AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations de Jean-Baptiste Andrea (1560)


On a fait un jeu, c'est elle qui a eu l'idée, il fallait trouver la coccinelle avec le plus de points. Au début, j'ai eu du mal, je trouvais beaucoup de points mais il n'y avait pas de coccinelle autour, et Viviane m'a appris comment chercher : d'abord la coccinelle, bien rouge et bien brillante, et seulement après les points.
Commenter  J’apprécie          740
J'ai pensé à leur rencontre. J'ai frotté mes parents comme du cuivre ancien pour en effacer le noir. Redressé leur têtes, aminci leurs corps, rallumé leurs yeux. Ils avaient dû s'aimer l'espace d'un instant, quand ils avaient tournoyé sous les lampions du 14 juillet, à moins qu'ils ne soient restés fixes pendant que le reste se mettait à tourner. Ton père était beau, avait dit ma mère, et il était doux, et il dansait comme un dieu. J'ai pensé à leur rencontre mille fois, le plus souvent la nuit, quand j'avais l'impression d'étouffer. Il fallait qu'ils se soient aimés, sinon quelle raison j'avais d'exister, moi, de respirer, de prendre la place d'un autre ? Mais alors, il était parti où, cet amour ? Je l'ai cherché sous mon lit, dans les murs froids, dans la forêt, dans les yeux de ma mère puis dans ceux d'autres femmes, et j'ai fini par comprendre qu'il s'était changé en pierre. Elle avait dû rouler quelque part, passer par le trou d'une poche, et peut-être même qu'ils l'avaient un peu cherchée, mais va-t'en retrouver une pierre dans la caillasse du monde.
Commenter  J’apprécie          692
Elle me sourit, un sourire qui dura trente ans, au coin duquel je me suspendis pour franchir bien des gouffres.
Commenter  J’apprécie          620
Ma grand-mère disait aussi: il y a deux choses que j'aime dans la vie. Mentir et jardiner. J'aime tellement mentir que je viens de le faire: je déteste jardiner. Mentir, c'est beaucoup plus utile. Rappelle-t'en, Joseph.
(pages 92-93)
Commenter  J’apprécie          621
Il n'y a rien à faire, rien d'autre que d'attendre. La combe, autour de nous, est un bloc d'obsidienne. Le silence est absolu, il nous emplit la bouche et nous colle aux dents. Nous sommes la seule trace de vie dans un monde de prière. Même notre feu brûle en silence pour ne pas déranger.
Commenter  J’apprécie          580
On n’avait jamais vu un saint chatouilleux, encore moins souriant. En tout cas pas en statuaire, où tous les saints arboraient en général des mines de fonctionnaires divins harcelés de demandes d’intercession.
(page 398)
Commenter  J’apprécie          542
Le Dr Bardet m'avait demandé d'attendre dans la salle d'attente pendant qu'il parlait à mes parents. J'avais fait semblant d'accepter, j'avais pris un magazine et je m'étais assis avec mes pieds bien posés à plat par terre. Dès qu'il avait refermé la porte, j'étais allé écouter, j'avais appris à la maison que c'était comme ça qu'on entendait les choses les plus intéressantes, les gens parlaient mieux derrière les portes.

Commenter  J’apprécie          541
La nuit est tombée, l'air s'est allégé. Umberto fredonne une mélodie traditionnelle sans s'en rendre compte. Des points de feu scintillent derrière nous sur les pentes - ce sont les bergers que nous avons vu à distance durant la journée. Silhouettes longues et massives, ils ont répondu à nos saluts d'un geste qui ressemblait à une bénédiction.
Commenter  J’apprécie          490
Jean-Baptiste Andrea
Un glacier de près.
C'est un spectacle qu'il faut avoir vu une fois dans sa vie : la Terre bâille une langue énorme, crevassée, se lèche avec curiosité et attrape au passage, si elle y parvient, les alpinistes qui osent s'y risquer. Plus d'une histoire s'est effondrée là, dans un grand craquement bleu, dans le silence dur de cette mer sans poissons.
Commenter  J’apprécie          472
Je suis parfois maladroit. Blessant, bourru, bête même. Empoté et désespérant. Mais je ne suis pas un mauvais bougre. J’ai la gentillesse ébouriffée des abeilles, je pique parfois sans m’en rendre compte la main qui approche, parce que je crois par habitude qu’elle va m’écraser. J’aimerais que vous le sachiez.
- On le sait Stanè. On le sait.
Foutue prune qui fait parler à voix haute les hommes pudiques.
Commenter  J’apprécie          476
C'est un pays où les querelles durent mille ans. La vallée s'y enfonce, s'égare comme un sourire de vieillard. Tout au fond, pas loin de l'Italie, un cyprès immense cloue le hameau à la montagne. Les maisons font cercle, se bousculent et tendent leurs tuiles brûlantes pour le toucher. Les ruelles sont si étroites qu'on s'écorche les épaules à les parcourir. Ici, la place est rare et la pierre la convoite. A l'homme, elle ne laisse que des miettes.
Le village ressemblent à la photo que j'ai vue, floue, bue par du mauvais papier. L'épingle verte du cyprès et tout autour, un grand battement ocre de papillon agonisant. Derrière une vingtaine de cigarillos, des faciès de calcaire me dévisagent avec curiosité. Au milieu d'eux, membre à part entière de la communauté, un âne allonge sa tête curieuse. Le maire s'est avancé, main tendue et sourire de chicots.
Commenter  J’apprécie          440
Les monstres fabriquent des monstres qui fabriquent des monstres.
Commenter  J’apprécie          423
On ne quitte pas quelque chose qu'on aime sans se retourner.
Commenter  J’apprécie          410
- il marine avec la bêtise depuis qu'il est petit, avait-elle grommelé. Et avec l'âge, il s'est acidifié. Autrefois, c'était un concombre. Maintenant, c'est un cornichon.
(page 509)
Commenter  J’apprécie          410
J’avais bientôt vingt et un ans, je n’étais pas à l’âge où l’on trouve que c’était mieux avant. Je vivais justement cet avant que je regretterais plus tard.
Commenter  J’apprécie          400
Il y avait pire que de perdre sa liberté, c'était d'en perdre le goût.
(p. 519)
Commenter  J’apprécie          400
Depuis notre naissance, nous ne faisons qu'une chose : mourir. Ou tenter de retarder, du mieux possible le moment fatidique.
Commenter  J’apprécie          400
C’est le soleil qui m’a réveillé, il appuyait sur mes paupières avec ses pouces chauffés à blanc. J’ai mis un bras en travers de mes yeux pour continuer à dormir. Il y avait un grand calme autour de moi, juste le bruit de l’air qui poussait sur la terre.
Commenter  J’apprécie          401
Le feu d’artifice venait de commencer. Tout le monde se dirigea vers le jardin, m’entraînant malgré moi. Les Ruggieri, les plus célèbres artificiers du monde, tapissaient la nuit de rêves incandescents, de fleurs de lumière au pollen pourpre, d’étamines bleues et rouges et vertes à faire pâlir les astres avec cette même poudre noire qu’ils avaient un an plus tôt à peine, consacrée aux canons.
Commenter  J’apprécie          380
Un géant athée amoureux d'une déesse. Un ancien séminariste ventriloque, un guide qui parle la langue oubliée des montagnes. Si je les avais connus plus tôt, je n'aurais peut-être pas grandi avec un trilobite pour seul ami.
Commenter  J’apprécie          380



Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten


Lecteurs de Jean-Baptiste Andrea Voir plus

Quiz Voir plus

Veiller sur elle (Jean-Baptiste Andrea)

Que constate-t-on à la naissance de Michelangelo Vitaliani ?

Sa grande taille
Sa petite taille

27 questions
89 lecteurs ont répondu
Thème : Veiller sur elle de Créer un quiz sur cet auteur

{* *} .._..