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Citations de Jacques Lusseyran (156)


Le moral des gens, c'est une chose si fragile qu'un mot, une intonation font tout basculer...
La merveille c'est que, au bout du compte, à force d'ausculter l'inquiétude des autres, je m'étais presque complètement délivré de l'inquiétude. J'étais devenu gai, presque constamment. Et sans le vouloir, sans y penser. Cela m'aidait naturellement, mais cela aidait aussi les autres.
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Je découvrais les lettres en pleine complicité : elles échangeaient entre elles des signaux à distance ; elles montraient leurs désirs, disaient leurs répulsions. Elles étaient douées de volontés particulières. J'en connus qui s'assemblaient pour préparer des mots violents, hurleurs ; d'autres qui, à l'unisson, gémissaient ou dansaient.
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Il n'y a vraiment qu'une richesse . je ne sais pas complètement ce qu'elle est, mais je crois voir dans la nuit le chemin qui mène vers elle . Je sens la place d'une porte . Cette porte, cela du moins est clair, me conduit vers la vie intérieure et non vers les choses .
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Paris, comme toute les villes, c'était une école d'égoïsme.
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les notes enfin franchirent la porte avec leurs sept chansons de lumière. Chansons-prodiges, puisque, faites de sons, elles savaient se montrer à mes yeux. Leurs sept voix m'étaient déjà familières ; mais j'ignorais qu'elles eussent dans le monde une place marquée, une résidence. Je ne savais pas qu'elles étaient sept étoiles. Étoiles cadencées, lumières de la gamme : je fis ce rêve et je le garde dans mes yeux :
DO blanche entrée des sons départs possibles et confident joyeux,
RÉ feu turbulent jaune d'or bondissant de toute naissance,
MI insolent et câlin petite lampe verte et jaune,
FA robe rouge et sa gravité qui console,
SOL bleu sombre mouillé d'argent qui tremble piété de la paix,
LA rouge vif baiser de confiance,
SI sur un pied penchant bleu trop clair qui fuit,

dièses et bémols qui sont affaire d'éclairage, faisant parfois plus douce la lumière, parfois l'aiguisant jusqu'au cri...
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Ce que la perte de mes yeux n'avait pas su faire, la peur le faisait : elle me rendait aveugle.
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“Dans la perception d'un homme attentif, la réalité se livre : des pans entiers se détachent sous la seule pression de la main, sous un seul regard. Mais la main n’est alors, et le regard n’est lui-même qu’un instrument. C’est toujours au-dedans de nous que la connaissance a lieu, c’est-à-dire dans cet endroit où nous sommes reliés à toutes choses créées. La paix intérieure, c’est cela, et c’est cela l’attention : c’est un état de communication universelle, un état de réunion.”
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“Nos rencontres avec la réalité n’ont pas à être d’abord des rencontres d’intelligence, mais de réalité. Si nous disions à nos idées, à nos opinions, à nos jugements, à nos habitudes, à notre démangeaison de savoir avant de connaître : «Tenez-vous tranquilles, les amis! Je vous appellerai dans un instant», aussitôt, notre perception de l’univers serait bouleversée de fond en comble. Nous ne le reconnaîtrions plus, notre vieux monde. Et il ne serait plus fatigué ni incohérent.”
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Maintenant, le public est là. C’est urgent : il faut l’aimer.
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L'allemand cette langue que j'aime, le voilà défiguré au point que je ne reconnaisse plus ses mots. Mon imagination de treize ans voudrait faire face au choc, mais c'est trop, d'un seul coup, pour elle. L'histoire se jette sur moi : elle a exactement le visage des assassins.
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La seule façon d'obtenir une guérison complète de la cécité - j'entends ici une guérison sociale - est de ne jamais la traiter comme une différence, une cause de séparation, une infirmité, mais de la considérer comme un obstacle passager, une particularité sans doute, mais provisoire, et qu'on va résoudre aujourd'hui ou, au plus tard, demain. La grande cure consiste à plonger à nouveau - et sans tarder - dans la vie réelle, dans la vie difficile, donc ici dans la vie des autres. C'est précisément ce qu'une école spéciale, fût-elle la plus généreuse et la plus intelligente du monde, ne permet pas. Et même si, à force d'ingéniosité et de compréhension, elle ne l'interdit pas à jamais, du moins elle en retarde l'échéance.
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Mes parents me portaient. C'est sans doute pourquoi, pendant toute mon enfance , je n'ai pas touché terre. Je pouvais m'éloigner, revenir; les objets n'avaient pas de poids, rien ne collait à moi. Je passais entre les dangers et les peurs comme la lumière à travers un miroir. Et c'est cela que j'appelle le bonheur de mon enfance. C'est une armure magique qui, une fois posée sur vos épaules, peut être transportée à travers votre existence entière.
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Cette tendance de tous les objets à se projeter hors de leurs limites physiques produisait des sensations aussi précises que celles de la vue ou de l'ouïe. Il me fallut simplement plusieurs années pour m'habituer à elles, pour les domestiquer un peu. Aujourd'hui encore - et comme tous les aveugles qu'ils le sachent ou non -, c'est de ces sensations que je me sers quand je marche seul dehors ou à travers une maison.
J'ai lu plus tard qu'on appelait ce sens "le sens de l'obstacle", et que certaines espèces animales, les chauves-souris par exemple, en étaient pourvues, semble-t-il à un très haut degré.
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Autant dire que je n'avais pas d'histoire, sinon la plus importante de toutes: celle de la vie.
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Ne me demandez pas par exemple de vous dire si vous êtes blonde ou brune, maigre ou ventripotent, de le deviner ! Ne faites pas cela tout simplement par ce que ces questions ne concernent pas la vue, mais les reflets seulement, et les plus futiles. Je ne vous vois pas blonde ou brune, peignée ou les cheveux fous, levant le bras ou le baissant. Je vous vois ce qui est une autre affaire (P. 108)
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Oh ! s’éveiller chaque matin - et pourquoi pas chaque minute - et regarder le monde qui commence !
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La parole est le moyen privilégié que les hommes détiennent de faire entendre le silence.
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C’est toute mon affaire cette nuit : demander la vie là où il y a réserve de vie, ne pas me tromper d’adresse. La demander au-dedans de moi, à cette place, absolument intérieure, où il n’y a ni ciel, ni gazon, ni voitures, ni même puissance d’aucune sorte visible, mais la vie.
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La joie de découvrir que la joie existe, qu’elle est en nous, exactement comme la vie, sans conditions et, donc, qu’aucune condition, même la pire, ne saurait la tuer.
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Au bout d'un an à Buchenwald, j'étais persuadé que la vie ne ressemblait pas du tout à ce qu'on m'avait appris d'elle. Ni la vie, ni la société.
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