C’est totalement par hasard en zappant sur ma TV que j’ai découvert l’existence de ce livre. J’y ai vu un homme incarcéré en Italie racontant comment une partie de sa famille avait été tué sous ses yeux par la mafia sicilienne (la fameuse « cosa nostra »), et comment il avait décidé de se venger en tuant tous ceux qui avaient un rapport de près ou de loin avec la tuerie familiale.
Un détail a cependant attiré mon attention : son discours contrastait complètement avec l’image qu’il renvoyait ! J’ai vu sur mon écran de télévision un homme élégant, souriant, avenant.. une image bien éloignée de celle d’un tueur de la mafia ! Intriguée par une telle contradiction, je me suis immédiatement procuré son bouquin..
« Malerba » signifie « mauvaise herbe » en italien. Et mauvaise herbe, Giuseppe l’est depuis sa plus tendre enfance. A ce sujet, Giuseppe Grassonelli explique à quel point son enfance était vide : vide d’affection parentale, vide d’amusements d’enfants de son âge et vide de repères pour suivre le droit chemin. Il a alors trouvé la rue et est devenu un délinquant. L’ignorance l’a conduit à la rue et de l’ignorance est née la violence.
Et la « mauvaise herbe » ne s’arrange pas en grandissant.. Giuseppe commet de petits délits, fréquente des voyous, gagne sa vie en trichant aux jeux, jusqu’à ce qu’un jour, il devienne un tueur pour la mafia. Ses meurtres vont le conduire directement à la case prison. Et comme il choisira de ne pas collaborer avec l’Etat (qu’il estime lié à la mafia), Giuseppe Grassonelli écopera de la peine la plus sévère : la perpétuité sans remise de peine et avec 22 heures d’isolement par jour.
Et de la prison, viendra la rédemption. En prison, Giuseppe devient un autre homme : il se met à lire et suit un programme d’éducation dispensé aux détenus. Il obtiendra deux diplômes de philosophie et de lettres. C’est donc la connaissance qui a finalement sauvé cet homme et donné un sens à sa vie.
Et c’est sur ce point que son récit est réellement intéressant et totalement inédit à mes yeux. Cette autobiographie résonne comme un véritable message pour la jeunesse actuelle, elle aussi en perte de repères. Pour l’auteur, il n’existerait donc pas un « gêne du délinquant » : on ne nait pas délinquant, on le devient.
« Malerba », quoi qu’en en dise, fut une très belle lecture dans laquelle j’ai adoré me plonger ; tellement que j’ai eu l’impression de connaître Giuseppe, comme s’il avait été à mes côtés pendant mes lectures. Au final, on s’attacherait presque à cet homme, qui a pourtant plusieurs meurtres à son actif. A cela, Grassonelli répond : « Malerba n’efface pas mes crimes, il interroge surtout sur comment l’instruction peut combattre la violence » et conclut : « Mieux vaut manier la plume que le pistolet ».
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