Jacques de Loustal

Pour tuer le temps
le grand chasseur blanc
s'assied sur la dune
et parle à la lune

La lune ne dit rien
il pleure dans ses mains
et boit du whisky
toutes les nuits

Un jour une panthère
cruelle aux yeux verts
a griffé son âme
et que Dieu le damne

Elle est repartie
plus noire que la nuit
depuis l'homme blanc
saigne au-dedans

L’hiver en Alaska : un froid de canard et une faim de loup.

Contre le blues, un seul remède je tendis mon ordonnance au barman, il m'infligea le traitement de choc.

Chez vous, les Français des colonies le punch est démocratique et le cocktail up-to-date...

Voilà sept ans que je suis steward sur le Palmerston, et presque toutes les nuits je vois ma cabine transformée en jungle exubérante envahie par des hordes de pangolins affamés.

Plus jamais il ne se quittèrent. L’un était le guide, l’autre était sa lumière. Et si parfois, il lui arrivait de la regarder avec ses yeux, Marisol ne le vit jamais qu’avec son cœur.

Pendant que je mangeais mes huîtres au fort goût de marée, avec une légère saveur métallique que le vin blanc emportait, ne laissant que l'odeur de la mer et une savoureuse sensation sur la langue, et pendant que je buvais le liquide frais de chaque coquille et savourais ensuite le goût vif du vin, je cessai de me sentir vidé et commençai à être heureux et à dresser des plans.

Ernest Hemingway (Paris est une fête)

Il mourut le premier, à 81 ans. Elles resta seule inconsolable de l'avoir perdu. Huit ans plus tard, elle se fit enterrer près de lui. Chaque fois que leur enfant venait les visiter au cimetière, il en repartait avec une certitude : jamais deux amis ne s'étaient tant aimés.

Il installait des écrans vidéo pour les grands concerts. Il aimait l’asphalte, la vodka, le cuir et le délicat staccato d’une Harley Davidson bien réglée. Elle était archéologue au CNRS, elle aimait les déserts, le coton blanc, l’eau citronnée, et le profond silence des cimetières étrusques.

J'adore vivre à Miami, j'adore la cuisine cubaine, leurs sandwichs au porc épicé, c'est ce que je préfère. Mais ce soir, c'est un autre appétit que je veux assouvir.

En mer de Chine méridionale, une guerre totale pourrait éclater.

Je fais alors des photos et ce que je préfère, c'est travailler d'après photos, le soir même à l'hôtel. Je regarde mes photos, je fais un dessin à main levée, sans jamais gommer. Il faut que cela retrouve l'idée de la note, de l'écriture, de la spontanéité. Même quand je regarde une photo, il n'y a aucun repentir, ce n'est qu'une illustration. Je ne retouche jamais. J'aime bien ce genre d'exercice.

Montera, Le vieux Madrid, l'air qui charrie les souvenirs, la ville qu'il aime encore. Montera, une putain qui tapine sans bénédiction épiscopale, un employé enraciné dans les années trente devant son crème et ses petits pains matinaux ; une secrétaire tout acquise à la cause du progrès, prête à se faire mesurer le périnée au moyen d'une règle à calcul ; un patron de café qui parle encore de la Constitution de Canovas del Castillo ; un retraité au regard absent qui, fidèle aux prescriptions gouvernementales, fait durer de son mieux ses maigres revenus.

Francisco Gonzàlez Ledesma (Soldados)

Giulia et Remo s’étaient unis pour le meilleur et pour le pire. Et malgré les années, jamais ils ne connurent le pire.

Si le fer et le feu sont les crimes des hommes, c'est l'insatiable douceur des femmes qui rachètera l'humanité.

Un jour, je me suis rendu au bord de l'océan Indien, à Krakal, plein sud, avec pour prochaine côte... le pôle Sud. Un endroit désert, désolé, avec un hôtel à demi-désaffecté, qui rompait avec la foule des villes... Et puis le crépuscule dans certaines ruines, sur certains sites, avec une lumière très douce, une température qui s'attiédit, un silence si particulier. Je pense aussi à un grand dîner très raffiné dans le patio d'une maison sublime où avait lieu une exposition. Ce fut un voyage formidable, plein de grâces et de surprises.

" tout individu au monde n'est qu'à six degré de séparation de l'amour de sa vie"

En la revoyant, tant d’années plus tard, il ressentit comme une évidence. Sans qu’elle comprenne pourquoi, son cœur se mit à battre quand il s’assit en face d’elle.

Dans le fait de dessiner, il y a une communion avec le paysage. Quand tu es dans un sous-bois, tu entends le vents et les oiseaux. Et comme je ne suis pas du genre à ne rien faire pendant un quart d'heure, je sors mon petit pliant ou je m'assois sur une souche et je dessine. Mais le but n'est ps le dessin lui-même, c'est le plaisir d'être resté à faire ce dessin.