Ma liberté d'expression ne nuit-elle pas à ma liberté de pensée ? (Kant), Jean-Luc NATIVELLE
Il a continué encore un peu et puis à la fin il s'est agenouillé et a ouvert les bras pour que tu viennes dépose un baiser sur sa joue, après quoi il a tendu un doigt vers moi et quand tu ma vu tu as couru pour te jeter dans les miens, avec un sourire magnifique que je revois encore aujourd'hui. Je suis allé le remercier et il m'a dit que c'était tout naturel : il avait toujours adoré les petits handicapés mentaux, ce sont les mots qu'il a utilisés, et sans attendre que je réagisse il a ajouté qu'il avait un frère de trois ans son cadet et qui était débile exactement comme toi, là aussi c'est le mot qu'il a prononcé, et je dois dire que ce type m'a été immédiatement sympathique.
....j'étais agacé par les paroles de réconfort. Je me disais que le malheur a ça de déplaisant,outre le fait qu'il est le malheur,qu'il rend les gens bavards ou qu'il les pousse à se mettre en valeur en se croyant obligés de vous dire quelque chose ,de vous montrer qu'ils sont là ou plutôt de se persuader que vous avez bien vu qu'ils étaient là et qu'ils peuvent être sûrs que vous pensez du bien d'eux.
je ne suis pas en train de virer ma cuti, j'ai seulement l'impression qu'au delà du symbole le fait que ce livre soit auprès de toi établit un lien qui reste quelquechose de concret et même matériel entre moi et vous deux, comme si donc vous n'étiez pas purement et simplement morts et enterrés.
et moi ce que je ressentais c'était que j'avais un enfant formidable pas en dépit de ce qu'il était, mais pour tout ce qu'il était, qu'il n'était pas étranger à ma vie mais au contraire qu'il était ma manière à moi de vivre ma vie.
Arrivé à l appartement il alla droit vers sa chambre, ouvrit le tiroir de sa table de nuit, y trouva une clé. Il deverouilla la porte de l autre côté du couloir, entra et referma derrière lui.La pièce baignait dans une obscurité totale - les volets y étaient toujours clos.