Philippe Gerin - La mélancolie des baleines - Gaia
- [...] Les hommes ne sont qu'une parenthèse au cœur de l'histoire. Il ne faut pas chercher à être autre chose que ce que l'on est.
- [...] Il y a des circonstances où le chant d'un oiseau est la seule humanité qui reste.
Dans le monde qu'ils se sont créé pour échapper à la pesanteur des temps obscurs de Singapour, sans doute se sentent-ils libres et prisonniers à a la fois. Pourtant, à cet instant, leurs pas sur l'écume des vagues mourantes sont légers et leur bonheur ne fait pas de doutes.
La trop longue solitude assèche le verbe et le désir d’autrui.
Aucune trace n'est éternelle. Rien n'est immuable, l'oubli est le seul rempart.
Le rêve reste la plus belle des aventures.
Le rêve reste la plus belle des aventures.
Il faut que tu voies l'hiver. Ne pars pas avant d'avoir vu l'aube bleue glisser sur la lande couchée et sur les rochers pointus, lorsque le jour ne vient jamais. Ne pars pas avant d'avoir ressenti sur ta peau les lumières d'un ciel strié d'aurores boréales. Ne pars pas, pas encore.
L'hiver s'acheva enfin. Les différentes strates de neige qui s'étaient succédé se décomposèrent une à une pour laisser la lande jaunie renaître avec les premières lumières hésitantes du printemps. Sous les pas des hommes et des bêtes, la terre était boue, l'herbe spongieuse et les chemins encombrés de flaques d'eau, sur lesquelles se reflétaient les nuages bas et perpétuellement menaçants. Pourtant quelque chose d’imperceptible changeait avec les minutes de clarté gagnées sur la nuit polaire. Quelque chose d'indicible mais que tous ici ressentaient. Le regain se propageait dans la sève et dans le sang et peu à peu, la vie une nouvelle fois gagnait sur les ténèbres.
- L'important, c'est le chemin. Ce n'est pas la destination.