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3.58/5 (sur 237 notes)

Nationalité : Allemagne
Né(e) à : Berlin , 1993
Biographie :

Helene Bukowski, née à Berlin en 1993, étudie l'écriture créative et le journalisme culturel à Hildesheim. Elle est co-auteur du film documentaire Zehn Wochen Sommer, qui a remporté un prix spécial culturel Grimme en 2015. Ses écrits sont parus dans diverses revues et anthologies, et elle a été co-éditrice de BELLA triste.

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Les Éditions Gallmeister vous présentent leur rentrée littéraire 2021. Au programme : TRUE STORY de Kate Reed Petty (traduit de l'américain par Jacques Mailhos), LES DENTS DE LAIT d'Helen Bukowski (traduit de l'allemand par Elisa Crabeil et Sarah Raquillet), LA CITÉ DES MARGES de William Boyle (traduit de l'américain par Simon Baril) et LE CERCUEIL DE JOB de Lance Weller (traduit de l'américain par François Happe).


Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Pour me défaire de mon sentiment de culpabilité, je commençai à écrire. Aux mots épars succédèrent des phrases entières. J’espérais saisir grâce à elles ce qui menaçait de disparaître : le monde tel que je le connaissais.
J’ai vu le bleu du ciel, on aurait dit qu’il avait été évidé et je me dit qu’un jour ou l’autre des maisons aussi il ne restera que des squelettes.
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- Pourquoi ils ont peur de moi ? demanda-t-elle
- Parce que tu n'es pas comme eux, répondis-je.
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Par moments, je m'arrêtais et posais ma main sur l'écorce fissurée d'un tronc. S'il avait été possible de replier mille fois la forêt et de l'emporter avec moi, je l'aurais glissée dans la poche de mon manteau sur-le-champ.
(p.259)
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Je montai à l’étage dans la chambre de Meisis. Elle dormait à poings fermés. Je m’assis auprès d’elle sur le canapé et la réveillai.
— Tu as encore tes dents de lait ? lui demandai-je.
Meisis me regarda sans comprendre.
Je la saisis par les épaules.
—Tu as déjà perdu tes dents ?
Elle secoua la tête.
— C’est bien, dis-je. Rendors-toi, maintenant. »
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Il n’était pas question de dormir. Je rodais dans la maison, fébrile. Edith était assise sous le plafonnier de la cuisine et soulignait des phrases dans le livre qu’elle avait ouvert devant elle sur la table. Elle me lançait un regard inquisiteur chaque fois que j’entrais dans la pièce, mais je n’avais pas envie de lui parler.
Ne tenant plus en place à l’intérieur, je finis par sortir dans le jardin et allai m’appuyer contre le prunier. L’écorce me raclait le dos. Je penchai la tête en arrière et observai les branches. Les fleurs étaient desséchées. Elles allaient bientôt tomber. Cette fois encore, il n’y aurait pas de prunes.
Je m’apprêtais à aller dans la remise jeter un œil au purin d’orties que j’avais préparé quelques jours auparavant quand j’entendis un craquement derrière moi, dans le sous-bois. Je tressaillis et fis volte-face. À travers les arbres, j’aperçus plusieurs chevreuils. Tremblants, leur pelage cuivré luisant d’humidité, les yeux révulsés. Je ne bougeai pas, mais ils avaient dû me repérer toute de même, car ils se sauvèrent dans la forêt en trébuchant. M’arrachant brusquement à cette vision, je repris le chemin de la remise. Quand je me penchai en avant pour attraper le seau de purin sous l’établi, la boîte contenant mes dents de lait en tomba.
Elle était lourde dans le creux de ma main. Je l’ouvris avec précaution.
Pendant un long instant, j’examinai du regard les vingts petites dents. À leur image se superposa celle des chevreuils prenant la fuite.
Il allait y avoir une fête. J’en étais sûre. Je tenais mon plan.
Je montai à l’étage dans la chambre de Meisis. Elle dormait à poings fermés. Je m’assis auprès d’elle sur le canapé et la réveillai.
— Tu as encore tes dents de lait ? lui demandai-je.
Meisis me regarda sans comprendre.
Je la saisis par les épaules.
—Tu as déjà perdu tes dents ?
Elle secoua la tête.
— C’est bien, dis-je. Rendors-toi, maintenant.
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- Ce n’est qu’une enfant.
- Une enfant qui a réussi à traverser nos frontières. Ça, ils ne vont pas l’encaisser aussi facilement. Si ça se trouve, ils vont dire que c’est un changelin.
- Un quoi ?
- Tu sais bien ce qu’on raconte.
- Tu veux dire les légendes ?
Gösta me lança un regard acéré.
- Meisis n’est pas un changelin, dis-je.
- Parce qu’elle a un nom en plus ? Ecoute, ma fille, tu dois te débarrasser de cette gamine. Sinon c’est à toi qu’ils viendront demander des comptes. (p. 73-74)
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Au fil de nos promenades, je constatai que tout était encore plus desséché qu'avant. Les prairies et les champs en jachère me rappelaient les livres racontant les steppes qu'Edith me lisait autrefois.
L'herbe brunie, les arbres et les buissons presque nus. Leurs branches qui se découpaient avec netteté sur le ciel bleu.
Puis à nouveau, des haies tout entières en fleurs. on pouvait les sentir de loin. Cette idylle avait quelque chose de brutal. Leur odeur pesait contre mon front et me donnait le tournis.
Le paysage me paraissait également plus silencieux. L'air était stagnant. Le chant stridulant des insectes semblait avoir été absorbé par les prairies.
Malgré tout, j'étais encore persuadée que ce n'était qu'une question de temps avant que cet été sans fin ne se termine. Il m'arrivait souvent d'imaginer un avenir où je mènerais Meisis à travers la campagne embrumée. Je nous voyais vêtues de deux imperméables identiques, parcourant les prairies détrempées, le bleu du ciel dissimulé derrière d'épais nuages. La lumière était terne, les arbres et les buissons d'un profond vert foncé. Des gouttes d'eau tombaient de leurs feuilles.
Aujourd'hui encore, cette image me revient en rêve.
(pp.156-157)
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« Le brouillard a englouti la mer. Comme un mur, il se dresse à la lisière de la plage. Impossible de m’habituer à la vue de toute cette eau. Je ne cesse de chercher une rive opposée qui puisse me servir de repère, mais à part la mer et le ciel, il n’y a rien. Les jours de brume, même cette limite-là finit par s’estomper.

C’est à peine si on aperçoit le soleil. Mais ça, ça va bientôt changer. Le premier signe avant-coureur est déjà apparu : les animaux se mettent à perdre leurs couleurs ici aussi. Certains tentent de fuir par la mer, mais en quelques heures, les vagues les ont rendus à la plage. Nous les retrouvons échoués entre les bouts de bois flotté et les déchets plastiques. Personne ne sait s’ils peuvent nous transmettre des maladies, mais notre faim l’emporte sur notre peur.

Nous ne pouvons pas faire marche arrière. D’aucuns disent qu’il y a eu un incendie. La sécheresse des forêts. Une unique étincelle. Un coup de vent malheureux. J’imagine une plaine noire. La cendre qui tombe comme de la neige. L’horizon dégagé. »

p__07/08
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Elle vit Florentine devant elle, debout dans son uniforme, le regard changé. Aucun clin d’œil, rien qu’une froide condescendance. Celui qui défaille devrait se poser de sérieuses questions avant de vouloir devenir soldat.
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Elle ne quittait plus la propriété que pour faire quelques pas dans la forêt et ramasser une banche de pin. De retour à la maison, elle la mettait dans un des verres à eau du salon et la reniflait chaque fois qu’elle passait devant. Elle ne servait plus du pick-up, et plus aucune conserve ne s’ajoutait à notre stock. Elle se barricadait dans les profondeurs de la maison. Parfois, elle restait des journées entières dans la baignoire. Quand elle en ressortait, sa peau était toute blanche et boursoufflée. À un moment donné, je me mis à espérer qu’Edith disparaisse. J’en rêvais sans arrêt.
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