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Critiques de Philippe Gerin (46)
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Les voyages de Cosme K



Philippe Gérin avait publié en 2013 un premier roman « Du haut de la décharge sauvage »une.plongée dure et , poétique,dans l’enfer d’une décharge.



Pour son second roman, "Les voyages de Cosme K", le voyage en question semble a priori plus agréable puisqu'on suit les traces d'un certain Cosme K, et un parcours qui l'amène entre la Norvège, les rives du lac Baïkal en Sibérie et enfin en plein Singapour, mais ce périple dépaysant n'est pas pour autant source de plénitude et de détente pour son personnage principal.



Cosme K( nom d'emprunt dont on ne comprendra la signification qu'à la fin du roman) va d'escales en escales, et s'il y fait souvent de belles rencontres, de gens acceuillants et bienveillants, il semble être toujours en fuite de quelque chose. Que fuit il exactement et pourquoi ces terreurs nocturnes qui l'assaillent régulièrement?



On suit son parcours et essaie de déchiffrer ces mystères à travers l'enquête de son frère qui va suivre ses traces quelques années après lui et rencontrer les mêmes personnes qu'il a pu faire et dans ces paysages propices au retour sur soi et à la méditation



Dans une langue belle et poétique, Philippe Gérin, qui a lui même beaucoup voyagé , notamment dans certains pays qui servent de cadre à son roman, livre une ode à la beauté , celle de la nature implacable évidemment, mais aussi à celle des hommes, capable de rédemption et de résilience.



Car ce qui importe, comme c'est souvent, le cas, c'est le voyage, le dépaysement, même si cela implique un déracinement renouvelé.



Un roman passé un peu inaperçu dans la folie de la rentrée littéraire, mais à conseiller à tous ceux et celles qui aiment les récits initiatiques envoutants



Les voyages de Cosme K, vient de paraître aux éditions Gaïa. A noter la venue à Lyon cette semaine de l'écrivain Philippe Gerin pour présenter son nouveau roman, Il sera jeudi 3 octobre à 19H à la librairie Au bonheur des ogres.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Les voyages de Cosme K

Un beau voyage hypnotique et envoûtant qui nous emmène sur les terres d'Andøya, une île de l'archipel de Vesterålen en Norvège, où la brume aspire les corps dans les matins polaires, puis au bord du lac Baïkal en Sibérie, lac sacré où la solitude n'est jamais pesante, là où « on est dans la beauté », et enfin l'ultime étape, la fiévreuse et grouillante Singapour.



Cosme K est un homme blessé en exil. Il est énigmatique. Il est rassuré de se sentir enfermé dans la solitude des grands espaces. Il « ne cherche pas les palpitations de l'aventure mais uniquement l'apaisement de l'exil. »

Il porte en lui une « douleur sèche et muette et elle lui craquelait l'âme comme la terre d'un désert de pierre ». Une douleur qui s'exprime la nuit par un cri qui traverse ses rêves, un cri venu de ses entrailles « qui ne trouvait que le silence de la nuit pour l'accueillir ».

Au fond de lui, un oubli infligé, un passé enfoui, que l'on déflore par petits bouts tout au long de la lecture. Et sur sa route, de belles rencontres (Maïken, Bestefar, Olga, Shu Fang) qui l'aiguilleront, l'aideront à déchiffrer les signes qui s'offriront à lui.



« Tu t'interroges sur toutes ces coïncidences. Ces liens que tu crois deviner entre ceux que tu as croisés dans tous les mondes que tu as traversés. Ne cherche pas. Ne perds pas de temps. La faille est toujours ouverte. Le passé, le présent, le futur n'ont pas d'importance. Seul le chemin compte. Et sur le chemin, les guides qui t'ont indiqué la direction quand tu étais perdu. »



Et sur ses traces, son frère, bien des années après le départ de Cosme K....



Philippe Gerin maîtrise la narration et l'art du suspense, un suspense qui nous tient jusqu'à la toute fin quand la lumière se fait enfin sur ce poids que Cosme K porte en lui. Les descriptions des paysages et des sentiments sont incroyables et somptueuses.



Magnifique lecture. Une ode à la nature, à la beauté, à la vie.



« [...] la beauté comme ultime rempart aux impasses dans lesquelles la modernité acculait les vies. »



Elle est une lecture de l'intime, elle porte en elle le poids de la souffrance, de la culpabilité, des tourments, des remords inconsolables, des cassures de la vie.

Elle est un voyage initiatique au coeur de l'être, en quête d'abandon, d'oubli, de pardon, de vérité et d'amour.



« L'important c'est le chemin. Ce n'est pas la destination. »



Mon libraire lors de sa présentation de la Rentrée littéraire de septembre 2019 déplorait que cette rentrée ne fasse pas plus de place à ce petit bijou. Il craignait que ce dernier soit condamné à finir en pâte à papier en peu de temps...

Je l'ai lu en novembre 2019 ; il a ensuite rejoint ma grande pile de livre à chroniquer. Je m'en veux terriblement de ne pas avoir pris le temps d'en parler plus tôt, parce que ce livre est une petite pépite pour moi. Je l'avais "post-ité" dans tous les sens, et en notant tous ces passages relevés, je l'ai quasiment lu une deuxième fois ;-) Et l'envie de découvrir le lac Baïkal s'est de nouveau emparée de moi.



Chronique rédigée avec en sourdine le blues de Bjørn Berge, guitariste bluesman norvégien découvert grâce à Maïken. « Le blues des accords de guitare enveloppait les corps dans une torpeur qui ralentissait les gestes et les maintenait éloignés l'un de l'autre. »



« Il faut que tu voies l'hiver. Ne pars pas avant d'avoir vu l'aube bleue glisser sur la lande couchée et sur les rochers pointus, lorsque le jour ne vient jamais. Ne pars pas avant d'avoir ressenti sur ta peau les lumières d'un ciel strié d'aurores boréales. »
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Les voyages de Cosme K

La structuration de ce roman peut étonner de prime abord mais je m'y suis rapidement faite. Articulé en quatre parties qui sont autant de destinations, le récit suit les pas vagabonds de Cosme K, un anti-héros au prénom mystérieux. De Norvège à Singapour en passant par la Sibérie, nous l'accompagnons dans sa quête, cherchant à la découvrir et à mieux comprendre les motifs qui poussent Cosme K à errer de par le monde.



La première chose remarquable que je souhaite souligner, c'est la qualité de l'écriture. Le style est littéraire sans être ampoulé, lyrique sans être emphatique. La langue de Philippe Gerin se savoure et ses descriptions évoquent avec force les paysages tantôt sauvages tantôt citadins. Parce que je connais bien la Scandinavie et la Russie, j'ai apprécié voyager avec Cosme K, mais cela ne sera peut-être pas le cas de tout le monde.



Ce n'est pas le premier roman édité par Gaïa que je découvre et je salue la qualité et l'originalité de leurs publications.





Challenge ABC 2019 - 2020

Challenge MULTI-DÉFIS 2019
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Les voyages de Cosme K

Voilà une lecture particulière, au souffle hypnotique, envoûtant, à l'image d'un conte un peu nébuleux qui se dévoile lentement en suivant l'errance de ce jeune homme.



Dans le prologue, le froid puis le silence suivent le départ de Cosme, une nuit, sous les lueurs blanchâtres de la lune. Reste pour celui qui demeure là, la douleur du départ et l'image de Cosme qui, un jour, le portait sur ses épaules.



Maïken est ancrée sur Andøya, son île de Norvège. Elle y trouve toute la beauté dans les eaux sombres qui l'encerclent et les rochers tranchants qui affleurent.

Dans sa grange, laissant sa main pénétrer la chaleur de la laine des brebis, elle se ressource dans l'intimité de ses bêtes, brebis, agneaux et lamas. Elle a perdu Jonas, son mari de quelques mois et accueille Cosme K, ce français échoué sur le quai du port un soir d'été. Vit également là un vieil homme au sourire bienveillant, au pouvoir apaisant, et qui communique avec les quelques mots esquissés sur son carnet à spirales.

Cosme K tait son passé et semble le fuir. Son agitation ne se révèle que dans ses cauchemars. Il fuit aussi l'attachement et continuera plus loin, ailleurs, sa quête mystérieuse.



L'auteur s'attarde sur la vie de Maïken. Et puis nous la quittons à regret pour les rives du lac Baïkal où d'autres âmes blessées nous attendent et où la beauté des lieux est toujours présente.



Quand Cosme K arrivera-t-il à poser son sac ? Existe-t-il un bout du monde où il pourra trouver l'apaisement et y déposer sa douleur ? L'oubli peut-il se glisser durablement dans la distance parcourue pour échapper à son tourment ?

L'auteur, avec une écriture que j'ai trouvée sublime, enveloppe cette quête d'une aura de tristesse et de mélancolie dans laquelle on évolue, comme en apesanteur, mais avec le désir insistant de comprendre la recherche de Cosme K et de suivre en filigrane le vieil homme aux mains bienfaisantes.

Ce roman parle de solitude, du vide laissé par un départ, de l'attachement à sa terre natale à travers l'amour voué à un lieu, de l'impossibilité de ralentir le temps qui passe et du besoin de pardonner pour ne pas sombrer. Arrivée à la fin, j'ai eu besoin de relire certains passages pour apprécier encore toute la fragilité des personnages, toute la beauté des paysages et savourer encore un moment cette magnifique plume.

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La mélancolie des baleines

Un très beau livre, semblable à un conte. En Islande, Arna retourne dans la maison de son enfance et vit malgré la disparition soudaine de son mari des années auparavant.

Guðmundur est chauffeur de bus, solitaire et écrit chaque jour dans son carnet.

Ayden et Sasha emmènent leur fils, malade, en Islande pour voir les baleines.

Toutes ces personnes vivent les mêmes journées sur cette terre islandaise alors que partout dans le monde on déplore la mort de baleines échouées sur les plages. Leurs destins vont se croiser.

Livre très mélancolique, poétique, un peu sur un monde en perdition où les humains cherchent à se rapprocher de valeurs plus tourner vers la nature et l'autre.

L'écriture est très agréable.
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Du haut de la décharge sauvage

«La nécessité de survivre imposaient ses prérogatives et dominait jusqu’à nos souvenirs qui, contraints, s’effaçait devant la toute-puissance de l’ordre des choses qui nous asservissait par l’entremise de la voix de Jésus»



C’est dans une décharge que Simon, Pierre, Marc, Mathieu et Magdalena se retrouvent pour remettre le fruit de leur mendicité à Jésus. Un fieffé gredin, utilisant la colle à des fins pas prévues sur le mode d’emploi, violent : il n’a de biblique que son nom.



Pour reprendre Brassens, un petit prince «avait fleuri au milieu de toute cette bassesse» : Simon. Il sait LIRE! Et depuis que Jésus a euthanasié Jude (ce serait plutôt «thanasié» si ce mot existait car le «eu» qui signifie «bien en grec, est ici de trop), rêve de s’échapper sur un «rafiot craquant de la coque au pont». La rencontre d’Ana à l’Hôpital Saint Joseph va modifier le cours de son destin.



L’auteur explore les thématiques du destin, hasard ou nécessité, des origines et de l’appartenance, fondamentaux de l’humanité : l’histoire pourrait avoir lieu dans n’impote quelle contrée de notre planète.

Publié par Les Nouveaux auteurs, ce roman mérite que l’on s’y arrête. L’écriture m’a particulièrement séduite : fluide bien que complexe, j’en veux pour témoin la phrase citée.

Elle reflète bien la volonté de double sens et de chausse-trappes qui émaillent le cours du récit. L’on s’y perd pour mieux s’y retrouver.
Lien : http://kittylamouette.blogsp..
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Les voyages de Cosme K

Une nuit, sac au dos, Cosne K, 18 ans, laisse derrière lui son petit frère et sa mère. Direction la Norvège, le lac Baïkal, Singapour... Drames et joies sont développés au gré de ses résidences. Que fuit-il ? Pourquoi tous ces cauchemars ? Son frère, quelques années plus tard, partira sur ses traces. Le début est très prenant. L’attente de réponse de l’accident mentionné est trop longue. L’évasion est présente et met en évidence la beauté des paysages, peut-être un style trop travaillé ? !
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La mélancolie des baleines

Il y a des romans dont on pense, quand on les referme, qu'ils sont l'exacte raison pour laquelle nous, lecteurs, passons notre temps à arpenter bibliothèques et librairies, en quête d'un souffle, d'une émotion, d'un peu d'or et de lumière... Des romans qui sont à la fois si beaux et si douloureux que les lire est une souffrance presque aussi insoutenable que de les terminer.

"La Mélancolie des Baleines" est de ceux-là, qui mêle la poésie à la tristesse, la beauté à la douleur, la temporalité du conte à la nôtre, l'amour le plus fou à la solitude la plus déchirante, les paysages d'Islande à la langue française...

Il y a chez Philippe Gerin un peu de Jon Kalmann Stefansson (!) et un amour, une culture de la langue, de ce qu'elle peut murmurer et chanter que je n'ai que trop peu rencontré dernièrement, une manière de faire danser et s'écouler les mots d'une pureté absolue d'autant plus confondante qu'elle ne manque pas non plus de texture, d'opulence, de richesse. Et cette grâce, loin de n'être que formelle, se fait déchirante tant elle dit, du cœur de sa beauté, la tristesse, le deuil, la solitude, l'amour, la peur. Les émotions dans ce qu'elles ont de plus brut, de plus absolu, de plus beau et de plus terrifiant.



Cela fait certes de "La Mélancolie des Baleines" un roman exigeant mais intense aussi, bouleversant, hypnotique. Le genre de roman qui vous happe, vous agrippe et ne vous lâche plus jusqu'au dernier sanglot, jusqu'au dernier élan vers la beauté indescriptible de cette histoire et s'il ne fallait en garder qu'une phrase, je conserverai celle-ci: "La poésie, c'est tout ce qui reste quand le monde est en morceaux".



L'intrigue prend corps aux confins de l'Islande, sur cette île aussi âpre que belle, froide et volcanique, si dure pour qui ne sait pas en percevoir la chaleur et la beauté.

Là, tandis que s'échouent -comme sur toutes les plages du monde- des baleines presque par dizaines, rappelant ainsi aux hommes oublieux l'état du monde et de leur planète, les destins d'Arna, de Gudmundur, de Sasha, Ayden et Eldfell vont se croiser et ce qu'ils vivront ensemble au cours d'une nuit de tempête et de sable noir les changera sans doute à jamais, autant, en tout cas, que toutes les fêlures, les ecchymoses, les meurtrissures même qu'ils portent en eux...

Ayden et Sasha ont promis à leurs fils Eldfell de l'emmener dans le pays où leur histoire a commencé, dans le pays qui lui a donné son prénom. Neuf ans plus tard, l'île a changé, tout comme les deux amoureux fous dont le bonheur tranquille n'est plus depuis qu'Eldfell souffre d'un mal dont il ne guérira pas. Ce voyage, qui sera peut-être le dernier de l'enfant, a pour eux le gout doux-amer des souvenirs et de la nostalgie de ce présent déjà si lointain.

Arna, elle, revient dans la maison bleue de son enfance après toute une vie passée au service des autres. Dans la demeure qui surplombe la mer et les tempêtes, Arna retrouve aussi ses fantômes et surtout celui de son compagnon, disparu vingt-cinq ans plus tôt.

Chauffeur de bus, Gudmundur arpente chaque jour la même route mais sa vraie vie n'est pas là. Sa vie, elle naît à la nuit tombée quand il peut se pencher sur ses cahiers. Gudmundur se rêve écrivain mais de ses romans, il n'écrit que des bribes, en commençant par la fin. Il lui est impossible de remonter aux origines de ses histoires qui ressemblent sans doute un peu à la sienne... Celui qui fut un enfant trouvé et mal-aimé ne ressemble pas aux gens d'ici avec ses yeux vairons et son teint doré, celui qui fut un enfant trouvé et mal-aimé ne cherche rien de plus que quelqu'un à aimer.



Ce sont les baleines et la tempête qui finissent par réunir ces personnages aussi souffrants que le monde dans lequel ils évoluent, aussi désespérés et pourtant, et même si la fin du monde est proche, et même si le deuil, et même si la mort, ensemble ils feront l'expérience de l'espoir et de la lumière, de la fraternité et de la beauté. De celle du monde et de celle des hommes.

Et c'est sublime, beau à pleurer.

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La mélancolie des baleines

La mélancolie des baleines me faisait de l'œil depuis sa sortie. A chaque fois que je tombais sur lui à la librairie, je le voyais, bien, il m'appelait, il m'attirait, il me susurrait, "regarde, j'ai tout pour te plaire, un beau titre énigmatique, une promesse d'Islande, une belle couverture". Et puis, lors d'une virée à Saint-Malo, dans la charmante librairie L'odyssée, je l'ai revu, j'ai craqué. Et lors de l'acte d'achat, j'ai vu l'oeil brillant du libraire, sourire et me dire "oh, celui-là est très bien, très beau, c'est mon dernier". Une promesse donc.

Mais alors que dire de ce livre, de ce conte. Que sa lecture ne fut pas des plus aisée pour moi, j'ai trébuché maintes fois, je me suis perdue dans le fil de mes pensées, je me suis endormie, beaucoup, surtout au début. Pourtant, c'est beau, c'est poétique, les personnages sont attachants et poignants. Est-ce une écriture trop onirique pour moi? Est-ce une phase de fatigue trop intense pour cette lecture? un peu des deux?

J'ai aimé le récit croisé de ces trois histoires, Arna, ce couple en souffrance devant la maladie de leur fils, leur centre de leur monde, Gudmundur le chauffeur de bus solitaire. ces trois personnages ou familles qui finiront par se croiser, et apaiser leurs souffrances, réparer leurs cicatrices. J'ai pleuré avec Sasha, surtout Sasha, ne pouvant imaginer ce qu'elle vit.

C'est un grand livre sur l'abandon, la disparition, la perte et les marques que ça laisse sur une vie. Même si j'ai eu du mal, je suis contente de m'être accrochée. Alors allez-y, tentez!





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La mélancolie des baleines

La mélancolie des baleines c’est un voyage poétique en Islande. Rien que le titre nous laisse songeur.



C’est le destin croisé de Gudmundur, chauffeur de bus; d’Arna qui revient dans sa maison après 25 ans d’absence; et enfin d’Ayden et Sasha accompagné de leur fils Eldfell.



C’est un voyage magnifique quoique bouleversant qui nous emmène sur les rivages islandais. De nombreux cétacés s’y échouent chaque année et malgré tous les sauvetages mis en place, la fatalité parfois s’acharne.



Je me suis particulièrement attaché à Eldfell, petit homme attendrissant et passionné par les baleines. C’est un roman émouvant où l’entraide et la bienveillance prime malgré un monde qui s’effondre. C’est aussi un roman qui reconnecte a l’essentiel : à l’autre, au cœur et à la nature.



Prenons soin de notre monde 🌍





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Les voyages de Cosme K

Garder en mémoire ... comme une litanie "un jour, autrefois, il me portait sur ses épaules et le monde se penchait doucement".



Une errance vers Andenes, tout au nord de l'île d'Andøya, au nord des îles Vesteralen ... mes souvenirs de passagère de l'Hurtigruten, une cote déchiquetée, des fermes isolées, comme des Robinson, seul au monde, seul face à la mer ... une rencontre avec Maïkan, la fille d'Andøya,



Une errance vers Oulan Oude, sur la côte est du lac Baïkal (1) ... à Krestovaya (2) .. nous sommes dans la république de Bouriatie (3), nous rencontrerons la famille d'un ministre de cette république et Olga, la grandmère du lac baikal, l'amoureuse d'Ivan,



Une errance vers Singapour, la ville état, la ville port, la ville ... une errance dans le monde des expat, ce drôle de milieu qui dépense son temps à vouloir gagner toujours plus, une errance jusqu'au bar the clinic (4), une errance jusqu'à la restitution à Ivan de l'alexandrite (5) et la rencontre avec Shu Fang,



Une errance à travers le monde pour retrouver la beauté, la sérénité, pour fuir l'incompréhension, le doute et le manque.

Un très beau roman, très littéraire, qui nous donne à ressentir la difficulté parfois d'avoir été et simplement d'être .

Un roman qui nous invite à découvrir l'homme Cosme K,

L'homme qui "ne cherche pas les palpitations de l'aventure mais uniquement l'apaisement de l'exil",

L'homme qui se rappelle que "Les mésanges. Aussi. Tremblent. En hiver...",

L'homme qui, un jour reviendra !





(1)

le lac Baïkal est long de 636 km, avec une largeur maximale de 79 km. La longueur totale de ses côtes approche les 2 000 km et il contient 23 millions de m3 d’eau (ce qui en fait la plus grande réserve d’eau douce de la planète)



(2)

Dans la baie de Krestovaya on trouve le site archéologique de Sagan-Zaba, rocher de marbre blanc, célèbre pour ses dessins rupestres datés de 2 500 à 3 000 ans.



(3)

La République de Bouriatie est un sujet de la Fédération de Russie constituant une des Républiques de Russie. Elle borde la rive sud du lac Baïkal, ce lac étant « la mer Sacrée » des Bouriates.



(4)

Le "Clinic Bar" à Singapour ?

"Le design du bar ressemble à un véritable hôpital. Au lieu de canapés, vous trouverez des lits d'hôpitaux, au lieu de fauteuils – des fauteuils roulants pour invalides. Des cocktails originaux sont offerts aux visiteurs non pas dans des verres brillants mais dans des vasques et des gouttes à goutte. Tout comme dans un vrai hôpital.

Tout le personnel porte des vêtements de médecin, ce qui impressionne davantage les gens. L'auteur du design de ce bar thématique est un artiste populaire – Damien Hirst. Il est également connu pour ses autres œuvres remarquables.



(5)

L'Alexandrite ?

L’alexandrite se forme à partir de coulées de lave volcaniques. Elle a été découverte en 1830 par des mineurs de la source d’émeraude de Tokovaya, située dans les montagnes de l’Oural, en Russie. Mais ce n’est qu’en 1842 que le finlandais Nordenskiöld lui attribua son nom officiel, en hommage au tsar Alexandre II qui célébrait alors son anniversaire. Du fait de ses variations de couleur oscillant entre le rouge et le vert, des fois tirant sur des teintes plus sombres, deux nuances rappelant les uniformes de l’armée impériale russe, la pierre alexandrite devint très vite le symbole de la Russie tsariste, à l’image de son nom.

Ses principaux bienfaits ont été identifiés au cours du XIXe siècle. L’auteur russe Nikolai Leskov (1831-1895) lui octroie dans l’une de ses nouvelles le pouvoir de renforcer l’intuition et donc d’aider à prédire l’avenir. L’écrivain français Eliphas Levi (1810-1875), ancien ecclésiastique et grande figure de l’occultisme, estime que l’alexandrite peut agir notamment sur la circulation veineuse et artérielle. Sa popularité en Russie n’a pas fléchi puisqu’elle y est considérée comme source d’imagination et de créativité. Grâce à ses changements de nuances, elle contribue également à lutter contre la tristesse et les excès dans ce travers en apportant notamment davantage de confiance et d’espoir. Sur le plan physique, elle est considérée comme capable d’améliorer l’efficacité des traitements dans le cadre des longs dysfonctionnements physiques ou psychiques. Enfin, elle attirerait la chance et l’amour pour celui qui la porte.
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La mélancolie des baleines

Il y a des romans comme ça, pour lesquels le titre annonce clairement le contenu.

La mélancolie des baleines, ça sent la poésie, le voyage, le dépaysement, la tristesse aussi un peu.

Et en effet, c'est un magnifique et douloureux voyage que j'ai entrepris avec les personnages de ce roman.

Qu'il s'agisse de Guðmundur, le conducteur de bus sur la route 1, d'Ayden et Sasha, revenus sur des lieux qu'ils ont tant aimés, mais accompagnés cette fois de leur fils Eldfell, ou d'Arna, de retour dans la maison de son enfance, après s'en être tenue éloignée pendant 25 ans ; chacun d'entre eux suit un chemin qui semble tracé de longue date, répond à un appel auquel il ne peut se soustraire.



Y a-t-il beaucoup de terres à la présence aussi forte que celle de l'Islande ?

Des terres dont le seul fait d'accueillir une histoire suffit à donner à celle-ci une couleur, une poésie, une magie sans pareilles ?

Je suis peut-être plus sensible que d'autres à l'attrait de ce pays mais le climat, les paysages, les croyances, tout m'embarque.



J'ai été très touchée par ces personnages, prisonniers de leur tristesse, touchée par leur rencontre. J'ai été très émue également par le récit des échouages massifs de cétacés sur les côtes islandaises, par les efforts des sauveteurs pour les aider, par la fatalité à laquelle on ne peut parfois échapper.



Il y a une grande pureté dans ce texte ; Eldfell, le petit garçon, m'a d'ailleurs souvent fait penser à Robbie dans Siderations de Richard Powers, pour celles/ceux qui l'ont lu.

Il s'agit ici de "porter soin", se porter soin à soi, porter soin aux autres, porter soin aux animaux...

Une magnifique lecture que je ne peux que vous recommander afin de vous laisser gagner par la mélancolie des baleines.

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La mélancolie des baleines

La mélancolie des baleines.



Beau titre mais où Philippe Gerin est il allé chercher que les baleines étaient mélancoliques et que veut il nous démontrer avec ses histoires de baleines et de baleineaux. Une allégorie peut être mais de quoi ?



Bref.



Islande. Des baleines viennent s’échouer sur une plage pour mourir. Cimetière des éléphants, comprenez, c’est comme cela qu’elles meurent ?, ou phénomène récent venant souligner l’incurie humaine. On ne sait pas.



Trois parcours se rejoignent.



Ayden et Sasha, les parents de Eldfell, neuf ans, à qui ils ont promis de lui montrer des baleines. Belle trouvaille, le voix d’Eldfell qui s’éteint au même rythme que sa vie s’effiloche.



Guomundur, en quête de racines, c’était un enfant abandonné et qui tourne en rond au propre et au figuré, il conduit un bus sur un axe circulaire.



Enfin Arna, qui a arrêté de vivre lorsqu’un beau jour son conjoint a disparu. S’occupant des autres sauf d’elle même, la retraite venue, elle regagne la maison bleue. Celle de ses parents, au bout du bout du monde.



Et donc tout ce petit monde se retrouve , car c’était écrit, dans la maison bleue.

L’orage gronde, une éclipse fait jour, toujours utile une éclipse comme préambule à une renaissance et bien sûr les baleines fatiguées et mélancoliques qui sont de retour pour s’échouer à défaut de réussir.



Mais, rassurez vous, il y a Eldfell et un baleineau.



La mélancolie des baleines est donc un livre plein de bons sentiments et d’espoir. Rien n’est jamais perdu à moins que la bêtise humaine ne nous conduise à une fin du monde écologique, virale ou guerrière.

Le style mérite attention. Imprégné de, n’évitons pas le mot, poésie. Les sentiers ciels et autres paysages sont admirablement décrits au risque que l’on s’y perde ou ne fasse du surplace. Heureusement la fin est plus haletante.



Quand au périple final de Guomundur, il ne les joue pas Cosmo K, un précédent livre de Philippe, une histoire de fuite en avant, tout à fait ce qui m’horripile.

Non, Guomundur a évolué et remplira bien sa mission.



Je vais aller voir comment meurent les baleines. La poésie c’est bien, la réalité c’est plus mer à mer.
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La mélancolie des baleines

C’est beau et d’une grande poésie, cette langue travaillée comme un bel ouvrage. Elle demande à être apprivoisée, et nous oblige, nous lecteurs, à nous mettre au diapason d’un rythme lent, des personnages qui prennent la vie à rebours des Hommes Pressés.



Pour autant, on sent une urgence dans le roman, celle qui crée la tension dramatique : quelle menace plane sur la vie d’Eldfell, pourquoi ces baleines meurent-elles ? Quel est le secret d’Arna ? Je vous laisse le soin de découvrir ces personnages dont Arna est ma préférée.

Liés comme pour une tresse, ces êtres nous transcendent et donnent espoir dans l’être humain. Et dans ce qu’il peut avoir de plus beau : l’accueil de l’Autre, l’entraide et la beauté malgré le monde qui s'effondre.

Un roman fort, exigeant et inoubliable.
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La mélancolie des baleines

Abandonné dès les premières pages.

Certainement dommage d'être passé à côté. Pas ou plus le moment. C'est le 2ème livre en très peu de temps pour lequel je ne retrouve pas l'envie qui me l'a fait acheter.



Peut-être arrêter d'augmenter sans cesse la Pile A Lire pour rapprocher dans le temps l'envie de lire et le moment de lire ?
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La mélancolie des baleines

En Islande, cinq destins vont se croiser. Arna, femme brisée par la disparition inexpliquée de son mari, Ayden et Sasha qui emmènent leur fils malade voir les baleines, et enfin un conducteur de bus artiste dans l’âme qui s’enfuit.



Des histoires profondes et des personnages éclectiques. Une histoire d’amour fusionnelle, poétique, passionnelle un bateau solide dans la tourmente de la vie. Une même histoire d’amour arrêtée par un triste malheur sans aucune explication. Une autre, jamais vécue…



Une poésie juste et parfaite. Une incroyable mélancolie qui personnellement m’a saisie, à la lecture de la description des paysages, et des sentiments qui nous prennent lorsque l’on voyage l’Islande. Jusqu’à en avoir les larmes aux eux. Et cette poésie si belle, ce style incroyable … Un moment suspendu et hors du temps.

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La mélancolie des baleines

Un livre écrit comme un conte

L’ambiance nordique s’y prête , je me suis laisser perdre au jeu même si j’ai trouvé l’histoire un peu longue a démarrer : peu d’éléments pour m’imaginer complètement cette famille et ses attentes et puis tout s’enchaîne les personnages secondaires vitaux arrivent et enfin le conte prend tournure .

Un beau livre sur l’amour,l’amitié et l’acceptation de savoir laisser partir ce qui souffrent
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La mélancolie des baleines

Philipe Gerin a une magnifique écriture. En le lisant, je pensais souvent à l'écriture de Jón Kalman Stefánsson.

Plein de poésie, de sensibilité. Une façon très belle de décrire le paysage et d'y intégrer les êtres vivants. Il construit de belles relations entre ses personnages et c'est avec un grand savoir-faire qu'il noue et dénoue tout cela.

Je me suis délectée.

L'histoire est ancrée dans un quotidien merveilleux, teinté de ce qu'il faut de magie.

Le seul petit bémol : les cinquante dernières pages, un peu trop feel good à mon goût, un peu trop romanesques, plus assez ancrées dans l'ordinaire.
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La mélancolie des baleines

La mélancolie des baleines, c'est d'abord un titre, parfaitement choisi, si poétique et tragique à la fois. Un peu partout sur la planète, les cétacés viennent s'échouer sur les plages. Que se passe-t-il ? Serait-ce le signe d'une catastrophe imminente ? La nature, nous envoie-t-elle des signaux de détresse ? « L'effondrement pourtant visible sur tous les bouts de monde, pour qui savait regarder vraiment – ressentir le monde. […] aveugles et suffisants […]. C'est la mélancolie qui poussait les baleines sur les plages du monde. »



La mélancolie des baleines, c'est ensuite une atmosphère, celle de l'Islande et de la plume islandaise. L'auteur est français, mais il a parfaitement su recréer cette ambiance reconnaissable des auteurs nordiques.

L'Islande, cette terre de feu et de glace, une terre sauvage à la merci des éléments, mais également un personnage à part entière du roman. Ce paysage qui joue un rôle dans la quête des personnages. Cependant, ne vous attendez pas à une visite en long, en large et en travers du pays ! Non, l'intrigue nous fait l'effet d'un huis clos autour des différents personnages et des éléments naturels qui peuvent tout aussi bien être salvateurs que des obstacles.

 

Les personnages justement. Qui sont-ils ?

Vous partirez à la rencontre de cinq âmes, qui n'ont aucun lien apparent, mais dont les destins se retrouvent entremêlés un soir de tempête. Vous ferez ainsi la connaissance d'Arna, hantée par la disparition de son compagnon il y a vingt-cinq ans, et qui retourne vivre dans la maison de son enfance. Guðmundur, quant à lui, est chauffeur de bus, écrivain à ses heures perdues, et est en quête de ses racines, lui l'enfant abandonné, aux origines inconnues. Et enfin, il y a la famille du petit Eldfell. Ses parents lui ont promis de l'emmener voir les baleines en Islande. Un voyage qui les replonge dans les souvenirs de leur amour naissant, mais qui marque à présent un futur dramatique…

 

Un roman qui reste assez exigeant de par la lenteur du rythme, la densité et la richesse de la plume. Il n'y a pas de réelles pauses. Mais prenez votre temps, persévérez, et laissez-vous porter par la poésie et la magie qui nous sont contées. Une lecture lumineuse que j'ai aimée tant par la psychologie des personnages, leur fragilité, leurs failles, que par le message écologique (et touristique) qui en découle.


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Les voyages de Cosme K

J’aime le thème de la quête et celui de l’errance.

J’aime aussi que les romans nous parlent d’hommes imparfaits.



Cosme K le héros du roman est en fuite, vous devrez patienter pour savoir ce qu’il fuit ou ce qu’il cherche, mais vous serez immédiatement accroché par le récit que livre le narrateur, le frère de Cosme, qui tente de retrouver sa trace et dont on suit les efforts un rien désespérés pour retrouver ce frère qui ne cesse de s’échapper.

Première escale la Norvège. On est près du cercle polaire, Cosme sait se faire aimer, se faire accepter et Maïken tombe sous son charme. Elle a perdu Jonas son compagnon et lui ouvre sa maison, son coeur pour ne pas dire son corps.

Maïken cherche à le retenir près d’elle :

« Il faut que tu voies l’hiver. Ne pars pas avant d’avoir vu l’aube bleue glisser sur la lande couchée et sur les rochers pointus, lorsque le jour ne vient jamais. Ne pars pas avant d’avoir ressenti sur ta peau les lumières d’un ciel strié d’aurores boréales. »

Cosme a trouvé un travail, il accompagne les touristes voir les baleines.

Il y a un autre personnage important qui me plait beaucoup mais je vous laisse le plaisir de la découverte.

Maïken sait que Cosme repartira un jour c’est comme écrit d’avance.

Ce que sait aussi Olga quand Cosme fait sa deuxième escale au bord du lac Baïkal dans la la baie de Krestovaya, un lieu un rien magique

« Des nuages noirs s’étaient postés au-dessus du lac, ne laissant filtrer que des rais de lumières irréelles à la surface de l’eau, comme à travers les vitraux d’une cathédrale. »



Olga est une vieille dame dont la famille va adopter Cosme.

« Cosme K, je te présente Svetlana, ma petite nièce, elle est sourde mais elle lit très bien sur les lèvres. Elle est belle, n’est-ce pas ? »

Les parents de Svletana l’accueille bien, Irina et Saymone, l’homme cherche des bras pour l’aider et Cosme est embauché. Mais ici aussi tout va rester éphémère, chacun va aimer Cosme à sa manière, Cosme qui sert parfois de révélateur à chacun.



Un récit parfaitement construit, avec un fil rouge fait de mots qui emportent à chaque escale le héros plus loin, toujours plus loin, un jeune homme toujours en mouvement vers un ailleurs ou vers lui-même.

Il y a la beauté des paysages, les destins individuels, les ruptures brutales qui nous tiennent en haleine, les personnages souvent en proie au tourment.

Roman de vagabondage très attachant dont la construction tissée très serrée est parfaite, vous regardez la tapisserie en train de se faire jusqu’au moment où l’on est capable de croiser le dernier fils.

Philippe Gerin sait nous surprendre et nous tenir pris dans ses filets, une littérature des confins comme je les aime


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