter cette renaissance de la Tortue Verte.

Le folklore chinois prend aussi une place importante avec l’esprit des animaux donnant force aux hommes possédés par exemple. Trop vite passé, ça aurait pu faire une série, comme la série de Chu Ying mais la fin est assez claire. Beaucoup aimé les dessins même si certains m’ont laissé un petit flou sur l’interprétation. Tout de même une belle réussite !

Commenter  J’apprécie          320
Superman l'homme de demain tome 2

C’est fou comme j’ai tendance à sous-estimer le rôle de l’encreur dans un comics.

On parle toujours du scénariste et du dessinateur, en ignorant l’encreur. Pourtant c’est ce dernier qui fait véritablement le dessin à partir de l’esquisse du dessinateur.

Du coup, la patte de l’encreur doit être plus que perceptible.

Et je m’en rends vraiment compte dans ce comics. Le dessinateur est John Romita Jr. Et, si j’aime beaucoup ce dessin, j’avais du mal à l’associer à ce que j’avais connu de lui dans le passé, quand il travaillait sur Iron Man.

En fait, c’est parce que, sur Iron Man, l’encreur était l’excellent Bob Layton. Tout était lumineux. Ici, l’encreur est le tout aussi excellent Klaus Janson qui a une prédilection pour le ténébreux. Et en y regardant de près, on retrouve presque l’atmosphère des Daredevil de l’époque Frank Miller, pour lequel Janson était également encreur.

Dans ce Superman, c’est Janson qui ressort le plus.



L’histoire est toujours intéressante, mais, à cause du scénario qui voit l’identité secrète de Superman révélée au monde, la vie « normale » de Clark Kent sur laquelle on s’était agréablement penché dans le volume 1 disparait. Superman affronte Hordr, une espèce de maître de l’information qui essaie de le faire chanter, qui le prive d’une partie de ses pouvoirs – et on le sait, la vulnérabilité rend les histoires plus intéressantes.

Notre héros affaibli se retrouve dans des situations incongrues, par exemple quand il signe un contrat une société digne de la World Wrestling Federation qui organise des combats entre anciens dieux. Le show est sur scène, mais hors de la cage ils sont potes et vont faire la fiesta.

En parallèle il poursuit son enquête sur Hordr et parvient à le débusquer. Mais il semble qu’il tombe de Charybde en Scylla car en réalité Hordr est un rejeton de l’éternel Vandal Savage qui essaie d’attirer l’attention de son papa.



Dans la deuxième partie, John Romita Jr et Klaus Janson cèdent la place à Howard Porter et ça craint du boudin. Mon intérêt pour l’histoire s’est réduit de 50% d’un coup tellement ce dessin me déplait. Superman acquiert un faciès que je n’aime pas du tout.



Commenter  J’apprécie          292
Boxeurs & Saints

1894, dans la province du Nord-Shandong en Chine, le jeune Bao, le plus jeune de trois frères, évoque la tradition, le bonheur de suivre les fêtes traditionnelles mais aussi de l'arrivée des diables étrangers, les chrétiens. En grandissant, il fera la connaissance de Lanterne Rouge, un jeune homme expert en kung-ku qui va l'initier à cet art martial. En 1899, il va s'engager dans le Mouvement de l'Union de la Justice et de la Concorde. C'est le début de la révolte des Boxers.

Au début, je suis allée vers cette BD parce que j'avais lu American Born Chinese de cet auteur et que l'image de couverture divisé en deux volumes. Gene Luen Yang veut donner les deux visions de cette guerre qui opposa pendant deux ans les Boxers, des Chinois qui se sont engagés à combattre l'invasion des diables étrangers et de leur religion, aux étrangers, une union de quelques pays dont la France, l'Allemagne et les Etats-Unis. Dans Boxeurs, on suit Petit Bao qui veut s'entrainer comme ses frères puis qui se sent investi d'une sorte de mission divine. D'ailleurs, les combattants chinois sont représentés par des dieux sortis de la mythologie chinoise. Petit Bao change de plus en plus, devient plus dur, plus convaincu que jamais de sa mission.

C'est une bande dessinée très réussie, j'avais entendu parler de cette révolte mais j'avoue que je n'avais chercher à en savoir plus. Gene Luen Yang met le lecteur en plein coeur de l'action avec un jeune garçon qu'on voit grandir avec ses interrogations. Un peu difficile parfois de suivre la folie de ce jeune homme surtout avec les traits simples qui donnent un air « presque » naïf, enfantin par moments à Bao, le dessin de son visage n'évolue que peu en cinq ans alors qu'il devient un jeune homme. D'ailleurs, les couleurs vives et les traits font penser que cette bande dessinée s'adresse plus jeune mais attention, beaucoup de scènes peuvent choquer !!

Après une BD autobiographie sur son enfance, Gene Luen Yang a réussi une histoire très aboutie sur l'Histoire. Reste à voir si le second volume permet, avec son autre point de vue, de comprendre dans son entièreté cette guerre qui a fait comme d'habitude, beaucoup de victimes…

Commenter  J’apprécie          282
Avatar - The Last Airbender : North and South

Ce comic de ATLA se déroule après la fin de la série télé.



Team Avatar se retrouve au Pôle Sud pour fêter la libération et le début de la reconstruction nécessaire suite au siècle de guerre. Ils se retrouvent coincés entre les gens du Pôle Nord, beaucoup moins touchés, qui propose un espèce de Plan Marshall pour industrialiser le Pôle Sud (pour le profit des industriels du Nord). Et certains groupes nationalistes pour qui toute ouverte au reste du monde est une trahison pour l'identité nationale.



Un dilemme bien fait pour une série jeunesse, et les personnages sont fidèles à la série télé.
Commenter  J’apprécie          220
Saints

Saints est la deuxième partie du dyptique Boxeurs et Saints. Dans ce livre on découvre la Quatrième, une jeune convertie chrétienne.

Intéressante cette construction en miroir qui permet de comprendre les deux camps dans la Révolte des Boxers. Chaque camp se sent investie d'une mission "divine" : visions, détermination et entêtement sont communs aux deux... ce qui amène la malheureuse conclusion qu'on connaît. Jaurrais aimé en savoir plus sur cet événement ... Une formidable BD réalisée par Gene Luen Yang, j'aime beaucoup ses dessins même si parfois certaines expressions faciales sont trop fortement exprimées.
Commenter  J’apprécie          190
Superman l'homme de demain tome 2

Après le très bon tome 1 de cette série qui en contient 2, j’avais hâte de lire la suite et de découvrir ce que les auteurs nous avaient concocté. Hélas, ce n’est pas plus Geoff Johns qui est au scénario mais Gene Luen Yang. Alors, ce dernier n’est pas mauvais, loin de là, mais quand on a commencé la série avec Geoff Johns, on est forcément un peu déçu tant tout ce qu’il touche se transforme en or.



Pour les dessins on retrouve toujours John Romita Jr pour le premier tiers du livre. Ensuite, Aaron Kuder dessine un chapitre et puis c’est Howard Porter qui se charge des derniers chapitres. Autant je n’ai pas de soucis avec Romita et Kuder, autant Porter est un cran en dessous.



Malgré tous ces changements, l’histoire est vraiment agréable à lire, puisque l’identité de Superman est dévoilé. Dès le début de l’histoire, c’est ainsi, on est d’ailleurs un peu perdu pendant quelques pages, jusqu’à ce qu’on nous explique qui a fait cela et pourquoi.



J’ai vraiment bien aimé cette intrigue qui change tout pour Superman, puisque tout le monde sait qu’il est Clark Kent ! Il doit subir les regards des uns, les accusation des autres, certains l’admirent encore plus, mais beaucoup le détestent.



Même ses relations avec ses rares amis et relation de travail changent. Je pense notamment à Perry White, Jimmy Olsen ou encore Lois Lane. Cette dernière d’ailleurs est encore plus insupportable qu’à l’accoutumé, ce qui n’est pas peu dire ! Je n’ai jamais été fan du personnage, mais c’est de pire en pire. Cela vient sans doute du fait que je suis fan de Wonder Woman qui ne joue pas dans la même cour.



Et comme si les choses n’étaient pas assez complexes pour notre Super-Héros, je vous rappelle qu’à la fin du dernier tome, il avait perdu une partie de ses pouvoirs ! Et cela ne s’arrange pas dans ce tome-ci. Donc le pauvre se retrouve avec des pouvoirs amoindris (il ne peut même plus voler) et son identité révéler. Autant dire qu’il n’est pas dans la meilleure passe de sa vie.



Vous vous en doutez, un Super-Héros affaibli, cela attire forcément les vilains, et autant dire que Clark aura fort à faire. Un nouvel ennemi va se montrer plus que coriace et va obliger Superman à quitter Métropolis et faire de nouvelles rencontres dans des lieux peu fréquentables.



Ce récit poursuit donc ce qui avait été fait dans le tome précédent, avec un héros qui est plus humain que d’habitude. Il est plus Clark Kent que Superman et c’est vraiment intéressant de voir sa réaction face à des choses du quotidien dont il ne se souciait pas trop auparavant. De plus, le fait de ne pas avoir de pouvoirs le conduit à repenser sa manière de se battre, ce qui amène des combats plus élaborés que d’habitude.



Par contre, en terminant ce deuxième tome, j’ai eu la désagréable surprise de découvrir qu’il y avait une suite, alors que la série était annoncé en deux tomes. Alors certes, celle-ci se suffit à elle-même, les arcs son résolus, mais notre héros ne retrouve pas pour autant ses pouvoirs. La suite est donc dans Le règne de Savage, qui lui va contenir 11 chapitres issus des diverses séries de Superman. C’est une sorte de gros cross-over.



C’est compréhensible de la part d’Urban Comics d’avoir indiqué que cette série était en deux tomes car on n’y retrouve que les chapitres de la série Superman. Néanmoins ça peut perdre un peu les lecteurs qui vont se sentir lésés et obligés d’acheter Le règne de Savage alors qu’ils pensaient s’engager sur une série en 2 tomes. Et j’ai cru comprendre qu’après Le règne de Savage, il y aurait encore un tome, Superman Requiem, qui terminerait définitivement toutes les histoires de Superman New 52.



Cependant, Le règne de Savage et Superman Requiem sont des One-Shots, qui peuvent donc être lus indépendamment, ce qui n’est pas plus mal non plus.



Donc vous avez plusieurs options. Soit vous n’aviez prévu d’acheter que les deux tomes de Superman, l’Homme de demain et en ce cas vous vous arrêtez là. Soit vous voulez en savoir plus sur Savage et vous continuez avec Le règne de Savage et si vous le souhaitez Superman Requiem. Soit, vous décidez de zapper les deux tomes de l’Homme de demain et vous ne prenez que Le règne de Savage et Superman Requiem. Pour ma part, je sais que je prends tout, car je suis un peu maniaque et complétiste.



Pour info, Superman Requiem n’est pas encore sorti, il paraitra le 05 mai, soit le même jour que le DC Rebirth. Je pense qu’il faudra donc lire Superman Requiem avant d’attaquer le Rebirth sinon vous aurez du spoil.


Lien : https://chezxander.wordpress..
Commenter  J’apprécie          170
The Shadow Hero

J’ai beaucoup aimé le développement de cette histoire qui nous parle d’émigrés chinois vers le début du XX ème siècle. La Chine est alors en proie à des troubles politiques sans précédent car une dynastie impériale vient de s’éteindre en 1911.



Une mère rencontre un super-héros américain. Elle décide que son fils de 19 ans sera également un super-héros pour débarrasser le quartier de Chinatown de ses triades mafieuses. Cependant, encore faut-il avoir des pouvoirs spéciaux ! Il est plutôt timide et maladroit. ce n'est pas gagné d'avance !



Notre jeune héros va prendre des coups et perdre son père bien-aimé. Cependant, lors de son enterrement, il se passera quelque chose de bizarre. Nous voilà lancé dans une grande aventure.



A la fin de cette œuvre, il y a comme un goût d’inachevé, non pas que l’histoire n’a pas de fin mais elle appelait sans doute à d’autres aventures. On regrettera qu'il n'y ait qu'un seul tome.



Ce titre a été couronné de nombreux prix comics aux USA. Il a été réalisé par des auteurs d’origine chinoise. On sent toute cette influence et symbolique avec ce folklore pour un résultat très convaincant. Au final, une belle réussite.

Commenter  J’apprécie          90
The Shadow Hero

J'ai adoré !! Ce super héro est génial, drôle, maladroit, poussé par sa mère qui est hallucinante et tellement drôle elle aussi. Allez-y les yeux fermés, c'est un gros coup de cœur. Dommage qu'il n'y ait qu'un tome.
Commenter  J’apprécie          90
New Super-Man and the Justice League China

Ce tome fait suite à New Super-Man Vol. 3: Equilibrium (épisodes 13 à 19) qu'il faut avoir lu avant pour comprendre qui sont les personnages, et quelle est leur situation personnelle. Il comprend les épisodes 20 à 24, initialement parus en 2018 sous le titre de New Super-Man and the Justice League of China, écrits par Gene Luen Yang, dessinés par Brent Peeples, encrés par Matt Sentorelli, avec l'aide de Scott Hanna pour l'épisode 24, avec une mise en couleurs réalisée par le studio Hi-Fi. Les couvertures ont été réalisées par Philip Tan, et les couvertures variantes par Bernard Chiang.



Dans la partie Nord de la République populaire de Chine, dans un monastère situé dans une montagne enneigé, Kong Kenan (dans son costume de Super-Man), est en train de méditer assis en tailleur. Il sent que le moment est porche où il va enfin comprendre ce qu'I-Ching a voulu dire quand il lui a déclaré qu'il incarne l'équilibre entre le Yin et le Yang. Mais il reçoit une chips sur la tempe, lancée par Avery Ho (Flash), ce qui brise sa concentration. Ils décident d'aller rejoindre Wang Baixi et Peng Deilan qui sont en train de faire du ski à la station de Jingyuetan. Ces derniers sont en train de faire du snowboard quand ils voient un individu déguisé en panda géant en train de s'en prendre à un enfant avec une sucette. Robinbot quitte sa forme de snowboard et reprend sa place aux côtés de Bat-Man. Ce dernier appelle Super-Man à la rescousse, pendant que le panda se révèle être Sleeze, une créature humanoïde en provenance d'Apokolyps. Pendant ce temps-là, à l'université des transports maritimes à Rajin en Corée du Nord, la classe est interrompue par 2 militaires qui viennent chercher Ahn Kwang-Jo pour l'interroger. Celui-ci se met à transpirer profusément, au point de laisser une flaque sur sa table dont bondit un poisson après à son départ.



À la station de ski Jingyuetan, Super-Man, Flash, Wonder-Woman, Bat-Man & Robinbot tentent de neutraliser Sleeze. Flash et Super-Man tournent autour de lui à super-vitesse pour lui faire perdre ses repères, et Bat-Man lui envoie un filet électronique sur la tête. Mais Sleeze attrape Super-Man et commence à aspirer ses émotions. Super-Man riposte par un coup de poing d'une force inouïe, mettant KO Sleeze, à sa grande surprise. Malheureusement la situation ne va pas en s'améliorant avec l'arrivée d'un escadron de Lantern Corps of China, leur indiquant qu'ils sont en état d'arrestation. De son côté, Ahn Kwang-Jo est ligoté à une chaise et les 2 militaires commencent à l'interroger en le tabassant, l'accusant de regarder des dessins animés américains, en violation directe de la loi. Il continue de suer à grande eau, jusqu'à la formation de véritables flaques. Il finit par en surgir 2 crabes gigantesques. De son coté, Kong Kenan a recommencé à méditer, réussissant à invoquer I-Ching sous ses 2 formes.



Contre toute attente, cette série atypique aura réussi à attirer assez de lecteurs pour pouvoir durer 2 ans. Contre l'inertie inhérente aux comics de superhéros DC et Marvel, Gene Luen Yang a réussi à tirer profit de la contrainte de devoir affilier ses nouveaux personnages à la mythologie de Superman (pour que le titre bénéficie de la renommée associée à ce nom) et à développer des personnages originaux, qui plus est en dehors du territoire des États-Unis. Le lecteur est donc fort aise de retrouver Kong Kenan pour un quatrième tome, sachant par avance que l'ajout de la Ligue de Justice de Chine ne représente à nouveau qu'une forme d'émulation de titre, sans devenir un obstacle pour le développement du personnage principal. Le scénariste continue à maintenir l'équilibre entre évolution de Kong Kenan et nécessité d'étendre le périmètre de la série, d'introduire de nouveaux personnages, tout en s'appuyant sur la richesse de l'univers partagé DC. En particulier, le lecteur souhaite savoir si Kong Kenan va réussir à maîtriser tous ses pouvoirs. Yang continue de d'entremêler ladite maîtrise aux combats successifs. Il continue également de mettre à profit du fait qu'il s'agit d'un personnage neuf, et qu'il peut donc le faire évoluer, qu'il peut faire découvrir qui il est, quelles sont ses capacités, qu'il n'est pas encore figé dans une forme de stase canonique. L'intelligence de l'histoire réside également dans le fait que l'apprentissage de Kong Kenan n'est pas que celui de la maîtrise de ses pouvoirs, mais aussi de la découverte de lui-même, de ses responsabilités, et de l'apprentissage de la maîtrise de soi. En l'occurrence, l'inclusion du personnage d'I-Ching donnait l'impression d'être une utilisation opportuniste d'un stéréotype culturel. En réalité, Gene Luen Yang a ainsi mis en œuvre le principe du Yin et du Yang, sans condescendance ou mépris, au profit de la maturation de Kong Kenan.



Le lecteur amateur de superhéros espère également que le titre ne soit pas mensonger et qu'il lui sera donné de voir une équipe de superhéros. Là encore, Gene Luen Yang tient ses promesses, car Bat-Man, Wonder-Woman et Flash sont bien de la partie, ayant conservé chacun leur personnalité telle que le scénariste l'a développée dans les tomes précédents. Le lecteur apprécie donc de voir s'exprimer les sentiments entre Wang Baixi et Peng Deilan. Il sourit devant la relation chien & chat entre Kong Kenan et Avery Ho. Il compatit à la déconfiture d'Ahn Kwang-Jo face aux autorités de son pays, et il sourit en voyant quel personnage il devient pour rejoindre la Ligue de Justice de Chine. Il sourit également en voyant le retour d'Alpaga, un personnage dérivatif, improbable et finalement très réussi. Le scénariste utilise donc les conventions de genre qui sont celles des superhéros, au premier degré, sans moquerie avec une aisance et justesse. Il en va de même pour le dessinateur. Le lecteur a bien compris que Viktor Bogdanovic ne reviendrait pas, et que Philip Tan est également parti dessiner d'autres séries. Les dessins de Brent Peebles sont moins expressifs que ceux de Bogdanovic, et moins énergétiques que ceux de Tan, mais ils sont dans un registre superhéros classique, avec un niveau de détails suffisant sans être indigents, et assez de punch pour rendre les scènes d'actions vivantes.



Les dessins de Peebles sont à la hauteur de la dimension superhéroïque, que ce soit pour les costumes de la Ligue de Justice de Chine, pour la force des coups portés, pour la mise en scène des affrontements. Le lecteur peut donc voir la super vitesse de Flash, la précision des mouvements de Bat-Man, la grâce de Wonder-Woman, et les manifestations étonnantes des pouvoirs de Super-Man, sans éprouver l'impression qu'il s'agit d'une simple copie de leurs homologues originaux. Visiblement, le dessinateur s'est bien amusé avec les pouvoirs de l'eau de Dragonson, ou plutôt sa capacité à faire appel à des créatures maritimes. Le lecteur apprécie la qualité de petits détails, tels que les formes que peuvent prendre le S emblasonné sur la poitrine de Super-Man. Peebles sait conserver la touche de légèreté qui accompagne les aventures de Super-Man : l'arrivée hiératique des Lanternes de Chine, le ballet des 2 I-Ching autour de Kong Kenan assis en tailleur, le visage peu avenant d'Alpaga, la déception de Flash voyant que ses coups sont sans effet sur Super-Man en mode spectaculaire, et un combat mis en scène à la manière de Mortal Kombat.



Brent Peebles s'applique pour donner des expressions de visage variées aux personnages, afin de faire apparaître l'émotion qui les habite ou leur état d'esprit. Leur visage s'avère effectivement expressif, même si lesdites émotions manquent de nuance, et que les protagonistes ont souvent la bouche ouverte. Il prend soin de donner des silhouettes moins massives aux adolescents, qu'aux adultes. Le langage corporel est bien sûr appuyé pendant les affrontements physiques pour transcrire la tension et l'intensité. Il est un peu plus naturaliste pendant les scènes en civil, mais toujours un peu appuyé. L'artiste doit également participer à la dimension touristique de la série, puisqu'elle se déroule en République populaire de Chine, et le temps de quelques cases en République populaire démocratique de Corée. Sur ce plan-là, Yang et Peebles s'en tiennent au strict minimum, avec peu de représentation des environnements locaux, et peu de présentation également. Concernant cette dimension du récit, le lecteur reste entièrement sur sa faim. Le scénariste grossi même le trait quant à la Corée du Nord, se contentant de lieux communs, sans même essayer d'humaniser au moins les populations, étant entendu qu'il n'est pas facile de présenter une vision mesurée du régime politique dans le cadre d'un comics de superhéros.



Le lecteur termine cette histoire, avec le sourire aux lèvres. Brent Peebles effectue une mise en image satisfaisante, à défaut d'être inoubliable, respectant l'apparence des personnages, insufflant l'énergie nécessaire aux superpouvoirs, avec clarté et assez de conviction pour donner la consistance nécessaire aux monstres et costumes. Pendant 2 ans, Gene Luen Yang a tenu le pari de développer de nouveaux superhéros dans l'univers partagé DC, de leur insuffler une personnalité telle qu'ils se détachent de ceux auxquels leurs noms font référence et devenir des individus autonomes, des personnages originaux. Il a également réussi le pari de raconter un récit se déroulant en dehors du sol américain, sans donner l'impression de changer juste les noms, sans tourner en dérision la culture chinoise que ce soit par ignorance ou par condescendance. Enfin, il a profité de mettre en scène un personnage tout neuf pour le faire évoluer au fil de ces 24 épisodes. Une belle réussite.
Commenter  J’apprécie          70
Avatar - The Last Airbender : North and South

Une sorte de "Art of" pour la série animée "Avatar" diffusée de 2012 à 2014 sur la chaîne Nickelodeon. Etudes de personnages et d'animaux sont bien détaillées. Viennent ensuite les paysage avec de belles pagodes, les sampans mettant en valeur la chine ancienne. L'aspect fantastique n'a pas été oublié et l'imagination des créateurs produit vraiment un résultat intéressant. Un travail colossal et créatif.
Commenter  J’apprécie          50
New Super-Man, tome 2 : Coming to America (..

Ce tome fait suite à New Super-Man, tome 1 : Made In China (épisodes 1 à 6) qu'il vaut mieux avoir lu avant pour s'être familiarisé avec ces nouveaux personnages et avec l'histoire personnelle de Kong Kenan. Il comprend les épisodes 7 à 12, initialement parus en 2017, tous écrits pas Gene Luen Yang, également auteur de American Born Chinese. Les épisodes 7, 8, 11 et 12 sont dessinés par Billy Tan. L'encrage a été réalisé par Yangiu Li (é7), Haining (é8 & é12), Tako Zhan (é11). La mise en couleurs a été réalisée par Yangfen Guo (é7), Gadson (é8 & é12), Ying Zhan (é11). Les épisodes 9 & 10 ont été dessinés par Viktor Bogdanovic, encrés par Jonathan Glapion, et mis en couleurs par Michael Spicer.



À Beijing en Chine, dans le bureau de Zhu Tianren (l'officier de liaison avec l'équipe Great Ten), August General in Iron (le chef de Great Ten), est en train de malmener l'officier de liaison Tianren parce qu'il a appris l'existence d'un centre de détention secret pour individus dotés de superpouvoirs. Il est interrompu par un officiel de plus haut rang. À Shanghai, au jardin botanique de Chenshan, la foule est venue en masse pour applaudir et assister à la présentation de la Ligue de Justice chinoise composée de Super-Man (Kenan Kong), Bat-Man (Wang Baixi) et Wonder-Woman (Peng Deilan). Cette présentation est coanimée par la journaliste Laney Lan, et Lex Luthor (au mandarin un peu limité) venu pour demander un service. Après la cérémonie, les 3 superhéros chinois rejoignent la Tour de la Perle Orientale, où ils ont droit à un débriefing par la docteure Omen, responsable gouvernementale de l'équipe. Alors que chacun s'apprête à rentrer chez soi, Kenan Kong rappelle qu'il souhaite l'aide de de Wang Baixi et de Peng Deilan pour retrouver les meurtriers de ses parents. Mais c'est le jour de la Fête de la Nouvelle Année Lunaire, et ses 2 compagnons ont des obligations familiales.



Bat-Man va retrouver sa sœur Jiaili dans le centre d'entraînement appelée Académie de la Chauve-Souris. Il y est accompagné par Peng Deilan. Sur place, il est défié par Feng Ronpei qui estime être plus compétent que lui, et que le costume de Bat-Man lui revient de droit. Wang Baixi accepte le défi, et le combat se déroule dans la salle de réalité virtuelle de l'académie. De son côté, Kenan Kong a décidé de suivre les conseils de Mingming et de se rendre au cours d'arts martiaux qu'elle suit pour en rencontrer l'instructeur. Il tombe au beau milieu d'un cours et se retrouve contraint d'y participer, sous les remarques sarcastiques du maître I-Ching.



Dans le premier tome, le lecteur découvrait encore une nouvelle variation de Superman, l'éditeur DC Comics faisant fructifier l'un de ses principaux personnages, l'une de ses propriétés intellectuelles les plus rentables et les plus facilement identifiables, après Batman bien sûr. Il se rendait compte que le scénariste était bien décidé à développer un personnage neuf et original, même s'il porte le nom de Superman à peu de choses près, c’est-à-dire avec un tiret au milieu. Viktor Bogdanovic avait réalisé de dessins descriptifs très propres et classiques pour des comics de superhéros, pour une histoire d'origine sympathique. Le lecteur revient pour savoir ce qu'il advient de ce jeune superhéros chinois qui a tout à apprendre. Il retrouve Kenan Kong, égal à lui-même plein d'entrain pressé, comptant sur le fait qu'il va progresser instantanément que ce soit pour développer ses pouvoirs (par exemple, il ne peut pas encore voler), pour découvrir les meurtriers de ses parents, ou pour être reconnu comme le chef naturel de la Ligue de Justice Chinoise. Le lecteur a le sourire aux lèvres en voyant que l'adolescent se heurte au principe de réalité : le monde ne tourne pas autour de lui. Les pouvoirs qu'il attend n'arrivent pas tout seul. Ses coéquipiers ont d'autres obligations qui font qu'ils ne peuvent pas l'aider immédiatement. Il n'arrive pas à compenser son manque d'expérience par une attitude bravache.



Gene Luen Yang donne l'impression d'utiliser les trucs et astuces classiques pour attirer l'attention du lecteur et inscrire le personnage dans l'univers partagé DC. Il y a donc un retour de Superman, ainsi que Lex Luthor qui joue un rôle important pendant la moitié du tome, une abondance de personnages costumés, avec l'apparition d'un membre de Great Ten, mais aussi la participation du groupe China White Triad (China White, Snakepit, Strato) et l'adjonction d'une variation de Flash à la Ligue de Justice Chinoise, sans oublier un Robin robotique doté d'une Intelligence Artificielle (pour Bat-Man). Les connaisseurs de DC reconnaissent facilement Amanda Waller le temps d'une page. Les experts se rappellent d'I-Ching qui fut un temps mentor de Wonder Woman quand elle avait abandonné son identité secrète (et perdu ses pouvoirs) dans Wonder Woman: Diana Prince par Denny O'Neil & Mike Sekowski. Dans les 2 premiers épisodes, Super-Man et Bat-Man doivent faire preuve de leur légitimité chacun à sa manière. Dans les 2 suivants, Super-Man se bat contre des créatures surgies de l'Enfer (Diyu). Dans les 2 derniers, la Ligue de Justice chinoise combat un gros monstre et un autre individu lié aux origines de Super-Man.



En entamant le premier épisode, le lecteur découvre que Viktor Bogdanovic n'est présent que durant 2 épisodes sur 6. Il commence donc par regarder les pages de Billy Tan. Cet artiste fait l'effort de conserver les caractéristiques visuelles de Bogdanovic, sans singer sa manière de dessiner. En particulier il conserve un nombre assez élevé de cases par page, généralement 6. Ensuite il a diminué sa propension à privilégier les cases avec des personnages adoptant des postures avantageuses, ou celles avec une exagération du mouvement et des angles de vue très prononcés. Le lecteur apprécie donc de retrouver une narration visuelle à la hauteur des personnages qui sait montrer leur côté humain et faillible, avec une bonne régularité de présence des décors. Billy Tan a su rester dans le ton de la narration de Bogdanovic.



Le lecteur retrouve ce dernier pour les 2 épisodes médians, avec plaisir grâce aux visages plus expressifs des personnages, en particulier les franches émotions qui se lisent sur le visage de Kenan Kong. Bogdanovic fait également preuve d'une bonne sensibilité pour le sensationnel, en particulier lors des manifestations surnaturelles de démons en provenance de l'enfer. Il note la finesse de l'encrage de John Glapion, ainsi que sa capacité à ajouter discrètement des textures par les traits de contour. Il se rend compte que Bogdanovic s'implique moins que Tan dans les arrière-plans, mais que cette densité plus faible est largement compensée par la mise en couleurs très riche de Michael Spicer. Billy Tan revient pour les 2 derniers épisodes, avec une sensibilité améliorée pour l'expressivité des visages et un sens du spectaculaire plus adapté à l'histoire de ces 2 épisodes. Par contre, la qualité de la finition varie avec le changement des encreurs, restant précise, mais un peu fade pour l'épisode 12. De même la mise en couleurs un peu plus terne de Gadson pour l'épisode 12 détone un peu par rapport au ton de la narration qui reste très superhéros.



D'épisode en épisode, le lecteur se rend compte que Gene Luen Yang a choisi de raconter son histoire avec une bonne densité narrative, afin de pouvoir avoir les éléments attendus (affrontement physique contre un ennemi), le développement de son personnage principal, conserver une consistance assez importante pour les personnages secondaires afin que le lecteur continue de s'y intéresser, développer l'environnement propre de la série (le service du ministère chargé d'encadrer la Ligue de Justice chinoise, les autres individus chinois dotés de superpouvoirs) et intégrer des références culturelles chinoises. Quand le lecteur découvre les premières répliques de I-Ching, il tique un peu. Le nom de ce personnage est une déformation de Yi Jing, c'est-à-dire une référence à un manuel chinois Yi Jing également appelé Classique des changements, ou encore Traité canonique des mutations, élaboré durant le premier millénaire avant l'ère chrétienne. En voyant le simplisme des réponses d'I-Ching, le lecteur se demande si Gene Luen Yang (bédéaste américano asiatique) apporte réellement une caution culturelle, ou utilise des éléments culturels de manière factice. En effet les remarques de I-Ching repose bien sur une opposition de contraires, mais sans leur interpénétration ou l'intrication des opposés telle que figurée dans le symbole du Yin et du Yang.



Comme il découvre d'autres références culturelles, le lecteur se demande si cette démarche relève de la condescendance ou de l'authenticité. En particulier, Gene Luen Yang utilise les trigrammes de la Voie Octuple, les triades, le Diyu et les 6 royaumes définis par le bouddhisme, ou encore le concept de Qi (principe fondamental formant et animant l'univers et la vie) et un conte chinois célèbre avec le serpent blanc et le moine Fahai (un animal ayant migré de son monde à celui des humains). En face de cela, il découvre un visage de Fu Manchu en dernière page de l'épisode 9 dessiné à l'ancienne, comme au temps passé du péril jaune. En fin de volume, il apprécie aussi l'humour culturel des couvertures alternatives réalisées par Bernard Chang, jouant sur l'opposition entre l'origine chinoise de Kenan Kong et les produits de grande consommation américains comme les hot-dogs et la pizza, ou sur des traditions chinoises comme la course de pirogue ou la référence à l'année coq. Il remarque qu'au cours du récit, le narrateur attire l'attention sur le fait que tous les personnages ne parlent pas anglais, plus précisément encore Lex Luthor parle en mandarin, étant loin de maîtriser cette langue. Sans insister lourdement, le scénariste fait observer que tous les dialogues se déroulent en mandarin, la langue du pays, et qu'il y a bel et bien une barrière de la langue pour les étrangers. Ce détail convainc le lecteur que le scénariste s'est bien posé des questions sur la manière de représenter la culture chinoise, et qu'il ne s'agit pas d'un décor de carton-pâte de circonstance. D'ailleurs, le visage parodique de Fu Manchu trouve une justification facétieuse par la suite, déconnectée de toute connotation raciste.



Le lecteur est revenu pour ce deuxième tome, plus par curiosité que par réel enthousiasme. Au premier degré, il lit une histoire dense, bien ficelée, de superhéros classique, avec affrontements physiques, utilisation de superpouvoirs pyrotechniques et personnages sympathiques et faillibles sur fond de gentille comédie. Au fur et à mesure, il constate que le scénariste et les différents artistes se sont lancés dans une démarche honnête d'établir un superhéros chinois, et de le faire exister dans un environnement réellement chinois, et pas simplement une transposition factice des aventures d'un superhéros américain dans des décors de carton-pâte. Le récit ne devient ni un voyage touristique, ni un reportage sur la société chinoise, mais il intègre suffisamment de références culturelles chinoises spécifiques pour acquérir une personnalité différente.
Commenter  J’apprécie          50
Boxeurs & Saints

Le romanesque croise des questionnements philosophiques assez universels. Un récit ambitieux pour tous publics.
Lien : http://www.actuabd.com/Boxeu..
Commenter  J’apprécie          50
Avatar - The Last Airbender : The Promise

(Lu en VO)

Avatar: The Last Airbender - The Promise reprend là où nous laisse la fin de la série : tout est bien qui semble bien finir, les personnages fêtent la fin de la guerre.

Mais l'équilibre entre les nations est encore loin d'être restauré et Zuko, nouvellement couronné Seigneur du Feu et hanté par son père et le spectre de la folie de sa soeur, arrache une promesse à Aang : s'il semble s'écarter du droit chemin et mettre en danger tout ce pour quoi ils se sont battu, ce dernier devra l'abattre.





En coordination avec le Roi de la Terre et l'Avatar, il est décidé de lancer le démantèlement des colonies du Feu installées sur le territoire du Royaume de la Terre... Sauf que les choses ne sont pas aussi simple : de nombreux habitants du Feu considèrent que Zuko plie le genoux devant l'Avatar et que cette retraite est une humiliation, et dans certaines des colonies les plus anciennes la Nation du Feu est présente depuis près de deux générations, et beaucoup de familles sont de sang mêlés...

Zuko découvre peu à peu le poids de sa nouvelle fonction et peine à réconcilier ce qu'il pense être juste de son devoir envers son peuple... dilemme que ses conversations avec son père ne font que complexifier.

La ville de Yu Dao devient vite le symbole de ces affrontements, entre la majorité des habitants qui refusent de quitter leur foyer et se sentent abandonnés du Seigneur du Feu, la présence de combattants de la liberté du Royaume de la Terre et celle des troupes du Feu. Sous pression et prenant conscience qu'il dessert son peuple, Zuko fait volte face et décide de défendre les citoyens du Feu de Yu Dao et leur droit à rester... ce qui provoque la colère d'Aang et du Roi de la Terre et pourrait bien déclencher une nouvelle guerre.





C'est l'équipe scénaristique et artistique du dessin animé qui est aux commandes de cette BD, et cela se ressent en bien. Tous les personnages (un peu plus âgés) sont parfaitement écrits, et le scénario tacle de front l'épineux problème de la décolonisation et de la multiculturalité, avec beaucoup de subtilité et de respect pour tous les points de vue. de nombreux fils de scénario secondaire permettent de suivre les membres du Gaang et d'insuffler rythme et humour à l'histoire. On suit donc les déboires de Toph (accompagnée de Sokka) avec les élèves hauts en couleur de sa nouvelle académie de Maîtrise du Métal, mais aussi le fanclub d'Aang, ou encore sa relation grandissante avec Katara, dont le degré de neuneuserie horrifie tous leurs amis...

Et tout cela nourrit au final le propos principal, et le dilemme d'Aang, qui se questionne peu à peu pour trouver la bonne voie et se trouve face à une grave décision : accomplira-t-il sa promesse envers Zuko ?





Une excellente BD, que je recommande à 100% à tout ceux ayant aimé la série, c'est une suite de très grande qualité.

Commenter  J’apprécie          40
American Born Chinese : Histoire d'un Chino..

Cette BD est composé de 3 histoires qui s’entrecoupent : On suit principalement Jin Wang, un jeune américain d’origine Chinoise. Quand il arrive dans une école mixte, il est la proie des moqueries et subit le racisme. On suit ensuite une version modernisée du Voyage en Occident avec l’histoire du Roi Singe qui veut devenir un dieu. Et pour finir, l’histoire de Danny qui reçoit la visite annuelle de son cousin Shing-tok, stéréotype du Chinois.

Quand j’ai lu la quatrième couverture, je m’attendais à autre chose, quelque chose de plus réaliste. Mais on commence avec Le roi-singe. Je me suis demandais si je m’étais trompée d’histoire. Finalement, je suis rentrée dans l’histoire, j’ai découvert le jeun Jin Wang, ses difficultés d’intégration, ses amis… J’ai bien aimé mais j’aurais préféré une histoire moins métaphorique avec les personnalités de Jin. J’aurai aimé continuer de suivre Jin Wang, j’ai beaucoup aimé son humour, qui s'est inspiré de sa vie et sa façon d’aborder les problèmes culturels.

Commenter  J’apprécie          40
American Born Chinese : Histoire d'un Chino..

Le mythe d'un roi-singe, la vie du jeune Jin Wang, l'arrivée de Shing-Tok dans la vie de Danny... trois récits croisés pour une bd initiatique, un roman graphique qui dénonce une difficile intégration des asiatiques dans la société américaine pour un adolescent en quête d'identité.
Commenter  J’apprécie          30
Justice League Récit, tome 7 : Le nouveau sur..

Il s'agit du premier tome d'une série consacrée à un nouveau superhéros. Il contient les épisodes 1 à 6, initialement parus en 206/2017, écrits par Gene Luen Yang, dessinés par Viktor Bogdanovic, encrés par Richard Friend, avec une mise en couleurs réalisée par le studio Hi-Fi.



L'histoire se déroule à Shanghai, au temps présent. Kong Kenan, un lycéen, est en train d'harceler Luo Lixin (un camarade de classe) pour finir par se faire remettre sa boisson et son repas. Lixin réussit à s'enfuir, mais il se fait enlever par un supercriminel appelé Blue Condor. Kong Kenan le rattrape juste à temps et réussit à déstabiliser Blue Condor en lui lançant une cannette au visage. Luo Lixin arrive encore un fois à s'enfuir, Blue Condor s'en va sans demander son reste, et Kong Kenan est interviewé par Laney Lan, une jeune reporter pour Primetime Shanghai. La vidéo étant diffusé immédiatement sur internet, Kenan est repéré par une mystérieuse docteure Omen.



Kong Kenan se rend au garage où travaille son père pour Iui annoncer que Laney Lan souhaite également l'interviewer. Kong Zhongdan, son père, lui répond qu'il ne souhaite pas se prêter au jeu et qu'il est assez déçu par son fils. Il lui indique en outre que le groupe de lecture dont il fait partie, a enfin réuni des preuves concrètes à charge contre le Ministère de l'Autosuffisance. Déstabilisé, Kong Kenan va se recueillir sur la tombe de sa mère où il est abordé par la docteure Omen qui lui propose de recevoir des superpouvoirs identiques à ceux de Superman, pour le compte du Ministère de l'Autosuffisance. Kenan accepte et il rencontre rapidement Bat-Man (Wang Baixi) et Wonder-Woman (Peng Deilan). À eux trois, ils vont former la Ligue de Justice de Chine.



En voyant apparaître ce titre dans le cadre de l'opération Rebirth (2016) de DC Comics, le lecteur ne sait pas trop à quoi s'attendre. Il repère le nom du scénariste : Gene Luen Yang, ayant déjà écrit quelques épisodes de Superman (Clark Kent), à partir de Superman l'homme de demain tome 2. Cet auteur a également évoqué la condition de chinois aux États-Unis dans 2 comics : American Born Chinese : Histoire d'un Chinois d'Amérique et The Shadow Hero (avec Sonny Liu). Il découvre qu'il s'agit d'une série présentant les débuts d'un tout nouveau personnage, sa première apparition avec le début de son récit d'origine. Le scénariste fait référence à l'univers partagé DC, au travers de la trinité Superman, Wonder Woman et Batman. Il les transpose avec un petit sourire en coin comme l'indique le titre : fabriqué en Chine. Du coup, leurs contreparties ont repris les mêmes noms de code, mais avec un tiret au milieu, pour les distinguer. La docteure Omen ne s'en cache pas : elle a pris pour modèle la Justice League américaine et elle en développe une réplique fabriquée en Chine.



Dans le premier épisode, le lecteur découvre un jeune homme pas forcément encore adulte, qui abuse de sa force pour racketter un de ses camarades de classe, qui recherche la célébrité et dont la durée d'attention est limitée. Malgré tout, il reste sympathique, car il souhaite accomplir de grandes choses avec ses pouvoirs pour le bien commun, et il a un petit côté charmeur. En outre, les personnes qu'il côtoie ont l'art et la manière de lui rabattre son caquet, à commencer par son père, mais aussi Bat-Man et Wonder-Woman, la docteure Omen, et même Mingming, l'assistante de la docteure Omen. De ce fait sa vantardise sert régulièrement de ressort comique, et ne le rend pas insupportable. Le lecteur découvre qu'il a développé sa personnalité de cette manière comme un mécanisme psychologique pour supporter la mort et l'absence de sa mère. Au cours de ce premier tome, 2 autres personnages bénéficient d'un peu de développement de leur caractère. Le lecteur découvre l'histoire personnelle du père de Kong Kenan, et le drame au cœur de leur famille. Même si le récit reste un peu à la surface des choses, il utilise quand même des particularités comme l'engagement politique et le refus d'une obéissance aveugle. Le deuxième personnage disposant d'un peu de personnalité est Bat-Man. Wang Baixi prend son rôle au premier degré, et se montre aussi sérieux que son modèle américain, aussi minutieux dans ses préparatifs, aussi ingénieux dans les affrontements. C'est bien évidemment la source d'un comique de situation par comparaison avec le comportement plus dilettante de Super-Man. Mais cela transcrit aussi le caractère de Wang Baixi.



Viktor Bogdanovic est un jeune dessinateur qui s'est fait connaître en dessinant plusieurs épisodes de Batman: Arkham Knight. De prime abord ses dessins font apparaître une petite influence Billy Tan, avec une très vague réminiscence de Marc Silvestri. Il détoure avec précision chaque élément, personnage ou décor, avec un trait assez fin. Il utilise les aplats de noir avec parcimonie, essentiellement pour les ombres portées, quelques personnages en ombre chinoise, et les zones de couleur noire, comme la cape de New Super-Man ou la cagoule de Bat-Man. Ce mode de dessin s'inscrit dans celui des comics de superhéros traditionnel. Il permet au lecteur de regarder des personnages visuellement bien définis. Les expressions des visages sont en phase avec les situations, elles manquent parfois un peu de nuance. Les civils disposent de morphologies normales, les superhéros et les supercriminels ont des musculatures volumineuses et dessinées, sauf les 3 membres de la Ligue de Justice de Chine. Super-Man est athlétique mais assez mince, comme un adolescent n'ayant pas fini sa croissance. Wonder-Woman est filiforme, et le dessinateur évite de mettre en avant ses fesses ou sa poitrine. Bat-Man a une silhouette massive, avec des zones de graisse, ce qui fait que Super-Man se moque régulièrement de lui. Par contraste, les supercriminels et les membres de l'équipe Great Ten sont plus musculeux. Bogdanovic sait utiliser les angles de vue exagérés pour plus de force aux impacts, et pour rendre les scènes d'affrontement physique plus spectaculaire.



L'artiste doit donc montrer au lecteur que la série se déroule bien en Chine, et plus particulièrement à Shanghai. Il évite le lieu commun des yeux bridés et représente des tenues vestimentaires ordinaires et banales, attestant de la mondialisation en matière de vêtements. C'est plus l'absence de blondes et d'individus d'autres races qui indique que le récit ne se déroule pas aux États-Unis. Le lecteur ressent que le récit se déroule à Shanghai quand il aperçoit des panneaux en mandarin, ou quand il remarque quelques constructions spécifiques de cette ville. Tout au long de ces 6 épisodes, il constate que Viktor Bogdanovic intègre un niveau de détails plus important que dans un comics de superhéros moyen. Il apprécie quelques moments plus spectaculaires comme la première manifestation des superpouvoirs de Super-Man, l'apparition soudaine d'une hydre avec de nombreuses têtes, l'utilisation des pouvoirs d'un individu capable de transformer son corps en papier, l'hommage à la couverture d'Action Comics 1.



Le lecteur s'immerge donc dans une histoire de superhéros bénéficiant d'une mise en images classique et soignée, toute orientée vers la narration visuelle plutôt que l'esbroufe. Le scénariste a fort à faire puisqu'il doit présenter un nouveau superhéros, raconter ses origines, mettre en avant ce qui le distingue de tous les autres, et raconter une histoire avec une intrigue solide. La phase des origines est rapidement traitée par le biais d'un processus biologique artificiel pris pour argent comptant, sans détail sur sa conception. New Super-Man est opérationnel dès la fin du premier épisode, même s'il lui reste à apprendre à se servir de ses pouvoirs. Yang établit le lien avec l'univers partagé DC par le principe de décalque des 3 plus grands superhéros DC, et il évoque l'existence de l'autre équipe de superhéros chinoise Great Ten qui apparaît le temps de quelques pages : Accomplished Perfect Physician, August General in Iron, Celestial Archer, Ghost Fox Killer, Immortal Man in Darkness, Mother of Champions, Seven Deadly Brothers, Shaolin Robot, Socialist Red Guardsman, Thundermind.



Le cœur de l'intrigue réside dans une rébellion fomentée par des individus dotés de superpouvoirs, menés par Flying Dragon General. Gene Luen Yang établit clairement les camps des bons (Super-Man, Bat-Man et Wonder-Woman) et des méchants (les rebelles), mais brouille aussi les cartes car la Ligue de Justice de Chine travaille pour une branche du gouvernement à l'objectif peu clair, et les rebelles sont peut-être fondés de remettre en cause un ordre établi peu démocratique. En outre cette opposition entre les 2 factions implique Kong Kenan pour des raisons très personnelles ayant trait à sa famille. Il ne s'agit donc pas simplement d'un affrontement entre 2 organisations secrètes interchangeables, mais d'une opposition ambiguë trouvant son origine pour partie dans l'histoire personnelle du personnage principal.



Ce premier tome propose de découvrir un nouveau superhéros, dans une aventure classique, avec des dessins de bon niveau, sans prétention artistique. Gene Luen Yang a conçu une intrigue un peu moins manichéenne que les origines traditionnelles de superhéros, avec des zones d'ombre, et un personnage principal pas vraiment altruiste, mais très agréable à côtoyer. 4 étoiles, du fait d'un classicisme un peu trop sage, en espérant que la suite sera au moins du même niveau.
Commenter  J’apprécie          30
Boxeurs & Saints

Boxeurs & Saints est une saga déchirante, fascinante, instructive.
Lien : http://www.bodoi.info/boxeur..
Commenter  J’apprécie          30
Boxeurs & Saints

Grâce à un scénario bien pensé et une exécution précise, ce vrai-faux diptyque possède suffisamment d'atouts satisfaire les bédéphiles exigeants.
Lien : http://www.bdgest.com/chroni..
Commenter  J’apprécie          30
New Super-Man, tome 3 : Equilibrium

Ce tome fait suite à New Super-Man Vol. 2: Coming to America (Rebirth) (épisodes 7 à 12) qu'il faut avoir lu avant. Il faut avoir commencé par le premier tome pour comprendre les enjeux des différents personnages. Il comprend les épisodes 13 à 19, initialement parus en 2017/2018, écrits par Gene Luen Yang (épisodes 13 à 18) et Mariko Tamaki (épisode 19). Billy Tan a dessiné les épisodes 13 & 14, encrés par Haining (é13) et Karo (é14), mis en couleurs par Gadson (é13) et le studio Hi-Fi (é14). Brent Peeples a dessiné les épisodes 15, 16, 18 et 19, tous encrés par Richard Friend (aidé par Scott Hanna pour le 18) et mis en couleurs par le studio Hi-Fi. L'épisode 17 a été dessiné par Joe Lalich, encré par Richard Friend et mis en couleurs par le studio Hi-Fi. Le tome se termine avec les couvertures variantes réalisées par Bernard Chang pour chacun des épisodes.



Alors que Super-Man vient de découvrir l'identité de sa mère, celle-ci chute dans le vide. Il s'élance pour la rattraper, mais Super-Man Zero s'avère plus rapide que lui. Super-Man atterrit tant bien que mal, mais Super-Man Zero se sert de son souffle glaçant pour l'enfermer dans une gangue de glace. Il en est délivré par Flash (Avery Ho) et I-Ching apparaît devant lui conseillant d'observer le chaos en lui, pour faire face au chaos qui l'entoure. Super-Man (Kong Kenan) choisit plutôt de se rendre sur le champ au plateau Loess dans la province de Shangxi, où il sait que se trouve le laboratoire secret du ministère de l'auto-suffisance. Il n'y a personne, même pas le corps de son père qu'il avait vu sur une vidéo que lui avait montrée Bat-Man (Wang Baixi).



Devant cette impasse, I-Ching réussit à convaincre Kenan de passer dans la dimension spirituelle et d'observer la priorité qui s'impose à lui : prendre la tête, devenir le meneur de la Ligue de Justice de Chine. Dans la Tour de Shanghai, Super-Man Zero interroge la docteure Omen. Il est rejoint par le spectre d'un individu qui ressemble comme à deux gouttes d'eau à I-Ching, en fait All-Yang. Il lui montre un individu qui ressemble fort à Kong Zhongdan et qu'il menace de tuer si elle ne coopère pas. Dans les rues de Shanghai, la reporter Laney Lang commente l'arrivée de nombreux supercriminels que montre son caméraman. Alors qu'Anathema (Feng Ronpei, avec un costume rappelant celui de Bane) s'apprête à briser le dos de Bat-Man, Super-Man arrive sur les lieux, suivi par Flash.



À l'issue du tome 2, le lecteur était complétement convaincu par les spécificités du personnage qui justifient son existence, ne le rabaissant pas à une variation facile et bon marché du vrai Superman. Gene Luen Yang avait décidé de continuer de développer le personnage principal en intégrant des éléments de culture chinoise qui n'apparaissaient pas en toc, mais présentés comme partie intégrante des pouvoirs de Kong Kenan : les trigrammes de la Voie Octuple, les 6 royaumes définis par le bouddhisme, le concept de Qi (principe fondamental formant et animant l'univers et la vie). Il retrouve avec plaisir le plan spirituel dans lequel I-Ching aide Kenan à voir plus clair en lui. Il sourit quand le scénariste reprend l'idée des trigrammes, avec le suspense pour savoir à quel pouvoir est associé le dernier. Il se rend compte que le développement sur la complémentarité entre le Yin et le Yang arrive avec naturel et que l'auteur joue avec les attentes du lecteur sur cette opposition et cette complémentarité, réussissant à donner encore un peu plus de consistance au personnage d'I-Ching, pourtant très caricatural au départ.



Bien sûr, cette série reste avant tout une série de superhéros, et de ce côté-là, le lecteur est servi. Le scénariste continue de mettre en scène les pouvoirs de Super-Man qui poursuit son apprentissage, mais aussi les autres superhéros de la Ligue de Justice de la Chine, à savoir Flash (Avery Ho), Bat-Man (Wang Baixi) et Wonder Woman (Peng Deilan). Il n'a pas oublié ce qu'il a fait de cette dernière et en montre les conséquences dans sa relation avec Wang Baixi. Pour faire bonne mesure (et sûrement pour attirer un peu plus d'attention sur la série), il renvoie Super-Man aux États-Unis, ce qui est à nouveau l'occasion de travailler avec Superman (Clark Kent), et de recroiser Lex Luthor. L'émergence de nouveaux superhéros en Chine attire bien sûr l'attention d'autres équipes, ainsi que les convoitises. C'est donc tout naturellement qu'un responsable bien intentionné envoie une équipe réduite du Suicide Squad (Harley Quinn, Killer Croc et Deadshot) pour voir s'il n'y aurait pas à gratter quelque chose. Par la force des choses, cette augmentation du nombre d'individus dotés de superpouvoirs s'accompagne d'une diminution du nombre de cases dévolues à chacun, mais Gene Luen Yang réussit à garder le cap et à suivre un fil directeur solide et clair. Le lecteur dispose de son quota d'actions avec superpouvoirs pyrotechniques, ainsi que d'avancées significatives dans l'intrigue : la suite du développement des pouvoirs de Kong Kenan, les retrouvailles avec ses parents et leurs conséquences, le sort de Peng Deilan, la fin de l'intrigue relative à Super-Man Zero, la résolution du mystère relatif au double d'I-Ching.



En découvrant la couverture, le lecteur constate que Viktor Bogdanovic n'a pas participé à ces épisodes, ce qu'il regrette un peu car c'est le dessinateur qui a lancé cette série. Les 2 premiers épisodes sont dessinés par Billy Tan, un artiste avec une solide expérience des superhéros. Il détoure les formes (en particulier les personnages) avec des traits fins, ce qui donnent une impression de précision. Il n'hésite pas à exagérer les postures un peu dramatiques et accentuer l'inclinaison de quelques angles de vue pour augmenter l'effet de la case. Il s'attache à rendre compte de la jeunesse des membres de la Ligue de Justice de Chine, ainsi que de leur vivacité, et même des expressions assez franches qui apparaissent sur leur visage, pour un effet générant de l'empathie plutôt que de la moquerie. Il gère les décors à l'économie, comme c'est souvent le cas dans les comics de superhéros, bénéficiant du savoir-faire des metteurs en couleurs qui savent remplir les fonds de case avec des camaïeux adaptés. Ces 2 épisodes sont donc plein de bruit et de fureur, avec une sensibilité inattendue pour exprimer les émotions des membres de la Ligue.



Pour les épisodes suivants, c'est au tour de Billy Tan de céder sa place, et de la laisser à un nouveau venu : Brent Peeples ayant déjà illustré 2 séries pour l'éditeur Dynamite. Dans un premier temps, la différence n'est pas criante. Le nouveau dessinateur détoure les formes avec des traits moins fins et moins secs, donnant une impression générale vaguement moins précise d'un point de vue descriptif. Dans les faits, Peebles intègre autant d'informations visuelles que Tan, avec un degré de précision identique. Il se concentre, lui aussi, surtout sur les personnages, avec la même science de l'économie que Tan dans la représentation des arrière-plans de toute sorte, mais un placement des personnages qui rend plus visible le manque de décors, bien que le studio Hi-Fi se montre toujours aussi impliqué. De temps à autre, il investit un peu de temps pour représenter un décor avec application : la ligne des gratte-ciels de Shanghai ou une vue du ciel très réussie, d'une propriété de Lex Luthor. Les mises en scène sont peut-être un tout petit peu moins dynamiques que celle de Tan. Par contre, il réussit un bel effet de bande dessinée, en représentant les contours d'I-Ching au pinceau.



Ce troisième tome confirme l'identité propre de ce Super-Man de Chine, ses racines dans la culture de son pays, sa débrouillardise et sa personnalité déjà bien développée, ainsi que celles des autres membres de la Ligue de Justice de Chine. Billy Tan réalise des dessins très superhéros, dégageant un bon niveau d'énergie mais sans restituer la dimension touristique d'une série qui se déroule à Shanghai, les dessins de Brent Peebles se situe à un niveau au-dessous tout en restant d'une qualité correcte pour un comics de superhéros mensuel. 4 étoiles en espérant que Gene Luen Yang continuera à donner un avenir à Kong Kenan, car la transformation finale de Super-Man offre des perspectives alléchantes.



-

Épisode 19 - Les événements se déroulent après la fin du tome 1. Laney Lan effectue un reportage sur le nouveau Super-Man, puis va déjeuner avec sa mère qui lui rappelle que Laney doit appeler son père pour lui souhaiter un bon anniversaire. Laney Lan s'arrange pour trouver quelque chose de plus urgent à faire toute la journée durant.



Cet épisode est écrit par la coauteure de , également scénariste d'une saison de She-Hulk. Elle profite d'un épisode de relâche du scénariste de la série pour se focaliser sur l'équivalent de Lois Lane pour Kong Kenan. Le lecteur retrouve le sentiment de supériorité de Lan vis-à-vis du jeune Kong Kenan et de sa naïveté, sentiment justifié par le fait qu'elle sait ce qu'il est advenu de sa mère. Elle croise donc à plusieurs reprises New Super-Man, ainsi que Bat-Man, tout en se morigénant de ne pas appeler son père. Brent Peeples continue de réaliser des dessins pleins d'énergie, dépeignant des personnages qui semblent être de jeunes adolescents plus que de jeunes adultes, avec suffisamment de décors dans les arrière-plans pour savoir où se déroule chaque scène mais pas assez pour faire du tourisme à Shanghai. La chute de l'histoire apporte l'épaisseur nécessaire au personnage de Laney Lan et justifie l'existence de cet épisode, avec une émotion sincère comme sait si bien les faire naître Mariko Tamaki. 4 étoiles.
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Gene Yang (207)Voir plus

Quiz Voir plus

Valeurs des temps et des modes

Il frappa à la porte, l'ouvrit, entra et salua tout le monde.

Passé simple - L'habitude
Passé simple - Actions successives
Passé simple - Actions longues
Passé simple - Valeur descriptive

25 questions
290 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur cet auteur

{* *}