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3.6/5 (sur 64 notes)

Nationalité : Canada
Né(e) à : St-Tite-de-Champlain , le 08/12/1909
Mort(e) le : 16/03/1999
Biographie :

En 60 ans de carrière, Gratien Gélinas s'est imposé comme l'un des «monstres sacrés» du théâtre et de la dramaturgie au Canada.

Autodidacte, il a dû abandonner ses études classiques en raison de la crise économique qui sévissait en 1929. Il a néanmoins connu une carrière artistique remarquable.

Il débute en 1934, à CKAC, dans Le curé du village, de Robert Choquette. Dès l'année suivante, il obtient son premier succès comme monologuiste dans Télévise-moi ça, revue de Louis Francoeur et Jean Béraud. En 1937 et pour les deux années qui suivent, il crée Fridolin, le personnage qui le rendra célèbre.

En 1938, il monte sur scène avec Fridolinons, première d'une longue et fructueuse série de revues d'actualités qui se poursuit jusqu'en 1946.

Tit-Coq, sa première pièce, est présentée au Monument national en 1948 et connaît un grand triomphe : au cours de sa carrière, la pièce est jouée plus de 600 fois, aussi loin qu'en Finlande et en Suède.

En 1952, il porte Tit-Coq à l'écran. Il produit lui-même le film, dont il partage la mise en scène avec René Delacroix.

Après avoir acheté l'immeuble de l'ancien Théâtre Gayety à Jean Grimaldi en 1956, Gratien Gélinas le rénove et inaugure la Comédie-Canadienne en 1958.

En 1986, Gratien Gélinas signe une dernière pièce, La Passion de Narcisse Mondoux, qui sera jouée plus de 600 fois dans tout le Canada ainsi qu'aux USA, dont 30 représentations à New York.

Il est le grand-père de Mitsou Gélinas (1970) et Abeille Gélinas. Une autre de ses petites-filles, l'auteur Anne-Marie Sicotte, lui a consacré une biographie en 1995-1996.
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Source : www.gratiengelinas.com
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Essai sur la race en 1939

Ce sketche "laisse une pénible impression à l'individu qui connaît à fond la mentalité de Canadien-francais moyen: amour de la flânerie, penchant marqué pour les discussions oiseuses au resto du coin, horreur de la culture intellectuelle, dédain à l'endroit de ceux qui sont instruits. Cette peinture est vraie, hélas, mais souffrance que c'est triste.
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Pas toujours avoir les yeux sur la prochaine paye... pas toujours dévisser la sonnette de la porte de devant, quand il est pour venir un collecteur...
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Né à la crèche, de mère inconnue et de père du même poil! Élevé à l’hospice jusqu’à ce que je m’en sauve à l’âge de quinze ans. […] Oui, je suis un enfant de l’amour, comme on dit. Un petit maudit bâtard, si monsieur préfère. Seulement, vu que c’est bien peu de ma faute, y a pas un enfant de chienne qui va me jeter ça à la face sans recevoir mon poing à la même place!
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Le Padre.-Bonjour, Tit-Coq. (il vient s'appuyer près de lui.)
Tit-Coq. sortant de sa rêverie. - Allô Padre.
Le Padre. -Alors, ça y est: on s'en va.
Tit-Coq. -On s'en va.
Le Padre. -Je t'empêche peut-être de t'enmnuyer de ta Marie-Ange?
Tit-Coq. -Oui... mais c'est égal: j'aurai le temps de me reprendre à mon goût.
Le Padre. -Ce doit être nouveau pour toi, l'ennui?
Tit-Coq. -Tellement nouveau que j'aime presque ça. Ce qui est triste, je m'en rends compte, c'est pas de s'ennuyer...
Le Padre. -C'est de n'avoir personne de qui s'ennuyer?
Tit-Coq. -Justement.... et personne qui s'ennuie de toi. Si je ne l'avais pas rencontrée, elle, je partirais aujourd'hui de la même façon, probablement sur le même bateau. Je prendrais le large, ni triste ni gai, comme un animal, sans savoir ce que j'aurais pu perdre.
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C’est pas facile, pour moi non plus, de te demander ça, tu peux me croire, mais j’aurai eu au moins ce courage-là, dans ma vie. (Soumise à l’inévitable.) Oui, tu vas m’oublier : ce que je t’ai volé, il faut qu’une autre te le rende. Autrement, le sacrifice qu’on fait serait perdu. (Tournée vers le mur.) Va, Tit-Coq… Va!
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PREMIER ACTE

Au lever du rideau, la scène est vide. puis on entend la clef tourner dans la serrure. La porte s’ouvre et un garçon d’hôtel paraît, portant une petite valise et un sac à tout mettre, qu’il vient déposer sur le porte-bagages au pied du lit. Il ira ensuite lever le store de la fenêtre et ouvrir la porte de la chambre communicante.

Phil, qui porte un flacon enveloppé, est entré à sa suite et s’arrête pour inspecter la chambre d’un regard circulaire.

PHIL. En plein ce qu’il nous faut, hein, Henri ?

HENRI, qui le suivait. Range-toi, que je téléphone à l’avocat : il n’y a pas de temps à perdre. (Il se précipite vers le téléphone et consulte un papier qu’il a sorti de sa poche.)

PHIL, jette sur le lit ce qu’il portait. Pas de temps à perdre pour moi non plus : depuis Trois-Rivières que je nourris le projet ! (Il s’engouffre dans la salle de bain.)
HENRI, qui a décroché le récepteur, tend un pourboire au garçon. Tiens.

LE GARÇON. Merci, m’sieur. (Il sort.)

HENRI, à l’appareil. Lafontaine 3-4516... Un, six, oui.

AURORE, qui est entrée. Phil, où est-il passé ?

HENRI, signe de la tête vers la salle de bain. Là-dedans.

AURORE, enlevant son manteau et le jetant sur le lit. N’oublie pas d’appeler l’avocat.

HENRI, le récepteur sur l’oreille. Qu’est-ce que je fais là, tu penses ?

AURORE. Il n’est pas tout seul à avoir le téléphone à Montréal ! (Elle a visiblement les nerfs tendus.) D’accord ! Mettez-vous tous à ruer dans les brancards : ça arrangera les choses.

HENRI, au téléphone. Tant pis... Merci, mam’zelle. (Raccroche le récepteur, contrarié.) Ouais !

AURORE. Pas de réponse ?

HENRI. Non.

AURORE. Qu’est-ce qu’il a, lui, à flâner au lit quand il plaide une cause dans trois quarts d’heure ?
HENRI, consultant sa montre. Neuf heures moins vingt : il est peut-être encore à la maison. Je vais l’appeler là. (Il cherche un numéro sur son papier.)

AURORE, le nez dans la porte de la chambre communicante. Tu as loué deux chambres ?

HENRI, à l’appareil. Mam’zelle, essayez donc Victor 4-5843.

AURORE. Il va coûter cher, ce procès-là !

HENRI. Eh ben, quoi ? On est six : deux lits, c’est pas trop.

Aurore disparaît dans la pièce voisine, en haussant les épaules.

HENRI, nerveux, au téléphone. Allô ! Madame Lacroix?... Est-ce que je pourrais dire un mot à votre mari?... Ah! Il y a longtemps de ça?... Henri Grenon, de Saint-Tite... Bonjour, madame... Eh oui, il doit défendre mon frère, Aimé, aux assises à dix heures... Justement, oui... Savez-vous s’il se rendait tout droit à son bureau ?... Ouais... Eh ben, je le rappellerai là dans un quart d’heure... Écoutez, madame : je ne voudrais pas le manquer pour tout l’or du monde ; alors si, de votre côté, vous avez de ses nouvelles avant que je l’attrape, demandez-lui donc de téléphoner
en vitesse à l’hôtel Corona, chambre... (Demande aux autres, qui ne sont pas là.) Quel numéro, notre chambre ? (Le découvre sur le cadran du téléphone.) Chambre 312, madame... (Volubile.) Excusez-moi de vous demander ce service-là, mais, vous comprenez, je suis passablement sur les épines aujourd’hui. Je m’étais bien promis d’être à Montréal à huit heures tapant, mais j’ai eu une crevaison en sortant de Louiseville... Entendu... Vous avez pris ça en note ? Chambre 312, à l’hôtel Corona... Juste à un coin de rue du Palais de justice... Bon... Merci, madame. Vous êtes bien aimable... (Il s’apprête à raccrocher mais se ravise.) Pardon, ...
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AURORE, sortant de la salle de bain : Dépêchons-nous: Henri est en bas dans l'auto; il veut qu'on aille tous ensemble attendre Aimé à la porte du Palais de Justice.
LA MÈRE, crie de l'autre chambre : Ça traînera pas!
AURORE, à Phil : Appelle le garçon pour les bagages.
PHIL, se verse charitablement une autre rasade : Une seconde. Il me faut encore un peu de liquide dans le chameau avant de traverser le désert.
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AURORE, retouchant son rouge à lèvres devant la glace de la commode : Je connais quelques commères à Saint-Tite qui feront mieux de se fermer la margoulette, si elles ne veulent pas recevoir une poursuite par la tête!
LA MÈRE, vient chercher son sac sur le pied du lit : La bonne sainte Anne, elle va l'avoir, son pèlerinage, je vous préviens! (Elle retourne dans la chambre voisine.)
PHIL, marmotte : Moi, je fournis la bière. (Au téléphone, son verre à la main) Allô! Ici le 312. C'est pour vous dire qu'on décampe, toute la bande. Envoyez donc le garçon pour descendre les munitions, voulez-vous?... Eh oui! il y a longtemps qu'on n'a pas fait de pique-nique, alors on part en pèlerinage! (Il raccroche.)
LA MÈRE, qui sort de la chambre voisine, manteau sur le dos, chapeau sur la tête et sac au bras : Allons-y: je suis parée. […]
PHIL, prenant la photo d'Aimé sur la commode : Oubliez pas la photo d'Al Capone.
LA MÈRE : Cher petit chou, va! (Elle baise la photo avant de la glisser dans son sac.)
AURORE : Tenez, votre statue miraculeuse. (Elle lui tend la statue de sainte Anne, déballée au premier acte.)
LA MÈRE, dramatique, la statue à la main : Silence, une minute! Avant de partir, mettons-nous tous à genoux, ensemble plus que jamais, pour remercier la bonne sainte Anne de nous avoir exaucés.
AURORE, comme la mère va s'agenouiller : Vous, maman, ne recommencez pas vos litanies!
PHIL : Pourquoi vous forcer le moulin à prières, la belle-mère? On l'a eu, ce qu'on voulait.
LA MÈRE: Oui, mais... Le téléphone a sonné.
AURORE : Venez! Vos petites dévotions, vous les ferez une autre fois. (Elle se dirige vers le téléphone.)
PHIL : Bien sûr! Ça va bien, là : on priera la prochaine fois qu'on sera dans le pétrin.
AURORE, a déjà répondu à l'appareil : Qui?... (Aux autres.) Saint-Tite qui appelle!
PHIL, étonné : Saint-Tite?
AURORE, au téléphone : Allô!... Oui, madame Laberge...
HENRI, faisant irruption dans la pièce: Qu'est-ce que vous faites, bon Dieu? Grouillez-vous!
LA MÈRE, attrapant son sac : Moi, je suis prête: je descends tout de suite. (Elle sort à la course).
PHIL, s'approchant d'Aurore, inquiet : Quoi?...
AURORE, laisse, hébétée, retomber le récepteur : Ghislaine...
PHIL, soudain dégrisé: Qu'est-ce qu'il y a?
AURORE, la voix blanche : ...vient de trouver Bousille dans le grenier du garage... pendu!
Noëlla se prend le visage dans les mains. Les autres restent pétrifiés.
AURORE : ...La police nous attend là-bas pour l'enquête. Après un silence de plomb, Henri baisse la tête, le regard stupide.
PHIL, se tourne lentement vers lui et murmure, les dents serrées : Tu voulais éviter un scandale : prépare-toi à nous sortir de celui-là, mon salaud!
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MARIE-ANGE : Parle… je t'en supplie!
TIT-COQ : Ce que j'avais à te dire, c'était clair et net… mais depuis que j'ai mis les pieds ici-dedans… Oui… Malgré moi, je pense à ce que ç'aurait pu être beau, cette minute-ci… et à ce que c'est laid… assez laid déjà sans que je parle. Mais s'il y a une justice sur la terre, il faut au moins que tu saches que t'es une saloperie! Une saloperie… pour t'être payé ma pauvre gueule de gogo pendant deux ans en me jurant que tu m'aimais. C'était aussi facile, aussi lâche de me faire gober ça que d'assommer un enfant. Avant toi, pas une âme au monde s'était aperçue que j'étais en vie; alors j'ai tombé dans le piège, le cœur par-dessus la tête, tellement j'étais heureux! T'es une saloperie! Et je regrette de t'avoir fait l'honneur dans le temps de te respecter comme une sainte vierge, au lieu de te prendre comme la première venue! (Sortant l'album de sa vareuse.) Je te rapporte ça. Au cas où tu l'aurais oublié avec le reste, c'est l'album de famille que tu m'as donné quand je suis parti… Il y a une semaine encore, j'aurais aimé mieux perdre un œil que de m'en séparer. Seulement je me rends compte aujourd'hui que c'est rien qu'un paquet de cartons communs, sales et usés. Tu le jetteras à la poubelle toi-même! Maintenant, je n'ai plus rien de toi. À part ton maudit souvenir… Mais j'arriverai bien à m'en décrasser le cœur, à force de me rentrer dans la tête que des femmes aussi fidèles que toi, il en traîne à tous les coins de rue!
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Je le répète : une fille est libre de courir le risque, mais à condition d’y penser à deux fois.

Parce que si tu savais, ma belle, ce que ça passe vite, notre jeune temps. Ça passe vite! Il faut être rendu à mon âge pour le savoir. Tu t’endors un beau soir, fraîche comme une rose, sans te douter de rien : le lendemain matin, tu te réveilles vieille fille. Et c’est là que tu commences à te bercer toute seule le dimanche soir, sur le coin du perron!
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