Citations de Henri Courtade (30)
à force de regarder passer les trains, il finit par ne plus y en avoir
Ce qui fut dit fut fait, et promptement.
C’est ça, les enfants. Ils envahissent brutalement votre espace vital, bouleversent tous vos principes d’éducation, puis prennent leur envol trop vite, laissant derrière eux les restes épars de leur incursion éphémère dans votre existence de parents, à peine habitués à cette nouvelle fonction.
Juste, moi ? s’exclama-t-il, tentant de maîtriser tant bien que mal sa colère. Juste, moi, l’ordure qui a copieusement participé à toutes ces saloperies ? Oh, pas tout seul bien sûr, avec l’aide de quelques millions de salopards qui pour des raisons bonnes ou moins bonnes ont voulu tout ça, mais sans vraiment le vouloir, si tu vois ce que je veux dire. On veut jamais bien entendu. Et c’est ça le pire !
A la place, il tenta un sourire rassurant. Manqué bien sûr. Cela faisait longtemps qu’il ne savait plus comment s’y prendre. L’orage noir qui grondait dans sa tête depuis la Grande Guerre obscurcissait tout : la joie, la vie, la nourriture, l’ivresse du pinard. Seuls les morts avaient encore de la saveur à ses yeux. Et des morts, il en flairait pas mal autour de lui. Un sacré paquet de cadavres en devenir, même. Pas de quoi se fendre la poire non, vraiment pas de quoi.
- Lorsque le train est lancé, il devient difficile de sauter en marche. Et alors, peu on le courage de le faire.
- Il faut donc éviter de créer les conditions favorables à l'émergence d'une telle ignominie.
- Facile à dire ! L'éducation du respect de l'autre, le rappel incessant des erreurs passées aux jeunes générations n'y suffiront sans doute pas. Regarde Marilyn : ses médias diffusent des informations frelatées, avalées chaque jour par des dizaines de millions de téléspectateurs ou d'internautes. Des nouvelles qui justifient par de fausses preuves des guerres au Moyen-Orient, pour que ses filiales d'armement en bénéficient. Je pense qu'il faut enseigner l'esprit critique dès le plus jeune âge, par exemple, faire comprendre aux enfants que la publicité n'est pas la vérité, simplement un moyen de vendre davantage un produit, ou qu'un journaliste peut détourner l'information afin de servir les intérêts d'un système. Veiller sans cesse, pour ne pas risquer d'atteindre le point de non-retour. Cela ne suffira peut-être pas à nous protéger de la barbarie. Au moins, pourrons-nous démasquer certaines tentatives de manipulation ?
L'éducation du respect de l'autre, le rappel incessant des erreurs passées aux jeunes générations n'y suffiront sans doute pas. Regarde Marilyn ( la Méchante Reine) ses médias diffusent des informations frelatées, avalées chaque jour par des dizaines de millions de téléspectateurs ou d'internautes. Des nouvelles qui justifient par de fausses preuves des guerres au Moyen Orient, pour que ses filiales d'armement en bénéficient.
Le mal se répend d'autant plus facilement qu'il est excusé(...) justifié par des prétextes sublimes tels que, par exemple,"la raison d'Etat", "la dette des pays pauvres" ou tant d'autres encore. Des trouvailles technocratiques qui légalisaient les guerres injuste, absolvaient les génocides et les massacres de population, permettaient l'exploitation des peuples et des richesses.
-Je suis persuadé qu’elle peut surmonter cette rage qui la dévore de l’intérieur, dit Renaud. Lorsqu’elle a découvert que je l’espionnais pour le compte de la Guilde, elle m’a abandonné dans les montagnes écossaises. Abandonné seulement. Ce jour-là, elle aurait pu me tuer, mais elle m’a épargné.
-Etonnant de sa part.
-Pas tant que ça. J’avais commencé à comprendre son tourment, à l’apaiser. C’est un fauve blessé, pas un monstre.
Rowena reste songeuse.
-Vous comptez la retrouver ? demanda-t-elle.
-Oui, c’est pour cette raison que je vais à Paris. Elle a là-bas un protecteur, un grand seigneur, proche du roi de France. Lui doit savoir où elle se trouve.
-Toujours votre projet fou de la ramener à plus de raison.
Pour toute réponse, Renaud sourit. Rowena, elle, ne s’y risquerait pas, même si elle comprenait qu’il puisse être ému par l’âme blessée d’Agnès.
Agnès se jura que c’était la première et la dernière fois qu’elle laissait autant de liberté au hasard. La chance n’avait jamais eu aucune place dans sa vie. Depuis que ses parents l’avaient abandonnée à son triste sort, rien ne s’était déroulé selon les caprices d’un destin aux imprévisibles lubies. Dans son existence, tout avait toujours eu un sens, une finalité. Rowena, la Guilde Pérégrine à laquelle appartenait son bourreau, Safir, ou encore sa mère : tout était lié. La persuader du contraire eut été inutile.