Citations de Jacques de Bourbon Busset (261)
Les bons amis sont là pour faciliter les mauvais passages, mais ils seraient vexés et presque jaloux si un changement du sort rendait inutiles leurs bons offices.
A vrai dire, nous n'avons pas besoin de disserter sur ceux qui ne sont plus. Ils font partie de nous.
Ce qui lui paraissait sûr, c'est qu'on ne pouvait aller au bout de soi tout seul.
Apprends à te couler dans la nature. Elle te le rendra au centuple.
Pourquoi me faisais-tu confiance d'une manière aussi inconditionnelle? Cet acte de foi me paraissait en contradiction avec ta lucidité et ton sens du réel. Il y avait là quelque chose d'inexplicable et qui, pour moi, reste inexpliqué. C'est ta confiance aveugle qui, en fait, a façonné notre destin.
La joie d'exister, c'est toi qui me l'as apprise. Avant de te connaître, j'étais un de ces vivants qui ont l'air de s'excuser de vivre. »).
L'aventure d’un amour fou durable et l’alliance du vertige et de la durée. (...) Tu étais pour moi ce qu’il y avait de plus réel dans le réel. (...) Ma vraie vie s’est terminée le jour de ta mort.
L'amour change la couleur du temps. Des points lumineux s'allument, s'éteignent, se rallument après des années. Les mois, les semaines, les jours sont multicolores. Il en est de noirs, de bleus, de rouges, d'écarlates. Le temps n'est plus un long chemin qui s'étire tristement, c'est un feu d'artifice où les fusées de la joie s'efforcent d'éclairer la nuit obscure.
Cette étrange complicité qui faisait de nous les coauteurs d'un roman où se mêlaient les lianes vertes du sentiment, les étincelles des idées, les nénuphars du souvenir, les tentacules de l'angoisse.
Placé pendant plus de quatre ans aux côtés de Robert Schuman, au centre même de la politique internationale, je n'ai pu que constater les résultats désastreux du nationalisme pour ceux-là mêmes qui le pratiquaient. Mon patriotisme m'a interdit d'être nationaliste. Je remarque qu'aujourd'hui, dans tous les pays, les nationalistes sont moins des patriotes que des xénophobes.
Le je se construit grâce à un tu.
Ce qui se passait entre nous n'était pas de l'orde des forces mécaniques, ni même organiques, mais de l'ordre de la lumière, d'une lumière familière, quotidienne, dont la présence était sans cesse espérée, l'absence sans cesse redoutée. Nous vivions dans, de et par cette lumière. SI elle nous avait manqué, tout nous aurait manqué.
Je dis à L.; "On s'accomplit non pas dans l'amour mais par l'amour. Le ton acquis grâce à l'amour se répercute dans les autres domaines. L'amour résonne dans toute la vie."
L. répond: "Cette formule me plaît parce qu'elle n'exclut pas ceux qui aiment sans espoir et que, trop souvent, l'on oublie."
La force de la tendresse vient de son refus de la force.
La haine rend clairvoyant l’esprit le plus borné.
Donner des lois c'est se faire haïr de ceux qui profitaient des anciennes sans être sûr d'attacher qui que ce soit aux nouvelles.
A en juger par moi même, tout individu contenait le meilleur et le pire, et le dosage dépendait des événements, des influences qui s' exercent, non de la vertu propre à chacun.
On engage son honneur, ou on ne l'engage pas. On ne peut l'engager à moitié, ou sous condition.
En quoi l'angoisse d'exister se trouve -t-elle disqualifiée d'être partagée ?
Le ciel est sale au dessus du quai de Javel et je suis un homme sans présent. Mon passé me taraude, je m'efforce de l'oublier et j'y parviens, quand j'ai beaucoup bu. Mon avenir, je ne cesse de le dessiner et de jeter à la poubelle les croquis successifs. Le présent, le présent de Magloire (tel est mon nom de guerre), est coincé entre ce passé obsédant et cet avenir rêvé.
J’ai entendu battre dans ton âme la passion de l’absolu et j’ai compris que jamais je n’écouterais aucune musique plus intense que celle-là.
Peu à peu, nous nous sommes enracinés l'un dans l'autre et cet enracinement mutuel nous a révélé la valeur en soi de l'enracinement.