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Critiques de James Suzman (10)
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James Suzman examine la place du travail dans les sociétés humaines, de la préhistoire à nos jours. Pour cette période ancienne, l’observation de quelques communautés contemporaines de chasseurs/cueilleurs complète utilement l’analyse de vestiges partiellement conservés et/ou difficilement interprétables. L’auteur s’interroge notamment sur les corrélations et déconnexions entre temps de travail et niveaux de richesses, et donc sur les inégalités dans les sociétés, avec une attention particulière sur les changements introduits par la découverte de l’agriculture.

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Le propos est instructif et intéressant lorsqu’il traite des périodes éloignées et des sociétés de chasseurs/cueilleurs.

Pour les temps plus récents, je n’ai pas perçu où l’auteur voulait en venir, tant il me semble enfoncer quelques portes ouvertes (le niveau de richesse des individus n’est pour l’essentiel pas corrélé à la quantité ni à la qualité de leur travail, et les inégalités sociales s’accentuent). Dit plus positivement : des pistes de réflexions sont ouvertes, sans réponses catégoriques, donc sans erreurs d’analyse. Il y en en outre peu de recherche de prospectives sur l’impact des changements technologiques récents ou à venir en matière de numérisation et d’automatisation de données. L’auteur, anthropologue, excelle donc dans la réflexion sur le passé des société humaines, mais en tire peu de conclusions sur notre présent et notre avenir.

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La lecture est plutôt aisée, ce qui contribue nettement à son agrément.

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L'auteur, anthropologue de métier, entreprend ici la fastidieuse mission de nous conter l'histoire de la notion de "travail" à travers l'histoire de l'homme. Et je dois dire que c'est un angle qui, je crois, à été jusqu'ici peu traité ou pas de cette manière : si complète et si recherchée. Sur plus de 400 pages James Suzmann nous retrace donc depuis les chasseurs-cueilleurs jusqu'à l'ouvrier d'aujourd'hui comment le travail a façonné l'homme. Et surtout ce que signifie ce mot dont notre société actuelle semble dominée, érigée en tant que sacrosainte valeur dont toute vie et tout statut dépendrait.



C'est un essai formidable et passionnant à lire. C'est un essai où l'on voyage dans le temps, où l'on se questionne, où l'on constate les dérives de notre monde actuel et leurs origines. C'est un essai qui nous en apprend énormément, car à la fois sociologique mais surtout anthropologique. On va en apprendre combien la notion de travail a émergé lorsque le rapport au temps et à l'environnement immédiat s'est modifié grâce à la sédentarité et à l'agriculture, puis combien la révolution industrielle a drastiquement accéléré ce processus et finit de rendre le Travail le but de toute existence. Il était effarant de constater que plus on avance dans le temps plus la notion de travail est devenue quasi dénuée de sens. L'auteur abordera même la fascinante question des bullshit jobs.

Je ne pourrais résumer chaque aspect abordé mais il faut savoir que le livre est découpé en quatre grandes parties elles-même divisés en chapitres, c'est très bien organisé et d'une grande clarté. (Ne vous fiez pas à ma piètre critique)

L'auteur a réussi à rendre ce sujet dense très fluide à lire, très accessible, on ne s'ennuie absolument pas, c'est érudit mais vulgarisé juste ce qu'il faut.

Et on peut même lire les chapitres de façon indépendantes selon que l'on est attiré par les périodes préhistoriques ou contemporaines.

Bref, un ouvrage passionnant et instructif sur un aspect de l'évolution sociale et sociétale de l'homme on ne peut plus majeur.
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Le travail a pris une place très importante dans nos vies; et depuis l’instauration du télétravail dans un grand nombre d’entreprise, les salariés ont fait entrés leur activité professionnelle à la maison. Mais n’est pas ce qui existait à l’origine? Ce n’est pourtant pas une excellente idée, pourtant de peur de le perdre on préfère en plus que moins.

Dans cet ouvrage c’est cette idée qui est traitée, la peur du manque nous fait produire beaucoup trop, et pour produire il faut également travailler plus et trop.

De la préhistoire à la naissance de l’agriculture et de l’ère moderne, en passant par les grands noms de l’économie l’auteur nous explique le développement du travail. On comprend que si l’auteur aborde le surplus de production c’est que la question de la survie de la planète et les inégalités sont des sujets parallèles.



Le propos de l’auteur sur les civilisations plus anciennes et leur rapport au travail et à leur survie, est intéressant, l’analyse s’appuie sur des faits, des découvertes et des théories déjà existantes. Il explique par exemple qu’il est difficile de dater avec plus de fiabilité l’utilisation du feu et si nos ancêtres étaient réellement des hommes des cavernes.

Le développement de l’industrialisation et la création des nouvelles technologies a mis au monde un homme nouveau mais également des moyens de produire différemment. Certains métiers apparaissent et d’autres disparaissent.



Essai compréhensible et concret, bien construit et suivant une chronologie historique des faits et avancées, il traite du travail et de tout ce qui s’y apparente sur un large pan de l’Histoire du monde.
Lien : https://stemiloubooks.wordpr..
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Une histoire du travail passionnante partant de l’apparition de la vie sur Terre jusqu’à notre époque. Captivant cette fouille quasi archéologique sur comment on est arrivé à faire croire à l’espèce humaine que tout passait par le boulot. A lire pour savoir enfin de quoi on parle quand on veut absolument nous faire travailler jusqu’à la mort.



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Pas toujours simple de comprendre où l'auteur souhaite en venir et pourtant tout prend sens.

Si l'on part du postulat que tout travail est un transfert d'énergie alors comment en arrive-t-on aujourd'hui à brasser le temps pour dépenser de l'énergie? Avons-nous révolutionné notre gestion de l'énergie ou est-ce elle qui nous rend esclave?

A travers l'évolution de l'Homme à travers les âges et les découvertes, à travers l'observation des derniers chasseurs cueilleurs et à travers des digressions chez les autres espèces vivantes, James SUZMAN nous conte une manière de percevoir notre rapport au travail. Dans une société où le temps passé à travailler et gérer le quotidien laisse peu de place aux loisirs, l'auteur tend à détricoter nos représentations en s'appuyant sur une bibliographie riche et variée jusqu'à l'apparition et le développement de la sédentarisation, de l'agriculture, de l'utilisation d'outils et enfin la création d'une monnaie d'échange : l'argent.

Là où l'Homme aurait dû gagner en liberté, il se trouve empêtré dans son propre paradoxe d'une société de consommation ne répondant plus à ses besoins. L'auteur finit par resserrer son propos pour évoquer l'absurdité dans laquelle l'humanité continue à s'enforcer, dans une société où épanouissement aurait pu être le mot d'ordre et où finalement l'utilité du travail est discutée à travers l'une des lois de Parkinson selon laquelle "le travail s'étend inévitablement pour remplir tout le temps disponible pour son achèvement", ce qui occasionne la création de postes "absurdes" au détriment d'emplois plus "essentiels".

Comment rester paisible et serein lorsque la valeur travail perd de son sens à nos yeux? Ce livre explique peut-être en partie l'émergence du "burn out" et pourtant bien que l'humain soit une espèce "têtue" comme le rappelle l'auteur et donc résistante au changement, elle est "polyvalente" lorsque cela lui est imposé... Cela laisse songeur quant aux solutions qu'il nous reste. Serons-nous suffisamment clairvoyant ou laisserons nous quelque chose décider à notre place...

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Accumulation de constats et de pensées d’autres, j’ai trouvé ce livre pauvre et écrit dans la pure tradition des essais américains, donc prévisible et avec 200 pages superflues pour justifier son prix. Décevant et faible même dans la conclusion. 2 étoiles
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Ce livre propose une réflexion profonde sur le rôle du travail dans nos vies et son impact sur notre bien-être individuel et collectif.

Il part de l’étude de l’évolution de l’espèce humaine, de celle de son cerveau et des évolutions / révolutions qui l’ont façonné. Il analyse la conception du travail et son évolution des chasseurs cueilleurs à celle d’aujourd’hui en passant par le stade agricole.

Cette évolution ne s’est pas faite spontanément, a été provoqué par des crises ou des changements climatiques, techniques qui ont eu lieu presque simultanément en plusieurs endroits du monde.

Ces évolutions n’ont pas été aussi instantanément des progrès. Il a fallu ainsi plusieurs milliers d’années pour que les agriculteurs retrouvent le « niveau de vie » de leurs ancêtres chasseurs-cueilleurs.

Cinq leçons à retenir :

1. Le travail au-delà de l'utilité : L'auteur soutient que le travail ne se réduit pas à une simple utilité ou productivité. Il va au-delà des besoins matériels. L'être humain est une espèce "têtue" qui a besoin d'occuper ses mains et son esprit. Le travail est une question d'énergie à capter et à dépenser.

2. Le plaisir naturel du travail : Le travail n'est pas seulement un moyen de subsistance, mais aussi une source de satisfaction. Cependant, dans les sociétés capitalistes, les revenus insuffisants accordés aux travailleurs ont altéré cette satisfaction naturelle.

3. L'évolution du travail : L'auteur explore l'histoire du travail, de l'ère des chasseurs-cueilleurs jusqu'aux intelligences artificielles d'aujourd'hui. Il examine comment les révolutions technologiques ont façonné notre conception de l'effort et de la récompense.

4. La triade travail-effort-récompense : Dans les premières sociétés agricoles, le modèle "travail = effort = récompense" fonctionnait. Cependant, dans le contexte actuel, de nombreux travailleurs ressentent que leur labeur ne les satisfait pas pleinement.

5. Éclairage sur notre présent : L'étude des chasseurs-cueilleurs offre des perspectives sur notre propre expérience du travail. En comprenant leur relation au travail, nous pouvons mieux appréhender nos propres défis et aspirations.

Pour finir, ce livre nous permet de prendre du recul sur notre conception actuelle du travail. Sur un plan général, celle-ci fait partie des mille et unes images erronées que nous avons de notre évolution. Cela laisse l’espoir de voir d’autres approches émerger.

Sur un plan particulier, j’ai ainsi retenu que dans les années 30, les USA ont été à deux doigts d’adopter las- semaine de 30 h et que ce sont les salariés qui s’y sont opposés parce qu’ils voulaient travailler plus pour gagner plus. A l’heure du débat sur la semaine de quatre jours – 35 heures en quatre jours ou 32 heures-, c’est d’actualité.

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Non, l'humanité n'a pas toujours trimé dur, rappelle James Suzman. Retraçant l'histoire du labeur depuis la préhistoire, l'anthropologue démonte le culte de ses bienfaits et le mythe de sa nécessité.
Lien : https://www.nouvelobs.com/id..
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Excellent !

Si je devais résumer ce livre j'utiliserais cette métaphore : il y a des dizaines de milliers d'années, lorsque nous étions tous chasseurs - cueilleurs, nous travaillions environ 15 à 20 h par semaine. Aujourd'hui, pour les plus chanceux d'entre nous, c'est plutôt autour de 35 h et certains attendent impatiemment le week-end pour aller ... chasser et cueillir (des champignons).

Comment sommes-nous arrivés à cette situation qui peut sembler absurde (et qui l’est sans doute) ? C’est tout l’objet de cet excellent livre dont le dernier chapitre est absolument édifiant !

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Grandes ambitions mais piètre résultat. J'ai été attiré par la couverture et le thème rappelant Sapiens : Une brève histoire de l'humanité de Yuval Noah Harari qui a un sacré don pour synthétiser plusieurs milliers années d'histoire et je ne peux constater que faire de la vulgarisation ce n'est pas donné à tout le monde.



Le livre n'a pour lui que son idée initiale géniale, faire une Histoire du travail depuis l'aube des temps. Que dire sinon que c'est extrêmement poussif, bien trop long pour si peu d'idées, un résumé d'une dizaine de page aurait suffi à faire un exposé sympa ou une vidéo YouTube à la rigueur. Je croyais que seuls les anglo saxons arrivaient à faire des ouvrages excitants sur ce genre de thème mais ce ratage complet a quelque chose de rassurant.
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