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Critiques de Gilles Archambault (35)
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Mes débuts dans l’éternité

Une trentaine de courtes nouvelles qui parle de vieillesse et de la fin du voyage.



Une jolie prose qui contient de grandes réflexions à travers des moments de vies ordinaires.



C’est parfois touchant, parfois juste révélateur de la variété des expériences que recèlent la vieillesse et l’approche de la mort.



Un livre très court, à savourer à petites doses.

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Courir à sa perte

Pas un roman sur la course à pied, mais sur l’inexorable accélération du temps à l’arrivée de la vieillesse.



Le héros est un homme qui vit un paradoxe d’entêtement et d’indifférence. Embauché comme serveur dans un restaurant dans sa jeunesse, il est dans le même établissement à 65 ans. Il se sent vieux, mais continue à travailler parce que c’est sa vie.



Un homme qui n’est ni heureux ni malheureux, qui n’a pas d’ambitions ni de rêves à réaliser, qui ne fait jamais de lui-même un geste pour changer les choses, il attend.



Il a toujours attendu.



Il a attendu la femme qu’il aimait. Un amour fou pour cette femme qui était l’épouse d’un autre. Une femme avec qui il n’a jamais vécu, une femme qui est morte depuis plusieurs années, le laissant à une vie de chasteté.



Comme il ne repousse pas les autres, des gens entrent dans sa vie, la partagent et la transforment, puis en sortent sans plus d’éclats.



Un roman d’âge mûr, de tiède déclin, qui raconte comment les rêves de jeunesse qui ne deviennent pas réalité s’effritent peu à peu et disparaissent dans une bienheureuse indifférence.

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Combien de temps encore ?

Une série de nouvelles sur le temps qui passe dans la vie des hommes.



Il s’agit de Québécois ordinaires, plutôt des antihéros que de ceux qui ont le succès financier ou qui plaisent aux femmes, des hommes plus très jeunes, mais pas encore des vieillards.



Des moments de vie et des réflexions sur la vie, parfois teintées d’humour, de courts textes de quelques pages, une lecture aisée qu’on pourrait recommander même à quelqu’un qui lit ne lit pas beaucoup.



Une lecture rafraîchissante, comme un souffle de vent de sagesse pour des jours de canicule.

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Sortir de chez soi

Gilles Archambault est un romancier et nouvelliste québécois que je découvre pour la première fois. J’ai trouvé deux de ses livres dans une boîte à partager et c’est avec curiosité que j’ai lu et apprécié sa petite plaquette de 63 pages publiée en 2013. Les textes de Sortir de chez soi sont renforcés magnifiquement par les photographies d’Erika Nimis.



« Longtemps j’ai cru que ma maison était un rempart contre les malheurs qui viendraient de l’extérieur. J’aimais m’y réfugier. À l’âge qui est le mien, je sais qu’il n’y a plus de refuge. Je me sens assailli de toutes parts. »



L’auteur partage des réflexions sur le temps qui passe, l’intérêt d’un chez-soi et l’inéluctabilité de la mort tout en déambulant sur la « rue McGill, du square Victoria à la rue de la Commune. Il n’a pas le bonheur facile mais je crois que la vie le fascine malgré tout. Ce monsieur est un personnage. Il appréhende la mort depuis son adolescence et il est toujours vivant, à l’âge vénérable de 89 ans.



« L’âge est venu qui a fait de moi cet être que le présent désespère et à qui l’avenir est refusé. »



On sent en lui un être de réflexion, un mari qui s’ennuie de sa femme, décédée d’un cancer; un abonné aux idées sombres…

De bien belles phrases, une atmosphère montréalaise, toute en introspection, un essai sur le temps qui fuit et la mort qui veille; c’est intéressant mais un peu inconfortable. Peut-être est-ce le but!

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Qui de nous deux ?

Gilles Archambault, Qui de nous deux - 2011



Gilles Archambault retrace ici, avec beaucoup de discrétion et de sobriété, les 52 ans de vie commune avec son épouse Lise avant qu’elle ne meure d’un cancer.



L’œuvre est touchante. Je l’ai lue par intermittences sans que cela gêne la belle présence que l’on sent à travers les mots et les gestes décrits. Les chapitres sont courts comme autant d’images de cette vie simple et remplie de tendresse, comme autant de petits moments de nostalgie quand l’autre s’en va, quand on sait qu’il ne sera plus sans qu’on puisse vraiment l’accepter ou en convenir. Archambault, néanmoins, pose un regard lucide sur leur relation, mais cela n’empêche pas l’amour de se dire et cela ne nous empêche pas de ressentir tout l’attachement qu’il a pour cette femme. Un livre tout en douceur, un beau moment de lecture.
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Qui de nous deux ?

D'entrée de jeu ou presque, ce récit d'une tristesse et d'une tendresse entièrement assumées nous happe, nous bouleverse. On ne saura au final que bien peu de choses de l'aimée, cette femme avec laquelle Gilles Archambault a vécu pendant un demi-siècle, et c'est tant mieux. On comprendra pourtant à mots couverts que, même s'il ne lui a pas toujours dit, qu'il a préféré parfois se réfugier dans le travail ou l'écriture, il l'a chérie profondément. Sobres, délicates, refusant de tomber dans le pathos, ces pages dans lesquelles il apprivoise avec difficulté la solitude émeuvent certes, mais elles démontrent avec éloquence son indéniable maîtrise de la langue.
Lien : http://lucierenaud.blogspot...
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Qui de nous deux ?

L'écriture de Gilles Archambault émeut toujours, mais jamais autant que lorsqu'il s'insinue dans le genre autobiographique, lorsque, comme ici, son discours intimiste relate un couple, le sien, qui se voit démembrer par l'arrêt de la vie. L'écriture de cette chronique, ce journal, est la voie qu'Archambault a trouvée pour faire face à la mort de sa conjointe des cinquante dernières années. Évocation de moments heureux, tendresse partagée, amours ordinaires, sincères et durables. Archambault relate les douleurs des derniers instants, la peine et le désarroi devant l'inévitable, mais aussi les souvenirs agréables d'un parcours de vie à deux.

« Je suis essentiellement un nostalgique. » [G.A.]

Voilà donc un récit d'une tranquille délicatesse où l'auteur, bien qu'il se livre à cœur ouvert, fait discrètement intervenir ses amis de toujours les livres qui l'ont touché, les écrivains qui l'ont accompagné et des souvenirs de lecture. La littérature tout entière n'est-elle pas un effort pour rendre la vie bien réelle, tel que l'affirmait Fernando Pessoa ?

" « C’est chose tendre que la vie, et aisée à troubler », écrit Montaigne. La tendresse ne nous avait pas quittés. La vie nous menaçait." [G.A.]


Lien : https://rivesderives.blogspo..
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La Candeur du patriarche







Archambault a 90 ans maintenant et il écrit toujours. Longtemps chroniqueur à la radio de Radio-Canada, c’est avec beaucoup de simplicité et d’humilité qu’il nous livre ici ses réflexions sur sa vieillesse et sur la mort, ses relations avec des amis littéraires comme François Ricard et Jacques Brault et ses impressions sur son œuvre et l’écriture. L’œuvre est plus empreinte de lucidité que de sérénité, mais on peut tout de même voir, dans sa deuxième moitié, un détachement qui peut s’y apparenter. Je m’y suis sentie plus à l’aise…
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Combien de temps encore ?

C’est grâce à Babelio et à ses abonnés québecquois que j’ai entendu parler de Gilles Archambault, auteur d’autofictions sous forme de microfictions a peine plus longues que celles de Régis Jauffret. Par son style à la fois simple et incisif, cet auteur aujourd’hui âgé de près de 90 ans écrit depuis des décennies sur la vieillesse et la fin de vie. Alternant récits humoristiques et cyniques, il ne tombe jamais dans le pathos et continue, livre après livre, de sonder l’âme humaine sous tous ses angles.

Un auteur discret à découvrir.
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La vie à trois

« La vie à trois » est le deuxième roman de Gilles Archambault. Parut en 1965, on ressent quelques hésitations dans la narration, signe manifeste de la recherche d'un style propre. « La vie à trois » traite du couple et du malheur amoureux en mettant en scène des personnages désœuvrés. L'échec du mariage de Henri et Anne ne fait aucun doute. Au départ, les raisons de ce mariage sont assez nébuleuses : l'amour, la complicité et la tendresse sont inexistants. Anne est un personnage d'une profonde tristesse. Pour pallier à sa rancœur héréditaire, elle boit seule la nuit, devant la fenêtre du salon. Mère au foyer n'est certainement pas le destin auquel elle rêvait. Mais quels sont réellement ses aspirations ? Une chose est claire, sa situation la rend dépressive. Quant à Henri, son manque de caractère est pathétique. En proie à des émotions contraires, il se range immanquablement du côté de la morale « bien-pensante ». Il n'a pas la force de ses désirs. Sa devise : Compromis. Malgré tout, il s'accroche à son mariage raté, convaincu qu'il saura conquérir sa femme. Cependant, dans un moment de lucidité, il dit à Anne : « Notre destin est de nous faire souffrir mutuellement ».

Tout l'art de Gilles Archambault se situe dans l'inventaire des petites avanies quotidiennes et dans la complexité du portrait des personnages. Je vois ce roman comme une fable du couple discordant, mais qui parle également des illusions personnelles. Parfois nous nous mentons à nous mêmes et causons notre propre malheur. Et, pour une chimère, nous persistons dans une impasse de souffrance. Comprendre notre responsabilité est déjà un pas vers le bonheur.

Sans doute en raison de la nature même du roman qui a en partie mal vieilli ou de la temporalité particulière et de la narration un peu bizarre, j'ai eu l'impression de lire un livre ordinaire d'un bon auteur. Ce qui est normal, même les meilleurs ne peuvent produire des chefs-d'œuvre à tous les coups. Faut dire également que c'est un roman absolument morose.

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Doux Dement

Dans un roman surprenant, Gilles Archambault s'amuse à brouiller les pistes entre la fiction et sa vie ou plutôt celle d'un narrateur qui porte son nom et qui rencontre, à 80 ans, son démon du midi.
Lien : http://rss.lapresse.ca/c/336..
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En toute reconnaissance

« Il m'est arrivé de placer un exergue au début d'un chapitre, d'une nouvelle, voire d'un roman. » [G.A.]



Je connais bien quelqu'un qui a cette habitude de collecter sinon de collectionner des citations. Dans un temps, ce n'était que les premières (et parfois dernières) phrases d'un roman, d'une nouvelle. Et puis, pour souvenir, ce fut quelques phrases bien tournées, quelques phrases qui réveillaient chez le lecteur qu'il était et qu'il est encore un sentiment de bonheur, la vue d'une lumière éclairant le ciel, une parcelle d'espoir, un rayon de chant d'oiseaux, une couleur subtile, une caractéristique qui donne à penser, un élément avec lequel une certaine concordance d'ondes génère une sympathie qu'on ne peut réfuter, et puis, parfois, un sentiment d'envie d'avoir voulu être l'auteur de l'extrait. D'autres fois, c'est une phrase, une formule, qu'on considère, au moment précis où on la met en évidence, comme distinctive de l'auteur ou du texte dont on l'a tiré.



« Charles Dantzig a raison d'indiquer dans son Dictionnaire égoïste de la littérature française, à l'article «Citation», qu'une phrase extraite d'un roman ou d'un essai n'apporte en rien une véritable connaissance d'une oeuvre. À peine une indication, une invite, un rappel. » [G.A.]

« ... je serais porté à croire que la citation en dit davantage sur le lecteur que sur l'écrivain. » [G.A.]



N'est-ce pas le lecteur qui a choisi d'extraire cette citation parmi toutes les phrases énoncées par l'auteur? Je serais bien en mal de penser pouvoir, tel Archambault, créer un carnet publiable des citations que j'ai collectées. Il a, pour sa part, un passé de lecteur d'une richesse telle que ce regroupement, ce répertoire de fragments de lectures devient un peu une histoire du lecteur qu'il a été et qu'il est encore et sa publication nous ouvre une fenêtre sur cette intimité qu'il a pu entretenir avec des idées, avec des auteurs, avec des livres.



Borges n'a-t-il pas écrit : «Que d'autres se flattent des livres qu'ils ont écrits, moi, je suis fier de ceux que j'ai lus.»


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A peine un petit air de jazz

C'est à une écriture de l'intime que nous convie Gilles Archambault. Dans trente-quatre brèves nouvelles se croisent amertume, nostalgie, ennui, bonheur effacé, bonheur furtif, tristesse assumée, désenchantement, sérénité tranquille... En quelques pages, voire quelques lignes, Archambault donne vie à des personnages qui, souvent, semblent partager avec leur auteur plein de secrets inavoués, plein d'expériences de quotidiens sans éclat, plein de morosités. Et, au travers ces tranches de vie, on ne peut faire que le constat que c'est beaucoup de nous dont l'auteur se nourrit. On reconnaît au passage sa propre citation, son propre état de désarroi devant la vie, devant le temps qui court, devant l'âge qui s'accumule dans nos courbatures ou la couleur de nos cheveux restants.



À relire le paragraphe précédent, mon commentaire pourrait paraître négatif. Et pourtant, ce que je voudrais transmettre c'est en premier lieu la maîtrise avec laquelle Archambault manie les mots pour nous plonger dans cet état d'intime regard sur soi et sur sa vie passée, regard qui peut prendre une teinte de mélancolie sans du tout devenir lancinant.


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Qui de nous deux ?

Je ne connais pas Gilles Archambault. J’en ai entendu parler, je sais ce qu’il a écrit mais je n’ai jamais eu l’occasion de le lire. Ce livre m’a été offert. Était-ce la bonne façon de découvrir cet auteur ?



Je suis difficilement entrée dans ce récit autobiographique. Certes l’écriture est belle, la narration tendre et pudique, mais je suis restée en marge de cette histoire personnelle qui ne semblait pas m’être destinée.



Refermant le livre, je n’ai pas appris grand-chose de sa femme. Je sais qu’il l’a aimée, j’en comprends les raisons, le reste se veut leur jardin secret. Alors pourquoi ce livre ? L’auteur dit lui-même qu’il n’écrit pas pour voir clair dans sa conscience, qu’il n’est pas psychologue et ne cherche pas évacuer ainsi sa douleur. S’adressant à sa femme, au-delà de la mort, l’auteur arpente son passé en écrivant des souvenirs, des regrets, des aveux dont elle pourrait prendre connaissance. De leur rencontre à son inhumation, 53 ans plus tard, il revisite –de manière dispersée, fragmentaire- le passé, « un passé qui a toujours hanté le présent » précise cet incurable nostalgique. On a l’impression qu’il écrit ce livre pour se racheter de ses manquements, de ses petites trahisons.



Le livre achévé, j’ai découvert une plume, à la fois précise, belle et sobre. Un amoureux esseulé. Un érudit qui truffe son récit de citations et de références littéraires. Mais je n’ai pas éprouvé les émotions que j’espérais à la lecture de ce récit autobiographique, que les lectures de critiques m’avaient laissé espérer. Je suis restée en marge. Dommage.

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Chroniques matinales

Plus de trente années se sont écoulées depuis l'écriture de ces Chroniques matinales. Cependant, elles n'ont aucunement perdu leur pertinence et leur beauté. Lire les chroniques de Gilles Archambault, c'est se donner une bonne dose de fraicheur, de légèreté, de gaité, et surtout de bonheur. Une grande partie du plaisir de lecture provient du chroniqueur lui-même. S'il nous fait rire à l'occasion par de sublimes traits d'esprit, tel « L'homme naît ignorant, la lecture le corrompt » M. Archambault ne cesse d'être attachant, vrai et sincère. L'éditeur le décrit comme un : « écrivain de la tour d'ivoire [...] fier des options qu'il a faites siennes, gardien farouche de ce travail au noir mal rétribué que l'on accomplit chez soi dans un sentiment de l'honneur et qu'aucune reconnaissance publique ne pourra couronner à son juste mérite. » Mais même misanthrope, l'auteur ne désire qu'être aimé : « Qu'on me réserve une minuscule place et je me joindrai à l'immense troupeau de ces esprits positifs qui croient que le succès toujours récompense le travail, que la persévérance porte ses fruits, que l'excellence est excellente ». Au fond, il exprime le désire de tous : être reconnu à sa juste valeur. Il parle pour tous les timides conscients de leurs talents dont deux tendances les bousculent périodiquement. D'abord, la répugnance naturelle à l'égard de leurs contemporains, la peur d'être jugé et rejeté. Puis l'ambition d'être considéré, de plaire, de ne plus jamais être sous-estimé et de cesser une fois pour toutes de se voir en fantôme qui n'aurait aucune emprise sur sa vie.



J'apprécie tout particulièrement les indignations de l'auteur. Je le répète, écrits dans les années 1980, ces textes parlent encore de notre société et de ses absurdités. Dans la chronique « Meilleur avant...», il maltraite, à juste titre, les modes de (sur)consommation. Selon lui, la littérature n'échappe pas à cette fatalité de l'obsolescence. Tant de livres vieillissent mal ! Les libraires submergés de nouveautés ne savent plus où donner de la tête.



Ne vous semble-t-il pas qu'aujourd'hui il y a une prolifération de discours victimaires ? Pour le chroniqueur, dans « Problèmes », tous ces gémissements et ses lamentations (très souvent exagérés) engloutissent l'espace social dans un océan d'ennui et de médiocrité. À croire que pour ne pas être insignifiant il faut avoir une multitude de problèmes. Maintenant, pour vivre il faut se plaindre. « Et pendant ce temps-là, savez-vous ce qui se passe ? La vie s'en va. À force d'entendre parler de problèmes, on oublie le seul problème réel, qui est celui de mourir. On jugerait que toutes les démarches pour illustrer la complexité de la vie, que tous ces efforts pour souligner les déficiences dont nous, pauvres êtres humains, sommes affligés, n'ont à la fin que le mérite de nous distraire. »



L'auteur fustige également cette gravité qui répondrait d'une soi-disant perspicacité, dans « L'esprit de sérieux ». Depuis longtemps, je me méfie des pontes qui font les importants. Il ne suffit pas de dire des vérités pour être intéressant, il faut savoir comment les dire. Sérieux rime trop souvent avec prétentieux. Somme tout, rien n'est plus banal que le sérieux. J'apprécie bien davantage la légèreté qui fait sourire et la chaleur qui s'immisce dans le cœur. Archambault le prouve amplement, le ton débonnaire est d'une élégance intemporelle et n'empêche aucunement de discuter des sujets les plus dignes.

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L'ombre légère

Est-ce qu'on peut vraiment dire qu'il s'agit de nouvelles, malgré que ces courts textes soient annoncés comme tels dès la page titre? Cela est évidemment lié au contenu qu'on fait porter au concept de nouvelle.



Chose certaine, on a devant soi une vingtaine de courtes incursions dans le privé d'êtres ordinaires qui vivent, le temps furtif d'un événement parfois anodin, une pensée intense, une émotion, la difficulté d'une décision, un désespoir. Archambault porte son regard sur le temps qui passe, sur la tendresse du passé, sur de petits moments du présent teintés de souvenirs significatifs.

Archambault sait rendre, en en suggérant l'essentiel sur quelques pages, toute la profondeur de la situation avec une part de tristesse, avec une part de désarroi, avec une part d'humanité. On sent souvent le doute, doute devant l'épisode de vie, doute devant l'absurdité de la vie.


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Les maladresses du coeur

On attribue les étoiles de façon bien subjective et bien relative. Tel livre qu'on a lu il y a bien longtemps et dont on n'a que peu de souvenirs ne mérite certes pas plus de trois étoiles. Tel autre n'a pas été lu dans de bonnes dispositions. Qu'il ne puisse être compris pour cause de manque d'expérience du lecteur ou qu'il rentre au contraire en résonance avec un deuil que ce dernier a du mal à faire et la note s'en ressent.

Les maladresses du cœur viennent, dans mon cas, juste après un Maalouf auquel je n'avais attribué que trois étoiles. Par comparaison, les "maladresses" n'arrivent pas à la cheville des "désorientés". Bons sentiments à profusion, personnages désincarnés sans relief aucun et qui se vautrent de surcroît dans quelques scènes d'amour physique sans intérêt: voilà ce que j'ai trouvé dans ce roman. Chaque personnage a sa voix et nous rapporte, sur le ton d'une explication de texte, chacun dans son chapitre, comment il voit les choses. Dieu que c'est ennuyeux. Rien ne parle dans ce roman si ce n'est l'auto-dérision qui transparaît parfois mais qui ne rend pas la lecture pour autant attrayante.
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Un après-midi de septembre

Confidences pudiques mais sans censure............
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Qui de nous deux ?

wow! juste wow. J'ai adoré ce livre que j'ai lu en une seule fois, car je ne pouvais m'arrêter. Quelle tendresse! Un livre plein d'émotions. Je le recommande à TOUT LE MONDE! L'auteur nous partage une très grande partie de sa vie, c'est-à-dire son amour pour une femme. Il faut au moins le lire une fois dans sa vie.
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Vivre à feu doux

Dans ce recueil subdivisé en quatre parties :



Immensément triste comme d’autres sont immensément riches

Je ne me suis pas habitué à moi

Vivre à feu doux

Couvercle fermé

L’auteur présente 32 nouvelles dans lesquelles il aborde, entre autres, la vie, la mort, l’écriture, la perte des êtres aimés, etc. Car en vieillissant, nous devons assister aux départs de ceux que nous aimons, qui nous ont accompagnés tout au long de notre parcours. L’instance lectrice ressent que tôt au tard, le temps peut la rattraper et qu’il faudra qu’elle quitte ce monde.



-« Ce n’est pas drôle de mourir», récite-t-il. Je ne connais pas ce poème de Toulet. D’ailleurs, qu’est-ce que je connais? » (p. 15)



Ainsi, les personnages sont la plupart du temps âgés et ils nous amènent à vivre une prise de conscience sur le sens de la vie, sur l’absurdité de l’existence, sur les souvenirs qui deviennent des alliés.



« Je vis seul depuis deux ans et je pense de plus en plus aux années qui filent et ne reviendront pas. » (p. 20)



Les nouvelles sont brèves, mais elles possèdent la structure adéquate, c’est-à-dire un moment marquant ou puissant, un tournant, une chute frappante. Celle que j’ai particulièrement aimée : «Il n’a pas vécu. » Regardez la façon dont il la commence. Je trouve cette façon de faire magnifique :



« Souvent, la nuit, le vieil écrivain rêve de sa mort. Curieusement, il n’en ressent que rarement la moindre angoisse. La plupart du temps, il est spectateur d’une scène dont il est l’acteur. » (p.47)



L’idée d’être un spectateur de sa propre vie habite également quelques nouvelles. Elle joue avec cette idée que l’on peut oublier de vivre sa vie et d’être absent pour les êtres faisant partie de notre existence. À trop chercher le sens de l’existence dans les livres, nous pouvons oublier de la vivre, cette vie.



C’est un très beau recueil de nouvelles rempli de lucidité qui nous amène à la dernière, « Cendres » qui soulève cette question : « Qu’est-ce qui a de l’importance au fond? » En refermant ce livre, je me suis dit qu’essayer de comprendre sa place dans ce monde, c’est un peu ça l’important…



Je ne peux que vous encourager à lire Vivre à feu doux. Je ne sais pas si je me rendrai à l’âge vénérable de 90 ans, comme Gilles Archambault. Mais une chose est certaine. J’aimerais à cet âge, avoir toujours, comme lui, l’envie d’écrire. Merci M. Archambault. Continuez à écrire…



Avez-vous déjà lu des livres de Gilles Archambault ?



Bien à vous,



Madame lit



https://madamelit.ca/2024/04/27/madame-lit-vivre-a-feu-doux-de-gilles-archambault/
Lien : https://madamelit.ca/2024/04..
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