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Citations de Hunter S. Thompson (109)


Ma vie, depuis deux décennies, est un monument balafré mais sain consacré au concept de l’Ultime Extrême, en rapport à l’application de la loi de Poisson - qui stipule que “les perturbations discontinues” n’ont pas besoin d’être tolérées et qu’il n’existe, dans le langage de la physique, nulle provision égale et opposée lorsqu’une perturbation discontinue est matée, écrasée.
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La rumeur de la vie et du mouvement, de gens en train de se préparer ou de renoncer au jour prochain, le murmure de l'espoir et de la résignation et , derrière tout cela, dans la nuit interminable des Caraïbes, le tic-tac macabre de milliers d'horloges, le grignotement vorace et solitaire du temps qui passe.
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D'une façon ou d'une autre, ils se sont laissé gagner par l'idée qu'en envoyant tout paître ils seraient capables de découvrir une existence meilleure. Ils ont entendu l'appel, ce fichu appel qui vous rend fou de désir de tailler la route et d'aller voir ailleurs.
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L'univers dans lequel j'avais plongé avait quelque chose d'étrange, d'irréel, quelque chose d'amusant et d'un peu démoralisant à la fois. Je me retrouvais là, installé dans un hôtel de luxe, fonçant à travers une ville à moitié hispanique dans un cabriolet qui ressemblait à un cafard et faisait le bruit d'un avion de chasse, maraudant dans les ruelles ou jouant les voyeurs sur les plages, traquant mon déjeuner dans une mer infestée de requins, pourchassé par des foules qui me hurlaient dessus dans une langue étrangère, et cela dans une île au passé colonial rococo où tout se négociait en dollars américains, où tout le monde conduisait des voitures made in USA et passait des heures à la roulette en se donnant l'illusion d'être à Casablanca. Une partie de cette cité ressemblait à Tampa, l'autre à une cour des miracles médiévale. Les gens que je rencontrais avaient l'air de sortir directement d'un essai pour le film de l'année. Et je justifiais mon minable salaire en errant là-dedans, en essayant d'assimiler et de "me faire une idée de la situation".
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"Doux Jésus ! Je me voyait allongé dans mon lit au Mint Hotel, à moitié endormi et regardant dans le vide par la fenêtre, lorsque soudain une saleté d'ivrogne nazi de soixante mètres de haut ferait son apparition sur le ciel du fond de "Woodstock Uber Alles !"

Il faudra fermer les doubles rideaux, ce soir. Un truc comme ça de quoi envoyer un drogué balader les murs de sa chambre où il rebondirait en rond comme une balle de ping-pong. Les hallucinations sont déjà assez dures. Mais au bout d'un moment, on apprend à faire face à une apparition de sa grand-mère décédée vous remontant une jambe en rampant avec un couteau entre les dents. La plupart des amateurs d'acide s'en sortent très bien de ce genre de chose.

Mais personne ne peut tenir l'autre trip - la possibilité que le premier débile venu avec un dollar quatre-vingt-dix-huit en poche entre au Circus-Circus et apparaisse soudain en plein ciel par-dessus le centre de Las Vegas en faisant douze fois la taille de Dieu et hurlant ce qui lui passe par la tête. Non, ce n'est pas une bonne ville pour les drogues psychédéliques. La réalité elle-même y est trop déformée.
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on ne peut pas vivre indéfiniment en ne comptant que sur ses couilles et en jouant au plus malin.
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Le « bonheur », ou l’ « amour », font partie des termes que je n’ai jamais vraiment compris. Quand on gagne sa vie avec les mots, on finit par s’en méfier.
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Sur la route, un motard est constamment en danger de mort.
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Mon sang est trop épais pour la Californie : je n'ai jamais été capable de m'expliquer correctement sous ce climat. Impossible quand on est trempé de sueur... et qu'on a des yeux hagards injectés de sang et qu'on a les mains qui tremblent.
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Pourquoi avoir parcouru une telle distance jusqu'à ce qu'on appelait jadis "les îles sandwich" et s'être fadé le spectacle débile de huit mille riches qui se torturent dans les rues d'Honolulu et appelent ça du sport ?
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Les rédacteurs m'avaient également donné trois-cents dollars en liquide [dollars de 1971, bien entendu] que nous avions déjà presque entièrement dépensés pour acheter des drogues extrêmement dangereuses. Le coffre de la voiture ressemblait à un labo ambulant de la brigade des stupéfiants : nous avions deux sacoches d'herbe, soixante-quinze pastilles de mescaline, cinq feuilles d'acide-buvard carabiné, une demi-salière de cocaïne, et une galaxie complète et multicolore de remontants, tranquillisants, hurlants, désopilants ... sans oublier un litre de tequila, un litre de rhum, un carton de Budweiser, un demi-litre d'éther pur et deux douzaines d'ampoules de nitrite d'amyle.
On s'était levé ce gentil petit arsenal la veille au soir, en courant frénétiquement aux quatre coins du district de Los Angeles - de Topanga à Watts, on a raflé tout ce qui nous tombait sous la main. C'est pas qu'on avait besoin de tout ça pour notre petit voyage, mais une fois qu'on commence sérieusement une collection de drogues, on a tendance à vouloir la pousser jusqu'au bout.
La seule chose qui m'inquiétait vraiment, c'était l'éther. Il n'est rien au monde de plus désemparé et de plus irresponsable et de plus dépravé qu'un homme qui est dans l'éther jusqu'aux mirettes. Or, je me doutais bien qu'on ne tarderait pas à passer à cette saleté - dès la prochaine station-service, probablement. Nous avions goûté presque tout le reste et, ma foi ! l'heure était venue de se renifler un bon coup d'éther. Après, on ferait les cent-soixante bornes qui nous restaient dans un abominable état d'abrutissement entrecoupé de spasmes et de coulées de bave. La seule façon de rester éveillé à l'éther, c'est de s'envoyer un tas d'amyles - pas tout d'un seul coup, mais régulièrement, juste assez pour pas bouger du 140 en traversant Barstow.
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(Page 78-79)

Washington : « Des témoins volontaires ont déclaré hier devant une commission parlementaire officieuse que lors de leur travail d’interrogateurs militaires, ils utilisaient quotidiennement des batteries de téléphones pour torturer les prisonniers vietnamiens, et les projetaient d’hélicoptères pour les tuer.
Un spécialiste militaire des renseignements a déclaré qu’un de ses militaires avait abattu d’un coup de pistolet son interprète chinoise en disant : « C’était qu’une guenon après tout » voulant dire qu’elle était asiatique. »
Lire cette première page me fit me sentir beaucoup mieux.
Par rapport à toutes ces atrocités, mes crimes étaient pâles et insignifiants.
J’étais un citoyen relativement respectable – dix fois criminel, sans doute, mais certainement pas dangereux. Et lorsque le juge suprême s’avancerait pour m’inculper, cela compterait certainement …
Mais en étais-je sûr ? Je regardais la page sportive et vis un petit article sur Muhammad Ali : son affaire était devant la cours suprême, en dernier appel. Il était condamné à cinq ans de prison pour avoir refusé de tuer des « guenons ».
« J’ai rien contre les Viêt-Cong, moi. » Avait-il déclaré.
Cinq ans.
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Je m'affalais dans la cabine. C'était trop atroce. Ainsi, j'appelais mon avocat dans un moment de crise terrible, et ce goujat était détraqué par les drogues - il n'était plus qu'une saloperie de légume ! " T'es une vraie ordure, grondai-je, je t'esquinterai le cul pour ça ! Toutes les merdes qu'il y a dans la voiture sont à toi ! Tu piges, ça ? Quand j'aurais fini de déposer mon témoignage ici, tu sera rayé du barreau !
"Espèce de bouse ratiboisé ! gueula-t-il. je t'ai envoyé un télégramme ! Tu es censé couvrir la Conférence régionale des Procureurs ! J'ai pris toutes les réservations... loué une Cadillac décapotable blanche... tout le truc est arrangé ! Alors qu'est-ce que tu branles au milieu de ce foutu désert ?"
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Les vieux éléphants se traînent jusque dans les collines pour mourir, les vieux Américains vont sur l'autoroute et conduisent jusqu'à l'agonie.
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Nous survivons grâce à de fragiles illusions, si fragiles qu'elles ne peuvent surmonter de telles épreuves.
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En général, seul le rhum arrivait à lui faire baisser la garde. Et ses moments de naturel se présentaient si rarement qu'ils dégénéraient vite en une sorte de maladresse puérile presque pathétique. Il s'était tant éloigné de lui-même qu'il ne savait plus qui il était, à mon avis.
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Un après-midi, à l'Adobe, en voyant un Angel revendre une poignée de barbituriques à deux voyous boutonneux de seize ans, je compris subitement que, loin de perpétuer le véritable rêve américain, cette petite transaction annonçait une société prenant tout juste forme.
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Une trentaine de zombies traînait autour du feu de camp, les uns plantés à fixer les flammes d'un œil vide, d'autres broyant du noir en hurlant par moments des insanités dont l'écho se répercutait au-dessus du lac comme des hurlements de fous.
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Pour les filles qui se font sauter aux fiestas des Angels, police ne rime pas avec secours.
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Loin de me laisser une impression de sensualité, le spectacle me frappa par sa sauvagerie agressive et vengeresse.
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