Guy Lobrichon

L’exsudation d’huile de l’icône de Myrna […] a été vue par des milliers de personnes. […] Plusieurs échantillons furent analysés. […] Tous confirment le résultat : c’est de l’huile d’olive pure à 100%. Or il est impossible que l’huile commercialisée soit aussi pure. Toutes les huiles comportent, en plus de composants basiques, des composants extérieurs.

Les électroencéphalogrammes enregistrent au cours des extases un rythme alpha diffus et synchrone sur l’ensemble du cerveau, alors que les yeux des voyants sont rivés sur l’apparition avec une certaine convergence des regards.

La suspension de la pensée conceptuelle n’est pas l’inconscience totale, mais au contraire un élargissement, une intensification, ou même une forme plus haute de l’activité intellectuelle.

Ne souillez pas la matière, ni même l’argent, car l’argent aussi devra trouver la place qui lui est destinée. L’homme a souillé l’argent par son avidité, j’imagine qu’un jour un saint de la haute finance purifiera cette relation.

Il n’y a donc pas d’exception à proprement parler : les exceptions de la nature résultent des lois supérieures de la grâce.

Le merveilleux était « utilisé » pour rendre compte non d’événements historiques circonstanciés mais de la vérité de la révélation biblique. Instrument littéraire au service de la foi, ce merveilleux témoignait de l’invitation divine adressée à l’homme à dépasser sa condition à travers la mort et la Résurrection du Christ.

Hormis à une exception, Kant n’écrit jamais le nom de « Christ », témoignant de son refus de l’Incarnation. Jésus n’incarne l’idéal moral qu’en tant qu’il est homme. Il perdrait sa valeur d’exemple s’il était Christ : on ne peut exiger de nous que nous agissions comme un dieu.

Nous nous trouvons, avec la Kabbale, devant le même schéma que celui proposé par l’ésotérisme : l’histoire d’une unité divine qui se perd en quelque sorte dans une Création qui échappe à son Créateur, déroule ensuite l’apparition d’un monde intermédiaire qui permet le passage du divin à l’humain, puis attend et espère le retour de toutes choses dans l’unité initiale.

[Jeanne de la Croix Delanoue] adopte à partir de 1695 un régime des plus austères. Elle se nourrit de ce que ses pauvres ne veulent pas (restes de pain moisis, viande avariée, croûtes gâtées qu’elle se force à avaler), subsiste une année en ne mangeant que toutes les quarante heures, et dort dans un coffre, avec un pot de terre pour oreiller.

La reconnaissance des limites de l’humaine raison la prédispose à recevoir les lumières de la foi par lesquelles elle accède à l’ordre des vérités supérieures. En ce sens, le mystère approfondit la raison plutôt qu’il ne la contredit. […]
La reconnaissance de l’irrationnel n’implique donc pas d’irrationalisme pourvu que la raison cherche à le comprendre au prix d’un autoquestionnement, d’une remise en cause qui n’est pas reniement mais élargissement et universalisation de ses principes. Cette reconnaissance fonde un rationalisme ouvert.

Isolant le milieu intérieur en totale homéostasie, la biostase réaliserait ainsi une parfaite enstase, mais ce point d’équilibre immobile, cette dormition, est éphémère puisque lui succède la thanatomorphose.

Dans l’incapacité de tout comprendre, l’homme ne renonce pas à être heureux : cette contradiction constitue la racine du religieux.

On sait que l’inconscient est un monde d’images, mais Freud le limite aux phantasmes, productions dénuées de réalité. Les chamanes […], à l’inverse, voient dans l’imaginaire un monde parallèle à notre réalité et prenant le pas sur elle, au point d’aller y résoudre, avec les divinités et démons qui s’y trouvent, les conflits et aléas de notre monde.

On peut qualifier « d’ésotérique » l’ensemble du mouvement chrétien à ses débuts, et cela plus ou moins jusque vers la fin du IIe siècle.

En ce qui concerne l’expérience mystique, le problème [du délire] est particulièrement difficile. En effet l’accès aux plans profonds du moi confronte le sujet à des perceptions spécifiques. Plus il va loin en lui-même, plus il a le sentiment d’une authenticité extrême, d’une vérité qui dépasse la réalité ambiante. Il approche de dieu intérieur dont il peut manifester les facultés (pouvoirs psychiques) à l’instar des saints et des sages.