Dans ce recueil subdivisé en quatre parties :
Immensément triste comme d’autres sont immensément riches
Je ne me suis pas habitué à moi
Vivre à feu doux
Couvercle fermé
L’auteur présente 32 nouvelles dans lesquelles il aborde, entre autres, la vie, la mort, l’écriture, la perte des êtres aimés, etc. Car en vieillissant, nous devons assister aux départs de ceux que nous aimons, qui nous ont accompagnés tout au long de notre parcours. L’instance lectrice ressent que tôt au tard, le temps peut la rattraper et qu’il faudra qu’elle quitte ce monde.
-« Ce n’est pas drôle de mourir», récite-t-il. Je ne connais pas ce poème de Toulet. D’ailleurs, qu’est-ce que je connais? » (p. 15)
Ainsi, les personnages sont la plupart du temps âgés et ils nous amènent à vivre une prise de conscience sur le sens de la vie, sur l’absurdité de l’existence, sur les souvenirs qui deviennent des alliés.
« Je vis seul depuis deux ans et je pense de plus en plus aux années qui filent et ne reviendront pas. » (p. 20)
Les nouvelles sont brèves, mais elles possèdent la structure adéquate, c’est-à-dire un moment marquant ou puissant, un tournant, une chute frappante. Celle que j’ai particulièrement aimée : «Il n’a pas vécu. » Regardez la façon dont il la commence. Je trouve cette façon de faire magnifique :
« Souvent, la nuit, le vieil écrivain rêve de sa mort. Curieusement, il n’en ressent que rarement la moindre angoisse. La plupart du temps, il est spectateur d’une scène dont il est l’acteur. » (p.47)
L’idée d’être un spectateur de sa propre vie habite également quelques nouvelles. Elle joue avec cette idée que l’on peut oublier de vivre sa vie et d’être absent pour les êtres faisant partie de notre existence. À trop chercher le sens de l’existence dans les livres, nous pouvons oublier de la vivre, cette vie.
C’est un très beau recueil de nouvelles rempli de lucidité qui nous amène à la dernière, « Cendres » qui soulève cette question : « Qu’est-ce qui a de l’importance au fond? » En refermant ce livre, je me suis dit qu’essayer de comprendre sa place dans ce monde, c’est un peu ça l’important…
Je ne peux que vous encourager à lire Vivre à feu doux. Je ne sais pas si je me rendrai à l’âge vénérable de 90 ans, comme Gilles Archambault. Mais une chose est certaine. J’aimerais à cet âge, avoir toujours, comme lui, l’envie d’écrire. Merci M. Archambault. Continuez à écrire…
Avez-vous déjà lu des livres de Gilles Archambault ?
Bien à vous,
Madame lit
https://madamelit.ca/2024/04/27/madame-lit-vivre-a-feu-doux-de-gilles-archambault/
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