Citations de Janelle Brown (75)
Voyez-vous, les ultra-riches ne sont pas comme vous et moi. Nous, nous savons exactement où se trouve notre argent, à chaque instant de chaque jour, ainsi que la valeur et l'emplacement de nos biens les plus précieux. Les riches à millions, eux, ont leur argent dans tellement d'endroits différents qu'ils en oublient souvent ce qu'ils possédent et où.
Le fantôme de sa beauté s'accrochait toujours à elle, mais dans les mois qui avaient suivi notre dernière rencontre elle était passée de quelqu'un qui donnait l'impression d'avoir le monde à ses pieds à quelqu'un qui donnait l'impression d'avoir été fracassée par le monde.
En entrant dans Stonehaven, du haut de mes quinze ans, j'ai compris pour la première fois qu'une telle fortune familiale était un gage de permanence : non seulement vous n'aurez jamais à vous soucier de votre survie quotidienne, mais vous serez le maillon d'une longue chaîne ininterrompue qui s'étire aussi bien dans le passé que dans l'avenir. Venant d'une famille constituée de deux personnes, une famille sans véritable foyer ( sans véritable nom même), je me languissais d'un pareil ancrage.
Je sais ce que vous vous dites certainement : Regardez-moi cette petite fille gâtée, toute seule dans sa grande maison qui essaie de nous arracher une compassion qu'elle ne mérite en rien. Quand vous me voyez, vous vous sentez tellement satisfaits ! Et en même temps, j'ai l'impression que vous n'arrivez pas à vous détacher de moi. Vous me suivez sur les réseaux sociaux, vous étudiez mes liens, vous regardez mes tutoriels sur YouTube, vous appréciez mes récits de voyage et vous lisez tout ce que vous trouvez sur moi. Vous avez beau raconter à tout le monde que vous me détestez, vous ne pouvez pas vous empêcher de cliquer mon nom. Je vous fascine.
Les gens ne prennent plus le temps de se regarder vraiment. On vit dans un monde d'image, de surface, on se frôle les uns les autres, on ne remarque que ce qui permet d'assigner des catégories et des étiquettes avant de passer à la prochaine babiole clinquante. C'est l'oiseau rare - Michael ! - qui s'arrête pour vraiment voir et réfléchir à ce qu'il pourrait y avoir d'autre en dehors du cadre.
pages 460-461.
Les réseaux sociaux sont comme des fenêtres sur leur monde, qu'ils ouvrent en grand en me suppliant de jeter un coup d'œil et de faire l'inventaire.p25
Je suis donc une arnaqueuse. Vous pourriez dire que bon sang ne saurait mentir – je viens d’une longue lignée d’aigrefins et de petits voleurs, d’opportunistes et de criminels patentés –, mais la vérité est que je n’ai pas été élevée comme ça. J’avais un avenir.
Un soir, j’avais donc sept ans, elle n’a pas réussi à me protéger et mon père m’a plaquée si violemment contre le mur que j’ai perdu connaissance quelques instants. Quand j’ai recouvré mes esprits, ma mère, le visage en sang, était en train de braquer le fusil de mon père sur ses parties intimes. Sa voix soyeuse et douce était devenue dure et terrible :
« Si tu poses encore une seule fois la main sur elle, je te jure, je te tire une balle dans les couilles. Alors maintenant tire-toi et ne reviens plus jamais. »
L’expérience m’a appris que les riches – les jeunes riches, en particulier – sont extrêmement négligents.
Atteindre ce genre de personnages est plus facile qu’on ne le croit. Après tout, ils laissent au monde entier la trace de leurs itinéraires, minute par minute : il ne me reste plus qu’à les attendre au tournant.
J’observe, j’attends. Puis, quand l’occasion se présente, je prends.
Chaque criminel a son mode opératoire. Voici le mien : j’observe et j’attends. J’étudie ce que les gens possèdent, et où. C’est facile : ils me le montrent. Leurs réseaux sociaux sont comme des fenêtres sur leur monde, qu’ils ouvrent en grand en me suppliant de jeter un coup d’œil et de faire l’inventaire.
La boîte de nuit est un temple, consacré au culte du plaisir. Entre ces quatre murs, nul jugement : vous n’y trouverez ni démagogues, ni manifestants, ni rabat-joie susceptibles de gâcher la fête. (Les cordons de velours, devant, montent la garde.) Au contraire, il y a là des filles qui portent fourrure et soieries de grands couturiers, qui se promènent en se pavanant tels des oiseaux exotiques, enfin des hommes qui ont des diamants dans les dents. Il y a des feux d’artifice qui jaillissent de bouteilles de vodka à mille dollars. Il y a du marbre, du cuir et du laiton qui brille comme l’or.
Voilà ce qu’Internet a offert à ma génération : la possibilité de jouer à Dieu. On peut créer l’homme à notre image, faire naître un être humain à partir du néant. Il suffit pour cela d’une simple étincelle, jaillie avec des milliards d’autres sites Internet, pages Facebook et comptes Instagram : un profil, une photo, une biographie. Et comme par magie, une existence apparaît. (Il est beaucoup, beaucoup plus difficile de faire disparaître cette vie une fois qu’elle a été créée, mais c’est une autre histoire.)
Voilà ce qui est effrayant dans la vie : nos erreurs ne peuvent jamais être effacées. Nous ne pouvons pas revenir en arrière, même si nous rebroussons chemin pour pouvoir choisir une autre route - le chemin a déjà disparu derrière nous.
page 378.
Je ne suis plus sur les réseaux sociaux. Quand tu montres tout ce tu fais, tu cesses de vivre pour toi et tu commences à faire de ta vie un spectacle.p256
En fin de compte, nous sommes tous les enfants de nos mères, aussi saintes ou diaboliques soient-elles. Et la perte de leur amour est le séisme qui fissure à jamais nos fondations.p204
Inutile de préciser que je ne suis pas devenue la première présidente des États-Unis. Ni une astronaute, ni même une ballerine.
Non, je suis allée à l’université (pas à Harvard, finalement, tant s’en faut) et j’ai obtenu un diplôme de sciences humaines. J’en suis repartie avec un prêt étudiant à six chiffres et un bout de papier avec lequel je ne pouvais absolument rien faire de valable. Je me disais qu’il suffisait d’être intelligente et de travailler dur pour avoir une vie différente.
Est-il donc si étonnant, après tout, que j’aie fini par devenir escroc ?
« Le monde se divise en deux catégories : les gens qui attendent qu’on leur donne quelque chose et ceux qui prennent ce qu’ils veulent. » Elle me serrait fort dans ses bras, avec ses faux cils qui chatouillaient mon front et sa peau qui sentait le miel.
« Et moi, j’ai mieux à faire que d’attendre. »
« Toi et moi, on n’a que nous, a-t-elle susurré d’une voix rauque.