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3.74/5 (sur 17 notes)

Nationalité : France
Né(e) le : 04/10/1977
Biographie :

Spécialiste de l'Europe romantique, historien des imaginaires et des sensibilités, Hervé Mazurel est maître de conférences à l’Université de Bourgogne.

Source : Les Belles Lettres.com
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Stéphane Audoin-Rouzeau et Hervé Mazurel présentent La part d'ombre. le risque oublié de la guerre, livre d'entretiens en librairie le 3 février 2023. Dialogue à bâtons rompus entre deux spécialistes, laissant apparaître accords et désaccords, La Part d'ombre souligne la difficulté pointée par Stéphane Audoin-Rouzeau à regarder la guerre de près et bien en face. Interrogeant nos seuils de tolérance, nos refus de voir, nos aveuglements comme nos illusions les plus tenaces, il éclaire d'un jour très cru tout ce qui alimente notre déni occidental face à la violence de guerre, à ses atrocités, alors que, jour après jour, leurs images font le tour du monde.
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
On regrettera ici que la psychanalyse n'ait pas rompu, la plupart du temps avec cette tendance foncière de la psychologie à considérer les psychismes des individus comme autant d'îles fermées, impénétrables les unes aux autres, des sortes d'homo clausus. Au lieu de voir que nous faisons en réalité partie les uns des autres, toujours déjà tissés ensemble dans des relations d'interdépendances innombrables, qui ne sont pas seulement familiales.
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Plus éclairante, peut-être, est l’idée que toute société possède ses propres modèles d’inconduites. Ou même, plus largement, ses patterns culturels en matière de comportement normaux ou anormaux. Au sens où l’individu intériorise jusqu’aux normes sociales et culturelles de l’anormalité. Si l’inconscient culturel est cette part que l’individu possède en commun avec la plupart des membres de sa culture, il existe alors, à un moment donné et par-delà les écarts sociaux ou générationnels, un certain nombre de conflits inconscients communs à l’ensemble d’une société.

Certains d’ailleurs, explique Bastide, relèvent d’une pathologie par « excès de culture » (telle l’hystérie fin-de-siècle née en Europe d’un Surmoi hautement répressif) ; d’autres, d’une pathologie par « défaut de culture » (telle la schizophrénie, marquée par l’impossibilité où se trouve l’individu d’intérioriser au cours de sa socialisation les structures du monde social).
Si l’on entend la culture comme un système standardisé de défenses (à l’instar de Devereux, Mertens ou des époux Ortigues), trois situations types se dessinent qui favorisent l’apparition de troubles de la personnalité : quand un individu ne parvient pas à trouver dans sa propre culture les moyens de défense lui permettant de refouler ses pulsions culturellement dystones ; lorsque l’individu est encore trop jeune pour disposer de ce bagage défensif ou qu’il appartient à des couches sociales défavorisées, qui sont psychologiquement plus vulnérables du fait d’un moindre accès social à ces moyens de défense (pauvres, vagabonds, migrants…) ; enfin, quand il y a névrose d’acculturation, lorsque l’individu évolue dans une société qui n’a pas les mêmes mécanismes défensifs que son groupe d’origine.

Savoir comment ces mécanismes de défense culturels se nouent avec les défenses individuelles, à travers le déplacement, la symbolisation ou la sublimation, dessine à l’évidence un lieu de rencontre stimulant pour l’anthropologie et la psychanalyse.
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Avec une patience infinie, Daumer, pourtant adepte du végétarisme, l'acclimata lentement à l'alimentation carnée et aux plats chauds (à la soupe du soir notamment). Les médecins l'avaient convaincu que la viande était nécessaire au développement normal de son corps. Mais "son père nourricier" (comme il aimait à s'appeler) en vint plus tard à regretter ce qu'il considérait comme l'effet de ce changement alimentaire sur la personnalité du jeune homme : il estimait que son activité mentale avait commencé de faiblir au moment même où il apprit à manger régulièrement de la viande. Daumer avait fait sien le principe du végétarisme selon lequel un régime non carné et un mode de vie naturel permettant de purifie le sang et d'accroître les capacités spirituelles. Il fonda d'ailleurs en 1840 la Société protectrice allemande des animaux.
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Pensant la logique des fonctions psychiques sur le modèle des fonctions de l’organisme, Freud fut donc amené à son insu à un dangereux oubli de l’histoire. Au grand regret de Norbert Elias, il fit de l’inconscient – et plus tard du Ça – une entité immuable. C’est sans doute d’ailleurs ce biologisme qui lui fit croire que ce qu’il avait découvert auprès de ses patients viennois fin-de-siècle valait universellement. Et Roger Bastide, depuis les marges de l’ethnopsychiatrie, d’estimer que l’« erreur de Freud » pourrait bien, en définitive, avoir été « de croire que l’homme qu’il a analysé représentait l’homme éternel, alors qu’il n’était que l’homme d’une certaine civilisation ».
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À puiser, par exemple, dans l’antique tragédie de Sophocle la riche matière du complexe d’Œdipe – « ce soleil central du système de l’inconscient » –, Freud sut parer brillamment sa nouvelle science de la grandeur transhistorique d’ordinaire prêtée aux tragiques grecs en Occident , donnant ainsi à l’Œdipe une puissante valeur d’éternité et d’universalité, quitte, comme on le sait aujourd’hui, à contaminer l’Éros antique et le mythe d’Œdipe de perspectives totalement anachroniques du point de vue historique.
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Il n'existe pas de modèle de comportement inné propre à l'espèce comme chez les animaux vivant en société ; notre comportement est fixé par des modèles affectifs d'une manière spécifiquement propre au groupe. L'entourage social nous dit ce qu'il faut que nous fassions, ce qu'il est permis de faire, ce qui n'est pas permis, ce qui est absolument défendu et comment nous avons à nous comporter.
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[…] il prêtait aux non-humains (minéraux, végétaux ou animaux) une volonté et une sensibilité propres, puisqu'on ne lui avait pas inculqué la tranquille certitude de la domination des hommes, il avait une sorte de respect naturel et une attention de tous les instants pour les autres règnes et les moindres existences. Tout comptait pour lui infiniment.
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[…] Kaspar raconta plus tard n'avoir jamais ressenti là-bas ni le moindre besoin la moindre souffrance […]. En son cachot, rien ne manquait en effet ; le manque lui-même n'existait pas. Sans doute parce que ses désirs, alors n'étaient jamais portés à aller au-delà de ce qu'il connaissait. C'est-à-dire à peu près rien.
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Nous savons aujourd'hui qu'il existe une sorte d'horloge du développement affectif-cognitif. Autrement dit, que certaines fonctions doivent être acquises à un moment précis de la croissance d'un individu, faute de quoi peuvent se refermer les fameuses "fenêtres d'opportunité" nécessaires à ces structurations.
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Sans apprentissage de l'autocontrainte, les indi­vidus auraient bien du mal à vivre les uns avec les autres. Ils seraient inéluctablement exposés aux sollicitations de leurs propres désirs, lesquels en l'absence d'un contrôle régulateur, exigent une satisfaction immédiate. (Norbert Elias)
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