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EAN : 9791025106525
French Pulp Éditions (10/10/2019)
4.08/5   32 notes
Résumé :
À travers une succession de crimes dignes du Chien des Baskerville, de jeunes policiers vont être confrontés à la violence sociale et humaine d’une grande cité de banlieue.
« Et la violence ne se combat pas par la violence… » ; c’est ce qu’aimerait prouver Jef, le flic idéaliste et lâche, mais sa collègue Hélène, bouffie de mal-être, a de la rage à revendre, quant à Tracy dont le frère est mort lors des attentats de Paris, c’est de vengeance dont elle rêve.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (21) Voir plus Ajouter une critique
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Merci à Netgalley et aux éditions Frenchpulp pour leur confiance.
Vous souhaitez un livre aimable, gentil, policé ? Passez votre chemin. Laisse le monde tomber est un livre-constat sur une société à la violence omniprésente. Phrase très plate, qui ne va pas du tout avec le style de ce livre, constamment en mouvement, constamment sur ses gardes, parce que tout, surtout le pire, peut survenir.
Ne cherchons pas la lumière au bout du chemin, il n'y en a pas. L'espoir ? Non plus. Ou alors, il faut vraiment saisir au vol la très mince lumière qui surgit subitement. On est vraiment très loin du discours, trop souvent lénifiant, sur l'ascenseur social – et l'auteur de nous montrer l'importance de la configuration des lieux, de la hauteur d'un immeuble, sur la vie quotidienne de ses habitants. Il n'est pas question de gentrification, mais de l'appauvrissement d'un quartier, déserté par les classes moyennes depuis très longtemps – quand elles ont daigné s'y installer. D'ailleurs, ce ne sont pas les numéros de chapitres qui rythment le livre, mais les bâtiments et la lettre qui les désigne.
Jef, Hélène, Tracy, trois policiers cabossés, meurtris par la vie. Jef ? Il noierai bien sa douleur dans l'alcool, il l'anesthésie ainsi parfois, cela ne l'empêche pas de faire son travail, et de se rappeler à quel point il a merdé dans le passé. Hélène et Tracy se ressemblent plus qu'elles ne le croient, elles sont habitées par la même rage, cette rage qui fait que, comme Jef finalement, elles ne vont pas rester les bras croisés en attendant que les événements se passent, se tassent. Agir, tâcher d'être dans l'action plutôt que dans la réaction. Tenter, essayer, plutôt que témoigner.
J'ai eu l'impression de me retrouver dans un lieu coupé du monde – et pourtant, c'est en France, cette France que l'on ne voit pas, ne montre pas, ne regarde pas, cette France de gens qui travaillent, qui étudient, qui tâchent de s'en sortir du mieux qu'ils peuvent. J'ai pensé aussi aux romans d'Olivier Norek, aussi, qui montrent cette banlieue et ceux qui y vivent. Quant au monde, il se rappelle au bon souvenir du lecteur, pour démontrer que la violence est partout, qu'elle peut fondre sur tout le monde. La non violence ? Un voeu pieux.
Laisse le monde tomber est une oeuvre forte, qui vous secouera, vous dérangera, vous forcera à garder les yeux ouverts.ous souhaitez un livre aimable, gentil, policé ? Passez votre chemin. Laisse le monde tomber est un livre-constat sur une société à la violence omniprésente. Phrase très plate, qui ne va pas du tout avec le style de ce livre, constamment en mouvement, constamment sur ses gardes, parce que tout, surtout le pire, peut survenir.
Ne cherchons pas la lumière au bout du chemin, il n'y en a pas. L'espoir ? Non plus. Ou alors, il faut vraiment saisir au vol la très mince lumière qui surgit subitement. On est vraiment très loin du discours, trop souvent lénifiant, sur l'ascenseur social – et l'auteur de nous montrer l'importance de la configuration des lieux, de la hauteur d'un immeuble, sur la vie quotidienne de ses habitants. Il n'est pas question de gentrification, mais de l'appauvrissement d'un quartier, déserté par les classes moyennes depuis très longtemps – quand elles ont daigné s'y installer. D'ailleurs, ce ne sont pas les numéros de chapitres qui rythment le livre, mais les bâtiments et la lettre qui les désigne.
Jef, Hélène, Tracy, trois policiers cabossés, meurtris par la vie. Jef ? Il noierai bien sa douleur dans l'alcool, il l'anesthésie ainsi parfois, cela ne l'empêche pas de faire son travail, et de se rappeler à quel point il a merdé dans le passé. Hélène et Tracy se ressemblent plus qu'elles ne le croient, elles sont habitées par la même rage, cette rage qui fait que, comme Jef finalement, elles ne vont pas rester les bras croisés en attendant que les événements se passent, se tassent. Agir, tâcher d'être dans l'action plutôt que dans la réaction. Tenter, essayer, plutôt que témoigner.
J'ai eu l'impression de me retrouver dans un lieu coupé du monde – et pourtant, c'est en France, cette France que l'on ne voit pas, ne montre pas, ne regarde pas, cette France de gens qui travaillent, qui étudient, qui tâchent de s'en sortir du mieux qu'ils peuvent. J'ai pensé aussi aux romans d'Olivier Norek, aussi, qui montrent cette banlieue et ceux qui y vivent. Quant au monde, il se rappelle au bon souvenir du lecteur, pour démontrer que la violence est partout, qu'elle peut fondre sur tout le monde. La non violence ? Un voeu pieux.
Laisse le monde tomber est une oeuvre forte, qui vous secouera, vous dérangera, vous forcera à garder les yeux ouverts.
Lien : https://deslivresetsharon.wo..
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Encore une découverte en cette fin d'année, celle de la plume de Jacques Olivier Bosco avec Laisse le monde tomber. Un polar dans le vrai sens du terme car c'est un roman noir et sombre qu'il nous sert ici. Quand on connaît un peu le monde de la police, on sait que c'est ainsi que cela se passe, alors bien sûr cette histoire est avant tout une fiction mais elle a de sacrés airs de réalité...
https://livresque78.wordpress.com/2019/11/15/laisse-le-monde-tomber-de-jacques-olivier-bosco-aux-editions-french-pulp/
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Il y a les romans policiers et il y a les romans de flics. Jacques-Olivier Bosco sévit plutôt dans la seconde catégorie. Dans ses histoires, nous ne sommes pas en présence de policiers en costumes qui étudient les pistes dans leurs bureaux, autour de photos, avec un café à la main. Nous sommes plutôt au coeur des interventions, avec un gilet pare-balles, dans le sang, la drogue et la crasse. Sous sa plume, la lecture tient plus du combat que de la justice.

Une nouvelle fois, plus que l'intrigue, c'est le quotidien des forces de l'ordre qui est mis en avant. Au milieu d'une cité, ils vont devoir affronter deux menaces aux motivations revanchardes différentes mais avec le même objectif : éliminer un maximum de monde, si possible avec une grande cruauté. Tout est donc réuni pour que résultat soit un carnage meurtrier.

Pas de préliminaires, le ton est tout de suite donné. Dès les premières pages, on sent que l'auteur ne va pas faire dans la dentelle. Comme toujours avec cet auteur, on est au plus près du terrain. Les acteurs des deux camps sont tous torturés et se retrouvent malgré eux au centre de cette tragédie. le roman est rythmé par les scènes d'action et de fusillades, qui se succèdent sans temps morts. L'écriture est ultra réaliste et la tension à son comble.

Vous avez compris que ce livre n'est pas destiné à tout le monde. Il envoie du lourd ! Il faut avoir le coeur bien accroché afin d'appréhender la violence et la misère de ces quartiers, parfaitement retranscrites. Comme avec ses deux précédents « Brutale » et « Coupable », j'ai pris mon pied avec cette nouvelle aventure. JOB met à nouveau brillamment en lumière ces justiciers de l'ombre qui se sacrifient pour simplement faire leur job. C'est ça… ou laisser le monde tomber !
Lien : http://leslivresdek79.com/20..
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Le corps est en pièces détachées. Il manque des morceaux. La tête a été arrachée, c'est celle d'un gamin de 9 ans. Un gamin de la cité de Meudun. Si c'est un chien qui a fait ça, c'est du très gros gabarit. le froid n'empêche pas les familles de s'attrouper autour du carnage. C'est chez eux, après tout. Ici, la police n'a pas sa place.

« Pas de paix sans que Babylone paie, est-ce que tu le sais ? »

Jef Lenantais et Hélène Lartigue vont devoir jouer des coudes pour faire leur boulot, et pas seulement avec les habitants du quartier – on ne refile pas une enquête criminelle à un commissariat de banlieue. Mais le duo est teigneux, et ni Jef ni Hélène n'a quoi que ce soit à perdre : l'un a plus que touché le fond, l'autre a disparu derrière ses gnons au corps et à l'âme. Sorti de nulle part, le commandant Lettalec, perso secondaire qui prend du galon au fil des investigations, vient parfaire le tableau. Dans un climat de violence extrême, le Bien va flirter avec le Mal (ou l'inverse ?) sans vous demander de choisir un camp : vous avez commencé ce bouquin ? Alors vous en êtes.

Et c'est le moment où je vous dis qu'il y a ces livres où la tension va croissant, comme un ciel bas qui s'apprête à déverser ses trombes d'eau, où l'ambiance s'esquisse page après page. Puis qu'il y a ces livres qui vous laissent l'espérance de vie d'un piéton sur l'autoroute et qui vous ravagent comme un poids lourd en pleine face. Laisse le monde tomber appartient à cette seconde catégorie. C'est se couper du monde que de mettre les pieds dans cette histoire. Et mieux vaut avoir le coeur bien accroché. Tant pour arpenter les scènes de crime que pour se trouver confronté à la douleur des personnages. Bosco ne fait pas dans la dentelle.

J'ai aimé ? J'ai adoré ! L'auteur a ce truc particulier pour mêler action, réalisme et tragédie, sans coller d'étiquette à personne. Un put*** de cocktail qui fonctionne à chaque fois. Sous-couvert de fiction, la société et ses malversations en prend pour son grade, car il n'oublie jamais de nous rappeler que derrière un meurtre atroce, il y a des flics qui bossent dur, dans des conditions déplorables, et que derrière ces flics, il y a des hommes et des femmes, maris, épouses, des parents, des frères ou des soeurs, qui mettent leurs désillusions de côté pour remplir leur devoir. Et côté atrocité, il nous a gâtés, JOB ! de quoi rendre fière Lise Lartéguy.

Sans édulcorant, sans pitié, sans temps mort, avec le style aiguisé qu'on lui connaît, Jacques-Olivier Bosco nous offre un nouveau roman noir, hostile, exacerbé. Ma 6-T va crack-er.
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Avec ce roman Jacques-Olivier Bosco (JOB) nous offre un thriller profondément humain en mettant en avant trois flics qui, loin d'être des machines de guerre déshumanisées façon Robocop, doivent au contraire composer avec leur vécu et leurs blessures. Trois flics à vif qui n'hésitent pas à se mouiller et à mettre les mains dans le cambouis quand la situation l'impose.

Jef est rongé par la culpabilité mais trop respectueux du cadre juridique (et sans doute aussi un tantinet trop lâche) pour mener à bien sa vengeance. Hélène, sa coéquipière est une boule de nerfs toujours prête à en découdre, quitte à se mettre parfois (souvent) en danger. Quant à Tracy, elle rêve de vengeance depuis que son frère a été assassiné sous ses yeux, victime du terrorisme islamiste, dans la nuit du 13 novembre 2015.

Les deux premiers vont être appelés sur une scène de crime particulièrement sauvage, un enfant de la cité a été démembré par un animal. Ça pourrait être un chien dressé pour tuer mais de nombreux détails morphologiques ne collent pas. Quand d'autres victimes apparaissent la cité commence à crier vengeance, d'autant que l'enquête de police piétine.

Tracy et son groupe sont sur la piste d'un gang de braqueurs qui semble prendre un plaisir pervers à tuer un maximum de flics à chaque opération. le trio à la tête du gang est identifié mais demeure insaisissable.

Un trio pour lequel on se prendra vite d'empathie, JOB sait y faire pour que mêmes leurs défauts contribuent à rendre ses personnages plus attachants… plus humains, tout simplement.

Vous l'aurez compris, si l'auteur attache une grande importance à la psychologie de ses personnages, il n'en délaisse pas moins son intrigue (ses intrigues même, avant que les deux arcs narratifs ne se rejoignent). Une intrigue aussi musclée que rythmée qui mènera la vie dure à nos trois flics et mettra parfois vos nerfs à rude épreuves.

JOB fait mouche dès les premières pages de son roman, il impose d'entrée de jeu une ambiance aussi sombre que tendue, tension qui ne baissera pas d'un cran (au contraire) jusqu'au dénouement. Et quel dénouement !

La narration est très visuelle, à ce titre vous pouvez vous attendre à en prendre plein les mirettes. Gaffe aux giclées de sang, viscères et autres joyeusetés. Même au coeur de l'action la plus débridée, l'intrigue reste profondément ancrée dans la réalité. Une réalité que certains espèrent ne pas voir en optant pour la politique de l'autruche. Pour ma part j'espère, ne serait-ce que par respect pour l'animal, que ces chiens de combat 2.0 sont le fruit de l'imagination de l'auteur…

Une fois de plus JOB nous livre un page-turner impossible à lâcher, une fois de plus on en prend plein la gueule et on en redemande.

L'ultime chapitre nous réserve quelques surprises en forme de clins d'oeil et caméos, avec notamment une brève apparition de Lise Lartéguy. de là à penser que certains personnages pourraient être de retour dans un second opus, il n'y a qu'un pas. Si ça ne tenait qu'à moi je le franchirais volontiers (il y a matière à une suite), mais c'est bien entendu JOB qui aura le dernier mot sur ce point.
Lien : https://amnezik666.wordpress..
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Citations et extraits (18) Voir plus Ajouter une citation
Une porte de bureau était entrouverte, le blond poussa le battant et tira une balle sur un fonctionnaire affalé sur sa chaise. Il y eut le « Plop » de la détonation et le bruit d’une flaque de chair frappant le mur derrière. Un de ses collègues était debout près d’une fontaine à eau. La femme le rejoignit en fouettant l’air de son bras. La gorge de l’homme s’ouvrit comme une boîte de conserve et le sang se déversa en cascade.
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– T’as quel âge ?
– 15 ans, répondit-elle.
C’était sûr qu’elle mentait. Si elle avait 13 ans, c’était un miracle. Le gars du poste tourna un visage sceptique vers le moustachu.
– Elle est d’accord ?
Le vieux fixa ses yeux vitreux sur la fille en souriant à nouveau de cette façon immonde. Elle regardait vers le couloir du fond d’un air las. Il demanda :
– Tu seras sage, hein ? On te filera de la soupe et un lit, et tu pourras rester demain. Je pense que les collègues seront contents de t’avoir.
La bouche serrée dans une mimique presque comique, elle fit une moue qui voulait dire oui et sentit l’emprise se desserrer sur son bras. L’homme se dirigea vers un petit frigidaire pour boire un coup, d’autres flics en armes arrivaient. L’un d’eux s’exclama :
– Il y a de la viande ce soir ?
– Ouais, dit le moustachu, mais c’est moi d’abord, et avant, elle va se laver. Boris, amène-la.
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L’adolescente était accroupie entre deux poubelles, la tête entre ses bras, comme une enfant qui pleure. La pluie lui tombait dessus, floutant la lumière des réverbères, tapissant le bitume sous ses fesses d’une boue noirâtre où flottaient les seringues et les excréments, le froid remontait en une brume épaisse et agressive, mais rien ne semblait l’atteindre. Pas même, quand, venant de l’avenue, les feux bleus des gyrophares se reflétèrent sur l’eau noir. Les portières claquèrent, le bruit de leur voix résonna, aussi distinctement que le crépitement des gouttes sur leur parka.
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La haine des Français les indifférait, quels Français ? On les avait mis les uns par-dessus les autres : les autres étrangers. Les Français n'étaient pas leurs voisins de palier, ils ne se voyaient que dans la ville, au travail, dans la vie active, au moment de marquer leur prénom sur un gobelet de café, de leur donner leur take-away, de leur ouvrir la porte, de leur faire la toilette, une piqûre, de rincer les sols de leurs hôpitaux, de balayer les trottoirs, de courir après un ballon et de taper dedans pour les faire hurler de joie, de jeter le sable dans la bétonneuse, de leur tendre un journal gratuit et d'acheter leur lait, leurs fruits, leur riz et leurs poulets. Ils ne les voyaient que dans la vie qui fait tourner le pays, et tout se passait.
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Je croyais qu’être flic c’était quelque chose, être crainte, tout du moins aimée, respectée. Reconnue. Nos supérieurs nous fuient comme la polio, il n’y a pas de confiance, de soutien, on les effraie parce qu’on pourrait se plaindre, dire ce qu’il se passe vraiment, comment ils nous traitent. Quant à la population, il n’y avait que des insultes, du rejet, de la haine, des crachats à longueur de journée. Du mépris, ils étaient la lie de la lie dans ce lieu banni, la banlieue
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