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Citations de Hollie McNish (57)


arc-en-ciel

sur le papier, tu dessines déjà un autre arc-en-ciel
ce sont des arcs-en-ciel que tu dessinais
et des arcs-en-ciel que tu dessines encore

rouge dans l'orange, orange dans le jaune
vert dans le bleu, un soupçon furtif de rose illicite

gomme adhésive sur chaque mur : un autre arc-en-ciel
sous chaque aimant du frigo ; un arc-en-ciel
caché dans ma valise pour quand je serai loin ; un arc-en-ciel
brandi à bout de bras quand je reviens à la maison

quand j'étais enceinte ; et tout ce qu'on savait alors de toi
c'étaient des formes sur ma peau, j'imaginais que je serais celle
qui te montrerait le ciel du doigt ; t'emmitouflant d'étreintes
zébrées de rayons de soleil à chaque pluie diluvienne

je me trompais

(p.249)
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éclipse

je me rappelle ton visage
de moins en moins chaque jour

quand j'essaie
ne me viennent que des souvenirs
de photos de ton visage

et ce n'est
pas pareil

(p.64)
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et si tu respires encore, tu as beaucoup de chance car pour la plupart on suffoque, les poumons endommagés à force de mettre le feu à nos entrailles pour le plaisir

Miroirs
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J’étais garée à la seule place derrière la rangée de maisons, la voiture chargée de cartons qui me remuaient à la simple idée de les déballer et de sangloter au milieu des souvenirs et des mouchoirs.
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p.423.
Mais la goutte d'eau qui faisait déborder le vase, pour elle, c'était que je laisse aussi toujours à côté du siège des toilettes une boîte de tampons et un paquet de serviettes hygiéniques. Je voulais que tous ces produits soient exposés à la vue de ma fille dès son plus jeune âge ; qu'ils soient aussi normaux pour elle que du savon et un rouleau de papier toilette. Et aussi parce qu'à l'époque où je manquais encore de confiance en moi pour simplement demander, il m'est quelquefois arrivé de débarquer de manière imprévue chez des gens et, en farfouillant dans leur salle de bains pour leur en piquer, de n'en trouver aucun.
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p.186.
Je vois les sourires quotidiens de ces mères leur être rejetés à la figure par des moues dégoûtés, des plaintes et des mines renfrognées, des cartables balancés à leurs pieds comme des tas de crottin de cheval, des plats dénigrés avant même qu'une bouchée ait franchi la bouche de l'enfant ; des insultes hurlées ; des menaces crachées.
Je n'arrive  pas à le supporter. Comme parent, je me suis progressivement transformée en ma grand-mère, rabâchant qu'il faut être reconnaissant et respectueux envers ceux qui vous respectent, et manger cette satané bouffe qu'on vous pose sur la table à l'heure du dîner, que vous en " ayez envie " ou non. Si j'ai pu manger de la purée de navets toutes ces années, alors toi aussi. (Désolée, maman.) Allergies mises à part, bien sûr.
Récemment j'ai demandé à ma fille de m'applaudir pour avoir étendu le linge. Si ses amis ne disent pas merci quand je pose de la nourriture sur la table, je me contente de reprendre l'assiette et m'en vais jusqu'à ce qu'ils pigent ce qui se passent. Je suis en train de devenir une mère embarrassante et ridicule  - et je suis sûre que ça ne fera qu'empirer avec le temps.
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p.409-10.
Ce serait formidable si notre société était arrivée à un stade où nous pourrions dire aux jeunes filles :

Oui, tu vas bientôt avoir tes règles, mais tu disposes déjà d'informations complètes à ce sujet et nous t'aiderons à gérer toutes les questions pratiques, tu pourras bénéficier de protections gratuites si tu ne peux pas te les payer, et ne t'inquiète pas s'il t'arrive d'avoir des petites fuites, plus personne n'y prête la moindre attention.
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p.402.
mauvaises manières

je trouve difficile de se fier à une culture
où une photo de mes mamelons
a plus de gravité que la photo
d'un flingue chargé pointé sur vous

où la circulation peut être meurtrière
mais les mots "fuck" et "chatte" sont bien trop grossiers
est-ce vraiment une surprise
si les enfants sont si désorientés
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p.226.
La parentalité joue un rôle énorme dans la transformation culturelle. Même si elle est souvent traitée avec aussi peu de respect que bien d'autres travaux bénévoles mal considérés, je pense que les parents et ceux qui s'occupent des enfants peuvent changer énormément de choses en imposant une normativité à la prochaine génération.
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p.222-3.
Alors que la majorité des gynécologues de leur époque n'approuvait pas l'extrémisme de la mutilation génitale féminine défendue par Baker Brown, John Kellogg, lui, était l'un de ses partisans les plus connus. Les cornflakes et la MGF : deux armes féroces dans le combat contre l'immoralité.
Le meilleur résumé du rapport de John Kellogg au plaisir sexuel, je l'ai trouvé dans Vagina : A Re-Education de Lynn Enright, où on lit :

Il [John Kellogg] était marié mais n'avait semble-t-il jamais consommé son mariage ; il croyait que la masturbation féminine était la cause de toute une série de problèmes, comme la maladie mentale, les fausses couches et le cancer... il conseillait l'utilisation de bandages et de liens pour empêcher les enfants de se masturber ; si ça ne marchait pas, il suggérait de se servir d'une cage. Dans certaines circonstances, quand les autres méthodes avaient échoué, il recommandait une excision ou de brûler le clitoris à l'acide phénique... Alors que d'autres médecins pratiquaient des excisions avec une certaine discrétion, Kellogg, à l'instar de Baker Brown, soutenait ouvertement cette pratique.
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p.220.
fuyant les rayons des céréales

"... parce que m. kellogg était un raciste.
un bigot. un fana d'eugénisme.
convaincu que les couples mixtes
étaient une malédiction pour le pays."

elle me regarde. roule des yeux
me tient la main. nous partons.

elle n'a plus jamais redemandé
de coco pops.
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p.165.
Quoi qu'il en soit, j'attends avec impatience le jour où le meurtre et/ou le viol suggérés seront beaucoup, beaucoup plus controversés qu'un léchage de cul ou de chatte suggéré, consenti, agréable, et demandé. Je me demande si cela aura lieu dans six cents ans ou si les humains du futur, si toutefois nous traînons encore dans les parages, pèteront encore les plombs sur des histoires de trous du cul.
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p.143-4.
Ça n'en fini jamais. C'est le genre de rappel poli et subtil qui imprègne encore la société, et même si tu es une femme largement majeure et vaccinée, on te suggère de ne montrer que " ce qu'il faut de chair ", et ça me donne tantôt envie d'envelopper ma fille dans un emballage protecteur de ma mère et de le cacher dans une grotte sans lumière, tantôt de courir à travers la ville les nichons à l'air en criant " Putain de bordel de merde ". Pour les petits garçons, il y a également des choses à contrôler. Des règles différentes, des raisonnements différents, mais tout aussi stricts. En clair, et pour autant que je sache, pour que nos petits garçons soient acceptés dans une société encore largement homophobe, ils doivent garder les cheveux courts, aimer le football et s'habiller soit en Batman, soit dans les putains de couleurs les plus ternes que nous parvenons à leur imposer.
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p.128.
Puis elle a poursuivi. Mais vous les enfants, vous faites les choses plus raisonnablement aujourd'hui en vivant avec vos partenaires avant de vous marier parce que vraiment c'était une idée stupide de mon temps d'épouser quelqu'un avec qui vous n'aviez jamais vécu. Ensuite elle a dit qu'elle trouvait que c'était une bonne chose de se marier plus tard dans la vie et non pas à l'adolescence comme elle l'avait fait.
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p.126-7. Pas une seule fois les garçons n'ont eu à se présenter devant une classe de filles pour apprendre à nous caresser avec les doigts en se servant d'un figue, ce qui, j'en suis sûre, aurait aidé nombre d'entre nous. J'aurais apprécié cela. En particulier parce que l'obsession de la pénétration s'étendait aussi à l'usage des doigts et que doigter, pour la plupart des garçons, semblait se traduire par baiser avec les doigts et seulement ça, une imitation de tringler en continu mais avec un outil beaucoup plus petit. Ça ne comptait que s'ils allaient à l'intérieur. Home run.
Le fait que notre culture se focalise continuellement sur la pénétration dans l'acte sexuel, comme étant à la fois la norme et le marqueur d'une perte d'on ne sait quelle invisible innocence, semble à la fois confus et dangereux, en particulier pour les jeunes, les personnes sans expérience ou peu sûres d'elles. Cela fait de la pénétration la chose qui compte, la chose sur laquelle nous devrions nous concentrer sexuellement et enfin la chose qui, depuis des milliers d'années, s'avère une marchandise recherchée, mettant encore des enfants et des adolescents en danger dans le monde entier.
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p.35.
Elle me raconta que sa mère, selon la pure tradition romantique, lui avait dit deux choses alors qu'elle avait dix-neuf ans et s'apprêtait à quitter la maison pour la première fois.
Tout d'abord que les relations sexuelles étaient obligatoires, l'un de ses devoirs d'épouse. Non seulement elle devait s'y engager devant Dieu, mais aussi au regard de la loi. Jusqu'en 1991 en Grande-Bretagne, un mari ne pouvait être accusé de viol sur sa femme puisque, légalement, le mariage impliquait le consentement mutuel et ce dès lors que les époux avaient prêté serment.
Cette législation émanait de la thèse d'un homme du XVIIe siècle, Sir Matthew Hale, et fut par la suite adoptée par de nombreux pays du Commonwealth :

Le mari ne peut pas être coupable d'un viol commis par lui-même sur sa femme légitime, car par leur consentement mutuel et par contrat, la femme s'est livrée à son mari, et elle ne peut se rétracter.
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La voir faire ses premiers pas m'a beaucoup fait réfléchir au sens de la vie. La poétesse américaine Erin Fornoff, qui demeure en Irlande, a écrit un vers que j'adore : "Pensez à la dernière fois que vous avez fait quelque chose pour la première fois."
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En ville, l'autre jour, j'ai entendu une femme dire à son petit garçon d'arrêter de pleurer. "Tu n'es pas une petite fille", l'a-t-elle réprimandé. Je trouve ça déplorable. Ce doit être difficile pour les petits garçons. Et pour les grands aussi, d'ailleurs. Je pense que la prochaine fois que je me ferai pourrir par un gars parce que je pleure, je lui demanderai pourquoi il ne pleure pas, lui. "C'est quoi ton problème ? Pourquoi tu ne pleures pas ? Pourquoi tu ne pleures jamais ?"
C'est un aspect tellement nocif de notre culture : la peur de laisser tomber de l'eau de nos yeux.
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Je me rends compte que mon travail, en tant que parent, consiste en partie à créer des souvenirs. Entrer en douce pour remplir les chussettes de Noël, choisir la mandarine la plus justeuse pour la glisser dans la pointe, les pièces de monnaie en chocolat, la nourriture pour les rennes et les mince pies. Cette année, je suis un peu obsédée par tout le décorum. J’ai envie de créer des souvenirs mémorables pour Petite Chérie : de cuisiner de la nourriture qu’elle humera dans vingt ans en se souvenant de nos soirées ensemble, de russir les chaussettes en laine qui grattent juste bien ce qu’il faut pourqu’elle se souvienne à jamais de Noël à chaque fois qu’elle se coince un ongle dans une maille.
p. 324
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Rose ou bleu
Rose ou bleu ?
Rose ou bleu ?
Rose ou bleu ?
C’est parti…
Pyjama pour bébé bleu. Avec des robots.
Pyjama pour bébé rose. Pas de robots.
Pyjama pour bébé rose. Avec des fleurs.
Pyjama pour bébé bleu. Pas de fleurs.
Petite Rose cueille une marguerite. Mimi.
Petit Bleu cueille une marguerite. Homo.
Petit Bleu grimpe à un arbre. Quel garçon musclé !
Petite Rose grimpe à un arbre. Garçon manqué.
Rose tombe. Rose a plus de câlins,
Les larmes de Rose sont permises.
Pas de larmes, Bleu doit se conduire comme un homme.
Avoir des couilles ! S’endurcir ! Fais pas ta gonzesse, Bleu !
p.  315-316
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