Pas question à cette époque de Père-Noel qui est une invention étrangère : c'était le petit Jésus en personne qui se donnait la peine de descendre par la cheminée. Mais qu'ils étaient modestes ses cadeaux , comparés à ceux d'aujourd'hui ! Pas même une balle pour les filles, un jouet ! Des noix, des pommes et parfois, une pipe en sucre : mais un rien faisait plaisir.
Les estafiers couraient aussi la campagne, tels ceux qui achetaient les cheveux des filles. Par pauvreté, certaines se laissaient couper les cheveux pour une maigre obole : à peine de quoi s'acheter une robe !
A cette époque, la campagne était sillonnée par toutes sortes de gens : d'abord le coquetier - ainsi nommait-on l'homme qui passait dans les villages pour faire la collecte des oeufs, du fromage, du beurre. En échange, il donnait du café, du sucre, des macaronis, du savon. Comme l'argent était rare, c'était une espèce de troc entre lui et les paysans qui lui apportaient les produits de leur ferme.
Le facteur, le gros Bijoux, venait de temps en temps apporter un journal ou une lettre, mais c'était rare. S'il passait au moment du repas, il avait son bol de soupe et sa biarne de lard. Le pauvre homme n'était pas à la noce : il parcourait chaque jour une vingtaine de kilomètres pour faire le tour de la commune et cela par tous les temps.
Les colporteurs, avec une caisse à tiroirs sur le dos, qui vendaient du fil, des aiguilles, des ciseaux, des complaintes, de l'onguent et mille autres pacotilles.
Les mendiants, tel le Jean du Roubis, la besace sur le dos, quêtant de maison en maison un quignon de pain.