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Citations de Jean-Baptiste Bester (99)


Agnès, comme beaucoup d'autres étrangers avant elle, fut immédiatement conquise par ces splendeurs et les avantages liés à une qualité de vie aux antipodes de celle de Paris. Malgré la rudesse du climat, les gens prenaient encore le temps de se parler. On était loin, très loin de cette capitale où le lien social était distendu, où les masses laborieuses, aux heures de pointe, déambulaient comme des automates das les couloirs du métro, le front bas, la mine contrite, sans aucune autre perspective que de devoir trimer pour payer leur loyer. A Paris, on ne vivait pas, on ne faisait que survivre.
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Situé dans le quartier de Roche, dans l'une de ces ruelles pittoresques bordées de façades colorées, l'appartement était d'un confort sommaire mais suffisamment spacieux pour une femme et un chat. Il donnait sur le couvent des Cordeliers, datant de la fin du XIV°siècle, dont il ne restait plus que l'église.
On était loin ici du brouhaha des deux gargouilles (1), du flot intarissable des touristes qui arpentaient en toutes saisons la cité Vauban. La proximité de ce lieu spirituel appelait au recueillement, à la méditation. Ambrosini n'avait jamais l'esprit aussi clair que lorsqu'elle était chez elle.
Une mélodie de Haendel embaumait le séjour. Posée sur une table basse, une tasse de thé à la bergamote fumait. Plaisirs simples, qui en plus de cette solitude choisie et assumée, suffisaient à son bonheur.
(1) La Grande-Gargouille et la Petite-Gargouille sont les deux artères principales de la ville historique, autour desquelles prospèrent boutiques et restaurants. Elles sont toutes les deux traversées par une canalisation à ciel ouvert. Datant du Moyen-âge, ces rigoles permettaient de lutter contre les incendies, fréquents et dévastateurs à l'époque car les maisons étaient pratiquement toutes en bois.
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C'était un british shorthair. Sa robe noir et blanc lui avait valu son nom.
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Elle est partie pour Paris sans un sou en poche, comme tous ces jeunes provinciaux qui s'imaginent à tort qu'ils trouveront dans cette ville un avenir meilleur. Les premiers temps, elle logeait chez les bonnes soeurs, sur les Grands Boulevards, dans un foyer pour jeunes filles en difficulté.
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J'étais affecté à la surveillance des environs du musée du Louvre, dans le quartier du Palais-Royal. Des bandes de gamines originaires des pays de l'Est détroussaient les touristes à la sortie du métro. La technique était bien rôdée. Elles alpaguaient les passants avec une pétition bidon, leur demandaient de signer tout en leur faisant les poches.
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- En 2001, le FNAEG a été étendu aux crimes graves contre les personnes. Depuis, il conserve aussi bien l'ADN des personnes non identifiées, relevé sur les lieux d'un crime par exemple, que celui de personnes condamnées ou mises en cause dans de simples délits. Par ailleurs, refuser de se soumettre à un prélèvement salivaire ou sanguin est passible d'un an d'emprisonnement et de quinze mille euros d'amende.
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D'ailleurs, sur les dépliants touristiques et les panneaux routiers plantés aux entrées de la ville, on pouvait lire que le soleil brillait plus de trois cents jours par an sur Briançon. Ce à quoi les Marseillais rétorquaient, non sans humour, que chez eux, il était encore plus généreux, puisqu'il illuminait la cité phocéenne quatre cents jours par an.
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- Il s'est approvisionné sur le Darknet. C'est aussi bête que çà. Et alors là, pour le retrouver...Autant chercher une aiguille dans une botte de foin.
-Le Darknet?
- La face cachée d'internet. Aujourd'hui, en trois clics, un gars un peu malin peut se procurer à peu près tout et n'importe quoi : drogues, armes, munitions, manuels servant à l'élaboration d'une bombe artisanale. Le Darknet, c'est le supermarché du crime.
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- Revenons à nos moutons.
- Quels moutons ?
- La méditation, les grands préceptes.
- Ah oui! Commençons par le commencement. Connaissez-vous le parcours de Bouddha?
- Euh..non.
- Quelle chance vous avez ! Sa vie est un roman. Et surtout, elle permet de mieux appréhender le sujet qui nous intéresse.
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- Depuis le temps que je récite ce sutra, je me suis débrouillé pour avoir une traduction.
- Qu'est-ce que ça raconte?
- Il y a dans ces quelques lignes une évocation des quatre nobles Vérités.
-Qui sont ?
- Les fondamentaux du bouddhisme.
Un : la souffrance, l'insatisfaction , que l'école zen appelle le dukka.
Deux : l'origine de cette souffrance, le samudaya.
Trois : comment y mettre fin, le nirodha.
Quatre : le do, le chemin conduisant à sa cessation.
-Tout cela est passionnant. Accepteriez-vous de prendre un verre pour m'en dire plus ?
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Jean-Baptiste Bester
Deux coups de cloche annoncèrent la fin de la première séance.
- Faites quelques étirements avant de vous lever, conseilla le commissaire.
La nouvelle l'écouta. Elle déplia et allongea ses jambes en grimaçant. Puis, une fois debout, elle semêla aux autres pour le kin hin, entracte szlvateur qui permettait de récupérer des souffrances dues au premier zazen.
Une drmi-heure plus tard,
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"Il y a loin de la coupe aux lèvres".
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La nouvelle venue souffrait des chevilles et du dos, comme les autres. Les traits crispés par la douleur, elle jetait des oeillades au commissaire par intermittence, espérant croiser son regard bienveilllant. Elle rongeait son frein, intimidée par le silence de plomb qui régnait dans la pièce. Il était rarissime qu'une personne se lève en pleine séance et sorte du dojo pour se dégourdir les jambes. C'eût été perçu à la fois comme un échec personnel et comme un sacrilège.
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Une fois le pont passé, ils entamèrent la montée vers le fort. A mesure qu'ils progressaient, l'ouvrage de Vauban, dominateur, s'imposait comme une sentinelle de pierre impénétrable. Durant des décennies, plusieurs générations de soldats y avaient séjourné, à l'eau et au pain sec, bravant un froid sibérien.
Ce camp retranché était le plus important du dispositif conçu par le génial architecte militaire du Roi-Soleil. Composé de deux bastions pouvant abriter jusqu'à mille deux cents hommes, soixante-dix canons et dix sept mille fusils, il avait conservé sa réputation de place imprenable jusqu'au jour où l'artillerie, de plus en plus performante, avait sonné le glas de ce type d'infrastructures. Dès lors, le fort fut désaffecté. Classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, il fut restauré et ne sert plus aujourd'hui qu'à satisfaire la curiosité des touristes.
Ambrosini l'avait souvent visité. Comme tout bon Briançonnais, elle était fière du patrimoine architectural de sa ville dont la renommée s'étendait bien au-delà des frontières du Dauphiné.
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Firmin Peuget, quatre-vingt-cinq ans révolus, était un paysan coriace. Natif de Puy-Saint-Pierre, il était issu d'une famille de mineurs. Jusqu'en 1908, année de fermeture de la mine d'Argentières, ses aïeux s'étaient ruinés la santé à remonter de l'argent des profondeurs de la terre. Né en 1930, il avait échappé à cet esclavage des temps modernes qui avait fait quantité de victimes dans la région comme dans les corons. Lui était devenu agriculteur.
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Vous n'êtes pas sans savoir que les élections départementales se dérouleront dans un mois. Il serait préférable que cette affaire soit réglée d'ici là, faute de quoi certains de nos amis pourraient perdre leur siège.
Il y eut un nouveau silence. Les considérations d'ordre politique ne faisaient pas bon ménage avec le travail des enquêteurs qui, acculés, tendaient parfois à bâcler leurs investigations.
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- Pierre Chancel. Enchanté.
- Un instant, j'ai ressenti, comment vous expliquer...
- Une sorte de détachement ?
- C'est ça. Une sensation d'apaisement. Je n'ai plus subi le poids de mes pensées. Comme a recommandé le godo, je me suis contentée de les regarder traverser ma boîte crânienne comme on regarde passer les nuages dans le ciel...
-...sans chercher à les retenir ou à les chasser. Il a suffi que vous vous concentriez sur votre posture et votre respiration. Avouez que ce n'est pas cher payé.
- C'est vrai. C'est une expérience forte.
- Vous avez eu raison de persévérer. Vous verrez, dans quelque temps, tous vos petits bobos - mal de dos, jambes engourdies, chevilles douloureuses - vous sembleront beaucoup plus faciles à supporter. Tout est une question de perception.
- Que voulez-vous dire ?
-Grâce au zazen, nous appréhendons différemment notre être et le monde extérieur. Des facultés cognitives insoupçonnées s'éveillent. Nous utilisons notre cerveau comme jamais auparavant. Une porte s'ouvre sur un monde dont on ignorait l'existence..
- Dire que la solution à nos problèmes existentiels se trouve en nous, constata la jeune femme.
- Oui, si tout le monde pratiquait le zazen, les psychiâtres seraient au chômage.
- Et les labos pharmaceutiques aussi.
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En droit, l'aveu est la preuve ultime. Mais un indice matériel de première importance et un objet ayant appartenu à la victime retrouvé chez son présumé assassin constitueraient ce fameux faisceau de présomptions dont se contentent les jurés pour se décider en leur âme et conscience.
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Sans héroïne depuis plus de vingt-quatre heures, Lecadieu était néanmoins resté muet. Lorsqu'il fut extrait de sa cellule pour la perquisition, il claquait des dents et se contorsionnait, comme si son corps était secoué par des décharges électriques. Mais, malgré sa faiblesse, les hommes de Chancel n'avaient pas encore réussi à lui arracher des aveux. Lecadieu n'était pas fait du même bois que les autres toxicomanes appréhendés quelques heures avant lui, qui avaient rapidement balancé leurs dealers. C'était un vrai dur.
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Quand elle ne corrigeait pas ses proches, la vieille dame dévorait des polars, surtout des grands classiques : Agatha Christie, Maurice Leblanc, Conan Doyle. Elle avait un faible pour Arsène Lupin, le gentleman cambrioleur, qui appartenait à une époque depuis longtemps révolue, une époque où le crime n'excluait pas l'élégance et la délicatesse.
Mais son détective préféré était de loin Sherlock Holmes. Ses méthodes la fascinaient. L'aspect scientifique de ses déductions, son expertise hors normes, sans parler de son addiction à l'opium, de son goût pour le violon et de sa supposée homosexualité, voilà qui constituait à ses yeux un personnage des plus singuliers, donc des plus attachants.
Avec Holmes, Emilie avait appris à développer son sens de l'observation. Elle accordait de l'importance à chaque détail, si insignifiant fût-il.
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