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Critiques de Iceberg Slim (46)
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Pimp : Mémoires d'un maquereau

Drôle de sentiment à la sortie de ces "mémoires d'un maquereau" (et non, ça ne se passe pas dans un restaurant de sushis… Pardon…).

On sent que ce récit est un peu romancé mais il nous plonge tête la première dans le monde du proxénétisme. Pas facile donc de ressentir de la sympathie pour Iceberg Slim qui a passé la majeure partie de sa vie à tenter de devenir le plus puissant des macs et ce, malgré son repentir et sa (assez tardive) prise de conscience.

Si ce livre est ultra noir et froid, il permet néanmoins d'appréhender le contexte dans lequel Iceberg Slim a évolué. La vie des afro-américains à son époque était très loin d'être un paradis et rares étaient leurs perspectives d'évolution sociale. Slim a donc fait son choix. Je pense que la question ici n'est pas de les accepter ou d'excuser l'auteur (et ce n'est pas son objectif) mais bien de comprendre un tant soit peu le pourquoi et le comment. Un document rare, violent et dérangeant donc, mais également très intéressant.

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Pimp : Mémoires d'un maquereau

L'histoire, certes un peu romancée, mais véridique du plus célèbre souteneur des années 1940.

Le livre de chevet de toute une flopée de rappeurs américains.
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Mama black widow

C'est sûrement le livre le plus noir que j'ai lu de toute ma vie. Il n'y a aucun espoir ici d'échapper à sa condition ethnique et sociale. Cette histoire est inspirée d'une histoire vraie, d'une personne qu'Iceberg Slim croisa sur son chemin du temps où il tenait son écurie de prostituées d'une main glacée de fer.

On en sort un peu sonné mais c'est un très bon livre qui s'insurge, en montrant la réalité telle qu'elle est, contre la ségrégation raciale aux Etats-Unis.
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Trick baby

C’est alors qu’il est en prison, en train d’envisager sa reconversion dans un autre bizness que le proxénétisme, qu’Iceberg Slim rencontre White Folks, alias Trick Baby. Un grand gaillard, sosie d’Errol Flynn. Pourtant il ne faut pas se fier aux apparences, malgré sa peau blanche et ses yeux bleus, Johnny O’Brien-White Folks est né dans les années 20 d’une mère noire et d’un père blanc mariés. Ce dernier disparaît très rapidement du foyer et le petit Johnny grandit seul avec une mère dévorée par l’alcoolisme.

Iceberg Slim le connait de réputation. En équipe avec Blue Howard, ils forment la paire d'arnaqueurs la plus efficace de Chicago. Jusqu'au jour où ils s'attaquent involontairement à la mafia.

Iceberg Slim ne s’embarasse pas de fioritures, c’est l’expérience de la rue mise en mots de la façon la plus brute et directe qui soit. A travers un destin particulier situé avec précision dans son contexte socio-historique, nous avons ici le récit d’un apprentissage du métier d’arnaqueur.

Trick Baby est un roman au rythme trépidant. Il décrit les ravages de l'exclusion et de la xénophobie. Grand roman. Extraordinaire !

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Mama black widow

S'il y a bien un truc qui vous saute aux yeux et vous prend aux tripes – non , pas de Caen , merci - à la fermeture de ce bouquin , c'est que ce mec sait écrire ! Oh que oui ! La raison en est toute simple , ce milieu de l'amour et du désespoir tarifé , il l'a connu de tres pres ! Il en fut meme l'un de ses tristes acteurs...

En effet , Iceberg Slim (Robert Lee Maupin 1918 – 1992 ) fut , en son jeune temps , l'un des proxénetes les plus en vue des quartiers noirs de Chicago ! Une vingtaine d'années comme souteneur , ça vous pose une crédibilité ! Il ajoutera , la quarantaine passée , une nouvelle corde à son arc de mac' aux faux airs de Cupidon , celle d 'écrivain de grand talent malgré une mysoginie notoire .

L'excellent Mama Black Widow , biographie crue et sans concession d'un travesti noir , en constitue la preuve éclatante !



A la question : qui est Mama ? Elle est tout simplement l'antithese de la Mama de Génésis ! Vénale , sournoise , perfide , elle concourt , tout comme la veuve noire , à l'éradication pure et simple de son foyer , mari et gamins inclus dans le service apres-vente !

Otis Tilson se souvient...Il se remémore cette famille unie dans le Mississipi ! Un quotidien de dur labeur dans les champs de coton mais des valeurs qu'il croyait alors ancrées en eux à jamais : intégrité , probité , VTT – rayez la mention inutile . Mais pour sa gentille manman , l'appel des sirenes fut le plus fort ! Ni une , ni trois , le temps de plier bagage et les voilà désormais naufragés volontaires dans ce sordide ghetto de Chicago .

Otis se souvient de cette longue descente aux enfers qui en découla . De ce pasteur qui l'initia , contre son gré , à l'amour si particulier de son prochain . De ce questionnement douloureux qui en naquit alors : fromage ou dessert , mer ou montagne , filles ou garçons...

Otis se souvient des reves de grandeur de sa mere . De son indéracinable penchant pour l'argent et la réussite . Le bonheur n'a pas de prix dit-on...Pourtant , la famille Tilson va payer un lourd tribut sur l'autel de l'arrivisme forcené !



Sur fonds d'histoire familiale et personnelle , ce bouquin vous en colle une méchamment ! Quete identitaire , sexe , drogue et pas wok'n'woll , difficile de sortir indemne d'un tel environnement...

Alternant savamment tendresse et rudesse , cet ancien proxo qui , dit-on , avait coutume de battre ses gagneuses à l'aide d'un cintre torsadé , n'en demeure pas moins surprenant ! Il possede le don de souffler le chaud et le froid avec une maestria hallucinante , de jouer avec vos sentiments comme personne et de vous laisser scotché à la lecture d'un récit , somme toute classique , mais enlevé et maitrisé de bout en bout ! Une écriture tour à tour poetique et violente ! Véritable cri d'amour d'un fils pour sa mere tutélaire et castratrice qui , à force d'ambition démesurée , fit de son foyer un véritable chaos journalier !

De drames en désillusions , de tragédies en déconvenues , Slim vous balade , dans ce ghetto qu'il décrit formidablement , pour vous perdre définitivement au sein de cette famille frappée du sceau du malheur !



Mama Black Widow , un récit crépusculaire au venin contagieux...
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Pimp : Mémoires d'un maquereau

Quand on a un programme de livres à lire, il faut s'y tenir. Le problème est que lorsque vous prenez un peu de votre temps pour honorer un festival litteraire comme celui de Vincennes, que vous faites dédicacer quelques uns de vos ouvrages par des auteurs que vous appréciez, que vous découvrez au détour d'un stand une collection qui éveille en vous un vif intérêt comme Soul Fiction des Editions du Rocher, que parmi les trésors qui s'étalent à perte de vue, vous identifiez un classique que vous pensiez non traduit, qu'en tournant les premières pages du roman sulfureux dont on vous a vanté les mérites, vous êtes immédiatement pris par l'écriture, le sujet, alors vous dites "Pouah! la planification!".





Voilà le piège dans lequel je suis tombé en lisant les premières pages de Pimp, le journal intime d'un mac noir, d'un souteneur, bref d'un proxenète. Iceberg Slim est un ancien mac qui nous confie son expérience. Il n'y va pas avec le dos de la cuillère. Dès les premières pages, il envoie une bouffée d'images nauséabondes, histoire de décourager les âmes trop sensibles, car l'homme ne va pas retenir ses mots, faire dans la prose raffinée pour nous narrer ce milieu dans lequel il a baigné et règné pendant près de trente ans, entre macs, prostituées, drogues, flics verreux, incarcérations, violences, sexe et racisme.





Iceberg Slim repart d'abord dans son enfance, son adolescence pour amener le lecteur à saisir son évolution. Nous sommes dans l'Amérique des années 30. On retiendra certains points qui ne manqueront pas de faire réfléchir ceux qui transmettent des valeurs à leurs mômes. On retiendra cette relation avec sa mère. On retiendra des choix regrettables. On retiendra la rue qui conditionne souvent même les meilleurs. On retiendra qu'Iceberg Slim ne cherche pas amadouer le lecteur, mais il raconte cette vie faite de rencontres parfois positives souvent désastreuses.





Moi, j'allais me coucher dans une minuscule alcôve à l'arrière du tripot et je faisais des rêves fantastiques. Des putes splendides s'agenouillaient devant moi en me suppliant avec des sanglots dans la voix de prendre leur argent.

Depuis plusieurs semaines, je baisais une fille très sexy dont le père, un musicien connu, avait un orchestre. Elle avait quinze ans. Elle s'appelait June et m'aimait à la folie. Elle avait l'habitude d'attendre dans la rue que Jimmy soit parti, puis elle venait me rejoindre dans mon lit de camp militaire et restait avec moi jusqu'à sept heures du soir. Elle savait que je devais faire le ménage pour que le tripot puisse ouvrir vers neuf heures.

Un jour, vers midi, je lui posai une question :

- Est que tu m'aimes suffisamment pour faire n'importe quoi pour moi?

- Oui, répondit-elle.

- Même te taper un micheton?

- N'importe quoi, je te dis.

Page 53, Editions du Rocher





Après un premier séjour en prison, à peine adulte, Blood qui deviendra Iceberg Slim se forme auprès des grands macs de la région. Le pouvoir, leur richesse, leur exhibition ont eu raison de lui dans une Amérique où les noirs ont peu de créneau pour s'élever socialement, où les blancs courent après les prostituées noires. Les uns vivent en enfer quand les autres sont au paradis.



"Je suis toujours noir dans un monde de Blancs, pensai-je. mais même si je ne peux pas franchir la barrière qui nous enferme, je peux réaliser mon rêve: moi aussi, je deviendrai important, moi aussi, je serai admiré. C'est simple si je me donne le mal de devenir un vrai mac, je ramasserai une tonne de pognon. Que ce soit dans le monde des Blancs ou celui des noirs, tout le monde est ravi de te *** quand on voit briller le fric sur toi."

Page 139, Editions du Rocher





Slim aime exploiter ses prostituées. Ils usent de toutes les techniques pour tenir son écurie. La violence en particulier. La manipulation aussi. On a du mal à dissocier le proxénetisme de la pratique de l'esclavage... D'ailleurs, Iceberg Slim le dit très bien :



"Il faut que j'aie une véritable éponge dans la tête, pensai-je. Je vais me servir de mes yeux et de mes oreilles comme des pompes aspirantes. Je dois tout savoir sur les putes, sur les pièges, sur les combines. Je veux me dépêcher de découvrir les secrets des macs. pas question de devenir gigolo à la petite semaine comme les maquereaux blancs. Je veux tout contrôler chez mes putes. Je veux être le patron de leur vie toute entière, et même de leurs pensées. Il faut que je leur mette dans la tête que lincoln n'a jamais aboli l'esclavage"

Page 124, Editions du Rocher



Après avoir longuement décrits les péripéties scabreuses, l'auteur s'extrait par un concours de circonstances de ce monde ténébreux. Il se case comme tout cave en mesurant l'ampleur et la difficulté d'une vie ordinaire respectant la loi et les autres. Mais cela, comme c'est souvent le cas dans ce type de récit, en très peu page.



L'une des forces de ce texte autobiographique est le style employé par Iceberg Slim, une écriture avec les mots de la rue, avec les mots du milieu qui fournit une certaine authenticité à cet ouvrage, formidable témoignage de l'Amérique du 20è siècle.


Lien : http://gangoueus.blogspot.co..
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