AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet

Découvrez les meilleures listes de livres


Eloge de l'ombre
Liste créée par Alzie le 13/09/2016
65 livres. Thèmes et genres : ombres , ombre et lumiere , ombres chinoises , peinture , philosophie

De la recherche de l'ombre par temps caniculaire et sa présence dans les arts graphiques, plastiques ou la littérature. Dans l'estampe, le dessin la peinture avec des livres d'art mais aussi avec des BD, des essais, des romans et dans la cohabitation des beaux livres et des livres de poche. Noir et grisaille, contrastes ou clair-obscur placés aussi sous éclairage poétique ou philosophique et sous la houlette d'un écrivain qui pourrait être considéré comme un maître de l'ombre, Junichirô Tanizaki (auquel j'emprunte son titre et sa citation) :

"Je crois que le beau n’est pas une substance en soi, mais rien qu’un dessin d’ombres, qu’un jeu de clair-obscur produit par la juxtaposition de substances diverses. De même qu’une pierre phosphorescente qui, placée dans l’obscurité émet un rayonnement, perd, exposée au plein jour, toute sa fascination de joyau précieux, de même le beau perd son existence si l’on supprime les effets d’ombre." (Junichirô Tanizaki, Eloge de l'ombre)

Liste qui forcément frôle les ténèbres et broie un petit peu de noir-------------------------

Mise à jour août 2022.



1. Fusain
Jacques de Loustal
exposition au 12 juillet 2003 'Du noir au blanc' á la Galerie Nicole Buck,   Strasbourg. "Le fusain, au départ, je n aimais pas trop, je n'y avais jamais touche, ou bien lors de tentatives restées sans suite. Je n aimais pas ce gris un peu sale du fusain estompe, ces effets de dégrades un peu faciles. Et puis, un jour, je découvre ces petits bâtons aux formes irrégulières appelés buissons", petits, moyens ou gros, pour tracer des compositions sur des toiles. Je voyais le dessin disparaître ensuite, recouvert par la peinture a l'huile, avec un certain regret. J'ai donc entrepris cette selle sur papier raisin a partir de dessins très épures auxquels te fusain apportait une densité et une énergie que je n avais jamais rencontrées dans l'utilisation d'autres matériaux. Aujourd?hui je me souviens de ces moments dans le silence de batelier trouble par le bruit cristallin du fusain sur le papier, tandis que je noircissais des visages, des architectures, des paysages, comme des moments hors du temps de pur bonheur graphique." Loustal
2. Eloge de l'ombre
Junichirô Tanizaki
4.14★ (1512)

« Car un laque décoré à la poudre d'or n'est pas fait pour être embrassé d'un seul coup d'oeil dans un endroit illuminé, mais pour être deviné dans un lieu obscur, dans une lueur diffuse qui, par instants, en révèle l?un ou l'autre détail, de telle sorte que, la majeure partie de son décor somptueux constamment caché dans l'ombre, il suscite des résonances inexprimables. De plus, la brillance de sa surface étincelante reflète, quand il est placé dans un lieu obscur, l'agitation de la flamme du luminaire, décelant ainsi le moindre courant d'air qui traverse de temps à autre la pièce la plus calme, et discrètement incite l'homme à la rêverie. N?étaient les objets de laque dans l'espace ombreux, ce monde de rêve à l'incertaine clarté que sécrètent chandelles ou lampes à huile, ce battement du pouls de la nuit que sont les clignotements de la flamme, perdraient à coup sûr une bonne part de leur fascination. Ainsi que de minces filets d'eau courant sur les nattes pour se rassembler en nappes stagnantes, les rayons de lumière sont captés, l'un ici, l'autre là, puis se propagent ténus, incertains et scintillants, tissant sur la trame de la nuit comme un damas fait de ces dessins à la poudre d'or. »
3. La Découverte de l'ombre : De Platon à Galilée, une énigme qui a fasciné tous les grands penseurs de l'humanité
Roberto Casati
4.33★ (10)

L'ombre n'a jamais été très bien vue : irréelle, trompeuse, elle double les choses en les transformant en quasi non-êtres. Elle est, dans le monde physique, le revers de la lumière qui, en révélant les apparences, les borde également d'inquiétantes silhouettes fantomatiques. Contre la clarté de l'intelligence et de la franchise, à l'opposé des lumières de la vérité, l'ombre est du côté de la confusion et de la dissimulation. L'opinion a pourtant tort de se méfier des ombres. Elles n'ont rien de négatif : leur réalité n'est pas moindre que celle des objets qui les projettent. Très tôt, la science put d'ailleurs compter sur elles et avec elles : dès l'Antiquité, Eratosthène s'en servait pour calculer des distances terrestres et pour tenter un premier calcul de la circonférence de la Terre. Les astronomes ont également beaucoup appris des éclipses, en particulier des éclipses de lune pour identifier la forme de notre planète. Les peintres de la Renaissance, de leur côté, avaient bien compris que c'était en perçant les secrets de la pénombre et de l'ombrage qu'ils maîtriseraient l'art des volumes et de la perspective. Roberto Casati, philosophe de formation, nous propose ici un parcours aussi passionnant qu'original dont le fil directeur parcourt l'histoire des sciences mais traverse également les domaines de l'esthétique et de la philosophie. Un ouvrage érudit mais clair, presque lumineux !--Emilio Balturi
4. Rembrandt : "Le Clair, l'Obscur"
Pascal Bonafoux
4.10★ (37)

Dans la Hollande indépendante industrieuse et prospère du XVIIe siècle, Rembrandt vit l'ambition et la solitude, la fortune et la faillite, l'amour et le deuil, la gloire et l'incompréhension. La leçon d'anatomie du Professeur Tulp lui apporte la notoriété et les bourgeois se pressent chez lui pour commander leurs portraits. Mais La Compagnie du Capitaine Banningh Cocq - La Ronde de nuit - désarçonne... On le respecte toujours, on s'éloigne de lui. Pour la postérité comme pour ceux qui l'entourent, Rembrandt demeure clair, obscur...
5. Rembrandt : La lumière de l'ombre
Gisèle Lambert
4.00★ (3)

Rembrandt a découvert très tôt dans le procédé de l'eau-forte un moyen d'expression original ouvrant la voie à d'autres possibilités que celles offertes par le dessin ou la peinture. Maîtrisant à la perfection cet art subtil, qui s'appuie sur des techniques en apparences rigides et sur des manipulations laborieuses, il donna naissance à un oeuvre gravé à la fois fascinant et déroutant. Autoportraits et portraits, sujets bibliques et mythologiques, scènes de genre, nus, paysages... les estampes de Rembrandt, au nombre de trois cents environ, furent largement diffusées et valurent à l'artiste une immense renommée de son vivant. Le présent catalogue invite à un séduisant parcours, depuis les premières gravures, compositions baroques aux effets de lumière captivants, jusqu'aux oeuvres tardives, plus sobres, dans lesquelles triomphent rigueur et simplicité. Nous pénétrons dans l'atelier du maître qui accomplissait pour ainsi dire toutes les opérations lui-même, avec le souci constant d'adapter sa manière à ses créations. Artiste génial et artisan habile, il sut exploiter au mieux certaines possibilités de l'estampe, ce procédé unique parmi les arts de l'époque, qui, à partir du cuivre originel, de la matrice, permet des modifications successives de l'image qu'on appelle les états. Sentiments et impressions intemporelles sont ainsi exprimés avec une rare acuité. On reste frappé par l'étonnante modernité de ces créations. L'inspiration et les ressources qu'offre l'oeuvre gravé du maître de Leyde sont inépuisables. L'artiste aura pressenti l'art futur et l'on voit ici nettement la dette des Goya, Delacroix, Degas, Whistler, Ensor et de tant d?autres. Cet ouvrage est publié à l?occasion de l'exposition « Rembrandt. La lumière de l?ombre », présentée par la Bibliothèque nationale de France sur le site Richelieu du 3 octobre 2006 au 7 janvier 2007.
7. Rembrandt Le Caravage
Musée Van Gogh
5.00★ (9)

Cet ouvrage propose pour la première fois une confrontation des deux génies de la peinture baroque, Rembrandt l'éminent artiste de l'âge d'or hollandais, et son alter ego italien, Michelangelo Merisi, dit Le Caravage. Les deux artistes sont respectivement considérés comme des révolutionnaires en peinture tant en Europe du Sud qu'en Europe du Nord. Avec une formation issue de traditions picturales différentes, chacun à développé un langage visuel frappant et original basé sur les contrastes de l'ombre et de la lumière. Tour au long de cet ouvrage, la juxtaposition par paires de leurs ?uvres intensifie la comparaison. Bien qu'ils ne se soient jamais rencontrés - Le Caravage (1571-1610) mourut quatre ans après la naissance de Rembrandt (1606-1669) - de nombreux parallèles peuvent être observés entre les deux artistes et leur ?uvre. Développant comme nul autre avant eux l'usage des contrastes de valeur et du clair-obscur, les deux artistes ont réussi à faire passer par la peinture une nouvelle le traitement des sujets abordés par eux s'en est trouvé entièrement renouvelé. Le Caravage, pour renforcer l'intensité des émotions et le caractère dramatique de ses compositions, porta l'usage intensif du contraste ombre-lumière à un degré de violence qui étonna ses contemporains. Poussin ne disait-il pas que Le Caravage était venu au monde pour tuer la peinture ? Bénéficiant de l'apport du Caravage, Rembrandt approfondit le traitement de l'ombre et la lumière pour souligner l'émotion intérieure des individus qu'il peignait : leur humanité et leur spiritualité. Perturbant au regard de leurs contemporains, le réalisme expressif de Rembrandt et du Caravage reste exceptionnellement irrésistible à ce jour. Il amplifie la puissance et les qualités énigmatiques de thèmes humains majeurs, comme l'amour, la religion, la sexualité ou la violence. Rembrandt et Caravage n'ont pas seulement changé le cours de la peinture, mais aussi notre perception du monde.
8. Silhouettes : Ou l'art de l'ombre
Emma Rutherford
5.00★ (3)

Monsieur Silhouette, ministre des Finances de Louis XV, a donné son nom à cet art délicat. Ce livre est la première histoire illustrée de l'art de la silhouette, de ses origines, celles d'un divertissement de salon au XVIIIe siècle, jusqu'à sa présence contemporaine dans l'art et le design. Tout aussi élégante qu'énigmatique, la silhouette est la plus simple des formes d'art : elle consiste à dessiner une personne en contre-jour pour ne saisir que les contours de son profil. Dans cet ouvrage, l'auteur explore une foule de sources américaines et européennes pour retracer une histoire fascinante. Cet art original est inventé au siècle des Lumières, comme une distraction raffinée - à la fois passe-temps créatif pour amateurs et précurseur du daguerréotype - avant de devenir un genre de portrait respecté au XIXe siècle. L'art contemporain et le design l'ont vu réapparaître dans de nombreuses ?uvres d'artistes. Les créateurs de silhouettes ont dépeint leur époque avec l'exactitude d'un instantané, jetant un éclairage sur les salons distingués où l'on dessinait au XVIIIe siècle, sur la vie des esclaves et des hommes libres dans l'Amérique du XIXe siècle, sur les dynamiques et les stéréotypes de la civilisation contemporaine. Le genre de la silhouette a dépassé les frontières sociales et historiques pour constituer un témoignage iconographique unique sur les modes oubliées, les créations d'enfants et la vie quotidienne. Cet ouvrage qui propose près de 300 illustrations retrace l'histoire de cet art étonnant, subtil et charmant.
9. Brève histoire de l'ombre
Victor I. Stoichita
4.67★ (18)

Une ancienne légende fait remonter l'origine de la peinture à l'initiative d'une jeune fille qui circonscrivit sur un mur l'ombre de l'homme qu'elle aimait avant qu'il ne parte pour un long voyage. Cette naissance "en négatif" de la représentation artistique occidentale est sans doute significative. En effet, la peinture fait son apparition sous le signe de la dialectique absence/présence (absence du corps/présence de sa projection). Cet ouvrage, situé au point de rencontre de la représentation artistique et de la philosophie de la représentation, se propose de poser les jalons de cette histoire qui conduit du mythe des origines à la photographie et au cinéma, à travers les expériences les plus significatives de l'utilisation de l'ombre dans l'art occidental.
10. Le Dessin
Marc-Antoine Mathieu
4.22★ (202)

Au début du récit, un homme enterre un ami. Celui qui part s'appelait Édouard. Celui qui reste a pour nom Émile. À ce moment-là, le désarroi envahit Émile. Désormais, il devrait renoncer aux propos passionnés qu'Édouard et lui échangeaient sur le sens de l'art ou sur les mérites comparés du mystère et de l'énigme. Désormais, son alter ego serait à tout jamais un absent. Et pourtant, dans les années qui suivirent sa mort, Édouard serait on ne peut plus présent dans la vie quotidienne d'Émile... Tout commença par une simple lettre. "Le destin nous a séparés. Aussi vais-je te laisser un souvenir. Inutile d'en dire plus, la clé te donnera accès à la suite." Invité par feu Émile à choisir un objet parmi sa collection, Édouard jette son dévolu sur un tableau anodin. Un dessin représentant l'appartement de son ami disparu. Mais à bien y regarder, Édouard s'aperçoit que ce tableau, curieusement intitulé Réflexion, révèle un luxe inouï de détails. Mieux encore : chaque nouveau regard fait pénétrer Édouard dans un véritable univers. Un monde en réduction aux perspectives infinies se tient là, enfermé dans les limites d'un banal tableau. C'est ainsi qu'Édouard décide de reproduire le dessin d'Émile dans un format aussi grand que le lui permet son atelier. Son destin va s'en trouver bouleversé. En attendant de découvrir enfin la clé de l'énigme, bien des années plus tard... Marc-Antoine Mathieu s'était fait remarquer avec les quatre volumes de la saga de Julius Corentin Acquefacques. Un jeu sur le langage et les codes de la bande dessinée, un exercice de style virtuose évoquant aussi bien Kafka que Borgès. Ici, il développe une réflexion
11. Là où naissent les ombres
Colin Winnette
3.53★ (40)

Plongez dans l'essence même de l'Amérique profonde et violente, celle des âmes perdues.Brooke et Sugar se disent frères et sont chasseurs de primes. Partout où ils passent, ils sèment effroi et désolation. Contraints de quitter la ville après une tuerie particulièrement violente, ils se réfugient dans les bois. Un matin, à leur réveil, ils trouvent à leurs côtés un mystérieux garçon amnésique. Ils l'appellent Bird et en font leur mascotte. Lors d'une expédition punitive dans un village, les deux frères sont capturés par la police locale et mis en prison. Brooke parvient à s'enfuir, mais Sugar, sorte de bête humaine, sale et effrayante, reste derrière les barreaux.Là où naissent les ombres est un western acide et désespéré auquel seuls une veuve, un orphelin et un nourrisson apportent une touche d'humanité.
12. L'envers du visible : Essai sur l'ombre
Max Milner
3.17★ (8)

Que devient le regard quand la lumière s'absente ? Que voit-on dans l'ombre ? Que voit-on de l'ombre ? De quelle manière, avec quels résultats matériels ou symboliques l'ombre affecte -t-elle la visibilité du monde et son intelligibilité ? Telles sont les questions qu'explore cette étude esthétique de l'ombre, puisant dans la philosophie (de l'allégorie de la ca verne au Diderot de la Lettre sur les aveugles), la mystique, l'histoire de l'art (le Caravage, Rembrandt, Goya), la littérature (de l'Énéide à l'Éloge de l'ombre de Tanizaki en passant par Hugo, Novalis, « Blanchot l'obscur »), le cinéma (l'expressionisme allemand). Un parcours à travers des époques qui se tournent vers l'ombre poussées par leur soif d'illimité, d'autres qui sont à la recherche de l'envers des choses, ou d'autres encore qui ne conçoivent pas la lumière sans les reliefs et les contrastes qu'elle confère au monde visible.
13. Shadows
Ernst Gombrich
In this intriguing book, E.H. Gombrich, who was one of the world's foremost art historians, traces how cast shadows have been depicted in Western art through the centuries. Gombrich discusses the way shadows were represented--or ignored--by artists from the Renaissance to the 17th century and then describes how Romantic, Impressionist, and Surrealist artists exploited the device of the cast shadow to enhance the illusion of realism or drama in their representations. First published to accompany an exhibition at the National Gallery, London, in 1995, it is reissued here with additional color illustrations and a new introduction by esteemed scholar Nicholas Penny. It is also now available as an enhanced eBook, with zoomable images and accompanying film footage.
14. Sol y sombra : Miquel Barcelo
Alberto Manguel
5.00★ (2)

La Bibliothèque nationale de France et le Musée national Picasso-Paris s'associent pour la mise en oeuvre d'un double événement consacré à Miquel Barceló. Fortes de nombreuses pièces inédites, deux expositions invitent à une immersion dans l'univers protéiforme de l'artiste majorquin. Aux peintures et céramiques présentées par le Musée Picasso fait écho la riche production gravée proposée par la BnF.
15. Le gris
Annie Mollard-Desfour
Une couleur-caméléon, de fusion, aux frontières incertaines. Tour à tour lumineux comme la lune ou poussiéreux comme la cendre... Gris argent, béton, banlieue, caserne, étain, fer, flanelle, perle, pierre, prison, zinc... De Aragon à Goldman, en passant par Beckett, Lascault, Yourcenar, Godard, le gris décline ses nuances et associations. Gris de la sagesse et de la connaissance. Gris de la mélancolie et la solitude. Gris effacement et humilité, deuil, banalité, anonymat, invisibilité, secret. Couleur de la ville, de l'industrie, de la standardisation, mais aussi du sobre et du bon ton, de l'élégance et du luxe... du zen ou de l'ivresse ! Couleur de notre temps ?
16. Ars nigra : La Gravure en manière noire aux XVIIe et XVIIIe siècles
Caroline Joubert
La technique de la gravure en manière noire serait née, vers 1640, de la conjonction bucolique mais peu courante d'un militaire et de la rosée du matin. L'histoire raconte en effet que, inspectant aux aurores les postes de garde, le prince allemand Ruprecht von der Pfalz trouva l'une des sentinelles en train de gratter le canon de son fusil oxydé par la rosée. En observant le métal piqueté de rouille à demi repoli il crut y entrevoir des figures. Il n'en fallut pas plus pour que son imagination fertile, stimulée par l'amour du dessin qu'il pratiquait en amateur, ne lui suggère une nouvelle méthode de gravure totalement différente de celles qui se pratiquaient jusque-là. On sait depuis que l'invention fut le fait d'un autre personnage, tout aussi allemand, mais plus modestement lieutenant-colonel, Ludwig von Siegen.
17. L'Oeuvre au noir
Marguerite Yourcenar
4.15★ (5204)

En créant le personnage de Zénon, alchimiste et médecin du XVIe siècle, Marguerite Yourcenar, l?auteur des Mémoires d'Hadrien, ne raconte pas seulement le destin tragique d'un homme extraordinaire. C'est toute une époque qui revit dans son infinie richesse, comme aussi dans son âcre et brutale réalité ; un monde contraste où s'affrontent le Moyen Age et la Renaissance, et où pointent déjà les temps modernes, monde dont Zénon est issu, mais dont peu à peu cet homme libre se dégage, et qui pour cette raison finira par le broyer. L'oeuvre au Noir a obtenu en 1968 le prix Femina à l'unanimité.
18. L'ombre des arbres
Saiichi Maruya
Je ne sais pour quelle raison, j'ai toujours été attiré par l'ombre des arbres... Fascination pour l'ombre des arbres, charme d'un poème énigmatique sur une averse d'automne... Un écrivain entreprend une enquête. Consultant journaux intimes, notes, livres et chroniques, il s'efforce de reconstituer, dans une fantaisie d'histoires subtilement assemblées, la vie d'un poète légendaire japonais, s'interroge sur le sens d'un poème, d'une passion, et nous entraine dans le trompe l'oeil d'une biographie imaginaire, dans les pièges de la mémoire - fragments d'une vérité inaccessible qui conduit obstinément à l'enfance.
19. M. Pénombre libraire ouvert jour et nuit
Robin Sloan
3.60★ (381)

Clay Jannon, webdesigner, se retrouve au chômage quand la récession frappe San Francisco. Le hasard le mène jusqu?à la librairie de l?étrange M. Pénombre, ouverte 24 heures sur 24, où il est embauché pour le service de nuit. Il découvre un lieu aussi insolite que son propriétaire, fréquenté par les membres d?un drôle de club de lecture. Ceux-ci débarquent toujours au milieu de la nuit, vibrant d?une impatience de drogués en manque, pour emprunter l?un des très vieux et très poussiéreux volumes relégués sur les hautes étagères du fond de la boutique. Volumes que, justement, M. Pénombre a formellement interdit à son nouvel employé de consulter. Clay finit pourtant par succomber à sa curiosité et découvre que ces livres sont tous écrits en code. Quelle obscure révélation renferment-ils ? En bon fan de fantasy qu?il est, Clay cède à l?appel du mystère et s?attaque à « l?énigme du Fondateur » avec l?aide de son colocataire spécialiste en effets spéciaux, de son meilleur ami créateur d?un logiciel de « simulation de nichons » et de son amoureuse, ingénieure prodige chez Google. Mais quand ils veulent présenter leurs résultats à M. Pénombre, celui-ci a disparu ! Les quatre amis se lancent alors dans une quête qui les entraînera bien au-delà des murs de la petite librairie. Sur les traces de M. Pénombre, ils se trouveront aux prises avec une société occulte d?érudits légèrement allumés, un manuscrit indéchiffrable, un typographe de génie et, qui sait, le secret de la vie éternelle. Avec un brio irrésistible et une rare intelligence, Robin Sloan a créé un roman d?aventures pour le xxie siècle, mêlant le charme d?un conte de Murakami à l?enthousiasme débridé d?un jeune Umberto Eco. La librairie de M. Pénombre est un lieu revigorant que vous ne voudrez plus quitter, un moderne cabinet de curiosités où le pouvoir des livres anciens et celui des nouvelles technologies s?allient pour rendre la vie meilleure.
21. Le Noir
Gérard-Georges Lemaire
4.00★ (9)

Lié indissolublement à l'idée de deuil, de nuit (au propre comme au figuré), de désespoir, de folie, le noir se présente dans notre culture comme une couleur néfaste ou tout du moins avec de tristes connotations. Le combat titanesque du bien et du mal, de Dieu et de Satan, de la lumière et des ténèbres fait qu'on attribue au noir une valeur généralement négative. C'est vrai autant dans la théologie que dans la philosophie (ne parle-t-on pas de philosophie des Lumières ?). Et dans les croyances populaires, le noir n'est jamais bon signe (il faut éviter de croiser un chat noir, etc.). Toutefois, dans ses innombrables acceptions, l'histoire du noir en Occident est beaucoup plus complexe et contrastée. Et c'est cette histoire que ce livre entend raconter dans ses grandes lignes. La dimension symbolique du noir est plus complexe qu'il n'y paraît. Si l'on observe les Ecritures à la lettre, il est associé à la Passion du Christ et à sa mort. Mais si l'on se réfère aux textes des grands mystiques, l'expérience de la nuit introduit à celle de la clarté éblouissante du divin. Et souvent la nuit est le lieu le moment de l'initiation, par exemple dans les rites des francs-maçons. Depuis l'antiquité, la mélancolie est assimilée à la couleur noire : les traités médicaux parlent de " bile noire " pour l'évoquer. Et cette conception perdure, en dépit des progrès de cette science, jusqu'au XIXe siècle. Quoi qu'il en soit, le noir peut avoir d'autres significations. En astronomie, la notion de trou noir, qui continue à intriguer le monde scientifique, part d'une observation concrète pour aboutir à d'hasardeuses spéculations. La question du noir, omniprésente dans la sphère de l'art, occupe une place à part entière dans l'ouvrage. Elle se pose en des termes symboliques, mais aussi " physiques " quand le peintre s'emploie à utiliser le contraste des ombres et des lumières.
22. La Ligne d'ombre (une confession)
Joseph Conrad
4.09★ (216)

La Ligne d'ombre Je m'avançai hors du cercle de lumière, dans l'obscurité qui se dressait devant moi comme un mur. En un pas, j'y pénétrai. Telle devait être l'obscurité d'avant la création. Elle s'était refermée derrière moi. Je savais que j'étais invisible pour l'homme de barre. Je ne pouvais rien voir non plus. Il était seul, j'étais seul, chacun des hommes était seul où il se tenait. Et toute forme avait disparu aussi, espars, voiles, ferrures, lisses ; tout était effacé dans la terrible uniformité de cette nuit absolue.
23. Au coeur des ténèbres
Joseph Conrad
3.86★ (3149)

Palamède : Le capitaine Marlow est chargé de récupérer Kurtz, un chef de poste en Afrique équatoriale. Après une longue remontée du fleuve Congo sur un vieux vapeur rouillé il trouve l'homme moribond. Celui-ci, devenu le gourou d'indigènes dont il se sert pour collecter l'ivoire, ne tarde pas à mourir, mais Marlow reste fortement impressionné par ce philanthrope qui a basculé et s'est mué en tyran sanguinaire. Rencontre avec le mal, rencontre avec un homme civilisé qui n'était pas préparé à la vie sauvage, primitive et fabuleuse de l'Afrique, Au coeur des ténèbres n'est pas une charge contre le colonialisme mais une réflexion sur le côté obscur de l'homme prêt à émerger à tout moment. Un livre sombre, envoûtant et indélébile.
24. Le Mythe de la Caverne Aujourd Hui Ce Que Platon Dit de Nous...
Rémi Astruc
De quoi la caverne est-elle le nom, peut-on se demander aujourd'hui ? Par-delà la visée didactique de cette fable fascinante et universelle, il est tentant d'interpréter sous un prisme contemporain, les silences de l'intrigue, les zones d'ombres de ses images ainsi que les sous-entendus de leur mise en scène. Dans le souci d'expliciter les nombreux échos qu'a pu susciter cette allégorie, le présent ouvrage interroge ce qui, à la suite de Platon, fait de la caverne une formidable « machine à penser ». Il invite le lecteur à participer à cette exploration inédite où dialoguent des philosophes comme Alain Badiou et Jean-François Mattéi notamment, mais aussi des littéraires, des historiens ou encore des expérimentateurs de formes plus concrètes de la caverne, cinéastes, photographe, architecte, musicologue.
25. Ombres portées
Ernst Gombrich
4.00★ (16)

Il suffit de regarder autour de soi pour remarquer les ombres projetées par les objets sur les surfaces environnantes, aussi bien en plein jour qu'à la lumière artificielle. Ces ombres peuvent s'estomper, mais jamais disparaître tout à fait, sauf dans la majorité des peintures. Les artistes se servent des ombres portées pour attirer l'attention sur l'éclairage du tableau et pour donner plus de solidité aux objets qui interceptent la lumière. Ces ombres peuvent contribuer au climat d'une peinture. Elles peuvent révéler la présence de quelqu'un ou de quelque chose en dehors de l'espace représenté. Pourtant, comme le souligne E H Gombrich, elles n'apparaissent que çà et là dans l'art occidental, qui a plutôt tendance à les oublier ou à les éliminer.
26. Georges de La Tour
Pascal Quignard
4.82★ (33)

« Racine disait que la scène est un lieu qui n?est pas, en un temps qu?on ignore, à huit heures du soir, éclairé par des chandelles de suif, et qui ne se retrouve jamais à l'aube, quelque peine qu?on se donne pour le rechercher au plus lointain recoin des ruelles de la cité où l?on vit." Georges de La Tour est paru aux éditions Flohic en 1991. La présente édition, corrigée et entièrement recomposée, est définitive.
27. Piranesi. The Complete Etchings
Luigi Ficacci
5.00★ (1)

Le plus célèbre graveur sur cuivre du 18e siècle, Giovanni Battista Piranesi (1720-1778), dit Le Piranèse, a forgé sa renommée grâce à sa série d?eaux-fortes représentant la Rome antique. Ses surprenantes gravures en clair-obscur, qui imprègnent les ruines archéologiques de la cité de drame et de romantisme, sont vite devenues les souvenirs préférés de ceux qui e ectuaient le Grand Tour, parcourant l?Italie en quête de culture et d?enseignement classiques. Aujourd?hui, Le Piranèse est non seulement célèbre pour avoir façonné l?image que l?Europe se fait de Rome, mais aussi pour ses séries élaborées de prisons fantasmagoriques, les Carceri, qui ont depuis influencé des générations de créateurs, des Surréalistes à Samuel Taylor Coleridge en passant par Edgar Allan Poe, Jorge Luis Borges et Franz Kafka. Librement inspirés de décors plutôt que des véritables cachots sordides de l?époque, ces images très travaillées défient le réalisme architectural, préférant les jeux de perspective, d?éclairage et d?échelle. Les escaliers existent sur deux plans simultanés, de vastes plafonds voûtés semblent s?élancer jusqu?aux cieux, les distinctions entre dedans et dehors s?effacent. Vues d?en bas, peuplées de petites silhouettes fragiles, ses prisons prennent l?aspect de monstrueuses mégapoles carcérales, considérées aujourd?hui encore comme des chefs-d??uvre du drame existentialiste.
28. Goya à l'ombre des Lumières
Tzvetan Todorov
3.50★ (13)

Au lendemain de la Révolution française, les idées des Lumières se répandent en Europe. Niais, en Espagne, elles sont revendiquées par l'armée de Napoléon, qui occupe le pays entre 1808 et 1813, ce qui ne va pas sans poser des questions graves aux défenseurs du progrès. Faut-il imposer le bien par la force? Peut-on contrôler la violence par la raison ? Quelle voie reste ouverte lorsque toutes les promesses ont été trahies? Un homme est le témoin privilégié de ces bouleversements: le peintre Goya, qui fréquente les milieux éclairés de Madrid. Dès 1793, il entreprend une exploration de tout ce que les Lumières ont laissé dans l'ombre. Sa quête se poursuit jusqu'à sa mort en 1828. Elle lui fait découvrir les puissances nocturnes qui, non moins que la volonté et la raison, dirigent la vie des hommes, et peuvent conduire au meurtre et au viol, à la torture et à la folie. Les illuminations de Goya concernent aussi notre temps.Tzvetan Todorov, observateur lucide et inquiet des nouveaux désordres du monde, met en évidence la pensée puissante de cet artiste de génie. Quarante-deux images en noir et blanc et vingt-quatre images en couleur accompagnent ce récit passionnant.
29. Goya : Voir l'obscur
Jean-Paul Marcheschi
5.00★ (2)

La peinture a son ombre, et son nom est Goya. Le voyage au bout de la nuit, lui seul le fait. Imaginons, un instant, le monde sans sa peinture. Toute la nuit disparaît. Étrange que l'Espagne ait recueilli tant de ténèbres alors qu'à l'Italie, à la Grèce, à Rome échurent tant de lumière. Si c'est au carme déchaux Jean de la Croix qu'il revient d'avoir, le premier, nommé La Nuit obscure, à Goya incombera, deux siècles plus tard, de la traduire en peinture. Ce n'est pas la seule nuit d'Espagne qu'il attire dans son oeuvre, mais toute la part d'obscur que l'homme avant lui avait tenue cachée. Et beaucoup de la pensée occidentale se verra entraînée vers ces confins. * Voir l'obscur, quatrième volume de Notes d'un peintre, de Jean-Paul Marcheschi, a pour noyau central Goya, et plus particulièrement ses peintures noires. Dans ce livre, le peintre poursuit l'écriture de sa « contre-histoire de la Beauté », et s'interroge, dans la dernière partie, sur son propre rapport à l'ombre, au sommeil, à la nuit. Le premier volume paru, méditation sur le deuil et la peinture, intitulé Camille morte, concernait un tableau mal connu de Claude Monet. Le second, Lieu clair, avait pour thème central Piero della Francesca. Le troisième, La déposition des corps, réunissait des notes sur le Pontormo, le Rosso et le Greco.
30. Fantastique ! L'estampe visionnaire de Goya à Redon
Tzvetan Todorov
4.62★ (40)

De Goya à Redon, un univers peuplé de monstres. Lorsque Francisco de Goya place sa suite de quatre-vingts gravures, les Caprices, sous le signe du "sommeil de la raison qui engendre des monstres", il ne se doute pas qu'il ouvre une brèche qui n'est pas prête de se refermer : la veine fantastique va hanter, tout au long du XIXe siècle, l'imaginaire des artistes qui lui succèderont. Squelettes, fantômes, sorcières et diables en tout genre peuplent les oeuvres d'Eugène Delacroix, de Victor Hugo, de Gustave Doré ou d'Odilon Redon. L'estampe, vecteur idéal des motifs fantastiques. Cet ouvrage met en lumière la manière dont l'inspiration fantastique a évolué au fil de trois générations successives d'artistes. A travers cent chefs-d'oeuvre, il révèle l'incroyable alchimie née de la rencontre de la veine fantastique avec le médium de l'estampe. L'utilisation des encres noires, propice aux jeux d'ombre et de clair-obscur, permet d'illustrer de la manière la plus frappante les récits surnaturels qui voient le jour. C'est d'ailleurs grâce à la gravure, oeuvre reproductible et donc largement diffusée, que les motifs du fantastique vont connaître, en littérature, un succès retentissant.
31. Soleil d'encre : Manuscrits et dessins de Victor Hugo
Judith Petit
L'écriture de Hugo est hantée par la puissance de l'image. Cette puissance est ce que poursuit l'écrit, en scènes romanesques ou en grappes métaphoriques, dans la tension de telle ou telle rencontre, dans la chute de telle ou telle strophe. Hugo écrit comme s'il plongeait dans le visible, interminablement. Ce qui est la puissance « visionnaire » de Hugo est peut-être d'abord une interrogation sur l'emportement dans l'image et sa profondeur d'infini. Cet ouvrage a été publié à l'occasion de l'exposition « Soleil d'encre » qui a eu lieu au musée du Petit Palais, du 3 octobre 1985 au 5 janvier 1986.
32. Henri Fantin-Latour : La voie du clair-obscur Dessins et lithographies
Musée de Grenoble
5.00★ (1)

atalogue consacré à la production graphique du peintre Henri Fantin-Latour à travers ses dessins et lithographies qui témoignent des diverses sources d'inspiration de l'artiste : la culture du passé, l'art de l'époque, la poésie et la musique.
33. Alfred Kubin (1877-1954)
Christian Noorbergen
4.00★ (8)

Passeur de ténèbres, Kubin donne vie aux entités qui surgissent en lui et le saisissent dans ses années de création. En chirurgien de l'âme, il joue à saute-la-mort à chaque dessin. Kubin n'illustre rien, ne représente rien, il bouleverse l'ordre attendu du regard confortable. Sismographe du plus intime; Kubin organise la mise en scène inouïe des affects les plus poignants. Ceux que les gens taisent, que les fragiles subissent, que les inconscients affrontent. C'est à l'impensable du réel que s'attaque le plus formidable inventeur de dessins de la modernité. L'espace kubinien est insondable et ses créatures lacèrent toutes nos habitudes mentales. Avec l'impact d'une secousse tellurique, elles culbutent nos trop belles références et transcendent notre réalité. Alfred Kubin arrache à la survie des lambeaux d'être pour en faire des ?uvres d'art.
34. Kafka et Kubin
Gérard-Georges Lemaire
Aucun artiste n'a une place aussi importante qu'Alfred Kubin dans le Journal de Franz Kafka. Quand les deux jeune hommes se rencontrent à Prague en 1912, Kubin a déjà une certaine notoriété comme dessinateur et a publié un roman qui a marqué ses contemporains, De l'autre côté. De nombreuses références à ce livre ressurgissent dans Le Château et dans d'autres ?uvres de Kafka. Au-delà de cette relation étroite et énigmatique qui dure à peine une année, l'auteur explore les relations complexes de l'écrivain avec les arts plastiques, celui-ci ayant été tenté en 1907 par la peinture avant de se consacrer uniquement à l'écriture.
35. L'ombre au tableau
Hélène Bonafous-Murat
3.44★ (17)

Deux frères, Gérard et Gilbert : l'un solitaire et légèrement naïf, l'autre historien de l'art, blasé et coureur de jupons. Depuis des années ils ont coupé les ponts. Mais lorsque Gérard se retrouve en cavale, soupçonné de détournement de mineur pour avoir accompagné un jeune garçon de son quartier à la recherche de son père en Bretagne, Gilbert se décide enfin à partir sur les traces de son frère. Et durant son périple, se fait entendre l'écho d'un autre voyage, intérieur celui-là : Gilbert porte en lui l'image d'un être mystérieux mort quatre cents ans plus tôt, un personnage absent dont il reconstitue l'histoire à travers les recherches et les rêveries que lui inspirent les tableaux des frères Le Nain, rassemblés dans la petite salle 29 du Louvre?
36. La peinture et son ombre
Jean-Claude Schneider
Ils peignent des mondes ? j'écris dans la résonance? Aux figures et remous que dans l'espace gagné sur le brouillon immergé des sensations la Peinture réin-vente, répondent ici, poreuse chambre d'échos, les mots : appelés par les vibrations silencieuses du monde peint, ils s'exposent en son nom, ouvrent un espace de voix qui, pareillement assoiffées de réalité, inscrivent leurs matières opaques ou transparentes, s'imprègnent de ces espaces émus, des mystiques rivages de la couleur, prolongent la peinture et résonnent, résonnent, sont comme son Ombre.
37. Traversée des ombres
Jean-Bertrand Pontalis
3.76★ (63)

Il nous faut croiser bien des revenants, dissoudre bien des fantômes, converser avec bien des morts, donner la parole à bien des muets, à commencer par l'infans que nous sommes encore, nous devons traverser bien des ombres pour enfin, peut-être, trouver une identité qui, si vacillante soit-elle, tienne et nous tienne. J.-B. P.
38. À l'ombre des tours mortes
Art Spiegelman
3.71★ (153)

Spiegelman, qui vit à New York, a commencé à travailler à ce livre juste après l'attentat du 11 septembre 2001 contre les tours new-yorkaise du World Trade Center. Et il n'est évidemment pas indifférent que son travail paraisse en album, très symboliquement là aussi, trois ans pile après ces attentats, alors que la campagne électorale présidentielle américaine entre dans sa dernière ligne droite. L'ouvrage de Spiegelman est un véritable livre-objet, atypique et superbe, ajoutant de nombreuses images inédites aux planches déjà pré-publiées par l'hebdomadaire Courrier international et plusieurs revues européennes. L'ouvrage paraît simultanément en français et aux états-Unis, en Grande-Bretagne, en Espagne, en Italie et aux Pays-Bas.
39. A l'ombre de la ligne claire
Benoît Mouchart
4.20★ (11)

" Avez-vous lu mon nom ? Un peu long, un peu difficile à prononcer, n'est-ce pas ? Eh bien appelez-moi Jacques, l'ami Jacques tout bonnement ! Entendu ? " Ainsi se présentait Van Melkebeke aux jeunes lecteurs du quotidien bruxellois Le Soir le 20 juin 1940... Ami de Jacobs et d'Hergé, peintre prolifique, il a aussi signé de nombreux articles pour la presse collaborationniste belge sous l'Occupation. À la Libération, contraint à l'anonymat, il fut le premier rédacteur en chef du journal Tintin et le scénariste de Paul Cuvelier comme de Jacques Laudy. Certains le prétendent à l'origine des meilleurs scénarios de Tintin et Blake et Mortimer ; d'autres lui prêtent une foule de faits et méfaits. La réalité est à la fois plus complexe et plus romanesque. Première biographie du " Clandestin " de l'école belge, ce livre est une passionnante contribution à l'histoire de la bande dessinée.
40. Le Rapport de Brodeck, tome 1 : L'autre
Manu Larcenet
4.36★ (1313)

Si j'ai choisi l'adaptation BD du Rapport de Brodeck c'est parce que sa réalisation graphique, autant que le sujet, me semblait en adéquation totale avec la thématique de cette liste. Dessin et utilisation du noir et blanc comme moyens privilégiés de cette interprétation personnelle très réussie du livre de Philippe Claudel.
41. Le rapport de Brodeck, tome 2 : L'indicible
Manu Larcenet
4.42★ (857)

Manu Larcenet se confronte à une adaptation, celle du chef-d'oeuvre de Philippe Claudel, Le Rapport de Brodeck. Mais lorsque l'auteur de Blast et du Combat ordinaire s'empare du texte, c'est pour le faire sien, et lui donner une nouvelle vie éclatante, sombre et tragique. Des pages d'une beauté stupéfiante, magnifiant la nature sauvage et la confrontant à la petitesse des hommes, une plongée dans les abîmes, servie par un noir et blanc sublime et violent. Un très grand livre.
42. Clair-obscur
Kathryn Immonen
2.67★ (13)

Quand la guerre révèle les rapports troubles qui unissent les êtres... Paris, sous l'Occupation. Ila Gardner répertorie et protége les ?uvres d'art pour éviter une main mise trop envahissante de la commission militaire allemande. Mais il est difficile d échapper à la vigilance de l'officier Rolf Hauptmann. Les deux individus s'opposent dans leurs choix politiques, leurs convictions humaines, leur rapport à l'art. Lors d'un interrogatoire, un bras de fer s'engage entre eux, qui va cristalliser leurs dissensions mais aussi mettre à jour les liens complexes et profonds qui les motivent... Pouvoir, passion, domination, émotion, survie : une plongée au c?ur de l'âme humaine toute en finesse et subtilité, orchestrée avec brio dans un noir et blanc entre ombre et lumière. Mari et femme à la ville, Kathryn et Stuart Immonen livrent ici une ?uvre aux antipodes de leurs travaux habituels, qui révèle une toute nouvelle facette de leurs talents.
43. L'écrivain et son ombre
Gaëtan Picon
4.50★ (5)

Les oeuvres d'art sont affaire de plaisir et de goût personnels qui se passeraient de toute justification ; la création est un mystère, or c'est précisément ce qui ne cesse d'aiguiser notre curiosité et nous pousse à scruter ce qui se passe dans les actes créateurs - cependant, nous parlons des oeuvres, elles ne cessent de nourrir notre sensibilité, d'alimenter notre enthousiasme. Si la critique et l'histoire de l'art interposent une cohérence et un savoir entre notre subjectivité et les oeuvres dont elles parlent, ces deux disciplines hésitent à considérer l'art comme source de connaissance, elles se refusent même à en discuter la vérité. Or les oeuvres ont non seulement une «efficacité» dont nous ressentons confusément les effets, mais aussi une valeur dont il est possible de déterminer les conditions et les structures dans les oeuvres mêmes : l'esthétique littéraire qui se développe ici n'est ni philosophie ni science de l'art, mais elle révèle ce qui sous-tend notre admiration, laquelle n'est pas incommunicable ; l'admiration qui va de pair avec notre plaisir n'est pas injustifiable, elle tend à un accord des jugements sans recourir à aucune dogmatique.
44. Proust et l'obscur
Diane de Margerie
4.36★ (12)

"Les vrais livres doivent être les enfants non du grand jour et de la causerie mais de l'obscurité et du silence", écrit Marcel Proust dans Le Temps retrouvé. Cette obscurité qui enveloppe l??uvre romanesque (où gisent le mensonge, le sadisme, l'obsession de l'enfance et ses révoltes mais aussi la passion de l'art), j'en explore ici à partir de La Recherche, mais aussi des premiers textes, fondateurs, moins connus, tels que Les Plaisirs et les Jours ou Jean Santeuil, la violence et l'ambivalence. Dès ses vingt-cinq ans Proust se prépare à la solitude, devient le peintre de la jalousie et l'analyste du sadisme. Pourquoi tant d'obscure révolte contre la mère, sublimée par la suite dans La Recherche ? Pourquoi tant de voyeurisme ? C'est un point de vue personnel et particulier que j'adopte ici où, derrière les faux-semblants, loin des salons et des anecdotes, j'essaie de plonger au c?ur ténébreux de son inspiration. " Prix Marcel Proust, Diane de Margerie a publié aux éditions Albin Michel Le Jardin secret de Marcel Proust, Bestiaire insolite du Japon, Aurore et George (Prix Médicis 2004) et La Passion Brando.
45. Jude l'obscur
Thomas Hardy
3.98★ (1819)

Tout en exerçant son métier de maçon, Jude Fawley rêve d?une vie meilleure et s?acharne à acquérir le savoir et la culture. La passion qui naît en lui pour sa cousine Sue, mariée à un maître d?école, va lui faire entrevoir d?autres horizons de bonheur et les conduire tous deux à la perdition. Comme toute l??uvre de Thomas Hardy ?le dernier grand romancier européen du xixe siècle, disait le critique Edmond Jaloux?, ce roman est une méditation sur les désirs qui déchirent l?être humain, l?opposant à lui-même autant qu?aux lois sociales qui l?entourent. Tout se passe comme si Jude Fawley, ayant voulu s?arracher à sa condition et à son existence, avait du même coup mis en branle les forces qui l?écraseront. La vérité des personnages et du drame, l?épaisseur vivante de l?univers social où ils évoluent, la hauteur et la lucidité du regard posé sur eux font de ce livre, au même titre que Tess D?Urberville, un chef-d??uvre.
46. La vraie nature des ombres
Jean Frémon
3.00★ (1)

Ce sont des fictions, des fables, des randonnées, des apologues, des tableaux, des rêveries, des souvenirs, des propos rapportés. On y croise des personnages qui portent des noms connus : Giotto, Novalis, Pierre Jean Jouve, Marcel Duchamp, Robert Walser, Marcel Proust, Arakawa, Caspar David Friedrich, Edgar Varèse, Tadeusz Kantor, Charles Darwin, Emmanuel Hocquard, Barnett Newman, Caravage, Copernic, Roger Laporte, Ludwig Wittgenstein, J.L. Borgès, Fra Angelico, Michel Leiris, Hermann Broch, Hokusaï et son poulet, Roger Caillois, Saenredam, Yves Klein, André Hardellet, Oblomov, Elias Canetti, Hans Henny Jahnn, Pierre Klossowski, Lucio Fontana, Mendéléiev, Bram van Velde, Jacques Roubaud, Khlebnikov et son chien, E.M. Cioran, Roger Lewinter, James Boswell, Jean-Luc Godard, Claude Royet-Journoud, Saul Steinberg et son chat, Ruben Dario, Philip Guston, Yves Bonnefoy, Paul Auster, Sigmund Freud, Harry Mathews, Peter Handke, Jens Peter Jacobsen, Saint-Simon, Jacques Dupin et son singe nommé Boubou, Eugène Fromentin et ses chameaux peints, Pablo Picasso, Joseph Roth, Hans Holbein, Carl von Linné, Edmond Jabès, Robert Musil, Mario Merz et son visiteur vespéral, Ralph Waldo Emerson, Louis Soutter, Samuel Beckett, Hiroshige, Sandro Penna, Piet Mondrian, Jean Jacques Audubon, Pierre Morhange, Leibniz, et d?autres qui sont anonymes. Il y a aussi un flamant rose, un hérisson, des grenouilles, un ourson bien léché, quelques échiquiers. « The Traveller's joy » disent les anglais de la viorne grimpante parce que sa présence sur les haies qui bordent les chemins indique qu'on s'approche d'un hameau. Dans les récits, dans les rêves, dans les livres, dans les pièces de musique, dans les peintures, chez les êtres que nous aimons, comme sur les chemins de randonnée, il y a parfois, épars, cachés, de tels signes de reconnaissance qui font la joie des voyageurs. Ils sont fugaces, comme le sable, innombrables... Ils attestent la présence d'autre chose comme les ombres désignent ce qui est sous la lumière ou les efforts de ceux qui furent pour hanter le séjour des vivants.
47. Le Seuil de l'ombre : Littérature, philosophie et peinture chez Giordano Bruno
Nuccio Ordine
Du Chandelier (1582) aux Fureurs héroïques (1585), Giordano Bruno a étroitement noué philosophie, littérature et peinture. La série des sept ?uvres qu'il a rédigées en italien s'ouvre par une comédie dont le protagoniste est un peintre-philosophe ; elle se clôt avec un dialogue où un philosophe-peintre dessine et commente des. images. Philosopher et peindre, c'est d'abord partir de l'ombre, pour tenter désespérément d'en franchir le seuil : en témoignent tant le mythe platonicien et néoplatonicien de la Caverne que le mythe des origines de la peinture, cher à Pline et à Quintilien, à Alberti et à Vasari. Essentiel à la Renaissance, le thème de l'ombre sert ici de fil conducteur à une analyse claire et rigoureuse - complétée par un riche dossier iconographique - des textes italiens de Bruno. En retraçant ; leur genèse et leur développement, Nuccio Ordine fait apparaître la profonde unité qui relie la pièce parisienne aux six dialogues londoniens. Autant d'?uvres régies par un programme précis et organique : dans le Chandelier, qui joue à cet égard le rôle d'une véritable ouverture, se font déjà entendre les thèmes qu'orchestreront les six mouvements suivants de la " nouvelle philosophie ". Bruno écrit, à la lumière de l'infini, les rapports que l'homme entretient avec l'univers, avec la connaissance, avec la société ; et sur le plan littéraire, il montre que l'infinitude de l'univers abolit la hiérarchie des genres et des styles. Comédie et dialogue fusionnent, tandis que le comique se mêle au sérieux et le rire aux larmes. En osant tirer toutes les conséquences de sa cosmologie, en conférant aussi des sens imprévus aux images et aux mythes (tels ceux d'Actéon et de Narcisse), Bruno s'est montré profondément novateur ; ses audaces devaient lui coûter la vie.
48. La part de l'ombre dans la peinture
Elie Dro
Inspirée de la statuaire africaine, cette étude permet d'appréhender l'objet de la recherche à travers la figure du masque Dan, en convoquant les concepts théoriques appartenant à la culture de la dissimulation et celle de la mascarade. Il s'agit d'interroger les éléments sous-jacents qui, dans une oeuvre picturale fonctionnent comme un bâti interne, en ne se laissant pas saisir par la vue.
49. Ombres et lumières
Michael Baxandall
2.50★ (6)

Si les ombres font partie de notre expérience visuelle et s'il arrive que nous y prêtions attention, leur rôle dans notre connaissance du monde, et singulièrement en peinture, reste mystérieux. Après les premières incursions de Léonard de Vinci, c'est au XVIIe siècle, avec Locke et le " problème de Molyneux ", puis au XVIIIe siècle, avec Berkeley et les théoriciens français des Lumières, que revient le mérite d'avoir posé en des termes nouveaux la question de la perception en s'efforçant de mieux cerner la part de l'ombre dans la construction de notre vision. Michael Baxandall, poursuivant une réflexion engagée de longue date sur l'attention visuelle, confronte les ?uvres et les réflexions d'artistes comme Largillierre, Oudry et Chardin aux théories d'hommes de science comme Bouguer, Forney ou Lambert. Puisant dans les recherches les plus récentes sur la perception et mobilisant, notamment, les apports des sciences cognitives et de l'infographie, il propose aussi une lecture nouvelle d'?uvres classiques (Giotto, Masaccio) et montre tout le parti qu'on peut tirer de cette investigation dans l'analyse du Jeune Dessinateur de Chardin, dont la peinture de l'ombre est à la fois le médium et le thème. Esthétique, pratique artistique et théorie de la connaissance convergent ici avec la science optique pour explorer d'une façon originale une composante de la perception visuelle familière à l'historien de l'art, mais, curieusement, encore fort peu étudiée.
50. La femme sans ombre
Hugo Von Hofmannsthal
3.25★ (24)

La Femme sans ombre est une histoire merveilleuse. A la fois conte populaire, littéraire et métaphysique, empreint d'une fraîcheur, d'une grâce, bref d'une séduction toujours immuable. Hugo von Hofmannsthal (1874-1929) en fit d'abord le livret d'un des grands opéras de Richard Strauss pour lequel, du reste, il écrivit aussi Electre, Le Chevalier à la rose et Ariane à Naxos (et ce fut dans toute l'histoire de l'art lyrique l'une des plus belles et fécondes collaborations entre un poète et un compositeur). Mais cette Femme sans ombre lui inspira dans le même temps un récit admirable qu'il mit cinq ans à conclure, en 1919. Le voici. Comment la jeune impératrice, fille du Prince des Esprits, qui a épousé un simple mortel pourra-t-elle conquérir une ombre - cette ombre qui s'attache à nos pas et qui est le signe de notre appartenance au monde terrestre ? L'impératrice, belle et lumineuse mais transparente et désincarnée, devra renoncer, au terme d'un parcours initiatique, à sa divinité pour devenir humaine, pour porter une ombre et donner des descendants à son époux. Toute une tradition issue du romantisme trouve dans ces pages son plus parfait aboutissement.
51. Impressions fugitives : L'ombre, le reflet, l'écho
Clément Rosset
3.50★ (11)

« Une étude des différentes figures du double, conçu comme marque d'irréalité et principal facteur d'illusion, telle que je la mène depuis longtemps, serait incomplète sans une brève exploration des domaines de l'ombre, du reflet et de l'écho. Car, et contrairement aux doubles porteurs d'illusion, ces doubles de "seconde espèce" sont des garants de la réalité des objets dont ils constituent l'environnement forcé, quelque fugitif et parfois inquiétant que celui-ci puisse sembler. La littérature nous enseigne depuis longtemps ce qu'il en coûte d'être privé de son ombre ou de son reflet et, pour parodier La Fontaine, qu'à lâcher l'ombre on perd aussi la proie. » Clément Rosset
52. Clair-obscur
Jean Cocteau
3.89★ (104)

" Poèmes. Vos parfums, vos formes, vos couleurs Servent à d'autres fins que je ne l'imagine. Poèmes, fleurs cruelles, ensemble je vous range Pièges auréolés de dangereux rayons. " Publié en 1954, Clair-Obscur rassemble une centaine de poèmes. Ce livre chante la désillusion du poète devant le monde moderne et sa révolte devant l'altérité du temps. Fidèle à son génie, Cocteau conjugue humour et gravité. Il rend aussi hommage aux peintres et écrivains qui l'inspirèrent et à l'Espagne, pays qui lui était cher.
53. Leçons de ténèbres
Patrizia Runfola
3.00★ (10)

Leçons de ténèbres est un grand texte. Il rappelle par ses aspects durs et inquiétants certains récits de Hofmannsthal comme la Lettre du dernier Contarin. Écrit pendant les années quatre-vingt-dix, il est le seul ouvrage de fiction de Patrizia Runfola. Composé de récits autonomes et cependant liés par des thèmes et des leitmotive traversant des histoires et des personnages parfois imaginaires, parfois ayant eu une existence historique, racontés à la première personne par différentes voix, masculines ou féminines, se fondant néanmoins en une seule - on s'aventure dans l'ombre de la vie, on descend jusqu'à ses racines obscures. Ce sont des histoires d'artistes qui arrachent à l'obscurité et à la matière leurs secrets réticents si prompts à se replonger dans l'obscurité. Unique en son genre, ce livre est un adieu à la vie passionné, intrépide et mystérieux. Comme le souligne Claudio Magris : « Patrizia Runfola a le sens - moral, sensuel et douloureux - de la grandeur. »
54. Ma part d'ombre
James Ellroy
3.90★ (901)

Ma Part d'ombre est le récit d'une double enquête que mène Ellroy sur l'assassinat de sa mère, tuée le 22 juin 1958, et sur sa propre vie d'enfant orphelin, d'adolescent perturbé et d'écrivain hanté. Voyage à travers ses souvenirs les plus secrets, ce livre est aussi un reportage sur le crime en Amérique, et en particulier les meurtres de femmes, d'autant plus saisissant qu'Ellroy a travaillé aux côtés d'un policier de la brigade criminelle de Los Angeles, Bill Stoner, qui a tissé des liens de plus en plus forts avec l'auteur au fil des mois. " Ma Part d'ombre, infinie catharsis autant que cri d'amour. " (Antoine de Gaudemar, Libération) " La matière est brûlante : chauffée à blanc par l'urgence du rythme, les saccades de la prose, l'avidité voyeuriste du regard, l'accumulation compulsive et la précision des détails. " (Michel Abescat, Le Monde)
55. Face aux ténèbres
William Styron
3.81★ (779)

Nous ne croyons pas à l'Enfer, nous sommes incapables de l'imaginer, et pourtant il existe, on peut s'y retrouver brusquement au-delà de toute expression. Telle est la leçon de ce petit livre magnifique et terrible. Récit d'une dépression grave, avec son cortège d'angoisses, d?insomnies, de « rafales dévastatrices », de tentations de suicide, il nous montre pour la première fois ce qu'est réellement cette « tempête de ténèbres » intérieure qui peut frapper n,importe qui à chaque instant, mais peut-être plus particulièrement certains écrivains, ou artistes. Hemingway, Virginia Woolf, Romain Gary, Primo Levi, Van Gogh : la liste de ces proies désignées de l?ombre serait longue. Enfer donc, comme celui de Dante, douleur sans issue que celle de l'autodestruction, état de transe incommunicable que ne soupçonnent pas les autres, pas même les psychiatres. Pourtant, la guérison est possible, on peut en tirer une connaissance nouvelle. Avec précision et courage, le grand romancier qu'est William Styron plaide ici à la fois pour une meilleure compréhension de notre prochain abîmé dans l'horreur et contre le goût du néant qui nous guette tous. Philipe Sollers
56. La compagnie des ombres
Michel de Jaeghere
3.90★ (36)

L'histoire a pu devenir une science ; elle doit rester le théâtre du colloque qui nous permet de dialoguer en tête à tête avec les morts. Notre monde connecté nous livre sans défense à la tyrannie de l'instant. L'histoire pourrait en être l'antidote, dans la mesure où elle rassemble l'expérience des peuples. Elle fait lever des ombres venues de la profondeur des âges pour nous faire partager les leçons tirées de la pratique de notre condition. Nous avons entamé un dialogue sans limite avec les vivants. Ce livre se propose de restaurer le dialogue avec les morts en revisitant dans une succession de textes brefs, en forme de courts essais, de nouvelles, un certain nombre d'épisodes de l'histoire universelle pour tenter d'en tirer des leçons. A l'heure où les progrès de l'histoire ont débouché sur une spécialisation à outrance qui a conduit nombre d'universitaires à se retirer dans leur tour d'ivoire pour y jouir entre experts des fruits de leur science, il se propose de renouer avec la méditation des exemples qui a nourri, depuis l'Antiquité, la réflexion.
59. L'Armée des ombres
Joseph Kessel
4.29★ (3730)

C'est à Londres, en 1943, que Joseph Kessel, conteur inégalable et premier chroniqueur de notre temps, a écrit "L'armée des ombres", qui n'est pas seulement l'un de ses chefs-d’œuvre mais le roman-symbole de la Résistance que l'auteur présente ainsi : "La France n'a plus de pain, de vin, de feu. Mais surtout elle n'a plus de lois. La désobéissance civique, la rébellion individuelle ou organisée sont devenues devoirs envers la patrie". Jamais la France n'a fait guerre plus haute et plus belle que celles des caves où s'impriment ses journaux libres, des terrains nocturnes et des criques secrètes où elle reçoit ses amis libres et d'où partent ses enfants libres, des cellules de torture où malgré les tenailles, les épingles rougies au feu et les os broyés, des Français meurent en hommes libres.
60. Peter Schlemihl (précédé de) L'Ombre et la vitesse
Adelbert von Chamisso
3.67★ (6)

Voici l’un des récits les plus étranges et les plus beaux que le romantisme allemand ait engendrés. L’histoire de Peter Schlemihl, l’homme qui a vendu son ombre au diable, offre toutes les interprétations possibles, et les nouveaux lecteurs de Chamisso se plairont sans doute à lui en inventer encore de nouvelles. Peter Schlemihl qui a vendu, contre la bourse de Fortunatus – bourse magique qui reste pleine en toutes occasions – son ombre au Diable, s’avise alors de l’importance que celle-ci revêt aux yeux des hommes lesquels prennent maintenant grand soin de l’éviter, depuis qu’il a perdu la sienne. Pressé par Peter Schlemihl, le diable consent à lui rendre son ombre en échange de son âme. Mais le jeune homme refuse, et désireux de se sortir d’une malheureuse affaire, il jette la bourse de Fortunatus. C’est alors que commence pour lui une sorte de voyage expiatoire…
61. Woyzeck
Dino Battaglia
3.67★ (13)

Avec une superbe interprétation graphique de Peter Schlemihl (par Dino Battaglia)------------------------ " Il était une fois quatre personnages, appartenant à quatre récits différents imaginés par de grands écrivains du Romantisme allemand. Ils étaient jeunes, imaginatifs, emportés mais fragiles.Mais au fond, ces quatre garçons, créatures de E.T.A. Hoffmann, d'Adalbert de Chamisso, et de Georg Büchner, n'étaient peut-être qu'un seul et même personnage. A eux quatre, ils formaient un unique aventurier du bizarre ou de la démence. C'est aujourd'hui le dessin extraordinaire de Dino Battaglia qui nous révèle cette obscure analogie. Outre le plaisir qu'il nous procure, c'est là le type de " révélation graphique " que peut nous faire un grand dessinateur comme Battaglia lorsqu'il se laisse imprégner, puis largement inspiré, par des textes dont la puissance a déjà captivé des milliers de lecteurs." Pierre Péju
62. L'ombre de ce que nous avons été
Luis Sepúlveda
3.69★ (735)

Un jour de pluie à Santiago, trois vieux nostalgiques rêvent de propager la révolution. En attendant leur chef, " le Spécialiste ", Arancibia, Garmendia et Salinas boivent, fulminent et se disputent pour le plaisir. Mais " le Spécialiste " ne viendra pas : il est mort, assommé par un tourne-disque jeté d'un balcon lors d'une dispute conjugale. Aux vieux communistes de prendre leur destin en main... « - Je suis l’ombre de ce que nous avons été et nous existerons aussi longtemps qu’il y aura de la lumière. » Né au Chili en 1949, Luis Sepúlveda est l’un des plus grands auteurs contemporains de langue espagnole. Il est l’auteur de nombreux romans, contes et nouvelles traduits dans le monde entier, tous disponibles chez Point. Il est mort,en Espagne en 2020. " Jamais œuvre de Sepúlveda n'a frôlé d'aussi près les douleurs du passé, mais avec pudeur et drôlerie surtout. " Le Monde Traduit de l'espagnol (Chili) par Bertille Hausberg
63. Ombre de l'ombre
Paco Ignacio Taibo II
3.82★ (144)

Mexico, 1922. Tous les soirs, quatre hommes jouent aux dominos dans le bar de l'hôtel Majestic : un chroniqueur criminel passionné par son métier, un fils de famille, traducteur d'écrits anarchistes, un poète, ex-cavalier de l'armée de Pancho Villa, génie du slogan publicitaire, et un Chinois anarchiste et syndicaliste. L'un d'eux est témoin de l'assassinat d'un musicien. C'est le début d'une enquête qui débouche sur une conspiration à laquelle sont mêlés des militaires et des magnats du pétrole... Quant au révolutionnaire San Vicente, ami du Chinois et héros du livre De passage, il décide d'attaquer des banques et de lancer une grève. Taibo a le don de faire vivre des personnages chaleureux et humanistes dont la devise pourrait être "les copains d'abord". Son enquête, ponctuée de fusillades et émaillée de slogans publicitaires truculents, avance au rythme des parties de dominos. Elle lui permet de visiter ses thèmes favoris : l'histoire du mouvement ouvrier mexicain, le journalisme et l'amitié. --Jean-Marc Laherrère
64. L'ombre du corbeau
Didier Comès
3.51★ (92)

Album signé D.H. Comès publié dans la collection histoires et légendes des éditions du Lombard en 1981. Cote BDM: FRF 80. La prépublication débute en septembre 1975 dans le journal Tintin. Le but avoué de la rédaction est l'élargissement du lectorat de l'hebdomadaire. Le seul album de Comès qui ait été pensé et réalisé en fonction de la couleur (de très jolies couleurs pastels). En outre, Comès use de techniques cinématographiques dans cet album, travelling, fondu et image dans l'image. Cette histoire qui a pour cadre la guerre de 14 nous parle, au travers de Goetz von Berlichingen, de l'absurdité de la guerre et surtout de la mort. Le silence de cette dernière est remarquablement illustré par l'absence totale d'onomatopée. Après le relatif échec de la prépublication de cette bande dans Tintin, la rédaction du journal demande à Comès une BD plus "conventionnelle". Didier Comès refuse et abandonne la BD pour plusieurs années. Il faudra l'extraordinaire succès de Silence pour que les éditions du Lombard publie cette BD en album.
65. Ma vie parmi les ombres
Richard Millet
4.38★ (134)

Le narrateur est originaire de Siom, dans le haut Limousin. Des années soixante au début du nouveau millénaire, il assiste à la fin du monde rural dans lequel il est né, à la disparition des tournures et expressions qui sont le vêtement d'apparat des langues, à la mort des grandes familles, à commencer par le clan Bugeaud. Lui-même finit par perdre l'accent limousin, ne parlant plus patois que dans ses songes ou pour jurer. Un monde ancien s'est éteint, monde de rites et de traditions, monde vernaculaire aux maisons sombres et aux greniers labyrinthiques, monde de terre, de paysans et de saisons, monde témoin de deux conflits mondiaux et de l'entre-deux-guerres, monde de maquisards et de superstitions. "Le temps n'est que la somme des images présentes, passées et à venir entre lesquelles nous cherchons un visage et ne rencontrons désespérément que le nôtre. Nous sommes des ombres qui tentent d'épuiser dans la chair la peur qu'elles ont d'elles-mêmes, la voix, les langues, les textes n'étant que l'ombre portée du temps sur la terre où nous attendons de mourir, ayant trouvé dans le temps ce que nous réclamons à autrui, à la musique, aux grands récits : que le temps passe d'une autre façon, qu'il nous oublie, qu'il cesse de nous faire naître à chaque instant (…)". On ne rend rien à la terre, pas même ses rêves. Voix de la nostalgie rurale, profondément attaché aux valeurs du terroir, Richard Millet offre ici l'un de ses romans les plus denses et les plus éclatants.
Commenter  J’apprécie          348

{* *}