Citations de George Orwell (2502)
Par conséquent, si l'Eurasie ou l'Estasie est l'ennemi du jour, c'est que ce pays a toujours été l'ennemi. Et si les faits disent le contraire, alors il faut changer les faits. C'est ainsi qu'on récrit l'histoire en permanence.
Deuxième partie, Chapitre 9.
- Nous sommes des morts, dit-il.
- Nous sommes des morts, répéta Julia obéissante.
- Vous êtes des morts, dit une voix de fer derrière eux.
On n'établit pas une dictature pour sauvegarder une révolution. On fait une révolution pour établir une dictature.
Ils ne se révolterons que lorsqu'ils seront devenus conscients et ils ne pourront devenir conscients qu'après s'être révoltés .
Nous pourrions bien nous apercevoir un jour que les aliments en conserve sont des armes bien plus meurtrières que les mitrailleuses.
"Qui commande le passé, commande l'avenir,
Qui commande le présent, commande le passé".
S'accrocher jour après jour, semaine après semaine, pour prolonger un présent qui n'avait pas de futur, était un instinct qu'on ne pouvait vaincre, comme on ne peut empêcher les poumons d'aspirer l'air tant qu'il y a de l'air à respirer.
Je pense que j'existe, dit-il avec lassitude. Je suis né, je mourrai. J'ai des bras et des jambes, j'occupe un point particulier de l'espace. Aucun autre objet solide ne peut, en même temps que moi occuper le même point. Dans ce sens, Big Brother existe-il ?
Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges, respectables les meurtres, et à donner l'apparence de la solidité à ce qui n'est que vent.
Que peut-on contre le fou qui est plus intelligent que vous, qui écoute volontiers vos arguments, puis persiste simplement dans sa folie ?
... la « liberté de la presse » consiste à permettre à quelques millionnaires de contraindre plusieurs centaines de journalistes à falsifier leurs opinions.
Faire n'importe quoi qui pourrait indiquer un goût pour la solitude, ne fût-ce qu'une promenade, était toujours légèrement dangereux. Il y avait, en novlangue, un mot pour désigner ce goût. C'était egovie, qui signifiait individualisme et excentricité.
Le langage politique est destiné à rendre vraisemblables les mensonges , respectables les meurtres et à donner l’apparence de la solidité à ce qui n'est que du vent .
[…] je dois admettre, pour avoir exercé les deux métiers, que le critique de livres est toutefois mieux loti que le critique de films, lequel ne peut même pas travailler de chez lui et doit se rendre à des projections privées à onze heures du matin. De lui on attend, à une ou deux exceptions notables, qu’il brade son honneur contre un verre de mauvais sherry.
Les prolétaires, si seulement ils prenaient conscience de leur force, n'auraient nul besoin de conspirer. Il leur suffirait de se soulever et de s'ébrouer comme une cheval qui chasse les mouches autour de lui. S'ils le voulaient, ils auraient la puissance de faire exploser le Parti du jour au lendemain.
Première partie, Chapitre 7.
Le travail physique épuisant, le soucis de la maison et des enfants, les querelles mesquines entre voisins, les films, le football, la bière et, surtout le jeu, formaient tout leur horizon et comblaient leur esprits. Les garder sous contrôle n'était pas difficile. (P.106)
L'espoir fait vivre passionnément.
Il n'y a bien entendu pas moyen de savoir si l'on est observé à tel ou tel moment. À quelle fréquence et selon quel système la Mentopolice se branche sur un individu donné relève de la spéculation. Il n'est pas exclu qu'elle surveille tout le monde tout le temps. Une chose est sûre, elle peut se connecter sur chacun quand bon lui semble. Il faut donc vivre — et ainsi vit-on, l'habitude devenant une seconde nature — avec le présupposé que le moindre bruit sera surpris et le moindre geste — sauf dans le noir — scruté.
Première partie, Chapitre I.
La guerre c'est la paix ; la liberté c'est l'esclavage ; l'ignorance c'est la force.
Ne voyez-vous pas que le véritable but du novlangue est de restreindre les limites de la pensée ? A la fin, nous rendrons littéralement impossible le crime par la pensée car il n'y aura plus de mot pour l'exprimer.