C'est une adaptation de deux histoires situées au bord d'un paquebot sillonnant la mer de Chine.
Le graphisme est assez particulier mais n'est pas reboutant grâce à un encrage de plus bel effet.
A la fin de la première histoire, je me suis dit mais "est-ce qu'on se moque du lecteur ?". Puis, je me suis ravisé en disant "pourquoi pas, après tout ?". Cependant, la seconde histoire ne m'a pas convaincu. Je crois que les auteurs ont voulu jouer avant tout sur le jeu des apparences. Au final, on peut dire qu'ils ont bien réussi. Cet album sent également l'exotisme, la nostalgie et l'air du grand large.
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Le dessin m'a plu : simple, un peu rétro, voire naïf.
Ces courtes histoires m'ont déconcertée, mais j'ai bien aimé.
C'est original, le final est inattendu.
Les personnages sont à la fois marqués et ambigüs dans leur comportement. J'ai perçu une critique à peine esquissée : sur l'émancipation des femmes, la colonisation, la psychanalyse...
Le dénouement, les motivations des personnages ne sont pas expliqués, j'ai été surprise, mais cela m'a plu. Je dirais qu'il s'agit bien d'une bande dessinée pour adultes, dans les thèmes abordés et la psychologie des personnages.
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Voilà sept ans que je suis steward sur le Palmerston, et presque toutes les nuits je vois ma cabine transformée en jungle exubérante envahie par des hordes de pangolins affamés.
Chez vous, les Français des colonies le punch est démocratique et le cocktail up-to-date...
En mer de Chine méridionale, une guerre totale pourrait éclater.
Artiste multiforme, Jacques Loustal est notamment connu pour ses carnets de voyages, genre qu'il pratique depuis plus de quarante années. Cette pratique du dessin d'observation, sur le vif, n'est d'ailleurs pas étrangère à celle de la bande dessinée, les images faites en situation pouvant ensuite être utilisés comme socle d'un récit (« L'Homme de sable, avec Philippe Paringaux, Métal Hurlant, 1981). En compagnie Laurent Lolmède confrère ayant également pratiqué le carnet de voyages, on reviend dans cette rencontre du SoBD 2023 sur cette façon de dessiner… et de faire des livres. « Je faisais un dessin comme quelqu'un pouvait se mettre au coin d'une rue et fumer une cigarette », explique ici Loustal pour exprimer ce qui l'intéresse dans le dessin sur carnet. Pour lui, le voyage est eu coeur de cette activité graphique. Moins pour Lolmède, qui se définit plus comme un promeneur, un dessinateur de campagne. Pour ce dernier, le carnet de voyage est un objet à part entière, qui peut s'apparenter à un fanzine, tandis que Loustal évoque le plaisir fétichiste du carnet vierge, du livre blanc qu'il s'agit de peupler en toute liberté, l'exercice autorisant le dessinateur à choisir les outils qui lui conviennent. Evoquant le dessin-récit, qui condense en une seule image une scène qui peut être éclatée et s'étaler sur un certain temps, Laurent Lolmède rappelle que le B.A. BA du dessin, pour Lolmède, c'est de faire comprendre ce que le dessinateur voit. Les intervenants s'accordent sur le fait que le carnet de voyage est devenu un genre littéraire dessinée à part entière. le dessin sur le vif est un pratique très spécifique, qui rejoint également le reportage dessiné. La rencontre, qui s'est tenue le dimanche 2 décembre 2023, est animée par Frédéric Michel.
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