Janet Flanner

Mais comment se fait-il que les écrits de Janet Flanner ne soient pas mieux connus ? Heureusement que Michèle Fitoussi s'attache à la remettre sur le devant de la scène avec ce recueil, elle qui est déjà l'auteur d'une biographie de la dame (Janet chez JC Lattès et au Livre de Poche) que je vais m'empresser de lire. Car la lecture de ses articles m'a donné une envie folle de rencontrer cette femme à la plume éclatante, un modèle de journalisme littéraire. Dans sa préface, Michèle Fitoussi se désole à juste titre que le public l'ait oubliée. Il suffit de se plonger dans ses récits pour tomber aussitôt en admiration devant son regard, sa rigueur, son humour. C'est passionnant.



Janet Flanner a vécu à Paris de 1922 à 1939, correspondante pour le New Yorker sous le nom de plume de Genêt. La liste et l'éclectisme de ses sujets de reportages impressionnent. Rentrée à New York dès le début du conflit, c'est pourtant Paris et sa vie quotidienne sous l'occupation qui seront les sujets de ses articles. Profitant de ses réseaux et des nouvelles apportées par le flot continu des réfugiés, prenant le temps de chercher, de confronter et d'approfondir elle produit des récits empreints de vie et de vérité. Et surtout riches de nombreuses dimensions : économie, politique, vie publique, gastronomie, culture... Héroïsme et petites lâchetés sont narrées à l'échelle humaine, sans emphase ni exagération. Son regard est particulièrement acéré, voire féroce lorsqu'il se pose sur le gouvernement de Vichy ou sur l'occupant, nourri des années d'avant-guerre et de ses observations à mesure que les menaces se faisaient plus réelles (elle a interviewé Hitler en 1935). Humour parfois cinglant grâce à cette distance analytique et peut-être la conscience de témoigner pour l'Histoire. Je n'ai jamais lu quelque chose d'aussi précis ni d'aussi stylé sur le quotidien de cette période. Beaucoup de détails qui n'ont cependant rien de gratuit ; c'est un impeccable travail de journaliste restitué d'une plume élégante, intelligente, addictive. Sa série sur Pétain "La France et le vieux" vaut mieux que toutes les leçons d'Histoire ; quant à "L'évasion de Mrs Jeffries" qui relate le périple de Mary Reynolds, ancienne compagne de Marcel Duchamp, pour regagner les États-Unis après que sa participation à la Résistance française l'a mise en danger, c'est remarquable de précision et de dramaturgie romanesque. Palpitant.



Je suis d'accord avec Michèle Fitoussi, il faut lire Janet Flanner qui a dû inspirer nombre de grands reporters actuels et qui avant ça fut récompensée par le National Book Award. Je crois que lorsque j'étais adolescente et que je voulais être journaliste, c'est exactement et idéalement ainsi que je l'envisageais.
Lien : http://www.motspourmots.fr/2..

Coup de coeur pour Janet Flanner

Journaliste et autrice américaine, comme de nombreux compatriotes aspirants écrivains, elle quitte les Etats-Unis pour s’installer à Saint Germain des Prés en 1922 avec sa compagne Solita Solano. Elle est mandatée à partir de 1925 par le magazine le New Yorker afin d’écrire toutes les deux semaines une “Lettre de Paris” ce qu’elle fera jusqu’en 1975 sous le pseudo de “Genêt” ce qui lui vaudra une reconnaissance tardive.



Portraits et reportages.

“Paris est une guerre” est un recueil de portraits et de reportages ayant attrait à la période 1940 à 1945. Dans les premiers reportages, elle raconte avec finesse et malice le quotidien sous l’occupation et livre une fine analyse sociologique et politique de la période.



Je suis désolée de la comparer à un homme mais cette lecture m’a rappelé Zweig et “le monde d’hier”. Je ne pensais pas découvrir de nouveaux éléments clés sur cette période et pourtant…



Elle parle avec brio aidée de sa plume vive et efficace de nombreux sujets, comme la IIIe république, du quotidien des Français, de la résistance, du STO, aucun sujet ne lui fait peur.

Même l’analyse des événements qui ont conduit le Général de Gaulle à devenir le personnage historique qu’il est devenu est traitée avec une grande perspicacité.

J’ai tout aimé, même avec grand étonnement son long portrait du Maréchal Pétain “La France et le vieux”. Il est très documenté, ce sont six mois de travail pour Janet et il m’a captivée.

Aussi, elle m’a fait vibrer avec “L’évasion de Mrs Jeffries” qui tente de rejoindre les Etats-Unis sous l’occupation. Un périple qui la conduira à passer en zone libre à traverser les Pyrénées et l'Espagne pour rejoindre le Portugal.



Un livre que je recommande vivement aux férus d’Histoire et à ceux qui ont aimé “le monde d’hier”. Prochaine étape pour moi ? La biographie de Janet Flanner par Michelle fitoussi. ;-)
Lien : https://www.instagram.com/p/..

Dans ce recueil d’articles parus entre 1940 et 1945 Janet Flanner raconte à ses compatriotes Paris et la guerre. Elle nous donne une grande leçon d’histoire depuis New-York, comme si elle était encore à Paris.

Son écriture fluide et agréable cache l’énorme travail qu’elle a dû accomplir pour coller au plus près de la réalité de la France en guerre. Elle avait de nombreux contacts restés à Paris mais les communications étaient difficiles. Son portrait très fouillé de Pétain lui aurait pris deux ans. Elle aborde aussi tous les problèmes du quotidien des Français.

Paris est une guerre est une façon agréable de se resituer dans une époque qui ne l’était pas du tout. C’est la vision d’une Américaine qui s’adressait à ses lecteurs et ses réflexions nous apportent l’originalité d’une perception différente.

Je ne peux que conseiller à ceux qui ne l’ont pas lu un de mes coups de cœur 2018, Janet, la biographie écrite par Michèle Fitoussi, parue Chez J-C Lattès puis en poche. ( https://ffloladilettante.wordpress.com/2018/11/19/janet-de-michele-fitoussi/ )

J’imagine que le titre de cette compilation Paris est une guerre est un hommage au Paris est une fête de son ami Hemingway.

Lu dans le cadre de Masse Critique non fiction

Merci aux éditions Points et à Babelio
Lien : https://ffloladilettante.wor..

Janet dans cet ouvrage à des milliers de kilomètres nous donne une vision parfaitement exacte de la vie quotidienne des "Français moyens" durant les heures sombres de l'occupation.



Avec sa plume criante de vérité et de justesse, elle accompagne tout le peuple français, non pas en temps que témoins comme compagne de route.



Ce n'est pas un livre d'historien ou de témoignage mais une série d'articles. Ce qui donne une vision des faits très larges et extrêmement précise.



Pas d'embellissement ou de pathos dans cet ouvrage. Rien que des faits écrits avec justesse toutefois avec beaucoup de sensibilité et de tendresse pour le peuple français.

Janet Flanner a été la correspondante à Paris du New Yorker des années aux années 70. Ces chroniques regroupent ici des textes parus entre 1925 et 1939. C'est l'occasion de se plonger dans ces années d'après et d'avant guerre, dans la vie culturelle, artistique, politique de l'époque. On y croise Sarah Bernhardt, Isadora Duncan, Joséphine Baker, Foch, Daladier, Stavisky, Marthe Hanau, Monet, Marie Curie... Courts textes, bienveillants pour ses amis et amies, égratignant assez volontiers les autres et pas forcément très visionnaires quant au souvenir qui perdure de ces figures de jadis dans la mémoire collective. Pas convaincu que Janet Flanner ait vraiment compris la France d'alors, pas certain non plus qu'elle ne reflète pas cependant une certaine vérité.

Janet Flanner (1892-1978) était une journaliste américaine. Au début des années 1920 elle s'installe à Paris avec sa compagne et est recrutée comme correspondante par le New-Yorker en 1925. Elle fréquente intellectuels et expatriés. En septembre 1939, quand la France déclare la guerre à l'Allemagne, elle retourne aux Etats-Unis d'où elle écrit sur l'Occupation et Vichy. Elle se documente, notamment, avec les témoignages de réfugiés. Elle est revenue en France fin 1944. Ce recueil regroupe des articles parus durant cette période. Il est précédé par une intéressante présentation de l'autrice par Michèle Fitoussi, sa biographe.











Les articles sont classés par ordre chronologique de parution, entre décembre 1940 et mai 1945. Il y est question de la vie à Paris et en zone dite libre, du pillage de la France par les nazis et des pénuries, du général de Gaulle. Je déplore quelques erreurs qui me sautent aux yeux : Janet Flanner parle de l'élection présidentielle (législative en fait) de 1936 qui a porté le Front populaire au pouvoir ou de sortes de jeunesses hitlériennes à la française "auxquelles toutes les filles et tous les garçons âgés de douze à quinze ans sont contraints d'appartenir". Il n'y a pas eu de tel mouvement en France. Du coup je me demande s'il n'y a pas d'autres inexactitudes que j'ai laissé passer et je regrette l'absence de mises au point par un historien spécialiste de la période. Je lui reproche aussi de retranscrire sans tri des anecdotes qui lui ont été racontées, certaines rocambolesques et qui me semblent peu crédibles.





Deux articles plus longs présentent l'un le périple de l'Américaine Mary Reynolds (L'évasion de Mrs Jeffries) qui, en 1942-1943, mit sept mois pour gagner New-York à partir de Paris en passant par les Pyrénées et une "crête qui montait à sept mille mètres" (!); et l'autre une biographie de Pétain (La France et le Vieux). Je trouve que ce sont les plus intéressants et particulièrement celui sur Pétain. L'étude me semble bien documentée, les analyses intéressantes et le ton est caustique, sans complaisance pour le Vieux : "Pétain était devenu une sorte de saint patron des cures thermales, une icône dans la ville d'eau bénie de Vichy, l'équivalent politique de Lourdes. L'iconographie et l'hagiographie sont arrivées en soutien. A l'instar du visage ardent de Napoléon Bonaparte ornant les couteux bibelots de son règne, les traits encalminés du Maréchal figurèrent sur des broches bon marché et des presse-papiers qui étaient désormais tout ce que pouvait s'offrir la nation vaincue".



Globalement c'est une lecture que j'ai trouvée plutôt intéressante et qui m'a rappelé -encore une fois- qu'il fallait que je lise une histoire de Vichy.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..

Janet Flanner, journaliste américaine vivant à Paris depuis les années vingt, est présente à Paris sous l'Occupation.



Elle réussit à transmettre à son journal américain des articles sur la vie quotidienne des Français pendant cette sombre période.



C'est historiquement et humainement passionnant. Celle fourmille de détails plus intéressants les uns que les autres.



Janet Flanner ne mâche pas ses mots contre la barbarie nazie.



Une lecture intéressante et utile sur ce triste moment de l'Histoire.

JOURNAL DE GUERRE D'UNE AMERICAINE HORS PARIS



▶️Après le formidable roman biographique de Michèle Fitoussi, “le roman vrai d’une américaine à Paris”, voici le recueil des articles de guerre de Janet Flanner elle-même!

▶️Janet Flanner a vécu à Paris de 1922 à 1940 ; quand la seconde guerre mondiale éclate, elle rentre au pays...

▶️C’est depuis New York, à 10.000kms du front qu’elle réalise le tour de force journalistique et littéraire de raconter aux américains la France et le Paris occupé alors qu’elle n’y vit plus!..

▶️Elle s’appuie pour cela sur ce que lui racontent ses ami(e)s resté(e)s là-bas, sur les témoignages de ceux qui rentrent aux États-Unis, sur sa connaissance enfin de la France en général et de Paris en particulier - Paris qu'elle connaît si bien pour y avoir vécu près de 20 ans, jusqu'à la veille du conflit...

▶️Ses chroniques, très écrites, racontent le quotidien des français dans une profusion incroyable de détails ; l’occupation allemande, la faim et le marché noir, la presse muselée, la France de Vichy et la résistance....

▶️Les portraits de Pétain, du général de Gaulle sont saisissants!!..

▶️L’odyssée de son amie, la résistante “Mrs Jeffries” pour rejoindre NewYork est un moment fort de ce recueil...

▶️...et n’oublions pas la recette du cochon d’Inde aux marrons!!..

▶️Un recueil formidable, remarquablement écrit, qui fourmille de détails et d’anecdotes sur cette période douloureuse - une mine d’informations pour les férus d’histoire!!..

▶️A la noter la préface de Michèle Fitoussi - j'ai ADORE ce "journal de guerre"

Dans cette sélection d'articles publiés pendant la guerre, l'auteur a compris bien avant l'heure ce qui était en jeu et ce qui se passait dans la France occupée, et ceci donc bien avant la fin de la guerre. L'article où elle fait le portrait de Pétain écrit en 1943 et celui de « la fuite de Mrs Jeffries » sont des perles, des petits bijoux de vivacité, précision, lucidité, concision. J'ai savouré ce petit livre avec grand plaisir.