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Critiques de Gottfried Keller (8)
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Roméo et Juliette au village

Un très beau souvenir de lecture, fort lointain... avec le manque du livre que j'ai prêté..."sans retour",que je ne possède plus, à mon grand regret. .. Une "transposition" de l'histoire bouleversante de Roméo et Juliette, dans le monde âpre paysan..J'ai le souvenir du ton dramatique, poignant mais aussi fort poétique.... Texte réédité dans la petite collection de poche, excellente, à l' Age d'Homme, avec en couverture ,une belle illustration (une gravure sur bois, sobre, intense, à l'image du texte)
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Henri le Vert

Un très long roman (presque 600 pages en petits caractères), le roman d'une vie, inspiré de la vie de l'auteur, Gottfried Keller. Un jeune homme qui perd son père très jeune, prématurément mis à la porte de l'école, et qui se forme lui-même. La littérature, l'art tiennent une grande place dans sa vie. Il pense avoir une vocation de peintre, suit un peu l'enseignement d'un maître, puis part en Allemagne pour essayer de se former et de percer dans le monde de l'art. Il a peu de moyens étant d'un milieu assez modeste, il épuise ses ressources et parvient à la conclusion qu'il n'a pas de réel talent. Il rentre donc chez lui, juste avant la mort de sa mère, et essaie de se trouver une place modeste mais honorable dans la société.



Un très beau livre, à l'écriture merveilleuse, rempli d'une mélodie en mode mineur, mélancolique et tendre. Henri, le personnage principal, évoque les souvenirs les plus essentiels, les plus marquants, les personnes qui ont le plus comptées pour lui. En toute subjectivité, en privilégiant les ressentis, la résonance intérieure, plutôt qu'une logique stricte et une vision exhaustive de ce qui s'est passé. Henri est un tendre, qui s'attache facilement, qui tombe régulièrement amoureux, mais qui préfère penser à l'amour, à la femme aimée, à rêver, plutôt que de vivre des aventures ou des passions. Qui ne décide pas, mais qui veut laisser les événements décider pour lui.



Les rêves sont aussi importants que la vie pour notre héros, le roman en contient quelques uns. Il y a des digressions, des descriptions de fêtes par exemple, qui rapprochent presque le livre d'un conte par moment, la rencontre avec Dorothée et le comte sont aussi dans ce registre. Ce n'est pas un récit linéaire, mais un voyage plein de chemins de traverses, et de raccourcis qui s'avèrent bien plus longs que le chemin ordinaire, mais qui ont des charmes étranges, pénétrants même si parfois douloureux.



Un livre de son temps dont on peut s'amuser à repérer les influence et les modèles, Goethe, l'intérêt pour le folklore ou le moyen-âge, mais qui en même temps arrive à être parfaitement intemporel, et qui ne paraît jamais daté.
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Henri le Vert

Un magnifique roman (publié chez l'Age d'homme dans sa version définitive de 1879-1880), l'un des grands "Bildungsromane" (romans d'éducation) et "Künstlerromane" (romans d'artiste) de langue allemande.

Henri, surnommé le Vert, raconte sa vie. Il est né dans un canton suisse protestant. Très tôt orphelin de père, il est élevé par sa mère, partagée entre le désir de lui offrir le meilleur et la crainte de ce que l'avenir réserve à son fils. Elle le laisse partir pour une ville allemande afin d'y apprendre la peinture, qu'il croit être sa vocation.

On entre peu à peu dans ce roman, sans trop savoir ce qui nous attend, et bientôt le charme agit: impossible de lâcher le livre. Bien sûr, il y a des longueurs - le roman fait environ 700 pages -, mais quel personnage sympathique que cet Henri le Vert: quel optimisme devant l'existence, quelle simplicité naïve mais généreuse, quel amour de la nature et des hommes, quelle liberté face au monde et aux hommes! Qui aime les merveilleuses "Scènes de la vie d'un propre à rien" d'Eichendorff aimera "Henri le Vert".

Le roman vaut d'abord par sa description d'un coin de la Suisse protestante du début du XIXe siècle – un milieu peu connu pour qui ne fréquente pas la littérature suisse et notamment ses grands écrivains du XIXe (Keller, Gotthelf) – avec sa rigueur morale teintée de gouaille paysanne, sa civilisation à la fois paysanne et urbaine. Les récits sur l'enfance, parfois cruels et sans aucune concession, dénotent une connaissance fine de la psychologie enfantine. Le héros va ensuite apprendre la peinture en Allemagne: c'est alors la description de la vie d'un aspirant peintre en réalité peu doué, mais qui se laisse vivre et enseigner par le quotidien, avant de comprendre que sa place est dans sa ville d'origine. L'évolution psychologique du héros, de son assurance d'être fait pour la peinture à son découragement, est à nouveau très finement décrite. Les amours forment une partie non négligeable de l'histoire: "Henri le Vert" est aussi une éducation sentimentale qui finit sur une surprenante apologie de l'amour libre.

Les épisodes marquants sont légion, mais pas d'intrigue qui nous tient en haleine. Ce roman agit plutôt par un charme discret, par l'ironie constante du narrateur, par la sagesse qui se dégage en creux du récit.

Pour ma part, j'ai été sous le charme des jours durant et me suis presque étonné d'arriver à la fin du roman sans presque avoir jamais éprouvé de lassitude...
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Kleider Machen Leute

Martin Krusche réussit une adaptation magistrale, en situant dans le contexte actuel la nouvelle "Kleider machen Leute" de Gottfried Keller. L'habit fait le moine. C'est l'expérience que fera Wenzel, caissier d'un supermarché licencié. Ne pouvant payer son loyer, il quitte la ville, muni du seul costume élégant qui lui reste. En chemin, le chauffeur d'une limousine a pitié de lui, l'emmène et le dépose devant un hôtel du prochain centre ville. Dès sa sortie de la voiture, Wenzel est pris pour ce qu'il n'est pas, un client fortuné. On lui offre la meilleure chambre, des mets délicieux, il est invité par les notables de la ville, il a de la chance et gagne de l'argent au jeu. Malgré ses scrupules initiaux, Wenzel continue, sous un faux nom, Strapinsky, à paraitre pour ce qu'il n'est pas, et à profiter de toutes les attentions à son égard. Lorsqu'il tombe amoureux de Nettchen, le père de la jeune fille est heureux d'approuver le mariage. Or, pendant la fête, l'ancien employeur de Wenzel-Strapinsky, démasque "l'imposteur". Mais Nettchen qui aime son homme ne l'entend pas de cette oreille et réclame à son père sa part d'héritage pour pouvoir vivre sa vie avec Wenzel.



La nouvelle de Gottfied Keller (intégrée dans sa version originale à la fin du livre) est pleine d'humour et dénonce l'esprit petit-bourgeois qui se fie aux apparences. L'adaptation de Martin Krusche reprend la tonalité audacieuse et impertinente, le graphisme surprend par la force de son trait et ses couleurs vives en aplat, rouge, noir, bleu et blanc qui occupent toute la page, les cases sont rares et les bulles inexistantes, les textes et dialogues sont intégrés à l'image. Une BD réjouissante qui séduira peut-être un éditeur français.
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Henri le Vert

En temps ordinaire, je suis plutôt rétif aux longs romans d'initiation du XIXème siècle. Autant dire que je n'avais jamais entendu parler d'"Henri le vert", qui fait pourtant figure d'immense classique de la littérature suisse. Et c'est poussé par la curiosité après l'écoute de la très belle chanson "l'enfant sorcière" de Thomas Fersen (qui fait référence à une anecdote du livre) que je me suis lancé dans cette lecture... pour ne plus en décrocher ! Car outre la très belle traduction aux mots finement choisis (de J-P. Zimmermann), Gottfried Keller a le don de plonger le lecteur dans un monde vivant et sensible où les anciennes traditions et la proximité avec la nature n'ont pas encore été complètement anéanties par la modernité. Il n'y a pas à proprement parler d'histoire dans cette autobiographie romancée, mais quel chef d’œuvre cependant : on croirait voir une multitude de petits tableaux se succédant. Contre toute attente, j'ai vraiment adhéré aux 700 pages de texte de cet Henri le vert. bref : merci Thomas Fersen de m'avoir permis de découvrir ce livre !
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Les gens de Seldwyla

« Les gens de Seldwyla » est un roman du romancier suisse allemand Gottfried Keller, traduit par Lionel Fechlin (2020, Editions Zoe, 656 p.)

La petite ville de Seldwyla, quelque part en Suisse allemande, dans, « lieu agréable et riant » à l’écart du progrès. Ville presque aussi connue que Clochemerle dans le Beaujolais, dont Gabriel Chevalier a narré l’installation d’un édicule public par le maire Barthélémy Piêchut qui s’en ouvre à Tarfadel, l’instituteur « Je veux faire construire un urinoir, Tafardel. […] Enfin, dit-il, une pissotière ! »., publié en 1934 et souvent ré-édité depuis. Vous y découvrirez madame la baronne Alphonsine de Courtebiche, le curé Ponosse, le notaire Girodot, les notables du village, ainsi que l’ineffable demoiselle Justine Putet, qui veille scrupuleusement sur la bonne utilisation de l’édifice. Encore maintenant, la place du village commémore l’introduction de ces bienfaits de l’hygiène moderne.

Retour à Seldwyla et à Gottfried Keller (1819-1890). Débutant romancier, avec « Henri le Vert » (1992, Aubier Montaigne, 572 p.), roman d’apprentissage pour le jeune Henri, qui abandonne sa mère et son village natal pour découvrir la grande ville. « Au reste, l'homme apprend tous les jours quelque chose, et personne ne saurait dire sûrement ce qu'il croira au soir de sa vie ». Keller devient chancelier d'Etat à Zurich, notamment pendant la transformation libérale de la Suisse en 1848.c’est un écrivain réaliste, avec une rare lucidité. Il cultive une délicieuse ironie et se laisse volontiers entraîner dans la satire carnavalesque. Il ajoute cependant « un supplément d’imagination » qui transforme la réalité en idylle aussi bien qu’en farce grotesque. A l’opposé, son goût pour l’ironie bascule parfois dans une satire acide de la société.

Ces nouvelles ont paru une première fois en 1856 sous forme d’un premier tome avec 5 nouvelles, puis, avec 3 nouvelles en plus en 1874. Le présente édition re-traduite par Lionel Fechlin et Claude Haenggli (2020, Editions Zoé, 656 p.) regroupe toutes les nouvelles, avec une postface de Daniel Rothenbühler. Admirée par Nietzsche, cette œuvre vive et malicieuse, évocation en plusieurs épisodes d’épisodes de la vie quotidienne, est d’une couleur et d’une fraîcheur qui sautent aux yeux et aux oreilles « quand sonnent les cloches dans la lumière d'un jour clair ».



« Pancrace le boudeur ». Tout commence par une veuve, pas forcément éplorée, à qui son défunt mari laisse « une petite maison délabrée, un champ de pommes-de-terre près de la porte de la ville, et deux enfants, un fils et une fille. Avec sa quenouille elle gagnait de quoi acheter le lait et le beurre pour assaisonner les pommes-de-terre qu’elle plantait elle-même ». Sachant que « le pot au beurre laissait partout voir le fond », bien qu’il fût de faïence verte, et que les enfants se plaignaient. « Le fils était un garçon de quatorze ans, d’un air assez peu avenant, avec des yeux gris et des traits sérieux. […Esther], sa sœur avait douze ans, avec une jolie figure, des cheveux châtains longs et épais, de grands yeux bruns, et la peau remarquablement blanche ». Il arrivait souvent à Pancrace de se fâcher tellement « qu’il en boudait deux fois plus longtemps, et qu’en secret il s’en allait pleurer lui-même ».

Constatant qu’il n’y a rien à gagner à rester au village, il s’en va, en boudant. « Les vieux faillis et les pauvres gens par contre travaillaient à qui mieux mieux du marteau, de l’aiguille, de l’alène, du ciseau, et employaient utilement la longue journée pour se gagner une soirée libre, qu’ils savaient maintenant apprécier d’autant mieux. Sur la petite place où habitait la veuve, on ne voyait rien ».

Bien plus tard, voilà que survient la merveille de la journée. « Une voiture découverte, conduite par un postillon, déboucha à grand bruit sur la paisible petite place qu’éclairait encore à demi le soleil du soir. Dans la voiture était un homme portant la casquette des officiers français, avec une moustache et une impériale, le visage brûlé par le soleil et sillonné en plusieurs endroits de traces de balles et de coups de sabre. Il était enveloppé dans un burnous comme en portent les militaires français en Afrique, et il appuyait ses pieds sur une énorme peau de lion jetée au fond de la voiture. Sur le siège devant lui étaient posés un sabre, une longue pipe turque, et d’autres objets d’une tournure étrangère ».

« Monsieur le colonel, car c’était là le titre du fils fugitif, ôta sur-le-champ sa casquette avec la politesse que lui avait enseignée la dure expérience de la vie ». Il ramène une peau de lion, « un lion vivant que j’ai tué ».



« Roméo et Juliette » au milieu des champs, des montagnes et de la verdure. Mais Gottfried Keller prévient. La suite « serait un conte assez oiseux, s’il ne reposait pas sur une aventure vraie, qui prouve une fois de plus combien chacune des belles fables qui sont à la base des chefs-d’œuvre de la poésie, a ses profondes racines dans la vie réelle ».

Tout commence donc bien pour « Romeo und Julia », sauf que ce sont deux paysans, « Manz et Marti », avec deux enfants « Sali et Vérène ». Reste à savoir qui vont être les deux amants, non pas de Vérone, mais de Seldwyla. Ils « labouraient les deux champs de droite et de gauche. Celui du milieu, enclavé entre les deux autres, semblait inculte et abandonné depuis de longues années, car il était couvert de pierres et de hautes plantes parasites, et un monde d’insectes y bourdonnait tout à son aise ». Voilà pour le décor, quant aux protagonistes. « A quelque distance, ils se ressemblaient parfaitement, ils incarnaient le caractère originel de cette région et, au premier regard, on pouvait seulement les distinguer parce que l'un portait la pointe de son bonnet blanc vers l'avant, l'autre en arrière sur la nuque. Or c'était l'inverse quand ils labouraient dans la direction opposée ».

Voilà que le champ du milieu est mis en vente. Ce sont les enfants qui sont chargés de le nettoyer et de le dépierrer. « Bientôt il y eut là toute une société joyeuse. Mais dès que Vérène et Sali étaient séparés l’un de l’autre, celui-ci cherchait à rejoindre de nouveau sa compagne ; Vérène contente se glissait aussi vers lui en souriant, et il semblait aux deux heureuses créatures qu’un si beau jour ne devait et ne pouvait jamais finir ».

Brouille des parents. « À partir de ce jour, les deux paysans furent en procès, et n’eurent plus de repos qu’après s’être ruinés l’un et l’autre ». Les Capulet et Montaigu de la Suisse allemande. En place du balcon, c’est un tas de pierres, ramassées sur le champ qui fait office. Les jours passent et les deux paysans se ruinent. « Ils étaient tous deux criblés de dettes, n’ayant plus qu’un pied posé sur leurs propriétés, comme des cigognes, et prêts à culbuter au moindre souffle ».

« Pour gagner au moins de quoi mettre sous la dent, et aussi pour tuer le temps, le père et son fils se mirent à pêcher à la ligne dans la rivière voisine. C’était la principale occupation des Seldwylois ruinés ».

Un peu bousculé par sa fille, le père Marti perd la tête. « Il ne faisait que des folies, courait et furetait par toute la maison, toujours riant, venait s’asseoir au soleil en tirant la langue, ou bien tenait de longs discours aux carrés de haricots ».

Survient un ménétrier, ancien propriétaire du champ, qui va rétablir les relations entre les familles. « Le ménétrier commanda le silence, et exécuta une cérémonie burlesque, qui devait représenter un mariage ». Reste à terminer le conte. « Célébrons nos noces sur l’heure, et puis sortons du monde. Là-bas l’eau est profonde, là personne ne nous séparera ». Ce n’est plus Roméo et Juliette, mais Ophélie et Hamlet. On les retrouve le lendemain, et comme on est en Suisse, c’est un « nouvel exemple des progrès de l’immoralité et de l’empire croissant des mauvaises passions ».



« Mme Régula Amrain et son fils cadet ». On l’a deviné, Mme Amrein était la femme d’un habitant de Seldwyla. Tout le monde n’est pas parfait. Elle voudrait tellement que son fils n’ait pas le caractère de son père. « Monsieur Amrain était un homme considérable, qui devait consommer une quantité considérable aussi de viande, de poisson et de vin à son dîner, et qui employait de larges pièces de soie pour ses beaux gilets bleu de ciel ou rouge cerise majestueusement quadrillés ». pour de sombres raisons financières, il s’exile de « l’autre côté de l’Atlantique, et ne reviendrait plus ». Reste Fritz, le contremaître, célibataire, qui a d’autres idées en tête.



« Histoire de trois justes » C’est « l’histoire des trois compagnons peigniers, par contre, nous enseigne que trois justes ne peuvent vivre longtemps sous le même toit sans se prendre aux cheveux ». Il faut dire qu’à Seldwyla, « il y avait une fabrique de peignes dont le propriétaire changeait d’ordinaire tous les cinq à six ans ». « On y fabriquait, pour les belles du village et les servantes, de merveilleux peignes en corne de bœuf transparente, dans laquelle les compagnons (les maîtres ne travaillaient jamais) imprimaient un beau nuage écaillé de couleur brun rouge, selon leur imagination. En tenant les peignes contre la lumière, on croyait voir de splendides levers et couchers de soleil, des cieux rouges moutonnés, des tempêtes ou d’autres phénomènes naturels mouchetés ».

Trois hommes sont couchés raides comme « des crayons » dans le même lit dans une chambre sordide. Ce sont « Les trois honnêtes artisans peigniers ». Job, Fridolin le Bavarois et Dietrich le Souabe ont atterri à Seldwyla, où ils sont employés par un fabricant d'articles en corne. Leur vie n’est pas toujours facile, ni même intéressante, sinon il n'y aurait pas d'histoires. Job, le premier arrivé, coulait une existence tranquille, à amasser un petit peu de sous, caché sous le plancher. Mais deux autres compères débarquent, qui lui ressemblent fortement et ont le même but. Ce trio va être manipulé par la jolie Suzon Bünzlin, « une vertueuse demoiselle, qui demeurait dans la même rue que lui, et que par ses prudents entretiens avec les vieilles femmes, il savait posséder en toute propriété une cédule de sept cents florins ». Leurs déboires vont faire s'attrouper tout Seldwyla, comme par un jour de carnaval.



« Le chat Spiegel. Conte » commence par un dicton. « Quand un Seldwylois a fait un mauvais marché ou s’est laissé duper, on dit à Seldwyla : Il a acheté la graisse du chat ». Evidemment, lorsque l’on ne dispose pas du décodeur…

« Il y a plusieurs siècles, dit l’histoire, demeurait à Seldwyla une vieille personne, qui habitait seule avec un beau chat gris et noir ». Le chat s’appelait Spiegel (miroir) « à cause de son poil lustré et brillant ». Sa maitresse meurt et voilà le chat à la rue, jusqu’à sa rencontre avec « Maître Pineiss, sorcier en titre d’office de la ville ».

Ce dernier lui fait une proposition « Écoute, chat, veux-tu que je t’achète ta graisse ? », graisse dont il a besoin pour ses sortilèges. Mais, on s’en doute, c’est un marché de dupes.



Ainsi allait la vie à Seldwyla, petite ville renfermée encore dans sa vieille ceinture de murailles et de tours.



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Züricher novellen

Est-ce qu'on apprécie plus ces nouvelles quand on habite Zurich?

Dans tous les cas, cet auteur important de la littérature en langue allemande raconte des tranches de la vie de sa ville.

Pour voir ma critique, cliquez ici:
Lien : https://youtu.be/4Dq3xZrs3-A
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Henri le Vert

Ceci n'est pas une critique, hélas, mais un cri du coeur : savez-vous que le volume 2 de ce chef-d'oeuvre est indisponible chez son seul éditeur en français, L'Âge d'Homme, depuis des mois ? Cet éditeur pourtant respecté n'hésite pas à tenir sous le boisseau un monument littéraire, et à vendre le volume 1 tout en sachant pertinemment que le lecteur sera privé du volume 2 ?
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