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Critiques de Guillaume Pitron (59)
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La guerre des métaux rares

Lu dans un cadre professionnel, ce livre me semble tellement important que j'ai eu envie d'en faire un résumé.



Si je vous dis tantale, antimoine et vanadium, vous pensez à quoi ? Si à ces mots vous associez spontanément une araignée, une méthode anticléricale radicale et un médicament sensé faire dormir, alors ce livre est fait pour vous. Je viens en effet de vous donner les noms, pour le moins exotiques, de trois métaux dits rares parmi la trentaine qui existe. Ces métaux qui, depuis les années 70, font l'objet de toutes les attentions, de tous les espoirs du fait de leurs fabuleuses propriétés magnétiques et chimiques. Utilisés notamment en abondance dans les technologies vertes et celles du numérique. C'est dire leur importance croissante !



Les métaux abondants comme le fer, le cuivre, le zinc, l'aluminium, par exemple, coexistent avec une famille de métaux rares. Ces derniers sont donc associés aux métaux abondants, mélangés à eux dans l'écorce terrestre mais dans des proportions souvent infimes, d'où le terme de rareté utilisé. Ils représentent ainsi une toute petite production annuelle et sont de ce fait relativement onéreux.

Le must du must en matière de métaux rares sont les terres rares (les terres rares sont donc une famille de métaux rares). Elles ont en effet de stupéfiantes propriétés électromagnétiques, optiques, chimiques, catalytiques. Il y aurait 17 terres aux noms encore plus exotiques que les métaux rares cités en préambule (yttrium, scandium, samarium…) - idéal pour trouver un prénom original -. Ce sont ces terres rares notamment qui ont permis d'avoir tous les objets plus petits, via les aimants de terres rares, bouleversant au passage l'électronique moderne.



Ces métaux rares seraient à la base du « capitalisme vert », dans lequel nous remplaçons peu à peu des ressources qui rejettent des milliards de tonnes de gaz carbonique par d'autres qui ne brulent pas. Pas de CO2 , donc moins de pollution mais en même temps plus d'énergie. Paradisiaque n'est pas ? D'ailleurs leur utilisation croissante est source de guerre de territoire et de convoitises, d'où le titre de l'auteur.



Vive la voiture électrique, les énergies renouvelables et les technologies numériques ! Véritable enthousiasme lorsque l'on réalise qu'il y a, de plus, convergence des transitions numériques et écologiques, le numérique décuplant les potentialités des technologies vertes. Voilà la solution à nos problèmes me direz-vous.

Que nenni, mille fois hélas, et c'est ce que se propose Guillaume Pitron de décortiquer dans ce livre. Et c'est édifiant.



Trois problématiques sont en ligne de fond de son essai : la problématique écologique, la problématique économique et industrielle et la problématique géopolitique. Je me concentrerai ici surtout les aspects écologiques.





Problématique écologique donc tout d'abord.



Notre quête d'une croissance plus écologique a conduit à l'exploitation intensifiée de l'écorce terrestre pour extraire les métaux rares. Les impacts environnementaux sont encore plus importants que ceux générés par l'extraction pétrolière. Les problèmes écologiques générés par les métaux rares sont de deux ordres : leur extraction et leur recyclage.



Leur extraction tout d'abord car n'oublions pas qu'ils sont totalement mélangés aux métaux plus abondants. Un peu comme du sel dans le pain, la farine étant la roche, l'eau le métal abondant et le sel le métal rare. Ce raffinage nécessite de broyer la caillasse, puis d'employer de nombreux réactifs chimiques et nitriques avec utilisation de beaucoup d'eau qui va alors se charger d'acides et de métaux lourds…ce qui n'est pas sans répercussions sanitaires lourdes.



Donc avant même leur mise en service une éolienne, un panneau solaire, une voiture électrique portent un déplorable bilan énergétique et environnemental. C'est bien le coût écologique de l'ensemble du cycle de vie des technologies vertes qu'il faut mesurer et non seulement le coût écologique sur leur seul usage.



Prenons la voiture électrique. Elle est censée consommer moins d'énergie certes. Sa fabrication cependant requiert plus d'énergie que l'usinage d'une voiture classique. Ceci à cause des batteries, très lourdes, souvent des batteries lithium-ion composées à 80% de nickel, 15% de cobalt, d'aluminium, de lithium, de cuivre, d'acier, de graphite, extraits dans des conditions humainement et écologiquement répréhensibles en Chine, au Kazakhstan, en République démocratique du Congo. A cela s'ajoute leur raffinage puis leur logistique nécessaire à leur transport et leur assemblage. Ainsi l'industrialisation d'une voiture électrique consomme 3 à 4 fois plus d'énergie qu'une voiture conventionnelle. Certes, lorsqu'on regarde le cycle de vie complet les avantages d'une voiture électriques sont réels…si et seulement si son autonomie ne va pas au-delà des 120 km. Avec une autonomie de 300 km il y a un doublement des émissions de carbone générées au cours de la phase d'usinage. Quand on pense que Tesla va aller vers l'autonomie de 600km…



Guillaume Pitron met en valeur par ailleurs le bilan écologique des technologies numériques, censée nous faire accéder à la sobriété énergétique. En effet, elles permettraient de concevoir des réseaux électriques intelligents résolvant le problème de la production saccadée d'énergie par le soleil et le vent, elles permettraient ensuite d'atténuer l'impact carbone des activités humaines en favorisant la consommation collective (exemple de Blablacar) et en permettant une dématérialisation croissante (télétravail, commerce électronique, téléprocédures, stockage numérique des données).

En réalité, le digital nécessite l'exploitation de quantités considérables de métaux (la fabrication des seuls ordinateurs et téléphones portables engloutit 19% de la production globale de métaux rares comme le palladium, 23% du cobalt…), il engendre également un fonctionnement accru des réseaux électriques (1 mail avec 1 pièce jointe représente 1h d'une ampoule basse consommation). Sans parler des systèmes de refroidissement des data center qui consomme chaque jour chacun l'équivalent d'une ville de 30 000 habitants.



Le recyclage des métaux rares à grande échelle est-il envisageable permettant plus de sobriété énergétique ? de nombreux pays collectent déjà des déchets électroniques, comme le Japon où 300 000 tonnes de terres rares dormiraient à travers le pays. le problème du recyclage des métaux rares est son coût. Comme ils n'entrent pas à l'état pur dans la composition des techniques, il faut désallier ces matières suivant des techniques lourdes, coûteuses, employant beaucoup de produits chimiques et d'énergie. Nous en arrivons au paradoxe selon lequel la récupération des métaux rares et plus cher que la valeur de ces métaux. Donc rien ne se fait. Ou si peu…





Problématique économique et industrielle ensuite.



En nous engageant dans la transition énergétique, nous nous sommes tous jetés dans la gueule du dragon chinois qui a en effet le monopole d'une kyrielle de métaux rares indispensables aux énergies bas carbone et aux numérique, les deux piliers de la transition. Nous devenons de plus en plus dépendants à une seule nation, la Chine, apte de ce fait à nous imposer embargo, quota et prix. L'auteur montre comment la Chine, à partir de ce monopole, a peu à peu fait main basse sur les hautes technologies, celles qui utilisent ces métaux et surtout les terres rares. Dans les années 1990, nos usines de raffinage ont poussé comme des champignons en Chine. Nous avons ainsi fourni à la Chine l'écosystème lui permettant de reproduire le savoir-faire occidental, de mener leurs propres activités de Recherche et Développement et de progresser sur les activités à plus forte valeur ajoutée laminant notre industrie. L'auteur s'appuie sur l'exemple de Rhône Poulenc à la Rochelle.





Problématique géopolitique enfin.



Cette nouvelle ruée vers les métaux rares accentue les tensions pour l'appropriation des gisements les plus fertiles créant certaines tensions que l'auteur met en valeur. Au-delà de cette guerre, notons que la pollution n'est plus émise dans les agglomérations grâce aux voitures électriques mais est déplacée dans les zones minières où l'on extrait les ressources indispensables à la fabrication de ces voitures.





En conclusion notre nouveau modèle économique, basé sur la double transition écologique et numérique, est terriblement pernicieux. Les énergies dites propres nécessitent le recours à des minerais rares dont l'exploitation est tout sauf propre. Encore faut-il avoir en tête d'appréhender l'ensemble du cycle de fabrication des éoliennes et des panneaux photovoltaïques, ou encore des voitures électriques. Par ailleurs cette nouvelle dépendance aux métaux rares a entrainé une dépendance aux pays exploitant ceux-ci et en premier lieu la Chine. Nous sommes passés d'une dépendance à une autre, d'un centre névralgique (les pays pétroliers) à un autre, avec toutes les nouvelles tensions géopolitiques que cela induit...



Ne jamais oublier de se poser la question : combien faut-il d'énergie pour produire de l'énergie...?



Un livre salutaire et très pédagogique, véritable pépite, fruit de six ans d'enquête. Cet auteur a également publié « L'enfer numérique » tout aussi édifiant.

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Prométhium

Nous ne réglons pas le problème de l'impact de l'homme sur l'environnement avec les énergies renouvelables, nous le déplaçons seulement…



A toutes les personnes fières de leur voiture électrique, heureuses et confortées dans leur choix vis-à-vis de la planète, lisez cette BD. Et si vous n'êtes pas convaincus, ou si vous voulez aller plus loin, plongez dans « La guerre des métaux rares » de Guillaume Pitron.

Cette BD s'inspire librement de cet essai brillant. Elle constitue un bon préambule avant d'aller plus loin. En une centaine de pages et quelques dialogues percutants, elle parvient à bien mettre le doigt sur les défis qui sont les nôtres alors que nous amorçons un virage énergétique de grande ampleur dans le cadre de notre transition énergétique basée sur les énergies renouvelables. Ce récit permet de prendre ce virage sans optimisme béat et en étant conscient de ses enjeux, de ses limites et de ses dangers, dangers de plus en plus rendus publics par ailleurs.



Le récit est un récit d'anticipation légère puisque nous sommes en 2043. A force de volontarisme et de coopération internationale les Accords de Paris de 2015 sont intégralement appliqués, les pays ayant été acculés, au pied du mur, dans les années 2030. La planète est désormais 100% green. Plus une goutte de pétrole n'est utilisée, plus un seul gramme de charbon n'est brulé. Panneaux solaires, éoliennes et voitures électriques font partie du quotidien de tous.

Ce qui peut sembler être un doux rêve est en réalité un nouveau cauchemar. Car pour fonctionner, ces énergies renouvelables nécessitent énormément de métaux rares (et de terres rares) dont l'extraction nécessite beaucoup d'énergie ; actuellement, cette extraction des métaux rare indispensables à nos énergies renouvelables, aux batteries de nos voitures électriques, est fondée sur les énergies carbonées (la pollution est passée d'une pollution d'usage à une pollution de l'extraction). Nous imaginons que l'extraction d'une quantité autrement plus importante qu'aujourd'hui de métaux rares se fera dans ce cadre sans pétrole et sans charbon sur la base d'énergies renouvelables…les métaux rares et leur extraction sont bien la clé du nouveau paradigme énergétique. A moins de trouver un matériau de synthèse permettant de les remplacer…



L'ouvrage se focalise sur un métal rare, qui est plus exactement une terre rare, le prométhium. Peut-être est-il nécessaire d'expliquer la différence entre les métaux rares et les terres rares. Je reprends quelques lignes de mon retour sur l'essai « La guerre des métaux rares » : Les métaux abondants comme le fer, le cuivre, le zinc, l'aluminium, par exemple, coexistent avec une famille de métaux rares. Ces derniers sont donc associés aux métaux abondants, mélangés à eux dans l'écorce terrestre mais dans des proportions souvent infimes, d'où le terme de rareté utilisé. Ils représentent ainsi une toute petite production annuelle et sont de ce fait relativement onéreux.

Le must du must en matière de métaux rares sont les terres rares (les terres rares sont donc une famille de métaux rares). Elles ont en effet de stupéfiantes propriétés électromagnétiques, optiques, chimiques, catalytiques. le prométhium en fait partie. Émetteur de particules béta, il est très radioactif. Son nom vient de Prométhée, titan de la mythologie grecque qui a volé le feu sacré de l'Olympe pour le donner aux hommes. N'oublions pas cependant que Prométhée sera soumis au supplice de Zeux, condamné à rester enchaîné éternellement à un rocher tandis que chaque jour, un aigle viendra dévorer son foie…à méditer.



En suivant Salem, chasseur expérimenté à la solde de l'une des plus grandes compagnies d'exploitation de métaux rares, le récit met en valeur de façon très claire et pédagogique l'impact de cette extraction systématique et sauvage sur les populations locales, sur les paysages, sur la pollution qu'elle engendre alors que des millions de mines légales et illégales criblent la surface de la terre répandant d'énormes quantités de produits chimiques dans les sols. Nous le suivons du Sud de la Malaisie, en passant par l'Himalaya puis sur une île construite, sur les traces des derniers gisements de prométhium qui est la terre rare la plus convoitée. La problématique centrale est la finitude des ressources. Cette rareté est d'ailleurs sources de trafics, de corruption et de spéculation. Et d'extraction sauvage aussi bien dans les fonds marins que dans les chaines de montagne, polluant tout par la même occasion via la chimie que ces recherches nécessitent.



Autrement dit, nous avons les mêmes personnes à la tête de ce capitalisme « vert », les mêmes méthodes de management. Les mêmes logiques de profit. Un monde plus vert, certes, mais au prix de nouvelles pollutions, d'un capitalisme toujours avide de profit sur le dos des populations les plus fragiles et démunies et au prix de nouvelles problématiques.



"Il faut que tout change pour que rien ne change, c'est ce que disait Tancredi dans le Guépard de Visconti. le commissariat à l'énergie atomique est devenu le commissariat aux énergies alternatives, CEA, mêmes initiales. La BP, British Petroleum, est devenue la Beyond Petroleum".



L'espoir provient d'un couple de chercheur au Nord-Est de la Sibérie qui fait une découverte focalisée sur un matériau de synthèse qui pourrait remplacer les métaux rares et donc tout changer…découverte que nous imaginons gênante pour ces grandes puissance du capitalisme vert.



Le dessin est en noir et blanc, agréable, clair tout en étant de facture assez classique, ce qui permet de placer le message avant le graphisme qui sert l'histoire avec fidélité mais sans grande valeur esthétique j'ai trouvé.



En conclusion, Prométhium est une BD pédagogique et très claire sur les enjeux de la transition énergétique que nous commençons à amorcer. Elle permet de bien cerner ses enjeux et ses limites. Notons que le nucléaire n'est pas appréhendé sauf très rapidement, par le biais d'un personnage féminin, habitante d'un petit village de l'Himalaya, qui explique la dépendance au prométhium de son peuple du fait du rejet du nucléaire, « le champignon atomique symbolisant trop l'apocalypse ». Part belle est faite à la recherche et l'innovation, seule voie de salut pour trouver une façon de se passer d'un matériau dont l'extraction non seulement engendre de nombreux problèmes mais n'est pas illimitée.



Merci à Babélio et aux éditions Massot pour l'envoi de ce livre en masse critique. J'ai été ravie de le gagner car j'étais curieuse de voir comment l'auteure, Séverine de la Croix, allait mener son récit d'anticipation sur la base de l'essai de Guillaume Pitron qui m'a beaucoup marquée. C'est une jolie réussite !

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L'enfer numérique

666 THE NUMBER OF THE BEAST... and GAFAM WAS HIS NAME



Quand j'étais jeune, j'entendais souvent que l'argent et le sexe faisaient tourner le monde. Bon, ok, l'argent oui toujours... mais par contre, ce qui fait réellement tourner le monde, c'est la DATA. Oui msieur !

Toutes les petites données qu'on laisse ça et là sur le net, ou pas d'ailleurs. Ca vaut de l'argent, c'est collecté, c'est chéri. C'est gardé bien au frais dans des datacenters... mais bordel, ça pollue.

Ca pollue parce que le virtuel n'est pas dématérialisé. Toutes ces choses que l'on fait insidieusement sans y penser, voyagent bien plus que nous !

Un exemple, le like que vous mettrez peut-être sur cette chronique. Il ne passe pas directement de votre ordi sur mon Smartphone... il fait tout un voyage, parfois à l'autre bout de la planète de chez vous à chez moi. Par satellite ? Que Nenni ! Il va faire un tour dans les énormes câbles qui quadrillent le fond des océans et il revient, pouf, dans mon Babelio et le tout en moins d'une seconde.

Ce que j'écris ici est remisé pour la postérité dans un datacenter qui chauffe qui chauffe... Et qui doit être refroidi par énormément d'eau pour stocker mes commentaires à côté des milliers de vidéo de chat. Tout ceci consomme un maximum d'électricité vraiment pas décarbonée (ah non pas du tout du tout !)

Toujours plus vite, toujours plus, et toujours sans fondement. Creusons la terre pour la vider de ces métaux rares dont on fait nos téléphones, les batteries de nos futures voitures et Alexa. Creusons pour donner plus de data, qu'une intelligence artificielle puisse prendre le contrôle et promouvoir un IA écoresponsable. Creusons nos tombes oui !



Ce long préambule pour vous dire de lire ce livre qui n'est pas hautement intéressant, il est plus que ça, il est indispensable !

Vous découvrirez l'envers du décor de l'internet, l'envers du décor de nos vies connectées aussi. Vous découvrirez la pollution invisible qu'il engendre... et certainement la fin de notre civilisation qui tend vers une civilisation postbiologique.



Je le redis, à lire !!!



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L'enfer numérique

Le monde numérique se prétend « dématérialisé » mais consommerait 10% de l’électricité produite sur la planète et dégagerait 4% des émissions de CO2, soit près du double du secteur aérien civil. Après LA GUERRE DES MÉTAUX RARES, le journaliste Guillaume Pitron, poursuivant son enquête sur le monde technologique qu’on nous prépare, a découvert que le cloud, loin d’être virtuel, s’annonce surtout celui de bien des pollutions. Avec ses multiples interfaces, son réseau gigantesque et ses besoins de stockage astronomique, quel est le véritable impact écologique de l’industrie numérique ?

(...)

Avec cette enquête, Guillaume Pitron présente l’intégralité des infrastructures du Net et met en lumière chacun de leurs impacts sur l’environnement, lesquels sont soigneusement occultés par les différentes industrie qui préfèrent entretenir le mythe de la « dématérialisation ». S’il reste très prudent sur les solutions pour sortir de cet engrenage, il est on ne peut plus clair sur l’importance des dangers.



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La guerre des métaux rares

Sous ce titre peu accrocheur se cache une pépite que vous devez tous lire .C’ est un essai qui se lit comme un thriller. Il y a là matière à de nombreux films ou séries . C’ est riche , clair , très documenté et, surtout , facile à lire. Mieux qu’ un livre de vulgarisation , un texte qui remet en cause bien des certitudes

Sur l’écologie , les énergies soi disant vertes : l’éolien , la voiture électrique, les nouvelles technologies et même la pollution que nous créons quand nous écrivons un mail

Des arguments scientifiques auxquels nous n’aurions pas pensé

Des informations précises sur ces métaux et terres rares indispensables

dans tout ce que il y a de plus pointu et de plus connecté sur notre planète

Autre aspect passionnant : la géopolitique pour l’appropriation de ces fameuses terres rares dont la grande majorité est détenue par la Chine qui pourrait donc imposer son modèle économique au reste du monde

Mais ce ne est pas si simple

Et là , c’ est parti pour un voyages à travers le monde des ressources minières beaucoup plus compliqué qu’ il n’ y paraît. On se retrouve en Russie, en Indonésie mais aussi dans une tribu perdue d’Afrique du Sud.

Même la France se pose une question incongrue : faut il recréer un secteur minier en France . Actuellement ,il reste l’or de la Guyane mais aussi le nickel et surtout le le cobalt de Nouvelle Calédonie

Inutile d’en dire plus tant ce livre regorge de surprises , de remises en cause de certitudes élémentaires et d’idées innovantes sur l’avenir

Vous sortirez forcément plus instruit de ce livre et plus critique sur certains discours écologiques ou politiques un peu trop simplistes

Et surtout vous aurez passé un excellent moment de lecture

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L'enfer numérique

Livre très intéressant, fournissant des informations permettant de réfléchir sur le numérique, son expansion et son impact sur les sociétés et l’environnement. Le cloud a une réalité bien physique et matérielle. Notre addiction aux données génère une consommation croissante de matériaux, d’eau et d’énergie… Autant de technologies énergivores pour des selfies et des vidéos de chat… Mais pas que… Notre dépendance par rapport à l’IA et ses algorithmes ne doit pas nous déresponsabiliser. Nos actes quotidiens et futurs sont et seront de plus en plus dépendants du numérique. Mais nous devons rester vigilants et critiques.
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La guerre des métaux rares

Voici un livre qui m'a dégrisé durablement de mon euphorie béotienne par rapport à la perspective de la transition énergétique, à ce que la révolution numérique promettait de dématérialisation, en bref vis-à-vis de toute mutation écologique. L'essai a deux thèses à démontrer :

1. que toutes les technologies que nous envisageons actuellement comme étant vertes, « décarbonnées », visant à sortir des combustibles fossiles ainsi qu'à promouvoir le numérique dans toutes ses innombrables applications, sont irrémédiablement tributaires des métaux rares, véritables matières premières de la nouvelle révolution industrielle (à l'instar du charbon au XIXe s. et du pétrole au XXe.), lesquelles, outre que « rares » donc peu durables (sustainable), ont un impact environnemental exécrable tout au long de leur cycle de vie (mais particulièrement lors de l'extraction et de l'éventuel recyclage) ; accessoirement : ces métaux rares sont (actuellement) disponibles ou commercialement exploités dans un nombre extrêmement restreint de pays (USA, Brésil, Afrique du Sud, RD du Congo, mais surtout, pour la très grande majorité d'entre eux, et dans des proportions dépassant 95%, la Chine) ; d'où :

2. que la Chine, alliant à la chance de ses disponibilités minières une politique avisée et à long terme, une diplomatie agressive, d'immenses investissements et aussi une certaine « nonchalance environnementale » (!), a acquis désormais une telle suprématie mondiale non seulement dans la production des métaux rares, mais de toutes les technologies en aval de celle-ci, qu'il semble quasi inévitable qu'elle dominera allégrement l'ensemble de l'économie et sans doute aussi les technologies militaires de pointe du XXIe s., tout comme l'Empire britannique domina le XIXe avec son charbon et les États-Unis le XXe avec leur mainmise efficace (et encore prégnante) sur le pétrole.

Par conséquent, cet essai, très lisible malgré le foisonnement de données, de références, d'avis d'experts et possédant les caractéristiques de l'enquête journalistique, a, à parts égales, une double nature : écologique et géopolitique. Dans les deux versants, l'auteur est passablement alarmiste, même s'il laisse un soupirail d'espoir en fin d'ouvrage, consistant dans une possible prise de conscience occidentale, dans une invite à nous autres, Français et Occidentaux, à nous ressaisir de notre industrie minière (dans la mesure du possible), à relocaliser certaines productions stratégiques, et surtout à changer nos habitudes de consommation. Je précise que, de mon point de vue, la partie écologique de l'ouvrage a été beaucoup plus effarante, donc plus instructive, plus inductrice de réflexion que le partie géopolitique, inspirée d'une sorte de « néo-colbertisme » un peu trop simpliste, d'une antipathie anti-chinoise facile et à la mode, et surtout de l'insuffisante prise en compte de tous les facteurs systémiques qui influent dans les relations internationales (particulièrement en géopolitique).

En particulier, j'ai été atterré par le caractère totalement confidentiel des études sur l'impact environnemental, y compris sur le bilan carbone, de l'extraction de ces matières premières aux noms tout à fait imprononçables qui nous faisaient rire, adolescents, devant la table périodique des éléments ; ignorance délibérée et sans doute politique sur leur incroyable diffusion à la fois au cœur des objets qui nous sont devenus si familiers (nos voitures, nos téléphones portables, les circuits de nos appareils informatiques, les LED, tout ce qui contient des « super-aimants » c-à-d tout ce qui comporte des champs électro-magnétiques miniaturisés), sans parler de ceux qui nous sont « vendus » comme des promesses d'avenir : les éoliennes, les voitures électriques avec leurs infâmes batteries (dont nul ne parle de leur durée de vie ni de leur élimination en fin de cycle), les panneaux photovoltaïques, les réseaux électriques « intelligents » ; enfin sur la supercherie des perspectives du recyclage... : « comme l'admet un expert américain des métaux rares interrogé à Toronto, "il n'est dans l'intérêt d'aucun professionnel des énergies vertes de communiquer là-dessus... Tout le monde veut croire que nous améliorons les choses, pas que nous régressons, n'est-ce pas ?" » (cité p. 62). Vouloir croire, effectivement : voilà l'éternel problème !
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L'enfer numérique

Pour mon plus grand bonheur (illusoire, purement illusoire… et ô combien superficiel) et pour le plus grand malheur de l’humanité, je suis complètement schizophrène… et donc, sans vergogne (un peu quand même… peut-être même un peu plus), je peux partager sur une plateforme numérique comme Babelio, émanation d’une société aussi criminelle qu’Amazon, tout le bien que je pense de l’enfer numérique…

Et j’ai beau le savoir, et me dire que je devrais couper avec ce réseau social aussi, quoi qu’il soit consacré (au moins) à des échanges plus intéressants que des vidéos de chats et des selfies, je n’y parviens pas…

Et pourtant… l’enfer numérique c’est celui de la pollution accrue, de la surveillance accrue, de la domination accrue… n’en jetez plus ! Lire cet essai devrait avoir pour première conséquence, pour tout lecteur citoyen, de rompre avec la toile dans laquelle nous sommes volontairement (sus)pendus.

L’enquête est passionnante. Et alors que j’avais déjà beaucoup aimé la guerre des métaux, j’ai trouvé encore plus forte et plus bouleversante cette enquête de Guillaume Pitron, qui, à l’image d’une Marie-Monique Robin, fait l’honneur de la profession bien mal représentée de journaliste.

INDISPENSABLE À LIRE !



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La guerre des métaux rares

Après quatre cent mille ans avec le seul feu pour ressource, l’humanité a découvert, successivement, la machine à vapeur puis le moteur thermique, qui marquèrent, à un siècle d’écart, la première et la seconde révolution industrielle, basée respectivement sur l’exploitation du charbon puis sur l’extraction du pétrole, entamant à chaque fois une transition énergétique. Les « technologies vertes » (éoliennes, panneaux solaires, batteries électriques) sont la troisième étape, dépendant de substances rocheuses appelées « métaux rares ». La Chine a le monopole de grand nombre d’entre eux, indispensables pour beaucoup de domaines stratégiques, numériques ou militaires. Le coût environnemental de leur extraction est encore plus ignoré que leur existence même.

Nourri par six ans d’enquête, Guillaume Pitron, journaliste au Monde Diplomatique, dévoile avec cet ouvrage « la face cachée » de cette transition énergétique et numérique.

(...)

Une enquête, fort intéressante et très accessible, sur le modèle économique que l’on nous impose sans nous en signaler toutes les implications.



Article (très) complet en suivant le lien.
Lien : https://bibliothequefahrenhe..
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Prométhium

2043, la révolution verte tant attendue et si nécessaire a enfin eu lieu. Les différentes puissances mondiales respectent maintenant toutes les accords sur le climat et l’humanité s’est définitivement débarassée des énergies polluantes, pétrole et gaz. Cette bande dessinée serait donc une utopie plutôt qu’une dystopie ? Et bien non, car nous y découvrons les coulisses de ces énergies vertes, la nécessaire extraction du prométhium, métal rare nécessaire avec tant d’autres à la production des batteries et autres composants électroniques devenus omniprésents. En suivant les traces de Salem, chercheur de prométhium pour une grande compagnie d’extraction, nous verrons que rien n’a vraiment changé…



En choisissant cet album lors de la dernière Masse Critique, je n’avais pas vu qu’il était en fait inspiré de l’essai La guerre des métaux rares de Guillaume Pitron, essai qui m’avait l’air très intéressant et que je souhaitais découvrir. J’ai donc eu la bonne surprise en le recevant d’apprendre qu’il ne s’agissait pas d’un simple récit d’anticipation mais que cette histoire (romancée et imaginaire malgré tout) était basée sur des recherches et des données très solides qui sont d’ailleurs très bien résumées à la fin de la BD. Et c’est peu dire que ce qu’imaginent les auteurs fait froid dans le dos… Pendant que les pays riches se réjouissent d’une économie totalement décarbonée, on réalise en suivant les traces de Salem à quel point cette révolution verte s’est faite au prix d’une énorme pollution, à travers des mines extrêmement nocives pour l’environnement, rendant leurs environs cauchemardesques pour les êtres humains. Pire que tout, les réserves de prométhéium sont maintenant quasiment épuisées et les grandes compagnies se livrent une guerre sans merci pour mettre la main sur le moindre gramme restant au mépris de tout droit humain et de toute règle. Le scenario est habilement construit car on entre dans le récit par l’action avec Salem en visite dans une mine en Malaisie, sans vraiment comprendre ce qui se passe à part le côté apocalyptique des environs de la mine et on découvre petit à petit ce qui nous a amenés là.



J’ai trouvé que le dessin s’accordait également très bien au propos : très noir, avec des traits appuyés et beaucoup de vues aaériennes ou pleines pages donnant la mesure de l’immensité de l’exploitation minière et de ses ravages sur l’environnement. Les personnages sont campés en quelques coups de crayon mais restent très lisibles et le tout sert très bien le récit et la montée de la tension tout comme l’étonnement du lecteur cherchant à comprendre l’environnement dans lequel il est plongé. Avec cette entrée en matière je me demandais où les auteurs allaient nous mener mais j’ai finalement trouvé le récit bien construit avec une fin ouverte qui fait attendre avec impatience les prochains épisodes.



Une belle réussite que ce Prométhium : tout d’abord un bel objet graphique mais aussi une BD intéressante qui donnent de belles pistes de réflexion sur ce vers quoi pourrait tendre la lutte contre le réchauffement climatique si on fait certains choix techniques et de société. Le propos est clair, avec suffisamment d’explications pour ne pas perdre le néophyte tout en étant assez précis pour ceux qui connaissent déjà un peu le sujet, le tout sans jamais ennuyer. Bonne pioche car j’ai refermé cet album en ayant à la fois envie de découvrir rapidement la suite et de lire l’essai dont il s’inspire. Une réussite à découvrir, c’est une oeuvre vrament originale et qui en plus donnen de belles pistes de réflexion !

Un grand merci à Babelio et à sa Masse critique pour m’avoir permis de découvrir cet album et merci également aux éditions Massot pour leur confiance.
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L'enfer numérique

Un ouvrage qui traite d'un problème global donne souvent le vertige tant il brasse d'informations et ouvre des perspectives assez sombres sur quelles nous avons peu de prise, ballotés que nous sommes entre nos habitudes fortement ancrées et la nécessité d'en changer. Le numérique a changé nos vies depuis grosso-modo 30 ans, petit à petit. La partie la plus visible est le smartphone, couteau suisse devenu indispensable depuis la crise sanitaire, pass oblige. Le côté ludique de l'appareil et l'addiction dont il fait l'objet nous font oublier que celui-ci est une construction très sophistiquée nécessitant de multiples interventions humaines, des technologies de pointe et des matières premières très nombreuses, j'oubliais le plus important : sa construction nécessite une énergie considérable, à l'impact écologique désastreux. L'addiction, on le sait, n'est pas raison, elle sert en plus les intérêts de firmes surpuissantes qui ne se privent pas pour harponner de nouveaux adeptes, dès le plus jeune âge.

L'internet, puisque c'est de cela qu'il s'agit, croit de manière exponentielle chaque année, nécessitant la construction de "data centers" de plus en plus en plus nombreux, de plus en plus grands et de plus en plus gourmands en eau, électricité et en espace . Chacun d'entre nous (beaucoup), duplique sa vie réelle, selfie, infos sur sa vie au quotidien exposés au vu et au su de la planète. Toutes ces informations fondamentales sont stockées quelque part, elles circulent entre les ordis mobiles, par les tuyaux du net, câbles sous-marins et autres fibres optiques.

La dématérialisation perçue comme telle engendre pernicieusement une très grande MATERIALISATION, bien au contraire, dommageable pour l'environnement à une échelle que l'on ne soupçonne pas, il n'y a actuellement aucune limite de fixée au développement de la circulation des données, d'autant plus que la 5G doit prendre en charge les interconnexions entre objets, nouvel eldorado technologique. Si l'on perçoit les applications possibles de cette avancée, l'intendance a du mal à suivre et d'autre part, les levées de bouclier concernant l'impact ne pèsent pas lourd face aux enjeux financiers. La privatisation de ces outils est patente, échappant à tout contrôle.

Alors, que faire face à un tel défi ?

En tant que consommateur, nous pouvons agir, à notre échelle, en modifiant nos habitudes, corrigeant ce qui peut l'être

En tant que citoyen , en votant, sans trop d'illusion, pour celles et ceux qui se préoccupent de ces problèmes ou en militant dans une des nombreuses ONG existantes, conscience de nos sociétés malades du numérique.

Je suis sur un ordinateur, tapant ce texte, et participe à la gabegie.

C'est tout le défi de demain.

J'ai lu un livre de papier.

A lire
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La guerre des métaux rares

Cette étude antérieure à L'enfer numérique est aussi bien documentée, agrémentée d'une préface à la nouvelle édition Poche + et d'une introduction actualisée, chez l'excellent éditeur LLL Les liens qui libèrent. le coeur du texte a également été revu à la lumière des nouveaux développements de l'industrie.

La transition verte, axée notamment sur l'auto électrique et le numérique, coûtera énormément en matières premières, extraites à des coûts matériels et humains exorbitants, difficilement recyclables à un prix exorbitant. Une dépendance chasse l'autre ; après les énergies fossiles, place aux métaux rares, qui portent bien leur nom.

Guillaume Pitron nous raconte une contre-histoire du monde à venir et invite à une introspection sur nos modes de consommation, toujours sciemment éludée six ans après la parution de la première édition.

Outre les guerres bien visibles, celle des métaux rares ne fait que commencer. Il est d'ores et déjà certain que nous en sommes les victimes désignées si nous ne renonçons pas à épuiser les ressources de la planète.
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La guerre des métaux rares

Métaux rares ? Pas tant que cela puisqu’on en trouve partout sur la planète. ProblèmeS : on extrait seulement quelques milligrammes de ces métaux par dizaines de kilos de roches. ProblèmeS donc ! Avec un S majuscule puisque ces métaux sont le nouvel or des capitalocènes qui ont décidé « quoi qu’il en coûte » comme dit l’autre (enfin surtout quoi qu’il en coûte pour ceux qui en subissent les conséquences les plus graves) de poursuivre dans la voix du Projet ! Heu pardon du Progrès ! ProblèmeS donc puisque les orientations prises par nos chères (au sens que vous imaginez) élites au service de nos plus chèrs encore grands puissants de ce monde (les détenteurs rares de capitaux en pagaille) vont inévitablement déboucher sur des dégâts colossaux : en termes géopolitiques comme écologiques.

Guillaume Pitron livre ici les résultats d’une enquête aussi passionnante que terrifiante, dont on sort écœuré. Un tel aveuglement ; puisque si Guillaume Pitron le montre c’est que c’est connu, quoi que caché par toute une propagande comme souvent très orientée et qui respecte le sacro saint principe des dominants qui ont compris comment rester en place : tout changer (ici soit disant passer à des techno vertes grâce à ces métaux rares) pour que rien ne change (maintenir un état consumériste par la mythologie du bonheur dans l’avoir pour mieux consolider un ordre dont une petite élite tire les plus grands profits : pouvoir et argent).

La guerre des métaux rares est la simple continuation de ce que certains hommes savent faire de mieux dans le pire : exploitation, mensonge, trahison, écocide voire sociocide… on en finirait pas !

On se prend à rêver, devant une telle avalanche de démonstrations et de faits que les coupables soient convoqués au tribunal populaire pour escroquerie en bande organisée mais bien sûr cela ne saurait arriver : « Au complot ! » crieront les chiens de garde. « Aux fascos ! » crieront les puissants qui s’estiment irresponsables (surtout devant les peuples). Alors « que faire ? » comme questionnait l’autre (non pas le même ; lui parlait de la révolution dans le vrai sens du terme). Hé bien déjà lire ce livre (comme bien d’autres qui participent à nous éclairer véritablement). Et puis, commencer à penser vraiment : refaire de la matière grise un métal abondant et pourquoi pas le plus puissant.
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L'enfer numérique

La dématérialisation a une réalité physique. Il faut que la connexion existe et pour cela, il faut des câbles, des

data- center, de l'électricité donc des centrales en majorité au charbon et des quantité d'eau astronomique pour alimenter les climatiseurs qui refroidissent les salles de serveurs.

Conclusion, le numérique est le premier pollueur de la planète. De plus il engendre des profits financiers colossaux et aliment une guerre qui pour le moment n'est que commerciale, diplomatique et bientôt militaire.

Le numérique est donc aujourd'hui le plus grand danger pour la planète. Pour réduire son influence néfaste, une seule solution, changer notre rapport quotidien au numérique. Pour caricaturer : arrêter d'envoyer des vidéos de petits chats et autres contenus débiles.

Voilà mon ressenti après la lecture de ce livre terrifiant pour le devenir de la planète.
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La guerre des métaux rares

Alors que 196 pays ont signé l’accord de Paris lors de la COP 21 et se sont engagés à limiter leurs émissions de CO2, alors que l’opinion tance les énergies fossiles, alors que les industriels développent des technologies vertes et connectées et enfin alors que Jeremy Rifkins conseille les pouvoirs publics pour un new deal vert et bien Guillaume Pitron va à rebours : la transition énergétique et numérique serait une mauvaise pioche, comme si un nuage de poussières nous aveuglait. Les Green Tech et les NTIC sont tributaires des terres rares qui grâce à leurs propriétés électromagnétiques permettent la miniaturisation (téléphone, batterie...) Malheureusement la rareté des métaux et terres rares dans l’écorce terrestre demande une activité minière importante (8,5 tonne de roche pour extraire 1 kg de Vanadium) et un raffinage qui provoque de véritables dégâts écologiques. Pour étudier l’empreinte écologique de la transition verte il faut adopter une approche sur l’ensemble du cycle c’est-à-dire de la conception du produit jusqu’à sa destruction. Nous parlerons alors d’obsolescence programmée, d’innovation, de rareté et de recyclage (il ne concerne qu’1/100 des terres rares produites) mais aussi de la responsabilité des pays occidentaux qui exportent vers les pays moins développés les problèmes de pollution, d'industriels qui se laissent simplement menés par le jeu des marchés et bien sûr des citoyens prompts à aller dans le sens de quelques insolents au lieu de prendre sérieusement connaissance des enjeux du réchauffement.

C’est pour cela qu’il faut tous lire ce livre !
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L'enfer numérique

Mes prédécesseurs ont déjà dit le bien immense que je pense de cette enquête sur l'univers digital. Si je pouvais mettre six étoiles, je n'hésiterais pas. Non seulement, la démarche fouillée dresse un état des lieux mais propose aussi des solutions à l'obsolescence technologique et formule des recommandations aux pouvoirs publics pour éviter que la terre ne devienne une immense poubelle électronique.

L'auteur paye également de sa personne quand il filme avec un drone une décharge sauvage de rebuts d'usines graphites chinoises.

Guillaume Pitron produit des chiffres précis sur l'empire et l'emprise numérique ; il cite de multiples études, démonte les campagnes de verdissement de pratiques industrielles. Voyez les pages de publicité dans les journaux au moment de la COP26. Google, neutre en carbone, AXA décarbone ses pratiques, l'avion ne pollue pas tant que ça. Demi page, page entière ou double page. On voit où sont les moyens.

Le souci d'invisibilité des implantations de fermes d'ordinateurs (centre de stockage des données) m'a particulièrement frappé, avec l'objectif de convaincre que la dématérialisation ne dépense rien en eau, en électricité et en matériaux. L'annexe 5 est stupéfiante, en étalonnant un octet à une goutte d'eau. Un document audio MP3 consomme l'équivalent de 100 litres d'eau.

La pieuvre étend ses tentacules insidieuses, souvent avec la complicité du plus grand nombre.Vite, vite, que l'homme reprenne sa juste place aux côtés des technologies. Notre intelligence n'a rien d'artificiel, crions-le haut et fort.
Lien : http://cinemoitheque.eklablo..
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La guerre des métaux rares

Après quelques mois à le laisser traîner sur l'étagère, j'ai entamé cet essai de Guillaume Pitron, et ne l'ai plus lâché jusqu'à sa fin.



Traitant à la fois d'économie, de développement durable, d'industrie minière, de magnétique, d'histoire et de géopolitique, La guerre des métaux rares n'en demeure pas moins une lecture simple, accessible, et très édifiante, à travers laquelle l'auteur tente de sensibiliser son lecteur au coût écologique réel de la transition énergétique telle qu'elle a été définie (et ratifiée par plus d'une centaine de pays) lors de la COP 21 à Paris.



L'hypothèse selon laquelle nouvelles technologies et green technologies vont s'allier pour sauver la planète et permettre un développement durable et non (moins) polluant est remise en question à travers une argumentation précises et fouillées, citant au passage bon nombre d'ouvrages qui ont l'air plus qu'intéressant : on y apprend que les technologies dites "vertes" (éoliennes, panneaux solaires, voitures électriques...) contiennent toutes des terres rares, de super métaux aux propriétés aussi impressionnantes que concentrées (c'est plus petit, mais super puissant).



Le souci environnemental : l'extraction de ces terres rares est extrêmement polluante...donc si l'on veut plus d'énergies vertes, il faudra également extraire plus de terres rares, et donc la pollution ne disparaîtra pas comme par magie.



Le souci géopolitique : ces terres rares sont plutôt rares, exceptés quelques pays chanceux (la Chine bien sûr, la RDC, l'Afrique du Sud, le Brésil, la Turquie, la Russie, les Etats-Unis, la France, et pour d'autres métaux moins rares mais tout aussi nécessaires la Bolivie, l'Argentine, le Chili, ou encore l'Indonésie). Prendrons-nous le risque d'être dépendants pour l'approvisionnement de ces précieux métaux aussi indispensables aux technologies vertes qu'aux nouvelles technologies (et donc aux industries d'armement) ?



Le souci (d'intelligence) économique : la Chine a accepté de sacrifier son environnement pour la production de ces précieux terres rares, dont elle domine le marché : les faibles coûts d'extraction lui permettent de vendre à des prix compétitifs, qui empêchent les pays soumis à des normes environnementales plus strictes de lancer leur propre production, ou même de recycler d'anciens appareils...Mieux, elle manipule les cours de ces matières, et n'hésite pas à jouer de ses prétendus stocks pour se jouer de la concurrence ou mettre sous pression des pays tels que le Japon.



Cela commence à faire pas mal de problèmes pour des technologies censées nous sauver ! Si la plupart des sujets ci-dessus sont loin d'être totalement méconnus, l'ouvrage de Guillaume Pitron apporte des explications et des exemples simples et extrêmement parlant, qui poussent à la réflexion et non à des convictions simplistes. En plus de cet exercice de questionnement, La guerre des métaux rares contient une foultitude d'anecdotes très intéressantes, tant sur la stratégie économique de la Chine, sur la propension des pays occidentaux à penser court-terme ou encore sur ce que recèle le sous-sol français...sans parler de la mention d'une tribu sud-africaine administrant son royaume grâce à une intelligente exploitation du platine.



Un vrai coup de cœur, à mettre entre les mains de tous ceux qui se soucient (ou non) d'écologie, pour que les choix politiques en matière de développement durable soient faits avec intelligence...ou à défaut, avec la conscience des impacts qu'ils impliqueront.
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L'enfer numérique

Auteur du remarquable livre « la guerre des métaux rares »



Le numérique dématérialisé ? Un numérique « vert » ?

Non ! Guillaume Pitron le démontre au fil des pages dans un ouvrage très documenté. « Les technologies digitales rejetteraient près de 4% des émissions globales de CO2. » Presque le double du secteur aérien mondial



Sans compter l’augmentation de la consommation électrique. Elle est estimée à 20% de la consommation mondiale en 2025.



Avec beaucoup de pédagogie, l’auteur nous explique le voyage de notre malheureux « like » dupliqué à des milliards d’exemplaires, acheminé, quelquefois au bout de la planète par des câbles sous-marins et conservé dans les Datacenters. Des monstres de consommation électrique.



J’ai infiniment apprécié cette mise en garde argumentée contre le leurre d’un numérique vert et bénéfique pour la planète.



J’ai encore plus apprécié, au niveau du numérique, cet avertissement : la protection de la planète se situe au niveau mondial et national, mais elle passe aussi par moi. Dans les efforts quotidiens. Ceux qu’on n’imaginait pas : nettoyer notre boîte mail, conserver l’indispensable et supprimer le reste.

Je ne sais pas si la planète nous dira merci, je ne sais pas s’il est encore temps, mais il est impossible de rester passif et de compter uniquement sur les pouvoirs publics.



Passionnant, l’interview de Pascal Boniface, de l’IRIS (Institut de Relations Internationales et Stratégiques) :

https://www.iris-france.org/163333-lenfer-numerique-4-questions-a-guillaume-pitron/


Lien : https://commelaplume.blogspo..
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La guerre des métaux rares

Un livre bourré d'informations ou il ne faut retenir que deux choses. Pour faire du propre, il faut faire du sale. La transition vers les énergies propres et vertes nécessite des métaux et terres rares. A ce jour l'extraction de ces minerais est une catastrophe écologique qui reste occultée par les industriels et pire par nos bons vieux amis bobos écolos.

Deuxième constat, l'Occident est pieds poings liés par la Chine, détenteur et exploitant majoritaire de ces ressources nécessiare à la transition écologique et numérique.

Ce document nous montre donc que nous alons vers une impasse qui va coûter cher à la planète et l'Humanité.

Livre a recommandé avec pour le compléter du même auteur l'enfer numérique et celui d'Olivier Lascar: Abysses, l'ultime frontière.

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La guerre des métaux rares

Un livre édifiant qui développe avec brio les mécanismes pervers de la transition numérique et « écologique » qui viserait, entre autres, à nous passer des énergies fossiles en ayant recours à des énergies plus propres (en apparence). En apparence, car cette transition nécessite des métaux rares qui sont pour un certain nombre particulièrement difficiles à extraire avec un bilan environnemental absolument catastrophique.



Dans certaines situations, il faut broyer des tonnes de roches pour ne récupérer que quelques grammes voire milligrammes du précieux métal ; le tout à grand renfort d'eau qui se retrouve alors polluée, de pétrole (car il faut faire tourner les machines broyant les roches) et de produits chimiques toxiques pour mieux séparer le métal recherché du reste du minerais. Les déchets miniers, c'est-à-dire les autres éléments chimiques qui étaient figés dans la roche, se retrouvent libérés qui plus est dans la nature, au mieux stockés dans des bassins gigantesques remplis d'eau contaminée (avec des risques de fuites bien réels), ou tout simplement écoulés dans les rivières et les fleuves... On y retrouve au passage un grand nombre d'éléments chimiques radioactifs... Une transition écologique à l'échelle mondiale comme vantée dans les médias internationaux reviendrait à multiplier par centaine cette pollution, les conséquences en seraient dramatiques. La question du recyclage pourrait alors se poser : le problème, c'est que recycler des traces atomiques de métaux rares dans des puces ou des aimants, cela coûte cher car c'est complexe. Et ce n'est d'ailleurs pas toujours techniquement réalisable. On oublie donc.



Bizarrement, on parle assez peu dans les médias français des conséquences du passage au tout numérique et au renouvelable. On voit le bilan carbone nul tout en omettant par ignorance ou plus certainement malhonnêteté les dégâts énormes causés par ces mines. Mais bon, c'est à plusieurs milliers de kilomètres de chez nous, peut-être là est la raison.



Et il y a bien entendu la question de l'argent : Remplaçons une drogue qui disparaît peu à peu de nos sols par une autre drogue pour quelques siècles encore (si l'humanité survit) et jouissons à nouveau (tout en se remplissant les poches) ! Et cette fois-ci, la dite drogue bénéficie du label « énergie propre » ! Une aubaine pour démultiplier notre consommation sans aucune mauvaise conscience.



La transition écologique existe ceci dit et on la connaît tous : réduire sa consommation. Comme il est dit à la fin du livre, la meilleure énergie, c'est celle que l'on ne consomme pas. Point. Le reste n'est que discussion de comptoir dans l'état actuel de la science.
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