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Citations de Isabelle Clair (51)


J’envisage plutôt la sexualité comme un foyer possible de la fabrique du genre : non seulement un de ses « sites privilégiés » (key site) de manifestation (Jackson 2005 p15) mais une source d’organisation de la complémentarité (et donc d’asymétrie) entre les groupe de sexes
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Si la réalité sociale du genre ne peut toute entière être saisie par le prisme de la sexualité, ni la réalité sociale de la sexualité par celui du genre, il est néanmoins important de souligner que les normes de féminité et de masculinité, les déviances sexuelles, les rapports de pouvoir entre sexualités façonnent de nombreuses manifestations du genre – au-delà des seules pratiques sexuelles
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La théorie féministe du « positionnement » (standpoint), considère l’expérience des femmes comme une source de savoir susceptible d’être déployée pour transformer la sphère publique dont elles sont exclues
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Continuer d’écarquiller les yeux en partant du principe qu’il est de nombreux aspects de la vie sociale qui, parce qu’ils ne semblent pas les concerner directement, sont spontanément imperceptibles ; être vigilant.e.s à ne pas se reposer sur la perception devenue évidente de certains clivages sociaux pour se rendre aveugle à d’autres ; et donc améliorer les lunettes existantes, voir en construire de nouvelles, quitte à ce qu’elles entrent en concurrence avec les modèles de départ qui ont contribuer à les faire advenir.
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c’est seulement en étant conscient.e de cet enracinement social, et donc en le reconnaissant comme quelque chose d’inévitable, que l’on peut réellement faire de la science
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… le genre n’est pas un thème. C’est une logique sociale qui, traversant la société, doit en traverser les explications
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Dans un monde qui s’entête à masquer les rapports de pouvoir, on montrera combien ces lunettes sont indispensables, mettant au jour un angle mort que les autres lunettes sociologiques ne savent pas réfléchir.
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Au fondement de cette « différence », et en guise de solution politique à l’antinomie juridique dans laquelle elle s’enracine, il y a la référence fondamentale à la « nature » - parce que la justification de l’antinomie est précisément présentée comme « naturelle ». Là où une légitimation universalisante se sent trop fragile l’inégalité est naturalisée. La « nature » permet d’articuler politiquement la suppression des privilèges et le maintien des différences (de genre, de race, et plus tard de « classe »).
Antonio Negri dans « L’échafaud et la tribune », p. 53.
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On pourrait ainsi soutenir que garantir une présence des femmes dans les assemblées n’est pas seulement une question d’égalité et de justice formelle, que c’est donner à ces questions d’intérêt commun la possibilité d’être entendues et de faire l’objet de délibérations au sein de la cité. Reste que la centralité de ces questions n’est pas forcément liée au statut majoritaire. L’importance politique des problèmes posées par l’exclusion ou la discrimination à l’encontre d’un groupe, et l’injustice inhérente à cette exclusion, ne sauraient se mesurer au seul critère du poids numérique de ce groupe. Les immigré·es, les Tsiganes plus encore, ont beau être des minorités dans les pays de l’Union européenne, on ne peut en conclure que leur accès à la citoyenneté est un problème mineur ou périphérique alors même qu’il met en cause le socle sur lequel repose aujourd’hui la définition de la citoyenneté (identification entre nationalité et citoyenneté, subordination de la citoyenneté européenne à la citoyenneté nationale, etc.).
Eleni Varikas dans « Une citoyenneté « en tant que femme » ? Éléments du débat européen : parité vs. égalité », p. 89.
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L’idée ingénument défendue qu’une femme élue serait spontanément portée à défendre les intérêts des femmes plutôt que le programme de son parti n’est pas seulement boiteuse du point de vue de la vérification empirique, elle relève d’une perception encore plus boiteuse de la démocratie, qui consisterait à souhaiter que les membres de l’Assemblée agissent non pas selon les positions politiques sur lesquelles ils/elles ont été élu·es mais en fonction de leur appartenance de sexe.
Eleni Varikas dans « Une citoyenneté « en tant que femme » ? Éléments du débat européen : parité vs. égalité », p. 92.
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Eleni Varikas incarne ainsi, presque à elle seule, un féminisme internationaliste qui dialogue en permanence avec de multiples sources, concepts et langues, et montre à quel point la traduction est un exercice impur de théorisation qui fait fi des frontières nationales et construit des communautés de pensée dont il s’agit constamment de faire apparaître les lignes politiques de fracture ainsi que les points de rencontre possibles. Héritière de la théorie critique, la pensée d’Eleni Varikas est une pensée migrante nourrie de questions qui voyagent dans le temps comme dans l’espace : bien que toujours située, elle s’enrichit des expériences de l’étrangeté et n’a de cesse d’interroger les évidences, les postulats inintérrogés.
Elsa Dorlin dans « Le pari d’Eleni. Les luttes aux marges de la modernité : une autre philosophie de l’histoire », p. 104-105.
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Cette persistance me paraît manifeste dans ce que je désignerai, faute de mieux, un « néo-positivisme méthodologique » : une curieuse réaffirmation de la supériorité des sciences naturelles comme modèle de tout savoir, de tout accès à la réalité ; un déterminisme historique qui réfléchit le postmoderne comme une fatalité, comme une condition imposée à l’humanité par un certain stade de l’évolution historique ; une réaffirmation du principe de réalité aux dépens de l’utopie ; une guerre à la métaphysique (comme fondement du « mensonge » de la modernité) rappelant de trop près le matérialisme positiviste (Aufklärung ou scientifique) qui constitue pourtant la cible des récits postmodernes.
Eleni Varikas dans « Féminisme, modernité, postmodernisme : pour un dialogue des deux côtés de l’Océan », p. 119-120.
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Il suffit de voir, à ce propos, combien l’irruption sur la scène politique et universitaire des femmes noires (mais aussi chicanas ou asiatiques) a marqué la méfiance des théories féministes américaines envers les abstractions universalistes. Il est significatif qu’en France (mais aussi dans d’autres pays européens comme l’Italie ou la Grèce), le point autour duquel se sont concentrées, dès le début, les polémiques sur la conceptualisation politique de la catégorie femmes (à l’intérieur et à l’extérieur du mouvement féministe), fut immédiatement les rapports de classe. À suivre les débats américains, on a l’impression que le facteur de classe, comme élément déstabilisateur d’une homogénéité présumée des femmes, n’acquiert une visibilité qu’à partir des débats sur le racisme, comme le suggère ce terme de classism qui déroute parfois le lecteur ou la lectrice européenne. Indépendamment de ce qu’on peut penser de cet écart1, ce qui nous intéresse ici c’est que les formes de la mise en cause de la conceptualisation homogénéisante sont chaque fois liées à la configuration précise de différents types de rapports sociaux, et aux rapports de force politiques et intellectuels auxquels ceux-ci donnent lieu.
1. On peut regretter la faible prise en considération, dans la théorie féministe en France, des expériences du sexisme par les femmes immigrées, comme on peut être sceptique face à certaines tendances du féminisme américain qui construisent des rapports sociaux d’ordre différent sur un même modèle (par exemple celui du racisme).
Eleni Varikas dans « Féminisme, modernité, postmodernisme : pour un dialogue des deux côtés de l’Océan », p. 125.
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Eleni est de celles, encore trop rares en France, qui ne cessent de prendre en compte le problème de la « race », de la racisation, de l’ethnicisation, de la colonialité. Elle a été une des premières (et là encore nous nous sommes retrouvées, elle et moi, métèques humanistes) à prendre à bras-le-corps toutes ces difficultés théoriques, encore si compliquées à surmonter, mais d’autant plus stimulantes.
Sonia Dayan-Herzbrun dans « Pensée féministe et théorie critique », p. 227.
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Isabelle Clair
Il semblerait qu’il y ait une urgence à se mettre en couple de plus en plus précoce, avec des couples durables assez rapidement – même si pour la majorité des adolescents la relation dure quatre jours, une semaine, voire un mois… Les jeunes font partie d’une nouvelle génération, celle « des enfants du divorce » : ils ont un rapport à l’autre plus réaliste, moins romantique, mais ils ont aussi une forte envie de stabilité. Aujourd'hui, le modèle majoritaire est une entrée dans la sexualité qui se fait à travers ce qu’on nomme le « cocooning », c’est-à-dire sous le regard parental, qui introduit un contrôle bienveillant. Les adolescents se mettent en couple au sein de la famille et ce modèle – excepté dans les cités – est majoritaire dans l’ensemble de la population et dans les différentes classes sociales.
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Isabelle Clair
L’adolescence est le temps de la discorde et du mal-être. Face à la famille, le couple est « un refuge » qui permet de se construire « en dehors » de la sphère domestique. Dans la relation amoureuse, ils cherchent un univers où ils occuperont un rôle différent et ils ont envie d’avoir un interlocuteur privilégié qui n’est plus l’un des parents.
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Isabelle Clair
Comme le démontre Olivier Schwartz dans "Le monde privé des ouvriers", pour les classes populaires, le monde est restreint à la famille et au voisinage immédiat. Il y a beaucoup de biens, d’espaces qui ne leur sont pas accessibles et ils investissent en priorité la famille et le lieu qu’est la maison. Par conséquent, pour les jeunes des classes populaires, le couple représente une entité accessible ; c’est un bien désirable au plus haut point.
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Isabelle Clair
Il est difficile de parler de « virilité » dans l’absolu. Ce qui est considéré comme viril dépend des milieux sociaux et de l’âge. Dans mon enquête, « être viril », c’est le fait d’affirmer son corps et sa force physique, d’être dans l’insulte sexiste. Ce sont surtout les plus jeunes qui ancrent ainsi la virilité dans le corps. Pour les plus âgés, la virilité peut passer par l’intégration professionnelle. Finalement, ce qui est défini comme viril est toujours défini par opposition au « féminin » ; donc être viril, c’est l’obligation de ne pas se « féminiser ».
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Isabelle Clair
La domination sur les filles s’exprime de multiples façons. A l’adolescence elle se manifeste notamment par le contrôle direct de leur sexualité (ou de tout signe extérieur de sexualité, inscrit dans la tenue vestimentaire, la mobilité géographique, et toute forme de communication avec les garçons). Elles font ainsi l’objet de « réputations » qui les classent dans deux catégories radicalement opposées: les « filles bien » et les « putes ». De cette hiérarchie découlent des discours (insultes, rumeurs) et des comportements (coups éventuels de la part de garçons, retrait de certaines filles de l’espace public pour « se faire oublier » et/ou emprunts d’attributs physiques typiquement masculins, comme la bagarre, pour « retourner » le stigmate d’être une fille).
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processus par lequel ces femmes furent amenées à réélaborer les données objectives de leur existence, à contester la signification sociale qui était accordée à celle-ci, et à construire dans ce processus une identité collective leur permettant d’agir en tant que groupe pour transformer leur position
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