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EAN : 9782755508239
56 pages
1001 Nuits (13/04/2022)
3.61/5   143 notes
Résumé :
Quatre articles écrits pour la presse entre 1936 et 1946, dans lesquels l'écrivain exprime ses réflexions sur le livre et la lecture, nourries de son vécu personnel de lecteur et de ses expériences professionnelles de libraire et de critique littéraire.
Quatrième de couverture : " C'est lorsqu'on commence à entretenir une relation professionnelle avec les livres que l'on découvre à quel point ils sont généralement mauvais"
Ce recueil inédit présente qu... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
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Georges Orwell est un auteur très éclectique qui vécu plusieurs vies , dont celle de libraire dans une librairie d'occasion à Londres. Nous lecteurs et lectrices pour qui les librairies sont des paradis, passant à l'envers du décor , celles-ci, du moins à Londres dans les années 30, semblent moins paradisiaques. Des clients souvent casse-pieds, certains qui viennent juste pour y passer le temps et commander des piles de livres qu'ils n'achèteront jamais, des snobs plus intéressés par le livre comme marchandise que de son contenu, à la recherche de l'édition originale, …. et le pompon, « La coutume veut qu'il fasse un froid terrible en hiver dans les librairies, car sinon les vitrines se couvriraient de buée, or un libraire vit de ses vitrines. » Donc un endroit qui semble tout sauf un paradis 😊!

Dans ce petit livre découvert grâce à ma copine babeliote Palamede que je remercie en passant, sont rassemblés au total 4 articles d'Orwell qui traite avec cynisme ses expériences de lecteur, de bouquiniste et de chroniqueur. Celui de chroniqueur surtout est assez peu flatteur pour les pros et fera sourire plus d'un 😊! Celui sur Les bons mauvais livres est intéressant, posant la question de si la survie d'un livre dépend de sa valeur littéraire et quels critères littéraires seraient susceptibles de prouver sa supériorité ? le dernier est une réflexion sur le coût de la lecture qui souvent comparé à des addictions nocives comme les cigarettes ou l'alcool😁devient dérisoire , bien qu'« Il est délicat d'établir une corrélation entre le prix des livres et la valeur que l'on en retire ».
Bref des articles savoureux spécialement pour des passionnés comme nous.
Sacré Orwell 😊!
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Avant de connaître la notoriété l'autorisant à cesser cette activité qu'il avait finit par abhorrer, Georges Orwell fut un temps bouquiniste à Londres. Un métier de commerce des livres qui, dit-il, avait abouti à l'époque à un désamour des livres. Mais pourquoi donc ? Et là Orwell de décrire avec une ironie féroce les clients qui défilaient dans sa poussiéreuse échoppe. Pour certains disposés à débourser le moins possible, voir à ne rien dépenser du tout, sinon le temps et la patience du libraire (ce qui d'ailleurs poussa Orwell à se demander si on pouvait « établir une corrélation entre le prix des livres et la valeur que l'on en retire »), quant d'autres ne venaient que pour acquérir des parutions aussi récentes qu'ineptes, ou pire désiraient absolument un livre dont ils avaient oublié titre et auteur. Bref, aux yeux d'Orwell, un défilé de gens sans intérêt qui ôta toute noblesse à son travail de bouquiniste éclairé. Mais lui donna l'occasion d'écrire ces quatre savoureux articles à découvrir absolument, qui aussi témoignent avec dérision de son expérience de critique littéraire et de lecteur.

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Un petit bijou que ce minuscule recueil (56 pages !) composé de quatre articles de George Orwell sur les livres, la lecture et les lecteurs. La plaquette se clôt sur un nécessaire résumé de la vie d'Orwell : en effet, il faut, je crois, être conscient que cet homme-là a connu plusieurs vies et exercé des métiers divers pour apprécier le sel de ces quatre articles. Dans « Souvenirs de librairie » (1936), Orwell nous fait part de son expérience de travail dans une bouquinerie et désacralise complètement le métier. Il parle avec humour, teinté parfois d'une certaine amertume, des clients, habitués ou non : les pédants, les fumistes, les fauchés, les bavards… bien peu de vrais passionnés malgré les merveilles que recèle la boutique. « Confession d'un critique littéraire » (1946), le titre dit beaucoup, nous présente le critique littéraire lambda, voire l'auteur, devant rendre son papier à une date précise, procrastinant à l'envi jusqu'au dernier moment et pondant une critique remplie « d'éléments de langage », dirait-on aujourd'hui, pour rendre compte d'un livre qui ne sort pas de l'ordinaire et qu'il a, au mieux, parcouru en diagonale. « Les bons mauvais livres » (1945), savoureux paradoxe, s'attarde sur un fait : « L'existence de la bonne mauvaise  littérature – le fait que l'on puisse être amusé, captivé ou même ému par un livre que l'intellect refuse de prendre au sérieux – nous rappelle que l'art et la pensée sont deux choses distinctes » (p. 35). Ce n'est pas un Babéliote qui vous dira le contraire. Mais si les arguments m'amusent et me convainquent, je ne connais que cinq ou six des auteurs cités ici, ce qui me prive d'une partie du mordant de l'article… « Des livres ou des cigarettes » (1946) s'attache à persuader le lecteur que, malgré le prix relativement élevé des livres, la lecture s'avère, tableaux à l'appui, une addiction bien peu onéreuse. Si en moyenne les gens lisent peu, ce n'est pas parce que les livres sont chers, mais parce que… Je vous laisse découvrir l'amusante conclusion totalement désenchantée de l'auteur. Je me suis régalée et je remercie @Bookycooky et @palamede : c'est grâce à elles que j'ai lu cet amusant et très sérieux petit livre !
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George Orwell est placé haut dans mon panthéon personnel avec La ferme des animaux et 1984. En découvrant, dans une agréable librairie coopérative à Colmars-Les-Alpes, ce recueil de quatre articles qu'il avait écrits entre 1936 et 1946, je n'ai pas pu résister, d'autant plus avec le titre du livre : Sommes-nous ce que nous lisons ?

George Orwell nous parle des métiers qu'il a exercés dans le domaine du livre et des expériences qu'il en a tirées. Dans ses souvenirs de libraire, il parle d'un vécu qui peut faire perdre l'amour des livres. Dans confessions d'un critique littéraire, il envisage déjà les critiques des amateurs. Une fois encore, quel visionnaire ! Dans les bons mauvais livres, c'est toute une réflexion sur les livres qui durent ou ceux qui sont oubliés, laissés dans leur époque. Enfin, avec des livres ou des cigarettes, on comprend que les questions de la diminution du nombre de lecteurs et de la rentabilité de la chaîne du livre ne datent pas d'hier !

Un petit recueil avec des articles rédigés avec humour et qui montre qu'il n'y a finalement pas eu tant de changements au cours du dernier siècle. La Petite Collection des éditions Mille et une nuits met en lumière des textes vraiment intéressants !

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J'entre dans l'oeuvre de George Orwell par la porte d'à côté, n'ayant pas encore lu ses oeuvres de fiction telles 1984 ou La Ferme des animaux, avec ce petit recueil d'inédits que j'ai pris plaisir à lire. Contrairement à ce que le titre m'avait laissé entendre - j'ai cru que j'allais lire un essai -, il s'agit d'une reprise de textes publiés dans la presse anglaise entre 1936 et 1946, dans lesquels il se montre critique de son milieu et de ses acteurs, faisant montre d'une grande ironie. Des textes qui résonnent encore de nos jours.
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critiques presse (4)
NonFiction
06 février 2023
Sur un ton désabusé, c’est en tant que libraire et critique littéraire qu’Orwell – de son vrai nom Eric Arthur Blair – nous parle avec une franchise désarmante de son rapport au livre et de la désaffection qui en résulta.
Lire la critique sur le site : NonFiction
LeDevoir
25 juillet 2022
Orwell, qui a exercé les deux métiers, en parle avec un mélange de férocité et d’humour, racontant par exemple avoir perdu l’amour des livres durant les quelques mois où il a été bouquiniste.
Lire la critique sur le site : LeDevoir
LeFigaro
22 avril 2022
Un petit recueil recense quatre textes de l’auteur de 1984. Savoureusement odieux.
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LaCroix
17 avril 2022
L’auteur de 1984 livre son regard amusé sur la place de la lecture dans nos vies, dans un recueil de quatre textes, pour la première fois édités en français.
Lire la critique sur le site : LaCroix
Citations et extraits (27) Voir plus Ajouter une citation
Mais la vraie raison pour laquelle je ne voudrais pas faire mon métier du commerce des livres est que, pendant la période où j'ai pratiqué ce commerce, j'ai perdu l'amour des livres. Un libraire est contraint de mentir à propos des livres, et cela l'en dégoûte ; pire encore, il passe sa vie à les épousseter et à les trimballer d'un endroit à l'autre. Fut un temps où j'ai authentiquement aimé les livres, aimé les voir, les sentir et les toucher, en tout cas ceux qui étaient âgés d'un demi-siècle ou plus. Rien ne me réjouissait tant que d'en acheter un lot pour un shilling dans un vide-grenier. Les livres cornés et inattendus que l'on récupère ainsi ont un parfum qui n'appartient qu'à eux : poètes mineurs du dix-huitième siècle, chroniqueurs démodés, tomes dépareillés de romans oubliés, anthologies de magazines féminins des années 1860. En matière de lecture tranquille - dans le bain, ou bien tard dans la nuit quand on est trop fatigués pour dormir, ou pendant un quart d'heure avant de déjeuner -, rien ne peut rivaliser avec les vieux numéros de Girl's Own Paper. Mais à la minute où j'ai commencé à travailler dans une librairie, j'ai cessé d'acheter des livres. A les voir en légions de cinq ou six mille dos contre dos , ils m'ennuyaient d'avance et me provoquaient même une légère nausée. Aujourd'hui, il m'arrive d'en acheter un de temps à autre, uniquement des ouvrages que j'ai très envie de lire et que je ne peux pas emprunter, et jamais je n'achète un livre que je jetterai aussitôt lu. La bonne odeur du papier en décomposition a perdu son pouvoir de séduction. Je l'associe désormais trop aux clients paranoïaques et aux mouches mortes.
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[…] je dois admettre, pour avoir exercé les deux métiers, que le critique de livres est toutefois mieux loti que le critique de films, lequel ne peut même pas travailler de chez lui et doit se rendre à des projections privées à onze heures du matin. De lui on attend, à une ou deux exceptions notables, qu’il brade son honneur contre un verre de mauvais sherry.
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L’existence de la bonne mauvaise littérature — le fait que l’on puisse être amusé, captivé ou même ému par un livre que l’intellect refuse de prendre au sérieux — nous rappelle que l’art et la pensée sont deux choses distinctes.
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Ainsi rien ne changera tant que l'on continuera à juger que tous les livres méritent d'être chroniqués. Il est pratiquement impossible de traiter un grand nombre de livres sans tresser de lauriers immérités à l'écrasante majorité d'entre eux. C'est lorsqu'on commence à entretenir une relation professionnelle avec les livres que l'on découvre à quel point ils sont généralement mauvais. Dans plus de neuf cas sur dix, la seule critique objective consisterait à dire : "Ce livre est nul", et la véritable réaction du chroniqueur serait probablement : "Ce truc ne m'intéresse pas le moins du monde, et je n'écrirais pas une ligne dessus si je n'étais pas payé pour le faire." Mais un journal publiant ce genre de choses perdrait tous ces lecteurs. Et ce ne serait que justice. Les lecteurs attendent d'être guidés vers les livres qu'on leur demande de lire, et ils attendent une évaluation. Mais dès que l'on commence à parler de la valeur d'un livre, toutes les échelles s'écroulent. Car si l'on dit - et tout critique le dira au moins une fois par semaine - que le Roi Lear est une bonne pièce de théâtre et que The Four Just Men d'Edgar Wallace est un bon roman policier, comment faut-il interpréter l'épithète "bon" ?
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J’ai toujours été convaincu que le mieux serait simplement d’ignorer la plupart des livres et d’accorder de très longs articles – au moins mille mots – à ceux, rares, qui sont visiblement importants. Des notules d’une ligne ou deux évoquant des parutions à venir peuvent se révéler utiles, mais les chroniques ordinaires, avec leurs six cents mots, seront toujours fatalement démunies d’intérêt, même si leur auteur y met du sien. Or, ce n’est généralement pas le cas, et la production de bribes de texte à longueur de semaine ne manquera pas de réduire le chroniqueur à la silhouette éreintée que j’ai dépeinte au début de cet article. Cela étant, et puisque chacun en ce monde a un autre qu’il méprise, je dois admettre, pour avoir exercé les deux métiers, que le critique de livres est toutefois mieux loti que le critique de films, lequel ne peut même pas travailler de chez lui et doit se rendre à des projections privées à onze heures du matin. De lui on attend, à une ou deux exceptions notables, qu’il brade son honneur contre un verre de mauvais sherry.
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