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EAN : 9782847209365
288 pages
Gaïa (21/08/2019)
3.9/5   46 notes
Résumé :
Un jeune homme fuit son passé et trouve refuge dans l'errance. Au bord du cercle polaire en Norvège, sur les rives sauvages du lac Baïkal ou dans la modernité enivrante de Singapour, des inconnus l'accueillent avant que la route, pourtant, ne le reprenne. Tous l'appellent Cosme K. Alors qu'il aborde les confins du monde connu, son frère se lance sur ses traces pour réconcilier leur destin.
Traversé par la culpabilité et le pardon, un roman initiatique qui se... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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Voilà une lecture particulière, au souffle hypnotique, envoûtant, à l'image d'un conte un peu nébuleux qui se dévoile lentement en suivant l'errance de ce jeune homme.

Dans le prologue, le froid puis le silence suivent le départ de Cosme, une nuit, sous les lueurs blanchâtres de la lune. Reste pour celui qui demeure là, la douleur du départ et l'image de Cosme qui, un jour, le portait sur ses épaules.

Maïken est ancrée sur Andøya, son île de Norvège. Elle y trouve toute la beauté dans les eaux sombres qui l'encerclent et les rochers tranchants qui affleurent.
Dans sa grange, laissant sa main pénétrer la chaleur de la laine des brebis, elle se ressource dans l'intimité de ses bêtes, brebis, agneaux et lamas. Elle a perdu Jonas, son mari de quelques mois et accueille Cosme K, ce français échoué sur le quai du port un soir d'été. Vit également là un vieil homme au sourire bienveillant, au pouvoir apaisant, et qui communique avec les quelques mots esquissés sur son carnet à spirales.
Cosme K tait son passé et semble le fuir. Son agitation ne se révèle que dans ses cauchemars. Il fuit aussi l'attachement et continuera plus loin, ailleurs, sa quête mystérieuse.

L'auteur s'attarde sur la vie de Maïken. Et puis nous la quittons à regret pour les rives du lac Baïkal où d'autres âmes blessées nous attendent et où la beauté des lieux est toujours présente.

Quand Cosme K arrivera-t-il à poser son sac ? Existe-t-il un bout du monde où il pourra trouver l'apaisement et y déposer sa douleur ? L'oubli peut-il se glisser durablement dans la distance parcourue pour échapper à son tourment ?
L'auteur, avec une écriture que j'ai trouvée sublime, enveloppe cette quête d'une aura de tristesse et de mélancolie dans laquelle on évolue, comme en apesanteur, mais avec le désir insistant de comprendre la recherche de Cosme K et de suivre en filigrane le vieil homme aux mains bienfaisantes.
Ce roman parle de solitude, du vide laissé par un départ, de l'attachement à sa terre natale à travers l'amour voué à un lieu, de l'impossibilité de ralentir le temps qui passe et du besoin de pardonner pour ne pas sombrer. Arrivée à la fin, j'ai eu besoin de relire certains passages pour apprécier encore toute la fragilité des personnages, toute la beauté des paysages et savourer encore un moment cette magnifique plume.
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Un beau voyage hypnotique et envoûtant qui nous emmène sur les terres d'Andøya, une île de l'archipel de Vesterålen en Norvège, où la brume aspire les corps dans les matins polaires, puis au bord du lac Baïkal en Sibérie, lac sacré où la solitude n'est jamais pesante, là où « on est dans la beauté », et enfin l'ultime étape, la fiévreuse et grouillante Singapour.

Cosme K est un homme blessé en exil. Il est énigmatique. Il est rassuré de se sentir enfermé dans la solitude des grands espaces. Il « ne cherche pas les palpitations de l'aventure mais uniquement l'apaisement de l'exil. »
Il porte en lui une « douleur sèche et muette et elle lui craquelait l'âme comme la terre d'un désert de pierre ». Une douleur qui s'exprime la nuit par un cri qui traverse ses rêves, un cri venu de ses entrailles « qui ne trouvait que le silence de la nuit pour l'accueillir ».
Au fond de lui, un oubli infligé, un passé enfoui, que l'on déflore par petits bouts tout au long de la lecture. Et sur sa route, de belles rencontres (Maïken, Bestefar, Olga, Shu Fang) qui l'aiguilleront, l'aideront à déchiffrer les signes qui s'offriront à lui.

« Tu t'interroges sur toutes ces coïncidences. Ces liens que tu crois deviner entre ceux que tu as croisés dans tous les mondes que tu as traversés. Ne cherche pas. Ne perds pas de temps. La faille est toujours ouverte. le passé, le présent, le futur n'ont pas d'importance. Seul le chemin compte. Et sur le chemin, les guides qui t'ont indiqué la direction quand tu étais perdu. »

Et sur ses traces, son frère, bien des années après le départ de Cosme K....

Philippe Gerin maîtrise la narration et l'art du suspense, un suspense qui nous tient jusqu'à la toute fin quand la lumière se fait enfin sur ce poids que Cosme K porte en lui. Les descriptions des paysages et des sentiments sont incroyables et somptueuses.

Magnifique lecture. Une ode à la nature, à la beauté, à la vie.

« [...] la beauté comme ultime rempart aux impasses dans lesquelles la modernité acculait les vies. »

Elle est une lecture de l'intime, elle porte en elle le poids de la souffrance, de la culpabilité, des tourments, des remords inconsolables, des cassures de la vie.
Elle est un voyage initiatique au coeur de l'être, en quête d'abandon, d'oubli, de pardon, de vérité et d'amour.

« L'important c'est le chemin. Ce n'est pas la destination. »

Mon libraire lors de sa présentation de la Rentrée littéraire de septembre 2019 déplorait que cette rentrée ne fasse pas plus de place à ce petit bijou. Il craignait que ce dernier soit condamné à finir en pâte à papier en peu de temps...
Je l'ai lu en novembre 2019 ; il a ensuite rejoint ma grande pile de livre à chroniquer. Je m'en veux terriblement de ne pas avoir pris le temps d'en parler plus tôt, parce que ce livre est une petite pépite pour moi. Je l'avais "post-ité" dans tous les sens, et en notant tous ces passages relevés, je l'ai quasiment lu une deuxième fois ;-) Et l'envie de découvrir le lac Baïkal s'est de nouveau emparée de moi.

Chronique rédigée avec en sourdine le blues de Bjørn Berge, guitariste bluesman norvégien découvert grâce à Maïken. « le blues des accords de guitare enveloppait les corps dans une torpeur qui ralentissait les gestes et les maintenait éloignés l'un de l'autre. »

« Il faut que tu voies l'hiver. Ne pars pas avant d'avoir vu l'aube bleue glisser sur la lande couchée et sur les rochers pointus, lorsque le jour ne vient jamais. Ne pars pas avant d'avoir ressenti sur ta peau les lumières d'un ciel strié d'aurores boréales. »
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Philippe Gérin avait publié en 2013 un premier roman « du haut de la décharge sauvage »une.plongée dure et , poétique,dans l'enfer d'une décharge.

Pour son second roman, "Les voyages de Cosme K", le voyage en question semble a priori plus agréable puisqu'on suit les traces d'un certain Cosme K, et un parcours qui l'amène entre la Norvège, les rives du lac Baïkal en Sibérie et enfin en plein Singapour, mais ce périple dépaysant n'est pas pour autant source de plénitude et de détente pour son personnage principal.

Cosme K( nom d'emprunt dont on ne comprendra la signification qu'à la fin du roman) va d'escales en escales, et s'il y fait souvent de belles rencontres, de gens acceuillants et bienveillants, il semble être toujours en fuite de quelque chose. Que fuit il exactement et pourquoi ces terreurs nocturnes qui l'assaillent régulièrement?

On suit son parcours et essaie de déchiffrer ces mystères à travers l'enquête de son frère qui va suivre ses traces quelques années après lui et rencontrer les mêmes personnes qu'il a pu faire et dans ces paysages propices au retour sur soi et à la méditation

Dans une langue belle et poétique, Philippe Gérin, qui a lui même beaucoup voyagé , notamment dans certains pays qui servent de cadre à son roman, livre une ode à la beauté , celle de la nature implacable évidemment, mais aussi à celle des hommes, capable de rédemption et de résilience.

Car ce qui importe, comme c'est souvent, le cas, c'est le voyage, le dépaysement, même si cela implique un déracinement renouvelé.

Un roman passé un peu inaperçu dans la folie de la rentrée littéraire, mais à conseiller à tous ceux et celles qui aiment les récits initiatiques envoutants

Les voyages de Cosme K, vient de paraître aux éditions Gaïa. A noter la venue à Lyon cette semaine de l'écrivain Philippe Gerin pour présenter son nouveau roman, Il sera jeudi 3 octobre à 19H à la librairie Au bonheur des ogres.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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La structuration de ce roman peut étonner de prime abord mais je m'y suis rapidement faite. Articulé en quatre parties qui sont autant de destinations, le récit suit les pas vagabonds de Cosme K, un anti-héros au prénom mystérieux. de Norvège à Singapour en passant par la Sibérie, nous l'accompagnons dans sa quête, cherchant à la découvrir et à mieux comprendre les motifs qui poussent Cosme K à errer de par le monde.

La première chose remarquable que je souhaite souligner, c'est la qualité de l'écriture. le style est littéraire sans être ampoulé, lyrique sans être emphatique. La langue de Philippe Gerin se savoure et ses descriptions évoquent avec force les paysages tantôt sauvages tantôt citadins. Parce que je connais bien la Scandinavie et la Russie, j'ai apprécié voyager avec Cosme K, mais cela ne sera peut-être pas le cas de tout le monde.

Ce n'est pas le premier roman édité par Gaïa que je découvre et je salue la qualité et l'originalité de leurs publications.


Challenge ABC 2019 - 2020
Challenge MULTI-DÉFIS 2019
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Garder en mémoire ... comme une litanie "un jour, autrefois, il me portait sur ses épaules et le monde se penchait doucement".

Une errance vers Andenes, tout au nord de l'île d'Andøya, au nord des îles Vesteralen ... mes souvenirs de passagère de l'Hurtigruten, une cote déchiquetée, des fermes isolées, comme des Robinson, seul au monde, seul face à la mer ... une rencontre avec Maïkan, la fille d'Andøya,

Une errance vers Oulan Oude, sur la côte est du lac Baïkal (1) ... à Krestovaya (2) .. nous sommes dans la république de Bouriatie (3), nous rencontrerons la famille d'un ministre de cette république et Olga, la grandmère du lac baikal, l'amoureuse d'Ivan,

Une errance vers Singapour, la ville état, la ville port, la ville ... une errance dans le monde des expat, ce drôle de milieu qui dépense son temps à vouloir gagner toujours plus, une errance jusqu'au bar the clinic (4), une errance jusqu'à la restitution à Ivan de l'alexandrite (5) et la rencontre avec Shu Fang,

Une errance à travers le monde pour retrouver la beauté, la sérénité, pour fuir l'incompréhension, le doute et le manque.
Un très beau roman, très littéraire, qui nous donne à ressentir la difficulté parfois d'avoir été et simplement d'être .
Un roman qui nous invite à découvrir l'homme Cosme K,
L'homme qui "ne cherche pas les palpitations de l'aventure mais uniquement l'apaisement de l'exil",
L'homme qui se rappelle que "Les mésanges. Aussi. Tremblent. En hiver...",
L'homme qui, un jour reviendra !


(1)
le lac Baïkal est long de 636 km, avec une largeur maximale de 79 km. La longueur totale de ses côtes approche les 2 000 km et il contient 23 millions de m3 d'eau (ce qui en fait la plus grande réserve d'eau douce de la planète)

(2)
Dans la baie de Krestovaya on trouve le site archéologique de Sagan-Zaba, rocher de marbre blanc, célèbre pour ses dessins rupestres datés de 2 500 à 3 000 ans.

(3)
La République de Bouriatie est un sujet de la Fédération de Russie constituant une des Républiques de Russie. Elle borde la rive sud du lac Baïkal, ce lac étant « la mer Sacrée » des Bouriates.

(4)
Le "Clinic Bar" à Singapour ?
"Le design du bar ressemble à un véritable hôpital. Au lieu de canapés, vous trouverez des lits d'hôpitaux, au lieu de fauteuils – des fauteuils roulants pour invalides. Des cocktails originaux sont offerts aux visiteurs non pas dans des verres brillants mais dans des vasques et des gouttes à goutte. Tout comme dans un vrai hôpital.
Tout le personnel porte des vêtements de médecin, ce qui impressionne davantage les gens. L'auteur du design de ce bar thématique est un artiste populaire – Damien Hirst. Il est également connu pour ses autres oeuvres remarquables.

(5)
L'Alexandrite ?
L'alexandrite se forme à partir de coulées de lave volcaniques. Elle a été découverte en 1830 par des mineurs de la source d'émeraude de Tokovaya, située dans les montagnes de l'Oural, en Russie. Mais ce n'est qu'en 1842 que le finlandais Nordenskiöld lui attribua son nom officiel, en hommage au tsar Alexandre II qui célébrait alors son anniversaire. du fait de ses variations de couleur oscillant entre le rouge et le vert, des fois tirant sur des teintes plus sombres, deux nuances rappelant les uniformes de l'armée impériale russe, la pierre alexandrite devint très vite le symbole de la Russie tsariste, à l'image de son nom.
Ses principaux bienfaits ont été identifiés au cours du XIXe siècle. L'auteur russe Nikolai Leskov (1831-1895) lui octroie dans l'une de ses nouvelles le pouvoir de renforcer l'intuition et donc d'aider à prédire l'avenir. L'écrivain français Eliphas Levi (1810-1875), ancien ecclésiastique et grande figure de l'occultisme, estime que l'alexandrite peut agir notamment sur la circulation veineuse et artérielle. Sa popularité en Russie n'a pas fléchi puisqu'elle y est considérée comme source d'imagination et de créativité. Grâce à ses changements de nuances, elle contribue également à lutter contre la tristesse et les excès dans ce travers en apportant notamment davantage de confiance et d'espoir. Sur le plan physique, elle est considérée comme capable d'améliorer l'efficacité des traitements dans le cadre des longs dysfonctionnements physiques ou psychiques. Enfin, elle attirerait la chance et l'amour pour celui qui la porte.
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Citations et extraits (42) Voir plus Ajouter une citation
L'hiver s'acheva enfin. Les différentes strates de neige qui s'étaient succédé se décomposèrent une à une pour laisser la lande jaunie renaître avec les premières lumières hésitantes du printemps. Sous les pas des hommes et des bêtes, la terre était boue, l'herbe spongieuse et les chemins encombrés de flaques d'eau, sur lesquelles se reflétaient les nuages bas et perpétuellement menaçants. Pourtant quelque chose d’imperceptible changeait avec les minutes de clarté gagnées sur la nuit polaire. Quelque chose d'indicible mais que tous ici ressentaient. Le regain se propageait dans la sève et dans le sang et peu à peu, la vie une nouvelle fois gagnait sur les ténèbres.
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Dans le monde qu'ils se sont créé pour échapper à la pesanteur des temps obscurs de Singapour, sans doute se sentent-ils libres et prisonniers à a la fois. Pourtant, à cet instant, leurs pas sur l'écume des vagues mourantes sont légers et leur bonheur ne fait pas de doutes.
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Prologue
« Une nuit, Cosme est parti.
Au matin, il n’était plus là. Sa chambre était vide. Et je fus le seul, je crois, à m’en étonner. Ensuite, ce fut un autre silence. Différent de tous les silences connus.
J’ai entendu claquer une porte cette nuit-là. C’est tout ce que j’ai entendu. Le bruit sourd d’une porte se refermant, poussée par un courant d’air. Je n’ai rien entendu d’autre. Seulement ce claquement de porte inhabituel. Et dans mon lit, je me suis redressé pour guetter d’autres bruits. J’ai interrogé l’étrangeté de cette nuit. Entre les murs de la maison muette, personne d’autre que moi n’a entendu l’appel de la porte. Personne ne s’est réveillé dans le même sursaut. Non, personne n’a eu froid comme moi cette nuit-là. Le claquement de la porte n’était que pour moi.
Entre les jointures des volets de bois, la lumière de la lune blanche forçait le passage. Et malgré le froid qui me cernait, j’ai repoussé les draps à mes pieds. Les draps étaient raides comme du carton et le froid m’a finalement saisi tout entier. J’ai posé mes pieds sur le sol de la chambre. Je me souviens de mes pieds nus sur les lames de bois cirées. Je me suis avancé jusqu’à la fenêtre et j’ai apposé mon visage sur le carreau embué. Entre les volets clos, dans l’espace étroit d’une faille, c’est là que j’ai vu Cosme pour la dernière fois. Un jour, autrefois, il me portait sur ses épaules et le monde se penchait doucement. Nous étions invisibles. Nous étions insoupçonnables. Et mes mains, tendues vers le ciel, effleuraient les pétales blancs des pommiers en fleurs qui se répandaient sur le sol comme des larmes. Un jour, autrefois, il me portait sur ses épaules et le monde ne pouvait se réaliser sans lui. [...]
Un jour, autrefois, il me portait sur ses épaules et le monde se penchait doucement. »
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Maïken s'approchait de Bestefar et, sans rien demander, elle prenait les deux mains rugueuses et lourdes dans les siennes. Quoi qu'il fasse à cet instant, où que ses pensées insondables l'aient emporté, il répondait immédiatement à sa prière et il revenait sans regret à la lisière du monde terrestre, celui où vivait Maïken. Il lui accordait toujours ce temps-là, le temps nécessaire, sans compter, sans contrepartie, sans questionnement. Et elle enfonçait son regard dans le sien, qui l'accueillait de toute sa bonté et, dans ces yeux presque transparents, Maïken se laissait aspirer par le kaléidoscope d'images qui se reflétaient à l'infini comme sur une multitude de miroirs. Dans ces images, il y avait à la fois les tissues légers sur la peau de sa mère et la laine épaisse des agneaux, le craquèlement des glaciers du pôle et les bras de Jonas autour de sa taille, les mots précipités sur le papier bleu et les murmures des églises pointues, la plage de sable blanc et la poussière noire du volcan, la craie sur le tableau et les macareux autour de l'île aux oiseaux, l'écume dans le sillage de l'Hurtigruten et l'aube bleue des matins polaires, les gestes précis de son père et le cartable de Nora qui tape dans son dos...Et ces images semblaient contenir la totalité des sensations de l'univers que Maïken ne pouvait pas toutes saisir mais qui la soulageait pendant que, au contact de la peau rude, elle retrouvait la chaleur, la belle et rassurante chaleur, irradier à nouveau dans son sang. Cela ne durait que quelques secondes et déjà elle pouvait relâcher son étreinte pour repartir à ses combats quotidiens. Et derrière la porte la mélancolie avait cette fois encore battu en retraite.
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Il faut que tu voies l'hiver. Ne pars pas avant d'avoir vu l'aube bleue glisser sur la lande couchée et sur les rochers pointus, lorsque le jour ne vient jamais. Ne pars pas avant d'avoir ressenti sur ta peau les lumières d'un ciel strié d'aurores boréales. Ne pars pas, pas encore.
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