AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jacques-Olivier Bosco (148)


Au loin devant lui, la lumière d'une torche furète contre les murs des caves. Des tas de détritus, des restes carbonisés, une odeur de pourriture, de merde et de vomi qui pique et étrangle... Le Monstre se sent bien. Au fond du couloir, la lumière a disparu.
Une odeur d'essence, puis l'illumination d'un feu sort de l'entrée d'un box en même temps que des éclats de rire. Le Monstre n'a plus que quelques pas à faire. Il ne pense à rien, il respire les mouvements des hommes dans la petite pièce, certains assis, d'autres debout à s'échanger une bouteille, ils parlent une langue inconnue. Ils crieront dans une langue inconnue.
Il entre. Les visages des quatre hommes se défont en une succession d'émotions. La surprise tout d'abord, puis une sorte d'incrédulité et, dès que les premiers coups tombent, la peur, suivie de la terreur. La tige d'acier fracasse la bouche et la moitié basse du crâne du premier, la rotule du deuxième et les clavicules et cortex des deux derniers. Ainsi, ils ne peuvent plus bouger. Seulement gémir, hurler, tenter de fuir. S'échapper, survivre ? S'ils tendent les mains, le Monstre leur brise les doigts. S'ils se retournent pour ramper, il leur éclate les vertèbres une à une, de la nuque au coccyx.
Le Monstre en met trois hors d'état de vivre, sans les tuer : ce ne seront plus des hommes, juste des légumes. Le dernier, il veut le finir à la main. Il s'agenouille devant lui, pose la tige d'acier et lève ses gants de moto noirs. Puis il commence à frapper. Cogner. Écraser. Détruire.
Plus les coups tombent, plus le sang gicle sur sa visière, plus le Monstre se détend. C'est le seul moyen, la Méthode, et cela fonctionne.
La Bête se calme. Elle sent monter en elle le soulagement tant attendu. Non pas le plaisir, il n'y a aucun plaisir. Juste le bien-être de la douleur enfuie.
Commenter  J’apprécie          20
Le gosse eut un geste de recul. Il avait l’impression de voir Lucifer en personne. Le Cramé avait des montées de fièvre, de la fumée sortait carrément de ses cheveux, de ses vêtements au niveau des épaules. Et son sourire donnait envie de courir le plus vite possible. Quant à son regard : celui d’un fou, du gars qui se serait enfilé quatre pipes de crack et qui partait massacrer toute une famille avec un couteau de boucher !
Le gosse ne se fit pas prier une deuxième fois.
— Ou… oui, m’sieur, fit-il, avant de détaler comme un lièvre.
Gosta essaya de desserrer les dents et les poings et se mit à descendre la voie cimentée qui menait aux caves.
Commenter  J’apprécie          20
La haine appelle la haine.
Commenter  J’apprécie          20
L’arme l’inhibait, tant sur le plan physiologique que psychologique, de sorte qu’il ne pouvait s’en séparer, tout juste s’en éloigner, comme si un sentiment, un lien les unissait.
Un destin.
Du jour où il l’avait tenue en main il avait compris. Compris qui il était et qui il serait : un hors-la-loi. Ce n’était pas à double sens : il était gangster pour pouvoir porter une arme et non l’inverse. Mais le calibre ce n’est pas seulement les balles, le feu et la mort, c’est aussi une présence, une force en elle-même. Jouer du flingue c’est jouer au poker, disait Mesrine, et ça, Loupo ne le savait pas encore.
C’est là, que ça a commencé.
Commenter  J’apprécie          20
La jeune fille leur avait préparé des raviolis en boîte que les enfants avaient dévorés, assis tous les cinq autour de la grande table ovale. Aucun n’avait vraiment envie de parler, et l’arrivée du crépuscule avait réveillé le cafard en chacun d’eux, notamment des plus petits.
Commenter  J’apprécie          10
Assassin, braqueur et trafiquant de drogue, le Noir dirigeait un réseau d’hommes dévoués que ses larcins avaient enrichis. Des truands qui, à tout moment, pouvaient tenter de le faire évader. C’est ce qui stressait la Pénitentiaire, mais pas seulement. Vigo avait toujours réussi, avec l’aide des meilleurs avocats et des retournements de témoignages, à échapper aux procès, et ce, pendant plus d’une vingtaine d’années.
Mais c’était terminé. Vasquez était allé trop loin. Il avait fini par plonger, et pas pour une histoire de braquage. Même les flics n’en revenaient pas : Vigo le Noir était un putain de tueur en série.
Commenter  J’apprécie          10
N’oublies jamais, le Bien prend du plaisir à faire le Bien. Le Mal prend du plaisir à faire le Mal.
Commenter  J’apprécie          10
La souffrance engendre la violence, mais si cette violence allait vers le bien ? Si c’était ça le vrai défi, le vrai combat, le vrai courage ?
Commenter  J’apprécie          10
On les appelle les violeurs de l'autoroute. Eux doivent se considérer comme des pirates des temps modernes. Depuis presque une année, ils écument les stations d'essence et les aires de repos des autoroutes qui alimentent la capitale de son flux d'humains. Ils opèrent la nuit, entre vingt-trois heures et quatre heures, rôdant sur les immenses terre-pleins entre les voitures des Hollandais et les camions roumains, à la recherche du véhicule esseulé. Parfois un couple d'amoureux, un VRP en recharge d'énergie et, souvent, un camping-car, petit havre de paix, chez-soi transportable d'une famille voyageuse. Les enfants en pyjama, la maman dans les bras du papa, ils forcent la porte et entrent, tabassent le père, le grand fils ou le frère, et violent la mère, la petite fille ou la sœur. Puis ils repartent avec leur butin de vêtements d'enfants et de traveller's chèques.
Commenter  J’apprécie          10
Le Monstre se redresse, un éclair déchire la nuit en même temps que le tonnerre secoue l'univers, se reflétant sur la laque de son casque noir. Il se laisse glisser le long d'une gouttière pour atteindre le goudron luisant et s'accroupir.
Les quatre hommes viennent de pénétrer dans un immeuble aux fenêtres murées de briques grises voilées de pluie. Ils ont emprunté une ouverture de cave qui passe entre deux tertres d'herbe sale, une bouche emplie d'ombre qui les avale un à un.
On les appelle les violeurs de l'autoroute. Eux doivent se considérer comme des pirates des temps modernes.
Commenter  J’apprécie          10
Sur la terrasse d'une ligne de garage, la Bête regarde leurs silhouettes trembler dans l'orage. Seul le haut de son casque de moto dépasse du petit muret derrière lequel elle se cache. Les gouttes dégoulinent sur sa visière à demi fermée comme des petits serpents transparents. En levant le regard, elle peut voir ses yeux se refléter dedans, et dans ses yeux, elle voit la nuit.
Sa propre nuit.
Ses doigts caressent doucement la tige de coffrage en acier de quarante centimètres de long qu'elle a glissée dans sa botte. Sa matraque préférée.
Le corps recouvert de cuir noir voûté sous la pluie, les mains en crochet devant elle et la salive sèche au bord de la gorge comme un appel à la faim, la Bête ressemble à une bête. Mais, dans sa tête, elle préfère se traiter de Monstre.
Commenter  J’apprécie          10
LES FEUX ARRIÈRE des centaines de banlieusards coincés dans les embouteillages forment des filets de sang sur les hauteurs de la ville. Partout des blocs de ciment, de béton, partout des cités. Partout, ce froid mordant, coupant, traître, qui fait pleurer et brûle les narines. La nuit tombe – la nuit qui n'est pas noire mais bleue comme les veines d'une enfant gelée –, traquée par les projecteurs des parkings déserts, le brasier orangé de l'aéroport au loin, la lumière des rampes d'autoroute, des petites bases pavillonnaires, des lampadaires de la banlieue.
Les portières de la camionnette claquent et quatre hommes en sortent, parlant fort et riant. Le premier porte un sac de voyage, ceux qui le suivent tirent des valises à roulettes et le quatrième a entre les bras un carton d'où dépassent des bouteilles.
Ce soir, ils vont faire la fête.
Commenter  J’apprécie          10
Dans ces circonstances, le bruit claqua comme le fanion d’une course vers la mort, glaçant leur sang et réchauffant leur âme dans le même temps.
Commenter  J’apprécie          10
La femme tira un couteau de chasse situé sur sa cheville, son regard était parti, ses pupilles scintillaient dans une transe ­paradoxalement calme.
Commenter  J’apprécie          10
Elle fit claquer la culasse de son fusil-mitrailleur HK Mark 23 et passa devant l’adolescente. Le brun serrait un fusil Benelli à pompe, chargé d’une douzaine de balles à chevrotine dans la crosse, quant au blond, il avait adopté un Famas, fusil d’assaut ­français au calibre 5.56. Tous avaient quatre ou cinq chargeurs de rechange plaqués sur la poitrine.
Commenter  J’apprécie          10
Ils s’approchèrent sous l’auvent et enlevèrent leur capuche. Une femme et deux hommes. Tous trois étaient habillés en tenue de commando noire : bretelles de soutien pour les chargeurs et les grenades, pantalon à poches latérales, couteau à la cheville, arme à la hanche, gilet pare-balles et rangers aux pieds.
Commenter  J’apprécie          10
– Fais-toi propre, après, tu attends dans la chambre. Quelqu’un viendra te voir.
– Je pourrais dormir ?
Le jeune fut surpris par la voix dure de la gamine, mais il répondit :
– Bien sûr. Si tu veux.
– OK.
Il repartit, la laissant seule, mais une ombre d’inquiétude pesait sur ses traits. Quelque chose ne lui convenait pas, c’était comme s’il sentait le sourire narquois de la fille dans sa nuque.
Commenter  J’apprécie          10
– T’as quel âge ?
– 15 ans, répondit-elle.
C’était sûr qu’elle mentait. Si elle avait 13 ans, c’était un miracle. Le gars du poste tourna un visage sceptique vers le moustachu.
– Elle est d’accord ?
Le vieux fixa ses yeux vitreux sur la fille en souriant à nouveau de cette façon immonde. Elle regardait vers le couloir du fond d’un air las. Il demanda :
– Tu seras sage, hein ? On te filera de la soupe et un lit, et tu pourras rester demain. Je pense que les collègues seront contents de t’avoir.
La bouche serrée dans une mimique presque comique, elle fit une moue qui voulait dire oui et sentit l’emprise se desserrer sur son bras. L’homme se dirigea vers un petit frigidaire pour boire un coup, d’autres flics en armes arrivaient. L’un d’eux s’exclama :
– Il y a de la viande ce soir ?
– Ouais, dit le moustachu, mais c’est moi d’abord, et avant, elle va se laver. Boris, amène-la.
Commenter  J’apprécie          10
L’obèse détailla la gamine en passant sa langue entre ses dents grises, il envoya un coup d’œil au moustachu, qui lui fit signe que c’était bien ce qu’il pensait.
Commenter  J’apprécie          10
– Hé ? T’as tes papiers ?
Elle releva le visage. Elle ne pleurait pas. Deux grandes lunes bleues étincelaient dans ses pupilles d’un regard qui fit l’effet d’un coup de hache au policier. Il avait l’habitude de recevoir la haine des gens des rues, mais cette fois, il y avait plus que ça. Sa torche éclairait la gorge, le blouson échancré et le dessus des petits seins de l’adolescente, il posa le bout rond de sa matraque sur la joue de la fille et le fit tourner, un sale sourire déforma sa moustache grise.
– On la ramène !
Commenter  J’apprécie          10



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Lecteurs de Jacques-Olivier Bosco (505)Voir plus

Quiz Voir plus

Tintin vous connaissez ?

On peut reconnaître Dupond et Dupont de deux manières : leur nom ne s'écrit pas pareil et....

Leurs chapeaux sont différents
Leurs cannes ne sont pas identiques
Ils n'ont pas exactement la même moustache
Faux, seul l'orthographe de leur nom diffère

15 questions
21 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd belgeCréer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..