Guy Lobrichon

Seul signe de possession : elle mange des herbes crues, le cru étant symbole d’animalité.

[Hubert Boumendil]

Dissociation de conscience
« Dissocier sa conscience signifie concentrer son esprit sur des aspects qui ne sont pas présents dans la conscience dite ordinaire.
Cette dissociation de conscience n’est qu’un moyen utilisé pour atteindre un but qui est l’élargissement de la conscience. […]
Avant d’atteindre ce résultat, la concentration de l’esprit sur un but inhabituel pour lui aura pour effet d’entraîner une déstructuration mentale qui permettra, par une volonté de connaissance et de compréhension qu’elle autorise, d’opérer une alchimie intérieure qui transformera totalement la personnalité en la restructurant avec une lucidité accrue.

Alors que « Jésus » désigne l’homme de Nazareth, le fils de Marie et de Joseph, cet être de chair et de sang qui est passé dans notre histoire et qui est mort « sous Ponce Pilate », « Christ » attribue à ce même homme une propriété ou une fonction qui le mettent en relation à tout homme (et d’abord à celui qui lui attribue cette fonction).

[L]es « phénomènes extatiques », selon Grandmaison, loin de constituer « l’essentiel du mysticisme », représentent « le tribut payé par les mystiques à la fragilité humaine ».

L’Incarnation est le moment où l’amour divin intratrinitaire, prolongé à partir de la Création vers tous les êtres humains, devient fondement et source de l’amour entre tous les hommes, tous frères en vertu de leur fraternité avec le Fils de Dieu.

Jacques Benoist] se demande s’il n’y a pas eu par cette femme [Edith Royer] un bon usage de sa maladie non répertoriée de son temps [l’anorexie mentale], une sorte de résolution chrétienne d’un désordre qui renvoie à la condition mortelle de chacun.

Toutes les nuits, [Rose de Lima] s’administre la discipline, et dort à peine trois heures sur une méchante paillasse garnie de cailloux mal équarris et hérissée de fragments de poterie. Le jour, elle porte une couronne de clous qui lui transpercent les tempes, qu’elle masque par quelques mèches sauvegardées sur son crâne quasi dégarni. Pour toute nourriture elle absorbe une soupe d’herbes.

La bienveillance paternelle de Dieu se traduisit par ce que la tradition théologique a appelé les dons préternaturels, accordés au premier homme pour rectifier certains défauts naturels.

Les NDE nous renvoient à des notions largement étudiées au sein de l’Eglise que sont les grâce, révélation, conversion privée. […] Dans le contexte matérialiste de notre époque, Dieu ne pourrait-il pas se révéler d’une manière spéciale à des individus sans éducation religieuse ?

Le miracle est un prodige religieux, exprimant dans l’ordre cosmique (l’homme et son univers) une intervention spéciale et gratuite de Dieu, qui adresse aux hommes un signe de la présence dans le monde de sa parole de salut.

Le docteur Antoine Mansour examina Myrna personnellement au cours d’une extase. Lorsqu’il lui ouvrit les yeux, il constata que ses pupilles étaient rétrécies alors que la pièce était dans une relative pénombre, sans projecteurs de vidéo à l’époque. Cela comme si Myrna voyait une intense lumière, au-delà de la pénombre environnante, alors que les pupilles auraient dû être dilatées pour s’accommoder à l’obscurité.

[Explication des stades de Kierkegaard]

Initialement, l’individu éthique trouve en sa propre subjectivité la norme de son action et le critère de la vérité ; et les lois de la société doivent traduire objectivement ce fondement subjectif. C’est une éthique immanente. Cependant l’expérience de la faute démasque la fragilité du critère subjectif, même universalisé. L’éthique immanente ne résiste pas au désespoir. Or, ayant su désespérer de lui-même, l’individu peut se rapporter à la transcendance grâce à un sursaut de sa liberté. Il accède à une éthique supérieure, une troisième sphère d’existence dite religieuse.

L’état mystique se déroule en deux phases : désappropriation du moi, puis nouvelle personnalité déifiée.

Quand le printemps s’annonce et que la conjonction astrale est favorable, c’est-à-dire lorsque la nature est toute gonflée du Spiritus mundi, l’Energie cosmique, l’alchimiste installe son laboratoire dans un lieu désert. Commence alors l’opération clé : la préparation de la matière. Elle consiste à mettre en contact deux substances antagonistes absolument pures, de préférence l’or et l’argent symbolisés par le soleil et la lune. […]
Après dissolution des corps, l’alchimiste obtient des sels qu’il cristallise pour les décomposer au feu et les dissoudre enfin par des acides. […] Au terme, on obtient une liqueur qui est enfermée dans l’ « œuf philosophique », qui est un ballon de cristal scellé hermétiquement. C’est la « chambre nuptiale » où va s’élaborer l’union du soufre et du mercure. […]
On la place au centre d’un four à trois étages, L’Athanor. Tout l’art du grand œuvre consiste alors à doser les quatre degrés de chaleur croissante donnant lieu aux « opérations » de cristallisation et de vaporisation signalées par l’apparition successive du noir, du blanc, du rouge et de leurs couleurs intermédiaires. Quand le produit est arrivé au rouge éclatant –symbolisé par le phénix, le pélican-, on brise l’œuf. On a alors la pierre philosophale, condensation énergétique du Spiritus mundi, l’Esprit du monde, l’alpha et l’oméga.

En psychiatrie, le terme « agrypnie » est synonyme d’insomnie, c’est-à-dire une insuffisance ou une absence anormale de sommeil. […] Au-delà de quarante-huit heures sans endormissement, angoisse, confusion mentale et excitation font leur apparition. Des hallucinations visuelles et auditives peuvent surgir.
Pourtant, l’hagiographie chrétienne montre des femmes et des hommes qui auraient vécu des semaines, des mois quelquefois, sans dormir. […]
Neurologues et psychiatres se sont interrogés sur ce phénomène. Serait-il l’effet d’une perturbation psychique encore inconnue de la médecine ? L’agrypnie aurait-elle un rapport avec l’extase ou avec la suggestion ? […]
L’état extatique n’est pas un endormissement. Au contraire, le sujet connaît alors une forme d’hyperactivité inhabituelle. L’agrypnie n’entraîne pas les perturbations fonctionnelles occasionnées par la privation forcée de sommeil.

[Visions mystiques]

Il s’agirait de la projection dans le monde extérieur de l’imaginaire et des éléments subjectifs du monde intérieur chez des sujets ayant par ailleurs une personnalité normale.

Tout ce que démontre l’EMI, c’est qu’il se passe quelque chose au plan psychique au moment de la mort, et ce quelque chose peut servir de source de sens et de support d’évolution chez les sujets.

[Pour Kant], la critique de la croyance au surnaturel est la condition d’avènement d’une religion dans les limites de la raison.

[A propos de l'apparition Vierge Marie au Mexique en 1531]

Dès 1936, le monde scientifique lança les premières expérimentations. Richard Kuhn, prix Nobel de chimie, analysa à deux reprises quelques fibres de tissu [du vêtement de Juan, sur lequel est apparue une image de la Vierge]. Il put conclure que les colorants de l’image ne sont ni d’origine animale, ni végétale, ni minérale, et que, par conséquent, ils sont de nature inconnue. […]
Plusieurs autres faits méritent d’être soulignés ; les étoiles visibles sur le manteau de la Vierge sont disposées dans un ordre particulier, dessinant avec précision la position des constellations célestes –pour un observateur de Mexico, au matin du jour du miracle de l’impression (12 décembre 1531).

Le langage de la glossolalie est une création, celle d’un mode de communication surnaturel destiné à l’ « homme nouveau » entré dans l’alliance divine par la mort et la résurrection du Christ.