Mais un jour, il faut prendre la voie étroite et difficile de l'accomplissement de soi, au sein de l'ordre cathare, et ne plus aimer que Dieu. C'est à ce seul prix que l'on peut sauver son âme.
(p. 43)
Le pays se ruinait. Les riches, les mains vides tendues vers le ciel, pleuraient leurs biens évanouis. Des chevaliers poussiéreux, dépossédés de leurs fiefs, prenaient la route de l'exil, le coeur sombre et le corps en guenille. Augustin, pacifique dans l'âme, soupirait après un coin paisible où il pourrait rencontrer des croyants de toute religion qui ne seraient pas terrorisés par la menace des soudards.
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L'essentiel n'était pas dans le dogme religieux; les cathares n'avaient pas plus raison ou tort que les catholiques. Le secret était dans l'homme lui-même, dans sa capacité à aimer.C'était là le seul commandement, celui que Jésus avait substitué à tous les autres.
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Elle savait toutefois que rien ne pouvait résister à l'appel de Dieu.
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Il est évident qu'un aussi grand nombre de seigneurs n'aura pas fait tant de chemin pour la seule gloire de Dieu. Les épées tirées des fourreaux doivent rougir de sang avant de retourner au repos.
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Parfois une simple parole sauve le monde. P49
- Le mariage romain vous asservit, madame. Il fait de vous une enfant pour toute votre vie. Votre mari, ou votre famille si le premier est déclaré hérétique, dispose de tous vos biens et vous réduit à la misère. Vous pouvez être, à tout instant, chassée, répudiée ou enfermée dans quelque couvent.
La religion cathare vous laisse libre, libre de la pratiquer en vivant à votre guise. Mais la seule liberté à vos yeux, c'est de rejoindre les Bonnes Chrétiennes de votre pleine volonté et de choisir de vivre hors du péché. Les communautés de femmes cathares accueillent toutes les personnes sur un pied d'égalité." p47
"Bel ami, charmant et courtois, quand vous tiendrai- je en mon pouvoir ? Que je sois couchée un soir près de vous pour vous donner un baiser d'amour ! Quand deux amants purs et sincères se regardent, les yeux dans les yeux comme deux égaux, ils ressentent à ma connaissance, selon le véritable amour, une telle joie dans le coeur, que la douceur y prend naissance, les ranime et nourrit tout le coeur. " p17
La beautée d'Alix de Turenne était légendaire. Elle n'avaient pas quinze ans, et déjà une cohorte de troubadours se pressaient à la cour de son père, le vicomte Pierre.
Ils chantèrent cette mince jeune femme dont la haute taille faisait paraître naines ses rivales.
Ils célébrèrent ses cheveux couleur de nuit, qu'elle gardait dénoués, tombant jusqu'au creux de ses reins cambrés, comme une vague sombre où se perdaient les parfums et les rêves.
Ils louèrent ses yeux noirs et profonds qui recelaient les flammes de la passion. p25